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Post-Bac
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Titre 1. La Révolution : la naissance de la France contemporaine (1789-1799)

Histoire des Institutions après 1789

Définition

Cahier des doléances
cerne les attentes de la population
Commune de Paris (insurrectionnelle)
Gouvernement municipal révolutionnaire instauré en août 1792, prenant le pouvoir lors de la crise royale et jouant un rôle dans la radicalisation de la Révolution.
Déclaration de Pillnitz
Déclaration du 27 août 1791 par l'empereur d'Autriche et le roi de Prusse, appelant les monarchies européennes à rétablir Louis XVI dans ses pouvoirs.
Manifeste de Brunswick
Déclaration du 25 juillet 1792 par le général Brunswick, menaçant Paris de représailles si la famille royale était mise en danger ; contribue à la montée des tensions et à la radicalisation révolutionnaire.
Prêtres constitutionnels
Membres du clergé acceptant la Constitution civile du clergé et le nouveau statut de l'Église sous la Révolution.
Prêtres réfractaires
Membres du clergé refusant la Constitution civile du clergé, considérés comme ennemis de la Révolution et souvent persécutés.
Suffrage universel : Principe de vote ouvert à tous les citoyens, mis en place pour la première fois en 1792 lors des élections à la Convention nationale.
Principe de vote ouvert à tous les citoyens, mis en place pour la première fois en 1792 lors des élections à la Convention nationale.

Chapitre 1. La Révolution à l'œuvre

Section 1. L'instauration de la monarchie constitutionnelle : tentative avortée (1789-1791)


Entre mai et juillet, États généraux se transforment en une Assemblée nationale constituante

crise où la monarchie perd progressivement son pouvoir.

Le roi Louis XVI, peu enclin à collaborer, s'oppose systématiquement à cette transformation

chute de la royauté.

A) L'ouverture des états généraux


En 1788, monarchie est consciente qu'une consultation de l'assemblée de ses sujets est inévitable afin de sortir le royaume du chaos financier dans lequel il est plongé.

Le roi annonce le 8 août 1788 convocation des États généraux le 1er mai 1789 à Versailles.

Cette annonce suscite un immense intérêt dans l’opinion publique, qui y voit un espoir de réforme.

27 décembre 1788, le Conseil décide le doublement du tiers état, donner au tiers état un nombre de représentants égal à celui des deux autres ordres réunis.

→ Etats généraux vote par tête ou par ordre.

Campagnes demande rachat des droits féodaux + égalité des impositions

Bourgeois réclament des réformes institutionnelles.

5 mai 1789 → ouverture Etats généraux à l'Hotel des Menus Plaisirs à Versailles*

→ députés sont ~1200

* qu'ils aident à rétablir les finances du royaume → déficit important

→ Tiers état d'autres préoccupations

-Vote par tête plutôt que par ordre

-Soutien des réformateurs parmi la noblesse et le bas-clergé

-Obtention de garanties de la monarchie

- Opposition Tiers état vs monarchie

- **Bras de fer** avec le roi

- **Collaboration** → **rapport de force**

- **Réunion** du roi pour aide financière → **bouleversement majeur**, **reconstruction du système**

B) La dérive des états généraux


- Après l'ouverture des États généraux, le Tiers état :

 - Travaille avec ses alliés pour renverser la société de l'Ancien Régime.

 - Est poussé par les événements à réaliser une révolution sociale.

 - Prend conscience de la nécessité de remettre en cause la souveraineté du roi.

 - Priorise une tâche politique comme première étape de son action.

1) La révolution politique : L'Assemblée nationale constituante. 

- Séance d'ouverture des États généraux

 - Retrait des trois ordres pour délibérations séparées

 - Tiers état :

  - Décision, sous l’influence des juristes, de ne pas entamer les délibérations

-Exige le vote par tête et refuse de se diviser en ordres

-Réunion dans la salle commune des États pour manifester ce refus

-Espoir que la noblesse et le clergé les rejoignent pour une collaboration commune


-Attente jusqu'au 10 juin 1789

-Opinion publique → se range progressivement du côté du Tiers état

-Actions du 10 juin 1789

-SIEYES propose un ultimatum : invite Noblesse et Clergé à rejoindre le Tiers, faute de quoi le Tiers agira seul

-13 juin → Quelques députés du Clergé (surtout des curés) rejoignent le Tiers

-Conséquence : Création d'une majorité légitime au sein des États généraux


-Création de l'Assemblée nationale (17 juin 1789)

