Introduction à l'analyse de discours et énonciation
- L'analyse de discours et l'énonciation examinent la construction des discours et l'utilisation de la langue par l'énonciateur.
- L'énonciation aide à identifier qui parle, quand et dans quel contexte, tandis que l'analyse de discours comprend la structure du sens.
- Le lien entre ces deux approches est essentiel pour comprendre la complexité du langage.
Qu'est-ce que l'analyse de discours ?
- L'analyse de discours étudie comment les discours sont produits, structurés et interprétés.
- Elle vise à comprendre la construction du sens et à analyser les relations entre les énoncés.
- Elle examine les phénomènes sociaux et idéologiques véhiculés par le discours.
Méthodes d'analyse du discours
- Les méthodes incluent l'analyse syntaxique, lexicale et pragmatique.
- L'analyse syntaxique étudie les structures grammaticales, l'analyse lexicale se concentre sur les choix de mots, et l'analyse pragmatique se focalise sur le contexte d'utilisation.
L'énonciation : concept et théories
- L'énonciation désigne le processus par lequel un énoncé est produit et pris en charge.
- Elle est liée à l'énonciateur et repose sur le contexte, le sujet de l'énonciation et les modalités énonciatives.
Les types d'énoncés
- Il existe des énoncés ancrés dans la situation d'énonciation et des énoncés coupés de cette situation.
- Les dialogues sont ancrés dans une situation d'énonciation, tandis que le récit est coupé.
Énoncé ancré
- Les énoncés ancrés utilisent des déictiques et des modalisateurs.
- Ils sont souvent présents dans les dialogues, les lettres et les articles de presse.
Énoncé coupé
- Les énoncés coupés utilisent le passé simple et l'imparfait, sans déictiques ni modalisateurs.
- Ils sont fréquemment présents dans les romans et les récits historiques.
Dichotomie discours/récit
- La distinction entre discours et récit a été théorisée par Émile Benveniste.
- Le discours est produit dans une situation de communication actuelle, tandis que le récit relate des faits passés sans lien direct.
- Le discours est subjectif et interactif, tandis que le récit est objectif et autonome.
Catégories Discours Récit
- Le discours utilise le présent, le passé composé et le futur, tandis que le récit utilise le passé simple, l'imparfait et le plus-que-parfait.
- Le discours utilise les pronoms personnels de la 1ère et 2ème personne, tandis que le récit utilise la 3ème personne.
- Les indicateurs de temps et de lieu diffèrent également entre le discours et le récit.
c. Les modalisateurs
- Un modalisateur traduit l'appréciation du locuteur sur son propre énoncé.
- Il permet d'exprimer le jugement, le doute, l'admiration, etc..
- Les modalisateurs incluent des verbes, des adverbes, des adjectifs, des modes verbaux et la ponctuation.
Expression du doute ou de la certitude
- Le doute peut être exprimé par des adverbes, des verbes, des expressions et l'emploi du conditionnel.
- La certitude peut être exprimée par des adverbes et des verbes.
Jugement de valeur
- Les jugements péjoratifs peuvent être exprimés par des suffixes, un lexique péjoratif et des figures de style.
- Les jugements mélioratifs peuvent être exprimés par un lexique mélioratif, des adjectifs au superlatif et des figures de style.
L’image que l’on donne de soi (l’ethos)
- Le locuteur donne une certaine image de lui-même à travers son argumentation.
- Cette image peut être celle d'une personne excédée, mesurée, juste ou sincère.
4. Les indices de monstration
- La monstration désigne l'action de montrer quelque chose ou quelqu'un.
- Elle est désignée par ce, cet, cette, ces, voici.
- Il ne faut pas confondre référence déictique et référence anaphorique.
Il existe différents types de modalité :
- Valeur aléthique : énonce des vérités logiques (possible/impossible, nécessaire/contingent).
- Valeur épistémique : considère les chances de réalisation de la relation prédicative.
- Valeur déontique : apprécie la relation prédicative en fonction de règles pré-établies.
