Chapitre 2 : Comment crée-t-on des richesses et comment les mesure-t-on ?
1. Qui produit ?
A) Qu'est-ce que produire ? Que produit-on ?
- La production est une création de biens et de services destinés à satisfaire des besoins individuels ou collectifs. Pour être considérée comme créatrice de richesse, une production doit être le fruit d'un travail rémunéré et déclaré. Un bien est concret, matériel. Un service est dit immatériel dans la mesure où il n'y a pas transformation de matière.
- Une production marchande est une production destinée à être vendue sur le marché. Elle comprend les produits vendus à un prix économiquement significatif, c'est-à-dire un prix couvrant plus de 50% des coûts de production.
- Une production non marchande est obtenue à titre gratuit ou quasi-gratuit (c'est-à-dire que le prix, s'il doit couvrir moins de 50% du coût de production).
B) La diversité des organisations productives.
- a) Les entreprises
- Une entreprise est une unité de production qui produit et qui vend des biens et des services dans le but de faire un profit.
- (Statistiques sur les entreprises en France en 2020 selon l'INSEE)
- Microentreprises : < 10 salariés, représente 96,2% des entreprises françaises.
- PME (petites et moyennes entreprises) : entre 10 et 249 salariés, représente 3,7% des entreprises françaises.
- ETI (entreprises de taille intermédiaire) : entre 250 et 4999 salariés, représente 0,25%.
- GE (grandes entreprises) : 5000 et +, représente 0,08%.
- Formules :
- Taux de variation : $ ((Va - Vd) / Vd) * 100 $
- Où Va = Valeur d'arrivée, Vd = Valeur de départ
- Coefficient multiplicateur : $ Va / Vd $
- Taux de variation cumulés : $ Taux_1 + Taux_2 $ (Note : Cette formule est une approximation pour de faibles taux. Pour un calcul exact, il faudrait utiliser : $ ((1 + Taux_1/100)*(1 + Taux_2/100) - 1) * 100 $)
- b) Les administrations publiques (APU)
- Administration publique : Ensemble des unités institutionnelles dont la fonction principale est de produire des services non marchands ou d'effectuer des opérations de redistribution du revenu et des richesses nationales. Elles tirent la majeure partie de leurs ressources de contributions obligatoires (impôts et taxes).
- Les administrations publiques :
- Admin. pub. locale (communes, département, région)
- Ressources principales : Taxe foncière, Taxe d'habitation.
- Admin. pub. d'État (Admin. centrales (ministères), Admin. déconcentrées (préfectures))
- Ressources principales : TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée), Impôt sur le revenu (IR), Impôt sur les sociétés (IS).
- Administrations de Sécurité Sociale
- Ressources principales : Cotisations sociales, CSG (Contribution Sociale Généralisée), CRDS (Contribution au Remboursement de la Dette Sociale).
- Éléments différenciant une administration publique et une entreprise privée :
- Une entreprise privée (secteur marchand) a un but lucratif et produit des biens et services marchands.
- Une administration publique (secteur non marchand) a un objectif de service public et ne produit pas pour le profit.
- Les APU ont 2 fonctions : produire des services et des biens non marchands ; effectuer des opérations de redistribution.
- Les entreprises privées ne proposent pas (ou peu) de biens et services non marchands.
- c) L'économie sociale et solidaire (ESS)
- Les SCOP (Société Coopérative et Participative) : est une société coopérative dont les salariés sont associés majoritaires. Le capital social des SCOP appartient à ses salariés. Il n'y a donc pas de distinction entre les apporteurs de capitaux et les salariés. Les décisions concernant la SCOP sont prises selon le principe "un homme, une voix", cela signifie que le pouvoir n'est pas proportionnel au capital social détenu, chaque coopérateur a le même pouvoir dans les prises de décision, quel que soit son apport en capital. Le profit ne constitue pas l'objectif de la SCOP, son but est de fournir des avantages à ses membres (exemple : prix réduit).