-Proposition de SIEYES → Tiers et alliés du Clergé se constituent en Assemblée nationale

-Vote : 491 voix contre 90

-Première décision : autorisation de la perception des impôts

-Montre leur conscience des enjeux économiques

-Affirme leur volonté de réformes politiques

-Saisie du pouvoir fiscal (jusqu'alors réservé au roi)


-Serment du Jeu de Paume (20 juin 1789)

-Contexte : Le roi interdit toute réunion avant le 22 juin

-Réaction des députés : Ignorent l’interdiction, se rassemblent dans la salle du Jeu de Paume

-Serment : Décision de ne pas se séparer avant l’établissement d’une constitution pour le royaume


  • Déclaration de MIRABEAU

-Affirme que l'Assemblée ne quittera les lieux que « par la force des baïonnettes »

-Contexte favorable au Tiers état

-25 juin 1789 → Renfort de l'Assemblée nationale par environ 50 députés de la noblesse

  • Motivations variées :

-Certains adhèrent aux nouvelles idées et aux revendications

-D'autres, encore attachés à l'Ancien Régime, considèrent le processus irréversible et souhaitent influer sur les événements de l'intérieur


  • 27 juin 1789 : Le roi cède et ordonne la réunion des trois ordres pour des délibérations communes


  • Proclamation de l'Assemblée nationale constituante (9 juillet 1789)
  • Signification : Transfert de la souveraineté du roi à la Nation

-Le roi devient un pouvoir constitué :

  • Fin du droit divin dynastique
  • Il règne désormais par la force de la loi, émanation de la volonté nationale
  • Représentation nationale → Nouvelle source du Pouvoir


  • Conséquences

-Révolution juridique et politique (initiée le 17 juin) accomplie

-Début de bouleversements profonds de l'ordre social de l'Ancien Régime

2) La révolution sociale du 4 août 1789

Avant de parvenir à anéantir les privilèges existant sous l'Ancien Régime (b), l’Assemblée nationale a pu juger du soutien que le peuple lui accorde pour contrer les dernières offensives de la royauté (a).

a) La prise de la Bastille et la défaite du roi

27 juin 1789 : Le roi cède à la demande de délibérations communes, mais cherche en réalité à gagner du temps

  • Stratégie : Prépare un coup d'État militaire en réaction au coup d'État parlementaire
  • Concentration de troupes autour de Paris

11 juillet 1789 :

  • Réaction des Parisiens → Réunion à l'Hôtel de Ville pour former une milice bourgeoise
  • Renvoi de NECKER par le roi et formation d'un gouvernement aristocratique (composé uniquement de nobles)
  • Conséquence : Peur d'un coup de force de l'aristocratie et d'une répression militaire

12 juillet 1789 : Premiers combats entre le peuple parisien et les militaires étrangers renforçant la garde royale

13 juillet 1789 :

  • Électeurs de Paris créent une contre-municipalité sous forme de comité permanent (par méfiance envers le maire)


14 juillet 1789 : Apogée de l'effervescence révolutionnaire

  • Foule :
  • Pille les magasins d'armes et se rend aux Invalides pour se saisir de fusils
  • Se dirige vers la Bastille pour obtenir de la poudre

Prise de la Bastille :

  • Symbole fort de la Révolution
  • Bastille = prison d'État utilisée par le roi pour emprisonner les opposants politiques
  • Signifie l’effondrement des instruments de l'absolutisme

Événement final :

  • Exécution de Jacques de FLESSELLES (prévôt des marchands) par les émeutiers à l'Hôtel de Ville


17 juillet 1789 : Geste de réconciliation symbolique

  • Le nouveau maire remet au roi une cocarde rouge et bleu (couleurs de Paris)
  • Le roi la place au-dessus de sa propre cocarde blanche
  • Symbolique : naissance du drapeau tricolore (devenu symbole sous la 3e République)

Double jeu de LOUIS XVI

  • Envoie une dépêche secrète au roi d’Espagne (Charles IV), son cousin
  • Déclaration : Tous ses actes, à compter du 15 juillet 1789, doivent être considérés comme nuls
  • Justification : Se considère sous contrainte et privé de liberté, sous surveillance des révolutionnaires

Le peuple renie l'absolutisme.

b) L'abolition des privilèges 
  • Objectif : Destruction des Terriers (registres fiscaux)
  • Ces registres recensent les impôts dus par les paysans aux tenanciers pour l’exploitation de la terre
  • Empêcher la perception future des taxes
  • Dénoncer les inégalités de l'Ancien Régime

