Chapitre 4 : Le Béhaviorisme - 1er paradigme
I. Introduction au béhaviorisme
Le béhaviorisme est une approche de la psychologie qui considère que le comportement humain et animal peut être expliqué par des relations de stimulus et de réponse (S - R). Il se concentre sur l'étude des comportements observables et cherche à établir des lois permettant de prédire et de contrôler ces comportements.
A. Principe de base du béhaviorisme :
Comportement = Lien Stimulus (S) → Réponse (R)
- Les comportements sont des mouvements ou des actions qui peuvent être liés à des stimuli spécifiques, c'est-à-dire des éléments de l'environnement qui provoquent une réaction ou une réponse chez l'individu.
- Le but du béhaviorisme est de prédire et de contrôler le comportement en manipulant ces stimuli.
B. Application du principe :
Le but est d'établir des lois entre les stimuli et les réponses (S - R) afin de pouvoir les contrôler :
- Identifier le stimulus (S) et évaluer la réponse (R).
- Appliquer les lois des S et R pour contrôler et manipuler les comportements.
II. L'objet d'étude du béhaviorisme
A. Psychologie animale (Thorndike)
- Principe d’étude : L’apprentissage animal à travers des environnements contrôlés.
- Méthode : La boîte à problèmes avec un chat.
- Le chat doit manipuler un loquet pour s’échapper et obtenir de la nourriture.
- Courbe d’apprentissage :Phase 1 : Découverte avec erreurs, temps variable.
- Phase 2 : Moins d'erreurs, apprentissage en cours.
- Phase 3 : Réponse efficace et rapide.
- Loi de l'association S-R :
- Loi de l'exercice : L’animal apprend par répétition.
- Loi de l’effet : L’animal apprend par les conséquences de son comportement.
B. De la psychologie animale à l'homme
- Objectivité et reproductibilité : Les expériences doivent être basées sur des observations objectives.
- Application des lois S-R : Comprendre comment un stimulus particulier produit une réponse donnée, même chez les humains.
C. Problème du béhaviorisme :
Il rejette les phénomènes mentaux et considère que seuls les comportements observables et mesurables sont pertinents.
III. Les théories béhavioristes
1. Le conditionnement répondant (Pavlov)
- Principe : Étude des comportements réflexes en réponse à un stimulus.
- Méthode :
- Stimulus inconditionnel (SI) provoque une réponse inconditionnelle (RI). Ex : nourriture → salivation.
- On conditionne un stimulus neutre (SN) (ex : son de cloche) pour qu'il provoque la même réponse que le stimulus inconditionnel.
- Processus du conditionnement :
- Phase 1 : Contrôle initial : La nourriture provoque la salivation (SI → RI), le son est neutre.
- Phase 2 : Conditionnement : Son + Nourriture → Salivation.
- Phase 3 : Contrôle final : Le son seul provoque la salivation (SN devient SC, réponse conditionnée).
- Principales lois du conditionnement :
- Loi de la contiguïté temporelle : Les stimuli doivent être présentés ensemble.
- Loi de la répétition : Le conditionnement nécessite de nombreuses répétitions.
- Loi de l'extinction : La réponse conditionnée disparaît si l'association n'est pas répétée.
- Loi de la généralisation : Un stimulus similaire peut aussi provoquer la réponse conditionnée.
2. Conditionnement appliqué à l'homme (Watson)
- Watson étudie le conditionnement des émotions (ex. : peur).
- Expérience d'Albert (1920) :Phase initiale : Albert n'a peur d'aucun animal.
- Conditionnement : Le rat blanc + bruit violent → peur.
- Résultat : Le rat devient un stimulus conditionné (SC) provoquant la peur (réponse conditionnée, RC).
- Généralisation : Albert développe la peur des autres animaux.
3. Le conditionnement opérant (Skinner)
- Principe : Étude des conséquences des comportements et leur effet sur les réponses futures. Contrairement au conditionnement répondant, il s'intéresse à l'effet des réponses sur leur environnement.
- Méthode : Utilisation de la "cage de Skinner" avec un rat, où une action (appuyer sur un bouton) produit une conséquence (nourriture ou choc électrique).
- Modèle :
- Stimulus discriminatif (SD) : Un signal ou un indice de l'environnement.
- Réponse opérante (RO) : L'action réalisée par l'individu.
- Conséquence de la réponse (AR) : La récompense ou la punition qui renforce ou inhibe la réponse.