- Valeur radicale ou intersubjective : porte sur les relations entre sujets (ordre, autorisation).
Remarque :
- On distingue les adverbes de commentaire portant sur l'énonciation de ceux portant sur l'énoncé.
- Les modalités d'énoncés expriment la manière dont le locuteur apprécie le contenu de son énoncé.
5. Analyse du discours et énonciation : Relations et interactions
- L'énonciation et l'analyse du discours sont intimement liées.
- Les marques de l'énonciation dans un discours permettent d'identifier l'énonciateur et d'analyser l'acte de discours.
- Le contexte joue un rôle crucial dans l'interprétation de l'énonciation.
5.3 Analyse des types d’énonciation
- Les énonciations peuvent être explicites ou implicites, actives ou passives.
- Un énoncé explicite contient des informations claires, tandis qu'un énoncé implicite fait appel à des sous-entendus.
- Dans une énonciation active, l'énonciateur est clairement identifié, tandis que dans une énonciation passive, l'accent est mis sur l'action elle-même.
B/ Pragmatique linguistique
- La pragmatique est une branche de la linguistique qui étudie le langage comme phénomène discursif, communicatif et social.
- Elle s'est développée au XIXe siècle et après la Seconde Guerre mondiale.
La pragmatique linguistique de Charles Sanders PEIRCE
- Peirce est un précurseur pour la pragmatique et un des pionniers d'une conception moderne de la linguistique.
- Peirce a consacré la plus large part de son analyse à la subdivision spécifique des symboles verbaux.
De la linguistique énonciative à la pragmatique linguistique
- La pragmatique s'intéresse aux phénomènes de dépendances contextuelles propres aux termes indexicaux.
- Elle envisage de théoriser les inférences extraites des énoncés linguistiques sur la base de connaissances générales sur le monde et d'hypothèses sur les intentions des locuteurs.
- L'objet de la pragmatique est à considérer comme l'étude des effets du langage en contexte.
Pour Aristote
- Aristote initiait la réflexion qui allait mener à la pragmatique.
- En rapportant le langage à ses usages en contexte, à ses utilisateurs et leur psychologie, et à sa force de conviction.
En France
- Oswald Ducrot s'appuie sur la distinction entre le sens pour le locuteur et le sens proprement linguistique des énoncés.
- Dan Sperber et Deirdre Wilson ont développé une théorie pragmatique générale, connue sous le nom de théorie de la pertinence.
- La pragmatique est envisagée par d’autres théoriciens comme une science de la communication.
La pragmatique peut être envisagée de deux points de vue :
- Une pragmatique qui s'occupe de l'influence et des conséquences du langage sur le contexte.
- Une pragmatique qui s'occupe plutôt de l'influence et des conséquences du contexte sur le langage.
Deux notions sont à distinguer en pragmatique :
- Le contexte : tout ce qui est extérieur du langage mais fait partie de la situation d'énonciation.
- Le cotexte : signifie de texte autour d’un énoncé (cohésion, anaphore, etc.).
2- La théorie des actes du langage selon les philosophes du langage
- La pragmatique linguistique s’est largement développée sur la base de la théorie des actes de langage.
- La théorie des actes de langage a pour thèse principale l’idée que la fonction du langage est moins de décrire le monde que de faciliter des actions.
- Un acte de langage est un moyen mis en œuvre par un locuteur pour agir sur son environnement par ses mots.
2-1/ La théorie des actes de langage selon John Langshaw Austin
- Selon Austin, le langage ne sert pas seulement à décrire la réalité, mais aussi à agir sur elle.
2-1-1/ Trois types d'actes de langage
- Acte locutoire : le fait de prononcer des sons ou de produire une phrase grammaticalement correcte.
- Acte illocutoire: l'intention que l'on accomplit en parlant (promettre, ordonner).
- Acte perlocutoire : l'effet que les paroles produisent sur l'interlocuteur (persuader, effrayer).