Grande Peur : Mouvement dirigé contre les vestiges de la féodalité


Décret du 4 août 1789 (adopté par l'Assemblée nationale)

  • Objectif : Apaiser la révolte des paysans
  • Mesures :
  • Abolition des droits féodaux
  • Suppression de la dîme (redevance des récoltes au profit de l’Église)
  • Destruction du régime féodal pour établir une égalité sociale
  • Abolition des institutions incompatibles avec l'égalité sociale

Principe affirmé : Possibilité pour tous les citoyens d’accéder aux mêmes droits


Finalisation du décret : 11 août 1789

  • Distinction opérée par l'Assemblée entre deux types de droits féodaux :
  • Droits sur les personnes → Abolis sans contrepartie
  • Droits sur les terres → Abolis mais moyennant rachat
  • Exemples :
  • Cens : Redevance pour la tenure
  • Champart : Redevance proportionnelle à la récolte
  • Droits de mutation : Taxe lors de la transmission d'un bien

Impact sur les paysans :

  • Conditions de rachat souvent inaccessibles en raison du manque de moyens
  • Maintien d'une charge financière importante pour les paysans


Portée du décret des 4-11 août 1789

  • Effet majeur : Disparition de l'organisation sociale de l'Ancien Régime
  • Défiance envers l'autorité royale :
  • Le décret reflète une volonté de rupture avec le pouvoir du roi
  • LOUIS XVI refuse de signer le décret, retardant sa mise en application


Symbolisme du décret du 4 août 1789 : Destruction de l'ordre ancien et début de la construction d’une nouvelle société

Réformes de l'Assemblée nationale constituante (1789-1791)

  • 26 août 1789 : Adoption de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen
  • Décembre 1789 : Réorganisation de l'administration
  • Août 1790 : Réforme de la justice selon de nouvelles conceptions politiques
  • 1791 : Constitution civile du clergé → Transformation des institutions religieuses
  • 3 septembre 1791 : Adoption de la nouvelle constitution → Fin de la mission de l’Assemblée constituante

§ 2. La chute de la royauté.

A) Le contexte national : les réticences de Louis XVI

Attitude de LOUIS XVI : Facteur clé de sa chute

  • Attachement de façade au nouveau régime
  • Double jeu : Contradiction entre ses déclarations et ses actions

Évolution des réticences royales en 1791

  • Initialement passives → deviennent actives au cours de l'année
1) La fuite du roi

Fuite du roi (nuit du 20 au 21 juin 1791) : Perte de légitimité pour LOUIS XVI

  • Événement :
  • Le roi quitte les Tuileries avec sa famille pour rejoindre les troupes du marquis de Bouillé à Metz
  • Objectif : Prendre le commandement de l'armée et reprendre Paris avec l’aide des Autrichiens
  • Arrêt à Varennes → Reconnu et arrêté
  • Conséquences immédiates :
  • Suspension des pouvoirs du roi par l’Assemblée
  • Perception de la fuite comme une trahison par une grande partie du peuple
  • Perte de prestige et de popularité de la royauté
  • Montée des idées républicaines

Réactions de l'Assemblée (15 juillet 1791)

  • Tentative de sauver la monarchie → Déclare que le roi a été enlevé contre son gré
  • Conséquence : Émeutes populaires, notamment celle du Champ de Mars (17 juillet 1791)


Finalisation de la Constitution

  • Vote de la Constitution : 3 septembre 1791
  • Acceptation par LOUIS XVI : Serment de fidélité à la loi et à la nation le 13 septembre 1791
  • Fin de la mission de l'Assemblée constituante

Transition vers une nouvelle assemblée

  • Assemblée législative élue le 1er octobre 1791


2) L'utilisation abusive du droit de veto

Encadrement de l'action du roi par la Constitution

  • Pouvoirs du roi :
  • Exécutif : L’essentiel de ses attributions se concentre dans l’exercice du pouvoir exécutif
  • Législatif : Rôle limité
  • Initiative des lois transférée à l’Assemblée
  • Droit de veto suspensif : Peut bloquer l’application d’une loi votée par l’Assemblée
  • Limitation : Si la loi est votée trois fois par trois législatures différentes, elle entre en vigueur automatiquement

Utilisation du droit de veto par Louis XVI

  • Opposition répétée aux décisions de l'Assemblée législative
  • Mesures contre les nobles émigrés :
  • Comte de Provence (frère du roi, futur Louis XVIII) :
  • Réfugié à Coblence, puis en Angleterre
  • Octobre 1791 : L'Assemblée législative annule ses droits de succession jusqu'à son retour en France