- Les associations : La loi de 1901 définit une association comme étant "une convention par laquelle 2 ou plusieurs personnes mettent en commun de façon permanente leurs connaissances ou leurs activités dans un but autre que de partager des bénéfices". Elle n'a donc aucun but lucratif. Une association peut générer des bénéfices mais ces derniers sont utilisés dans le cadre de ses activités. On peut trouver les associations dans les domaines : du sport, de la culture, des loisirs, de la défense des droits et des causes, de la santé, humanitaire, éducation, formation, insertion économie et dév. local. Exemple : Le Secours Populaire.
- Les mutuelles : La mutuelle est un groupement qui poursuit un but non lucratif et qui opère dans l'intérêt de ses membres via des actions de prévoyance, de solidarité et d'entraide, moyennant le versement d'une cotisation.
- Le concept d'économie sociale et solidaire (ESS) désigne un groupement (coopérative, mutuelle, association ou fondation) dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d'utilité sociale. Ces organisations adoptent des modes de gestion démocratique et participative. Elles encadrent strictement l'utilisation des bénéfices qu'elles réalisent. Le profit individuel est proscrit et les bénéfices sont réinvestis.
2) Qu'est-ce que produire et comment produire ?
- (Schéma du cycle de production avec "Consommations intermédiaires (ou capital circulant)", "Facteur travail", "Facteur capital" menant à "Production")
- Facteurs de production :
- Matières premières : ensemble de matériaux prélevés dans la nature pour réaliser une activité de production.
- Facteurs de production : Ils correspondent aux ressources utilisées par une unité productive pour produire des biens et des services. Il s'agit de ressources qui ne sont pas détruites ou transformées au cours de la production. Les principaux facteurs de production sont le travail et le capital.
- Facteur travail (L) : ensemble des travailleurs de l'économie.
- Le capital (K) : fait référence à des ressources créées tels que des machines, des bâtiments, du matériel de transport.
- Consommations intermédiaires : Il s'agit de l'ensemble des biens et services détruits ou transformés pendant un cycle de production (matières premières, énergie, fournitures).
- Technologie : l'ensemble des connaissances et des savoir-faire (maîtrise de technique de production, brevets).
- La production résulte de la combinaison de travail, de capital, de technologies et de ressources naturelles.
- Combinaison productive : quantité de travail et de capital qu'une entreprise utilise pour produire une certaine quantité de biens et de services.
3) Comment mesurer la création de richesses d'une entreprise ?
- a) Le chiffre d'affaires et le bénéfice
- CA (Chiffre d'Affaires) = P x Q (Prix x Quantité vendue)
- b) Les coûts de production
- Pour produire, une entreprise doit faire face à des coûts de production :
- Les coûts fixes (coûts que l'entreprise doit supporter quel que soit le volume de production).
- Les coûts variables (qui dépendent de l'importance de l'activité).
- Exemples :
- Impôt en pourcentage du CA -> variable
- Salaire de la directrice RH -> fixe
- Tissu pour produire des chemises -> variable
- Heures supp pour vendre des jouets -> variable
- Facture de chauffage -> fixe
- Frais de transport sur ventes -> variable
- Coût total = Coût fixe + Coût variable
- Coût moyen = CT / Q (Coût Total / Quantité produite)
- c) Le bénéfice
- Bénéfice = CA - CT (Chiffre d'Affaires - Coût Total)
- CT = Coût totaux = Coûts fixes + Coûts variables
- B) La valeur ajoutée
- (Schéma illustrant le calcul de la valeur ajoutée à partir d'un exemple d'ordinateur)
- Valeur de la production - Consommations intermédiaires = Valeur ajoutée
- La valeur ajoutée mesure la richesse réellement créée par une entreprise. Cette richesse est mesurée par la différence de la valeur de la production et la valeur des consommations intermédiaires. Cette richesse créée va ensuite être utilisée pour rémunérer les différents acteurs économiques qui ont été à l'origine de sa création, c'est-à-dire principalement les salariés et l'entreprise.