- Types de conditionnements opérants :
- Apprentissage standard (SD → RO → AR) : Exemple : lumière → appuyer → nourriture.
- Discrimination : Différents SD produisent des réponses différentes.
- Différenciation : Modulation de l'intensité de la réponse selon l'intensité de la récompense.
IV. Conclusion
Le béhaviorisme a marqué une rupture avec la psychologie précédente en rejetant les phénomènes mentaux et en se concentrant sur les comportements observables. Ses théories, du conditionnement répondant au conditionnement opérant, ont influencé des domaines aussi variés que l'éducation, la thérapie comportementale et l'analyse des habitudes humaines. La manipulation des stimuli pour produire des comportements spécifiques est au cœur de cette approche, avec une application pratique dans la modification et le contrôle du comportement humain.
Le Behaviorisme (Chapitre 4)
I. Psychologie : Outil de prédiction et de contrôle du comportement
1. Watson et le Behaviorisme
- Watson (1878-1958) : Pionnier du behaviorisme, il définit la psychologie comme l’étude des comportements mesurables scientifiquement (empirisme).
- Définition du comportement : Le behaviorisme se concentre sur la relation entre l’environnement et la réponse comportementale. Il exclut l’étude des émotions et des pensées internes.
II. Théories Behavioristes
1. Conditionnement Répondant (Pavlov)
- Concept clé : Association d'un stimulus neutre (cloche) avec un stimulus inconditionnel (nourriture) qui provoque une réponse réflexe (salivation du chien).
- Après plusieurs associations, le stimulus neutre devient un stimulus conditionnel, entraînant une réponse (salivation) même sans la nourriture.
2. Conditionnement Opérant (Skinner)
- Renforçateurs : On s'intéresse aux effets des renforcements et des punitions sur le comportement.
- Réponse opérante (RO) : Action volontaire (ex. : toucher un levier).
- Stimulus discriminant (SD) : Signal indiquant la possibilité d'une conséquence (renforcement/punition).
- Renforcement : Renforce un comportement.
- Renforcement positif : Ajout d'une conséquence agréable (ex. donner de l'argent à un ado qui range sa chambre).
- Renforcement négatif : Retrait d'une conséquence désagréable (ex. pas de réprimandes après avoir rangé).
- Punition : Réduit un comportement indésirable.
- Punition positive : Ajout d’une conséquence désagréable (ex. interdiction de sortir).
- Punition négative : Retrait d’une conséquence agréable (ex. suppression de l’accès à un jeu vidéo).
III. Différents Types de Conditionnement Opérant
1. Fréquence et Variabilité des Renforcements
- La fréquence et le type de renforcement peuvent varier selon les situations et les individus (par exemple, renforcement à proportion fixe ou variable, ou à intervalles fixes ou variables).
2. Exemple : Comment faire ranger la chambre d'un ado ?
- Renforcement positif : Donner un avantage (argent) en échange du rangement.
- Renforcement négatif : Retirer une punition (réprimandes) en échange du rangement.
- Punition : Appliquer une conséquence désagréable si l’ado ne range pas sa chambre (ex. : perte de privilèges).
IV. Applications du Conditionnement Opérant
1. Enseignement Programmé Linéaire
- Objectif : Diviser un apprentissage complexe en étapes progressives avec renforcement à chaque étape (ex. apprendre l'orthographe du mot "aérodynamique" en plusieurs étapes).
2. Analyse Appliquée du Comportement (ABA)
- Applications thérapeutiques : Substitution de comportements indésirables par des comportements souhaités.
- Exemple : Encourager un schizophrène à se rendre seul à la salle à manger à l’heure des repas.
3. Dressage d’Animaux (Clicker Training)
- Phase 1 (conditionnement répondant) : Associer un clic à une récompense.
- Phase 2 (conditionnement opérant) : Utiliser le clic comme renforcement pour inciter l’animal à accomplir un comportement spécifique.
4. Jeux d’Argent (Ex. Candy Crush)
- Renforcement positif : Récompenses après avoir dépensé de l’argent (accélérer la progression, supprimer des publicités).
- Punition : Conséquences négatives (perte de vies, progression ralentie) si l’utilisateur ne dépense pas d’argent.
V. Comparaison : Conditionnement Répondant vs. Opérant
Points Communs
- Répétition et contiguïté temporelle : Les comportements conditionnés nécessitent des répétitions et des renforcements rapides après la réponse.