  • Veto du roi contre cette mesure
  • 8 novembre 1791 : L'Assemblée étend cette décision à tous les nobles émigrés
  • Confiscation des patrimoines des émigrés jusqu’à leur retour
  • Nouvelle opposition de Louis XVI par veto

Constitution civile du clergé (1790) : Réforme profonde du clergé par la Constituante

  • Conséquences : Division de l'Église de France
  • Prêtres constitutionnels : Acceptent le nouveau statut sans difficulté (minorité)
  • Prêtres réfractaires : Refusent les nouvelles dispositions (majorité)
  • Mesure de l'Assemblée législative : Décret du 29 novembre 1791 ordonne leur déportation
  • Opposition de Louis XVI : Utilise son veto pour bloquer l’application de cette mesure

20 juin 1792 : Exaspération populaire contre Louis XVI

  • Événement : La foule envahit les Tuileries après avoir déposé une pétition à l'Assemblée contre le roi
  • Surnom : Louis XVI est désormais appelé « Monsieur veto »
  • Conséquence : Point de départ vers l'abolition de la royauté

B) Le contexte international : l'état de guerre.

Réactions européennes face à la Révolution française

  • Contexte : Fin XVIIIe siècle, majorité des pays européens sous régime monarchique
  • Inquiétudes : Crainte de l'exportation des principes révolutionnaires français

Déclaration de Pillnitz (27 août 1791)

  • Initiateurs : Empereur d'Autriche Léopold II (frère de Marie-Antoinette) et roi de Prusse Frédéric Guillaume II
  • Objet : Invitation aux monarques d'Europe à s’unir pour rétablir l'autorité de Louis XVI

Sentiments mitigés chez les révolutionnaires quant à la politique extérieure

  • Feuillants → Partisans de la monarchie constitutionnelle = La France n'est pas assez forte pour s'engager dans une guerre
  • Jacobins → Méfiance envers le roi = La guerre comme épreuve de vérité :
  • Louis XVI devra choisir entre soutenir les révolutionnaires ou favoriser les puissances étrangères

Début 1792 : Opinion publique convaincue de la nécessité de la guerre

  • Roi → Favorable à la guerre = Espère une défaite française pour être rétabli dans ses pouvoirs par les alliés victorieux

20 avril 1792 : Déclaration de guerre à l'Autriche

  • Conséquence → Chute de la royauté (soupçons de trahison et entente avec l'ennemi)
  • Marie-Antoinette = Autrichienne, renforce les soupçons

Déroulement du conflit

  • Défaites militaires au début du conflit = Ce que craignaient les Feuillants et ce qu'espérait le roi
  • 11 juillet : L'Assemblée proclame la patrie en danger → Enrôlement volontaire de tous les citoyens

25 juillet 1792 : Manifeste de Brunswick

  • Commande des armées prussiennes et autrichiennes = Brunswick, à la demande de Marie-Antoinette
  • Menaces → Représailles contre les Parisiens en cas d'atteinte à la famille royale
  • Conséquence → Cristallisation de la haine du peuple parisien contre le roi (considéré comme complice)

9-10 août 1792 : Deuxième révolution municipale

  • Changement → Commune légale de Paris remplacée par une Commune insurrectionnelle

10 août 1792 : Assaut des Tuileries par les insurgés

  • Roi se réfugie à l’Assemblée
  • Bilan → 600 gardes suisses tués en défendant le roi

Décisions de l’Assemblée Législative :

  • Suspension de Louis XVI
  • Pouvoir exécutif confié à un conseil provisoire de six ministres (dont Danton)
  • Élection d’une nouvelle Assemblée au suffrage universel = La Convention, chargée d’élaborer une nouvelle Constitution

Élections à la Convention (26 août 1792)

  • Climat de peur : Électeurs effrayés par l'avancée des ennemis
  • 23 août : Prise de Verdun par les Prussiens = Dernière place forte avant Paris

Massacres de septembre (2-6 septembre 1792)

  • Insurgés parisiens → Égorgent près de 1500 prisonniers (prêtres réfractaires, aristocrates, suspects)
  • Organisateur présumé : Danton
  • Objectifs :
  • Terroriser les ennemis de l'intérieur et de l'extérieur
  • Éliminer les suspects susceptibles d’être libérés et réinstallés dans leurs fonctions par les coalisés en cas de prise de Paris
Post-Bac
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Titre 1. La Révolution : la naissance de la France contemporaine (1789-1799)