- (Schéma de répartition de la valeur ajoutée)
- Valeur de la production
- (-) Consommations intermédiaires
- (=) Valeur ajoutée
- (-) Salaires et cotisations sociales (Facteur Travail)
- (-) Impôts sur la production
- (=) Excédent Brut d'Exploitation (E.B.E) = Profit
- (-) Dividendes versés aux actionnaires
- (-) Intérêts versés aux prêteurs
- (-) Impôt sur les sociétés
- (=) Épargne Brute
4) Comment mesurer la création de richesse dans un pays ? Comment mesurer le PIB et la croissance.
- Pour mesurer la création de richesses, on utilise la valeur ajoutée car elle représente le CA moins les CI (Consommations Intermédiaires).
- a) Le calcul du PIB (Produit Intérieur Brut)
- PIB : Indicateur qui permet de mesurer la production de richesses créées par tous les agents économiques qui ont une activité de production (entreprises, administrations publiques, associations).
- (Tableau illustrant la Production, Consommation Intermédiaire (CI) et Valeur Ajoutée (VA) par secteurs : Sociétés non financières (SNF), Sociétés financières (SF), Ménages, Administrations publiques, Institutions Sans But Lucratif au Service des Ménages (ISBLSM)) - Ce tableau sert d'illustration aux composantes du PIB.
- b) La croissance économique
- Il s'agit de l'augmentation de la quantité de richesses produites (Valeur ajoutée) par une économie durant une période donnée. Le taux de croissance est mesuré par le taux de variation du PIB d'une année sur l'autre.
5) Quelles sont les limites du PIB et de la croissance économique ?
- A) Le PIB : un indicateur imparfait
- Les entreprises et pays qui émettent beaucoup de CO2 ont une production très élevée ce qui accroît la valeur du PIB.
- Toute production ou vente est bénéfique.
- Toute une série d'éléments ne sont pas pris en compte dans le calcul du PIB :
- Le bénévolat et le travail domestique.
- La dégradation de l'environnement.
- L'économie informelle et le travail au noir.
- Le travail au noir / Économie informelle : ensemble de toutes les activités productives échappant au regard de l'État. Il s'agit donc soit :
- d'activité non déclarée en raison de caractère illégal (drogue).
- d'activité légale non déclarée : travail au noir ou sous-déclaré (fraude fiscale).
- B) Le PIB ne rend pas compte des inégalités de revenus.
- Car il tient uniquement compte de la moyenne et pas des extrêmes.
- Le PIB par habitant est une estimation des richesses disponibles dans un pays pour chaque habitant. L'objectif est de permettre de comparer les niveaux de vie entre différents pays, ou au sein d'un même pays. Tout le monde n'a pas le même revenu. Le PIB par habitant ne tient pas compte des inégalités de revenu et de patrimoine entre les habitants.
- Formule : PIB / hab = PIB / population totale du pays.
- C) Les limites écologiques de la croissance.
- Les causes de la dégradation environnementale : surexploitation des ressources, eaux, énergies fossiles, minerais, ce qui entraîne une émission de gaz à effet de serre, réchauffement climatique, pollution, inondations, ouragans, catastrophes.
- La raréfaction des ressources naturelles a plusieurs coûts économiques -> hausse des prix des ressources -> coût de la dépollution, coût social et sanitaire car les plus pauvres sont plus touchés : coût écologique, dette écologique.
- Elle est freinée par l'épuisement/dégradation des ressources naturelles -> surexploitation des ressources ; le réchauffement climatique -> augmentation émission gaz -> dégradation de l'environnement.
- Les limites écologiques et effets environnementaux engendrés par la croissance économique et qui en retour compromettent cette croissance économique.
- La croissance économique provoque la raréfaction des ressources naturelles et l'augmentation de la température mondiale, ce qui augmente l'empreinte écologique et peut entraîner des événements dramatiques.
- Empreinte écologique : indique ce que l'homme utilise comme capital naturel renouvelable à des fins de production et d'absorption des déchets. Elle se mesure en hectare globaux.
- Aujourd'hui, les hommes consomment plus que ce qu'ils devraient consommer pour préserver l'environnement. Seuls les États peuvent agir pour réduire l'empreinte écologique