- Généralisation : Les comportements appris peuvent être transférés à d'autres situations similaires.
Points Divergents
- Conditionnement répondant : Réponse réflexe, automatique à un stimulus.
- Conditionnement opérant : Réponse volontaire à un stimulus, avec conséquences (renforcement/punition).
VI. Théorie du Comportement de Hull
- Hull introduit des variables internes (motivation, habitudes, etc.) pour lier stimulus et réponse.
- Relation S/R : Produit de variables (C, H, M, K) :
- C : Force de connexion stimulus-réponse.
- H : Habitudes.
- M : Motivation.
- K : Incertitude du stimulus.
- Courbe de la force de l’habitude : Plus on renforce un comportement, plus il devient une habitude, mais la courbe se stabilise après un certain point.
Conclusion
Le behaviorisme se concentre sur les comportements observables et leur conditionnement à travers des associations et des renforcements. Le conditionnement opérant, basé sur les renforcements et punitions, est essentiel dans de nombreuses applications, de l’éducation à la thérapie. Toutefois, la prise en compte des variables internes et des émotions reste un défi pour cette approche.
Psychologie - Behaviorisme & Psychologie Cognitive
Behaviorisme : Théorie du Comportement de Hull
1. La Méthode Expérimentale
- But : Comprendre le conditionnement de notre environnement à travers des expérimentations.
- Raisonnement scientifique :
- Le raisonnement scientifique évolue en cercle (observation → théorie → hypothèses → expérience → validation).
2. Raisonnement Inductif vs Déductif
- Inductif : Partir d'observations spécifiques pour établir une théorie générale (ex. : bouchons sur la route).
- Déductif : Tester la théorie en émettant des hypothèses à partir de cette théorie pour valider son efficacité (ex. : Newton et la pomme).
- Exemple expérimental : Expérience de la souris en cage électrifiée – conditionner un comportement (réponse à un renforcement ou une punition).
3. Démarche Scientifique vs Pseudo-Scientifique
- Démarche scientifique : L'hypothèse est testée par des expériences, et la théorie est réfutée si elle n'est pas valide (ex. : la théorie de la gravité par Newton).
- Démarche pseudo-scientifique : Théories non fondées sur des expériences validées, comme celle sur les réflexes archaïques.
4. Expériences de Hull : Variables Intermédiaires (Vi)
- Théorie de Hull : Introduit des variables intermédiaires pour expliquer le lien entre un stimulus (S) et une réponse (R), en tenant compte des états internes du sujet.
Exemple 1 : Motivation et performance
- Hypothèse : La motivation (Vi) influence la réponse (R) lors d'un conditionnement.
- Expérience : Rat conditionné avec des boulettes de nourriture :
- Si la motivation (Vi) augmente → augmentation de la réponse (R).
- Si la motivation (Vi) diminue → diminution de la réponse (R).
Exemple 2 : Fatigue et extinction d'une réponse conditionnée
- Hypothèse : La fatigue (Vi) influence la disparition de la réponse conditionnée (extinction).
- Expérience : Observation du chien après un conditionnement de salivation.
- Fatigue → diminution de la réponse.
- Repos → réactivation de la réponse.
5. Synthèse du Behaviorisme
- Points positifs :
- Rejet de l'introspection et méthode objective.
- Approche scientifique du comportement et du conditionnement.
- Élargissement des connaissances sur les processus d’apprentissage chez différentes espèces.
- Points négatifs :
- Manque d'explication des représentations mentales et des états internes.
- Absence de finalité consciente dans les actions.
- Ne prend pas en compte les émotions, pensées et perceptions.
Psychologie Cognitive
1. Cognition et Perception
- Définition de la cognition : Ensemble des processus mentaux permettant d’interagir avec l'environnement, de traiter les informations sensorielles, et de prendre des décisions.
- Analogies avec l’ordinateur : La mémoire fonctionne comme un système qui transforme, stocke et récupère les informations.
- Exemple : Perception d’un danger (voiture) → analyse → réponse (ne pas traverser).
2. Psychologie de la Forme : Gestaltisme
- Principes du Gestaltisme :
- La perception est plus que la somme des parties.
- Le cerveau organise l'information en structures cohérentes pour comprendre la forme et la signification des objets.
- Les lois visuelles permettent de comprendre comment le cerveau interprète les formes.