Histoire des Institutions après 1789

Définition

Cahier des doléances
cerne les attentes de la population
Commune de Paris (insurrectionnelle)
Gouvernement municipal révolutionnaire instauré en août 1792, prenant le pouvoir lors de la crise royale et jouant un rôle dans la radicalisation de la Révolution.
Déclaration de Pillnitz
Déclaration du 27 août 1791 par l'empereur d'Autriche et le roi de Prusse, appelant les monarchies européennes à rétablir Louis XVI dans ses pouvoirs.
Manifeste de Brunswick
Déclaration du 25 juillet 1792 par le général Brunswick, menaçant Paris de représailles si la famille royale était mise en danger ; contribue à la montée des tensions et à la radicalisation révolutionnaire.
Prêtres constitutionnels
Membres du clergé acceptant la Constitution civile du clergé et le nouveau statut de l'Église sous la Révolution.
Prêtres réfractaires
Membres du clergé refusant la Constitution civile du clergé, considérés comme ennemis de la Révolution et souvent persécutés.
Suffrage universel : Principe de vote ouvert à tous les citoyens, mis en place pour la première fois en 1792 lors des élections à la Convention nationale.
Principe de vote ouvert à tous les citoyens, mis en place pour la première fois en 1792 lors des élections à la Convention nationale.

Chapitre 1. La Révolution à l'œuvre

Section 1. L'instauration de la monarchie constitutionnelle : tentative avortée (1789-1791)


Entre mai et juillet, États généraux se transforment en une Assemblée nationale constituante

crise où la monarchie perd progressivement son pouvoir.

Le roi Louis XVI, peu enclin à collaborer, s'oppose systématiquement à cette transformation

chute de la royauté.

A) L'ouverture des états généraux


En 1788, monarchie est consciente qu'une consultation de l'assemblée de ses sujets est inévitable afin de sortir le royaume du chaos financier dans lequel il est plongé.

Le roi annonce le 8 août 1788 convocation des États généraux le 1er mai 1789 à Versailles.

Cette annonce suscite un immense intérêt dans l’opinion publique, qui y voit un espoir de réforme.

27 décembre 1788, le Conseil décide le doublement du tiers état, donner au tiers état un nombre de représentants égal à celui des deux autres ordres réunis.

→ Etats généraux vote par tête ou par ordre.

Campagnes demande rachat des droits féodaux + égalité des impositions

Bourgeois réclament des réformes institutionnelles.

5 mai 1789 → ouverture Etats généraux à l'Hotel des Menus Plaisirs à Versailles*

→ députés sont ~1200

* qu'ils aident à rétablir les finances du royaume → déficit important

→ Tiers état d'autres préoccupations

-Vote par tête plutôt que par ordre

-Soutien des réformateurs parmi la noblesse et le bas-clergé

-Obtention de garanties de la monarchie

- Opposition Tiers état vs monarchie

- **Bras de fer** avec le roi

- **Collaboration** → **rapport de force**

- **Réunion** du roi pour aide financière → **bouleversement majeur**, **reconstruction du système**

B) La dérive des états généraux


- Après l'ouverture des États généraux, le Tiers état :

 - Travaille avec ses alliés pour renverser la société de l'Ancien Régime.

 - Est poussé par les événements à réaliser une révolution sociale.

 - Prend conscience de la nécessité de remettre en cause la souveraineté du roi.

 - Priorise une tâche politique comme première étape de son action.

1) La révolution politique : L'Assemblée nationale constituante. 

- Séance d'ouverture des États généraux

 - Retrait des trois ordres pour délibérations séparées

 - Tiers état :

  - Décision, sous l’influence des juristes, de ne pas entamer les délibérations

-Exige le vote par tête et refuse de se diviser en ordres

-Réunion dans la salle commune des États pour manifester ce refus

-Espoir que la noblesse et le clergé les rejoignent pour une collaboration commune


-Attente jusqu'au 10 juin 1789

-Opinion publique → se range progressivement du côté du Tiers état

-Actions du 10 juin 1789

-SIEYES propose un ultimatum : invite Noblesse et Clergé à rejoindre le Tiers, faute de quoi le Tiers agira seul

-13 juin → Quelques députés du Clergé (surtout des curés) rejoignent le Tiers

-Conséquence : Création d'une majorité légitime au sein des États généraux


-Création de l'Assemblée nationale (17 juin 1789)