2-1-2. Performativité
- Austin introduit la notion de formules performatives : des énoncés qui ne décrivent rien mais accomplissent une action simplement en étant dits.
2-1-3. Conditions de félicité
- Pour qu’un acte de langage soit réussi, certaines conditions doivent être remplies.
2-1-4/ Énoncé constatif vs énoncé performatif
- Énoncé constatif : décrit un fait, une situation, une réalité.
- Énoncé performatif : réalise une action par le fait même de le dire.
2-1-5/ Performatifs explicites vs implicites
- Performatif explicite : le verbe d’action est clairement exprimé à la première personne du présent.
- Performatif implicite : le performatif n’est pas formulé directement, mais l’acte est tout de même réalisé.
2-1-6/ Taxonomie des valeurs illocutionnaires
- Les verdictifs : consistent à prononcer un jugement fondé sur l’évidence.
- Les exercitifs : consistent à formuler une décision en faveur ou à l’encontre d’une suite d’actions.
- Les commissifs (promissifs) : engagent le locuteur à une suite d’actions déterminée.
- Les expositifs : utilisés pour exposer des conceptions, conduire une argumentation.
- Les comportementaux (behabitives) : réactions au comportement des autres, aux événements qui les concernent.
2-2/ Les actes du langage selon John Rogers SEARLE / Les conditions de la réussite d’un acte de langage et la nouvelle typologie des actes de langage
- Searle a poursuivi le développement de la théorie des actes de langage en remplaçant l’acte locutoire par l’acte propositionnel.
- Searle rejette la distinction locution/illocution et développe sa théorie de signification énonciative.
- Searle comme Austin rejette la distinction constatif/performatif comme distinction entre deux différents types d’acte.
2.2.1. Principe d’exprimabilité / Force illocutoire et contenu propositionnel
- Searle ajoute un principe fort, le « principe d’exprimabilité », selon lequel tout ce que l’on veut dire peut être dit.
- L’innovation principale de Searle consiste à distinguer deux parties dans un énoncé : le marqueur de contenu propositionnel et le marqueur de force illocutionnaire.
- Si la notion centrale des contenus propositionnels est celle de vérité, celle qui concerne les actes illocutionnaires, est de « satisfaction ».
Searle a également donné sa version des règles s’appliquant aux différents types d’actes de langage et sa propre taxonomie de ces différents types d’actes de langage.
- Le but ou la finalité de l’acte illocutionnaire ; La finalité d’un ordre, d’une promesse, d’une prière, d’une description, etc., ou ce que Searle appelle point illocutionnaire.
- La direction d’ajustement et d’orientation entre les mots et le monde (les choses), ajuster donc au mieux les mots à la réalité ou obtenir que le monde se conforme aux mots.
- Les différences dans le contenu propositionnel qui sont déterminées par des mécanismes liés à la force illocutionnaire (Différences qui touchent les états psychologiques exprimés).
- La force avec laquelle le but illocutionnaire est représenté, qui dépend du degré d’explication de l’acte.
- Les statuts respectifs du locuteur et de l’interlocuteur et leur influence sur la force illocutionnaire de l’énoncé.
- Les relations de l’énoncé avec les intérêts du locuteur et de l’interlocuteur.
- Les relations au reste du discours.
- Les différences entre les actes qui passent nécessairement par le langage (prêter serment) et ceux qui peuvent s’accomplir avec ou sans le langage (décider).
- La différence entre les actes institutionnels.
- Différence entre les actes qui requièrent des institutions extralinguistiques pour leur accomplissement et ceux qui ne le requièrent pas.
2.2/ La typologie des actes de langage selon Searle
- Assertifs (représentatifs) : engagent le locuteur à la vérité de la proposition exprimée.
- Directifs : chercher à faire agir l’interlocuteur.
- Commissifs (permissifs) : engager le locuteur pour l’avenir.
- Expressifs : exprimer un état psychologique.
- Déclaratifs : transformer la réalité par le langage, sous certaines conditions.