- Concept-clé : L'expérience perceptuelle est organisée et structurée par des lois naturelles, créant une perception unifiée.
3. Modèles Cognitifs du Comportement
- L'objectif de la psychologie cognitive est de modéliser le comportement humain en créant des modèles explicatifs du traitement des informations (ex. : comment une personne réagit à un stimulus perçu).
Conclusion
- Behaviorisme : Se concentre sur le lien entre stimuli et réponses, en introduisant des variables intermédiaires pour expliquer les comportements. Cependant, il manque des explications sur les processus mentaux internes comme les émotions et la pensée.
- Psychologie Cognitive : S’intéresse aux processus mentaux et à la manière dont nous percevons et traitons les informations pour réagir, en développant des modèles explicatifs du comportement humain. Le Gestaltisme, en particulier, souligne l'importance de l'organisation perceptuelle.
À Retenir :
- Behaviorisme : Observation du comportement extérieur, mais absence d'analyse des états internes.
- Psychologie Cognitive : Analyse des processus mentaux internes et des interactions avec l'environnement.
Psychologie cognitive européenne – Structuralisme et Gestaltisme
I. Structuralisme de la psychologie européenne (Émergence psycho-cognitive)
1. Psychologie de la forme : Gestaltisme (fin années 1910, Allemagne)
Fondateurs :
- Max Wertheimer (1880-1943)
- Wolfgang Köhler (1887-1967)
- Kurt Koffka (1886-1941)
Théorie Holistique :
- Opposition à l’associationnisme et au behaviorisme :
- Le Gestaltisme s’oppose à l’idée que l’esprit fonctionne par la somme d’éléments simples. Il considère que les formes perçues dans leur globalité sont plus importantes que les éléments individuels.
Postulat de base :
- Perception organisées en structures :
- Les sensations élémentaires se regroupent en formes qui, à leur tour, sont organisées en structures mentales. Ces structures sont perçues dans l’esprit comme étant en lien avec la structure des stimuli extérieurs (isomorphisme).
Principes du Gestaltisme :
- Sensations élémentaires organisées en formes : Les perceptions sont structurées, et les stimuli se combinent pour former des unités perceptives.
- Organisation des formes selon des lois : Le cerveau organise les informations selon des principes spécifiques.
- Le tout perçu avant les parties : Le cerveau perçoit d’abord la structure globale, avant les éléments individuels.
- Distinction entre éléments structurés et non structurés : Une forme perçue devient plus significative que des éléments sans structure.
A. Gestaltisme et perception : Lois d'organisation des stimuli
Les lois de la Gestalt décrivent comment notre cerveau organise les informations perçues en unités significatives.
1. Loi de Proximité :
- Rapprochement d’éléments proches crée une unité perceptuelle.
- Exemple : Si plusieurs taches sont proches, le cerveau les regroupe.
2. Loi de Similitude :
- Éléments similaires sont perçus comme appartenant à la même forme.
- Exemple : Un ensemble de cercles noirs et blancs sera perçu comme plusieurs lignes distinctes.
3. Loi de Symétrie :
- Les éléments qui ont des axes de symétrie sont perçus comme une forme unifiée.
- Exemple : Des formes symétriques créent des objets unifiés.
4. Loi de Continuité :
- Éléments en continuité sont perçus comme une forme complète.
- Exemple : Le cerveau « voit » les parties cachées d’un objet grâce à la continuité de la forme.
5. Loi du Destin Commun :
- Les éléments en mouvement sur la même trajectoire sont perçus comme formant un tout.
- Exemple : Des objets en déplacement synchronisé sont perçus comme liés.
6. Loi de Familiarité :
- Éléments familiers ont une signification plus immédiate.
- Exemple : Des objets familiers comme des visages sont plus facilement reconnus.
7. Loi de Clôture :
- Les formes incomplètes sont perçues comme complètes.
- Exemple : Le cerveau complète des figures inachevées pour en faire une forme cohérente.
B. Gestaltisme et apprentissage et résolution de problèmes
Concept du "Insight" (Intuition) :
- Insight : Capacité à restructurer un problème pour en trouver la solution de manière soudaine et intuitive, par opposition à un apprentissage par essais et erreurs.
Types d'apprentissage :
- Productif avec Insight :Le sujet restructure soudainement les données du problème pour trouver une solution.