-Proposition de SIEYES → Tiers et alliés du Clergé se constituent en Assemblée nationale

-Vote : 491 voix contre 90

-Première décision : autorisation de la perception des impôts

-Montre leur conscience des enjeux économiques

-Affirme leur volonté de réformes politiques

-Saisie du pouvoir fiscal (jusqu'alors réservé au roi)


-Serment du Jeu de Paume (20 juin 1789)

-Contexte : Le roi interdit toute réunion avant le 22 juin

-Réaction des députés : Ignorent l’interdiction, se rassemblent dans la salle du Jeu de Paume

-Serment : Décision de ne pas se séparer avant l’établissement d’une constitution pour le royaume


  • Déclaration de MIRABEAU

-Affirme que l'Assemblée ne quittera les lieux que « par la force des baïonnettes »

-Contexte favorable au Tiers état

-25 juin 1789 → Renfort de l'Assemblée nationale par environ 50 députés de la noblesse

  • Motivations variées :

-Certains adhèrent aux nouvelles idées et aux revendications

-D'autres, encore attachés à l'Ancien Régime, considèrent le processus irréversible et souhaitent influer sur les événements de l'intérieur


  • 27 juin 1789 : Le roi cède et ordonne la réunion des trois ordres pour des délibérations communes


  • Proclamation de l'Assemblée nationale constituante (9 juillet 1789)
  • Signification : Transfert de la souveraineté du roi à la Nation

-Le roi devient un pouvoir constitué :

  • Fin du droit divin dynastique
  • Il règne désormais par la force de la loi, émanation de la volonté nationale
  • Représentation nationale → Nouvelle source du Pouvoir


  • Conséquences

-Révolution juridique et politique (initiée le 17 juin) accomplie

-Début de bouleversements profonds de l'ordre social de l'Ancien Régime

2) La révolution sociale du 4 août 1789

Avant de parvenir à anéantir les privilèges existant sous l'Ancien Régime (b), l’Assemblée nationale a pu juger du soutien que le peuple lui accorde pour contrer les dernières offensives de la royauté (a).

a) La prise de la Bastille et la défaite du roi

27 juin 1789 : Le roi cède à la demande de délibérations communes, mais cherche en réalité à gagner du temps

  • Stratégie : Prépare un coup d'État militaire en réaction au coup d'État parlementaire
  • Concentration de troupes autour de Paris

11 juillet 1789 :

  • Réaction des Parisiens → Réunion à l'Hôtel de Ville pour former une milice bourgeoise
  • Renvoi de NECKER par le roi et formation d'un gouvernement aristocratique (composé uniquement de nobles)
  • Conséquence : Peur d'un coup de force de l'aristocratie et d'une répression militaire

12 juillet 1789 : Premiers combats entre le peuple parisien et les militaires étrangers renforçant la garde royale

13 juillet 1789 :

  • Électeurs de Paris créent une contre-municipalité sous forme de comité permanent (par méfiance envers le maire)


14 juillet 1789 : Apogée de l'effervescence révolutionnaire

  • Foule :
  • Pille les magasins d'armes et se rend aux Invalides pour se saisir de fusils
  • Se dirige vers la Bastille pour obtenir de la poudre

Prise de la Bastille :

  • Symbole fort de la Révolution
  • Bastille = prison d'État utilisée par le roi pour emprisonner les opposants politiques
  • Signifie l’effondrement des instruments de l'absolutisme

Événement final :

  • Exécution de Jacques de FLESSELLES (prévôt des marchands) par les émeutiers à l'Hôtel de Ville


17 juillet 1789 : Geste de réconciliation symbolique

  • Le nouveau maire remet au roi une cocarde rouge et bleu (couleurs de Paris)
  • Le roi la place au-dessus de sa propre cocarde blanche
  • Symbolique : naissance du drapeau tricolore (devenu symbole sous la 3e République)

Double jeu de LOUIS XVI

  • Envoie une dépêche secrète au roi d’Espagne (Charles IV), son cousin
  • Déclaration : Tous ses actes, à compter du 15 juillet 1789, doivent être considérés comme nuls
  • Justification : Se considère sous contrainte et privé de liberté, sous surveillance des révolutionnaires

Le peuple renie l'absolutisme.

b) L'abolition des privilèges 
  • Objectif : Destruction des Terriers (registres fiscaux)
  • Ces registres recensent les impôts dus par les paysans aux tenanciers pour l’exploitation de la terre
  • Empêcher la perception future des taxes
  • Dénoncer les inégalités de l'Ancien Régime

Grande Peur : Mouvement dirigé contre les vestiges de la féodalité


Décret du 4 août 1789 (adopté par l'Assemblée nationale)

  • Objectif : Apaiser la révolte des paysans
  • Mesures :
  • Abolition des droits féodaux
  • Suppression de la dîme (redevance des récoltes au profit de l’Église)
  • Destruction du régime féodal pour établir une égalité sociale
  • Abolition des institutions incompatibles avec l'égalité sociale

Principe affirmé : Possibilité pour tous les citoyens d’accéder aux mêmes droits


Finalisation du décret : 11 août 1789

  • Distinction opérée par l'Assemblée entre deux types de droits féodaux :
  • Droits sur les personnes → Abolis sans contrepartie
  • Droits sur les terres → Abolis mais moyennant rachat
  • Exemples :
  • Cens : Redevance pour la tenure
  • Champart : Redevance proportionnelle à la récolte
  • Droits de mutation : Taxe lors de la transmission d'un bien

Impact sur les paysans :

  • Conditions de rachat souvent inaccessibles en raison du manque de moyens
  • Maintien d'une charge financière importante pour les paysans


Portée du décret des 4-11 août 1789

  • Effet majeur : Disparition de l'organisation sociale de l'Ancien Régime
  • Défiance envers l'autorité royale :
  • Le décret reflète une volonté de rupture avec le pouvoir du roi
  • LOUIS XVI refuse de signer le décret, retardant sa mise en application


Symbolisme du décret du 4 août 1789 : Destruction de l'ordre ancien et début de la construction d’une nouvelle société

Réformes de l'Assemblée nationale constituante (1789-1791)

  • 26 août 1789 : Adoption de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen
  • Décembre 1789 : Réorganisation de l'administration
  • Août 1790 : Réforme de la justice selon de nouvelles conceptions politiques
  • 1791 : Constitution civile du clergé → Transformation des institutions religieuses
  • 3 septembre 1791 : Adoption de la nouvelle constitution → Fin de la mission de l’Assemblée constituante

§ 2. La chute de la royauté.

A) Le contexte national : les réticences de Louis XVI

Attitude de LOUIS XVI : Facteur clé de sa chute

  • Attachement de façade au nouveau régime
  • Double jeu : Contradiction entre ses déclarations et ses actions

Évolution des réticences royales en 1791

  • Initialement passives → deviennent actives au cours de l'année
1) La fuite du roi

Fuite du roi (nuit du 20 au 21 juin 1791) : Perte de légitimité pour LOUIS XVI

  • Événement :
  • Le roi quitte les Tuileries avec sa famille pour rejoindre les troupes du marquis de Bouillé à Metz
  • Objectif : Prendre le commandement de l'armée et reprendre Paris avec l’aide des Autrichiens
  • Arrêt à Varennes → Reconnu et arrêté
  • Conséquences immédiates :
  • Suspension des pouvoirs du roi par l’Assemblée
  • Perception de la fuite comme une trahison par une grande partie du peuple
  • Perte de prestige et de popularité de la royauté
  • Montée des idées républicaines

Réactions de l'Assemblée (15 juillet 1791)

  • Tentative de sauver la monarchie → Déclare que le roi a été enlevé contre son gré
  • Conséquence : Émeutes populaires, notamment celle du Champ de Mars (17 juillet 1791)


Finalisation de la Constitution

  • Vote de la Constitution : 3 septembre 1791
  • Acceptation par LOUIS XVI : Serment de fidélité à la loi et à la nation le 13 septembre 1791
  • Fin de la mission de l'Assemblée constituante

Transition vers une nouvelle assemblée

  • Assemblée législative élue le 1er octobre 1791


2) L'utilisation abusive du droit de veto

Encadrement de l'action du roi par la Constitution

  • Pouvoirs du roi :
  • Exécutif : L’essentiel de ses attributions se concentre dans l’exercice du pouvoir exécutif
  • Législatif : Rôle limité
  • Initiative des lois transférée à l’Assemblée
  • Droit de veto suspensif : Peut bloquer l’application d’une loi votée par l’Assemblée
  • Limitation : Si la loi est votée trois fois par trois législatures différentes, elle entre en vigueur automatiquement

Utilisation du droit de veto par Louis XVI

  • Opposition répétée aux décisions de l'Assemblée législative
  • Mesures contre les nobles émigrés :
  • Comte de Provence (frère du roi, futur Louis XVIII) :
  • Réfugié à Coblence, puis en Angleterre
  • Octobre 1791 : L'Assemblée législative annule ses droits de succession jusqu'à son retour en France