- Exemple : Un chimpanzé utilise une caisse pour atteindre une pomme.
- Reproductif sans Insight :Le sujet résout un problème en répétant des actions, sans insight immédiat.
Exemples de problèmes résolus par restructuration :
- Problème de la bougie sur le mur :
- Solution : Utilisation de la boîte à punaises pour fixer la bougie.
- L’homme mangeant la même pomme pendant 2 ans :
- Solution : Utilisation de 2 jours différents de 2 années distinctes.
- Mystère du magnétophone :
- Solution : Le magnétophone a été rembobiné avant d'être joué.
- Réunir des points en 4 lignes droites :
- Solution : Utilisation de l’espace autour des points pour sortir de la forme du carré.
Apports du Gestaltisme
- Globalité :
- L’esprit perçoit des structures globales plutôt que des éléments isolés (par opposition aux approches élémentaristes de la psychologie comme Wundt et le behaviorisme).
- Lois d’organisation :
- La perception ne résulte pas simplement de l’addition de stimuli, mais de l'organisation des formes en structures significatives.
- Restructuration par l’Insight :
- L’esprit a la capacité de restructurer une situation pour donner sens à des éléments apparemment non reliés.
II. Piaget et les structures de l’intelligence (Constructivisme)
Jean Piaget (1896-1980) : Théorie du développement cognitif
Principes clés :
- Interaction avec l'environnement :
- L'individu se construit activement à travers ses interactions avec l'environnement.
- Schèmes cognitifs :
- Les schèmes sont des scripts d’action automatiques développés à travers les expériences.
- Ils permettent à l’individu de comprendre et d’agir sur le monde en organisant les perceptions et les actions.
- Processus dynamique de genèse des schèmes :
- Les schèmes existent à la naissance et se modifient en fonction des interactions avec l'environnement.
- Exemple : Le schème de la préhension (attraper un objet) évolue à mesure que l’enfant apprend ce qui peut ou ne peut pas être saisi.
A. Apprentissage et développement
- Le processus de développement repose sur l’adaptation des schèmes au monde extérieur par l’assimilation et l'accommodation.
Assimilation :
- Intégration des informations dans les schèmes existants. Cela peut être :
- Reproductrice : Répétition d’une action avec un objet connu.
- Généralisatrice : Application d’un schème à un autre objet similaire.
- Récognitive : Distinction entre objets similaires et différents.
- Réciproque : Transformation des schèmes pour intégrer de nouvelles informations.
Accommodation :
- Modification des schèmes existants pour intégrer de nouvelles expériences.
Conclusion :
- Piaget et la Gestalt apportent une vision dynamique du développement cognitif : l’individu n’est pas un simple récepteur passif d’informations, mais un acteur qui construit sa réalité à travers ses interactions avec l’environnement.
Fiche de révision : Piaget et les structures de l’intelligence (Constructivisme)
1. Piaget et le développement des connaissances
Piaget a élaboré une théorie du développement cognitif selon laquelle l’intelligence se construit par l’interaction entre le sujet et son environnement. Cette construction repose sur deux processus fondamentaux : l'assimilation et l'accommodation.
2. Apprentissage et développement : Processus dynamiques
Le développement des connaissances chez Piaget repose sur deux processus complémentaires :
a. Assimilation
- Définition : Intégration des informations provenant de l’environnement dans des schèmes préexistants.
- Exemple : Un enfant qui voit un animal pour la première fois et l’intègre dans un schème existant comme un "chien".
- Rôle : Enrichir les schèmes préexistants et maintenir l'équilibre cognitif.
b. Accommodation
- Définition : Modification des schèmes existants lorsque l'assimilation n'est pas possible, créant un déséquilibre cognitif temporaire.
- Exemple : L'enfant qui apprend que le "chien" qu'il voit à l'extérieur n'est pas exactement le même qu'un "chien" qu'il connaît à la maison.
- Rôle : Adapter les schèmes pour mieux comprendre et réagir face à un environnement en constante évolution.
3. Équilibration
- Définition : Processus dynamique où l’assimilation et l’accommodation s’équilibrent pour permettre une adaptation continue à l’environnement.
- Rôle : Ce processus est la base du développement de l’intelligence et permet à l'individu de s’adapter en permanence à son environnement.
4. Les stades du développement de l’intelligence (épistémologie génétique)
a. Stade sensori-moteur (0-2 ans) :
- Caractéristiques : L’enfant construit ses schèmes à partir de ses expériences sensorielles et motrices. Il explore le monde par les sens et les actions physiques.
- Exemples de développement :
- Permanence de l’objet : L’enfant comprend que les objets existent même lorsqu’ils ne sont plus visibles.
- Schèmes de base : Réflexes comme la succion, saisie.
b. Stade préopératoire (2-7/8 ans) :
- Caractéristiques : L’enfant commence à utiliser la fonction symbolique. Il est capable de penser symboliquement, imiter, et utiliser des signes (langage, images mentales).
- Mécanismes :
- Imitation différée : L’enfant peut imiter une action ou un comportement après un certain délai.
- Jeu symbolique : L’enfant joue à "faire semblant" (exemple : imiter un adulte).
- Langage : Utilisation des mots pour évoquer des événements non présents.
c. Stade des opérations concrètes (7/8 ans – 11/12 ans) :
- Caractéristiques : L’enfant peut effectuer des opérations mentales sur des objets réels. Il commence à maîtriser la logique concrète.
- Exemples :
- Conservation : L’enfant comprend que certaines propriétés (ex. volume, quantité) demeurent constantes malgré des transformations apparentes.
- Réversibilité : Compréhension qu'une action peut être inversée (ex. un liquide versé dans un autre récipient peut être "retransvasé" sans perdre sa quantité).
d. Stade des opérations formelles (12 ans et +) :
- Caractéristiques : L’adolescent développe la capacité de raisonner de manière hypothético-déductive. Il peut formuler et tester des hypothèses.
- Exemples :
- Raisonnement abstrait : Capacité à penser à des situations non présentes ou hypothétiques.
- Pensée logique complexe : Raisonnement à partir de principes abstraits.
5. Les mécanismes cognitifs selon Piaget
Piaget identifie plusieurs mécanismes fondamentaux pour la construction des connaissances :
a. Schèmes : Structures mentales permettant de comprendre et d’interagir avec l'environnement.
- Exemple : Le schème de "préférence pour les objets" devient plus complexe à mesure que l’enfant explore et apprend.
b. Assimilation et accommodation :
- Assimilation : Intégration d'un nouvel objet dans un schème existant.
- Accommodation : Modification d'un schème pour l'adapter à une nouvelle expérience.
c. Équilibration : Le processus d'ajustement entre assimilation et accommodation permet à l'individu d'atteindre un état d’équilibre cognitif, favorisant le développement de l’intelligence.
6. Conclusion : La théorie du développement de l’intelligence chez Piaget
Piaget considère que le développement cognitif est un processus continu de restructuration des connaissances par l'interaction entre le sujet et l'environnement. Chaque stade du développement est marqué par des changements qualitatifs dans les capacités cognitives, avec une progression ordonnée mais non continue, passant d'un stade de déséquilibre à un autre où l'équilibre est retrouvé. L’adaptation aux nouvelles expériences est au cœur de la construction des connaissances.
Résumé des processus clés :
- Assimilation : Intégration des nouvelles informations dans des schèmes préexistants.
- Accommodation : Modification des schèmes pour s’adapter à de nouvelles informations.
- Équilibration : Processus d'équilibre dynamique entre assimilation et accommodation.
Piaget, Bartlett et Tolman - Cognitivisme et Approches Structurelles
5.1.2. Piaget et les structures de l'intelligence (constructivisme)
Principes clés :
- Apprentissage et développement de l’intelligence : Interaction dynamique entre le sujet (enfant) et son milieu. Le développement intellectuel repose sur l’assimilation et l’accommodation des schèmes.
- Assimilation : Intégration d’informations nouvelles dans des schèmes existants.
- Accommodation : Modification des schèmes lorsque l’assimilation n’est plus possible, pour rétablir l’équilibre.
- Processus d'équilibration : Le développement de l’intelligence repose sur un équilibre dynamique entre assimilation et accommodation. Cela permet à l’individu de mieux s’adapter à son environnement.
Les Stades du Développement Cognitif chez Piaget :
- Stade sensori-moteur (0-2 ans) :
- Schèmes de base : Réflexes.
- Construction de schèmes plus complexes via les expériences sensori-motrices (ex : permanence de l'objet).
- Permanence de l'objet : L’enfant comprend que les objets continuent d’exister même lorsqu’ils ne sont pas visibles.