  • Veto du roi contre cette mesure
  • 8 novembre 1791 : L'Assemblée étend cette décision à tous les nobles émigrés
  • Confiscation des patrimoines des émigrés jusqu’à leur retour
  • Nouvelle opposition de Louis XVI par veto

Constitution civile du clergé (1790) : Réforme profonde du clergé par la Constituante

  • Conséquences : Division de l'Église de France
  • Prêtres constitutionnels : Acceptent le nouveau statut sans difficulté (minorité)
  • Prêtres réfractaires : Refusent les nouvelles dispositions (majorité)
  • Mesure de l'Assemblée législative : Décret du 29 novembre 1791 ordonne leur déportation
  • Opposition de Louis XVI : Utilise son veto pour bloquer l’application de cette mesure

20 juin 1792 : Exaspération populaire contre Louis XVI

  • Événement : La foule envahit les Tuileries après avoir déposé une pétition à l'Assemblée contre le roi
  • Surnom : Louis XVI est désormais appelé « Monsieur veto »
  • Conséquence : Point de départ vers l'abolition de la royauté

B) Le contexte international : l'état de guerre.

Réactions européennes face à la Révolution française

  • Contexte : Fin XVIIIe siècle, majorité des pays européens sous régime monarchique
  • Inquiétudes : Crainte de l'exportation des principes révolutionnaires français

Déclaration de Pillnitz (27 août 1791)

  • Initiateurs : Empereur d'Autriche Léopold II (frère de Marie-Antoinette) et roi de Prusse Frédéric Guillaume II
  • Objet : Invitation aux monarques d'Europe à s’unir pour rétablir l'autorité de Louis XVI

Sentiments mitigés chez les révolutionnaires quant à la politique extérieure

  • Feuillants → Partisans de la monarchie constitutionnelle = La France n'est pas assez forte pour s'engager dans une guerre
  • Jacobins → Méfiance envers le roi = La guerre comme épreuve de vérité :
  • Louis XVI devra choisir entre soutenir les révolutionnaires ou favoriser les puissances étrangères

Début 1792 : Opinion publique convaincue de la nécessité de la guerre

  • Roi → Favorable à la guerre = Espère une défaite française pour être rétabli dans ses pouvoirs par les alliés victorieux

20 avril 1792 : Déclaration de guerre à l'Autriche

  • Conséquence → Chute de la royauté (soupçons de trahison et entente avec l'ennemi)
  • Marie-Antoinette = Autrichienne, renforce les soupçons

Déroulement du conflit

  • Défaites militaires au début du conflit = Ce que craignaient les Feuillants et ce qu'espérait le roi
  • 11 juillet : L'Assemblée proclame la patrie en danger → Enrôlement volontaire de tous les citoyens

25 juillet 1792 : Manifeste de Brunswick

  • Commande des armées prussiennes et autrichiennes = Brunswick, à la demande de Marie-Antoinette
  • Menaces → Représailles contre les Parisiens en cas d'atteinte à la famille royale
  • Conséquence → Cristallisation de la haine du peuple parisien contre le roi (considéré comme complice)

9-10 août 1792 : Deuxième révolution municipale

  • Changement → Commune légale de Paris remplacée par une Commune insurrectionnelle

10 août 1792 : Assaut des Tuileries par les insurgés

  • Roi se réfugie à l’Assemblée
  • Bilan → 600 gardes suisses tués en défendant le roi

Décisions de l’Assemblée Législative :

  • Suspension de Louis XVI
  • Pouvoir exécutif confié à un conseil provisoire de six ministres (dont Danton)
  • Élection d’une nouvelle Assemblée au suffrage universel = La Convention, chargée d’élaborer une nouvelle Constitution

Élections à la Convention (26 août 1792)

  • Climat de peur : Électeurs effrayés par l'avancée des ennemis
  • 23 août : Prise de Verdun par les Prussiens = Dernière place forte avant Paris

Massacres de septembre (2-6 septembre 1792)

  • Insurgés parisiens → Égorgent près de 1500 prisonniers (prêtres réfractaires, aristocrates, suspects)
  • Organisateur présumé : Danton
  • Objectifs :
  • Terroriser les ennemis de l'intérieur et de l'extérieur
  • Éliminer les suspects susceptibles d’être libérés et réinstallés dans leurs fonctions par les coalisés en cas de prise de Paris
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