- Stade préopératoire (2-7/8 ans) :
- Apparition de la fonction symbolique : L’enfant peut évoquer des objets ou événements non présents.
- Développement du langage, du jeu symbolique et de l’imitation différée.
- La pensée est centrée sur la perception immédiate (ex : égocentrisme).
- Stade des opérations concrètes (7/8 - 11/12 ans) :
- L’enfant devient capable de réversibilité des opérations mentales (ex : conservation des volumes).
- Introduction de la logique concrète : Les représentations mentales peuvent être manipulées mentalement.
- Réversibilité : Compréhension que certaines actions peuvent être inversées (ex : retransvaser un liquide).
- Stade des opérations formelles (11/12 - 15 ans) :
- Raisonnement hypothético-déductif.
- L’adolescent peut élaborer des théories abstraites sans besoin de manipulation concrète (ex : raisonnement logique à partir d'hypothèses).
- Démarche scientifique : Formulation d’hypothèses, expérimentation et conclusion.
Résumé : Piaget considère que les stades sont discontinus et doivent passer par des déséquilibres pour évoluer.
5.1.3. Bartlett et la notion de structure cognitive assimilatrice
Approche de Bartlett :
- Schémas cognitifs : Structures mentales inconscientes et organisées, qui filtrent et transforment les informations en fonction des connaissances antérieures et des attentes.
- Assimilation active : L’acquisition de nouvelles informations se fait via l’assimilation, où les données sont ajustées selon les schémas préexistants.
- Mémoire reconstructive : Lors du rappel, les informations sont modifiées en fonction des schémas, ce qui peut mener à des distorsions de la réalité.
Exemples :
- Mémoire d’une histoire : Les participants modifient l’histoire pour qu'elle corresponde mieux à leurs schémas et attentes.
- Interprétation et mémorisation de dessins : Selon l’indication donnée ("lunettes" ou "haltères"), les participants modifient leur perception du dessin.
Comparaison avec Piaget et la Gestalt :
- Piaget : L’assimilation est également présente, mais l’enfant construit activement des schémas par l'action avec le milieu.
- Gestalt : Les schémas sont construits à partir des formes, tandis que chez Bartlett, ils évoluent avec l’expérience et sont transformés.
5.2. Néobehaviorisme et Psychologie Cognitive Américaine
Tolman : Approche cognitive structurale de l’apprentissage.
- Théorie de la carte cognitive : Le comportement n’est pas seulement une réponse à un stimulus, mais dépend d’une structure mentale interne qui organise l'information.
- Processus :
- S (Stimulus) → Structure mentale → R (Réponse).
- L'individu ne réagit pas seulement aux stimuli mais utilise des cartes mentales pour organiser et anticiper les comportements.
- Différence avec le behaviorisme :
- Tolman : Apprentissage basé sur la signification et la représentation mentale.
- Behaviorisme : Réponse conditionnée à un stimulus sans structure mentale.
Expériences de Tolman :
- Apprentissage de lieu (1946) :
- Groupe Tolman : Apprentissage facilité par la signification des signes dans le labyrinthe.
- Groupe Hull : Comportement plus mécanique, basé sur des réponses conditionnées simples sans interaction cognitive.
- Apprentissage latent (1948) :
- Les rats apprennent le labyrinthe même sans renforcement immédiat.
- Ils construisent une carte cognitive du labyrinthe et l’utilisent une fois que la nourriture est introduite.
Apports de Tolman :
- Structures internes : L’apprentissage est possible même sans renforcement, contrairement à ce que propose le behaviorisme classique.
- Carte cognitive : L’individu construit des représentations mentales pour orienter ses actions vers un but.
Résumé des Différences entre Piaget, Bartlett et Tolman :
- Piaget : Construit des schémas cognitifs par interaction active avec l’environnement. Le développement se fait par stades.
- Bartlett : Met l’accent sur les schémas préexistants qui modifient et influencent l’acquisition de nouvelles informations.
- Tolman : Introduit la notion de carte cognitive et défend une approche structurale et cognitive de l’apprentissage, opposée à la théorie behavioriste.
Conclusion :
- Piaget, Bartlett et Tolman apportent une vision constructiviste de l’intelligence et de l’apprentissage. Cependant, ils diffèrent dans leurs approches : Piaget avec ses stades de développement, Bartlett avec ses schémas transformants et Tolman avec ses cartes cognitives utilisées pour naviguer dans l’environnement.