Molière, l'un des dramaturges les plus célèbres du XVIIᵉ siècle, a puisé ses inspirations dans deux sources principales : la farce médiévale et la commedia dell’arte. La farce médiévale, constituée de courtes pièces comiques, était populaire avant l'époque de Molière et utilisait l'humour pour commenter des aspects de la vie quotidienne. La commedia dell’arte, une forme de théâtre italienne du XVIᵉ siècle, reposait sur l'improvisation et l'utilisation de masques pour représenter des personnages typés. Molière a su tirer de ces deux traditions une mécanique comique efficace et des personnages stéréotypés, en les adaptant au goût du public français.

Louis XIV, surnommé le Roi Soleil, a cherché à faire de la France le centre culturel de l'Europe. Cette politique de rayonnement culturel s'est manifestée par le soutien qu'il a accordé aux arts et aux lettres. Le théâtre a été un instrument crucial dans cette stratégie, avec la construction de lieux prestigieux comme la Comédie-Française, et le soutien à des dramaturges emblématiques tels que Molière, Racine, et Corneille. Par le biais de ces initiatives, Louis XIV a non seulement diffusé la culture française au-delà de ses frontières mais a aussi renforcé son pouvoir en associant sa royauté à l'apogée des arts.

Le théâtre classique du XVIIe siècle se distingue par deux genres principaux : la tragédie et la comédie. La tragédie classique suit les règles des trois unités (unité de temps, de lieu, et d'action), en mettant en scène des personnages de rang noble confrontés à un destin inéluctable. Cela crée une tension dramatique forte où le spectateur est invité à ressentir la catharsis. La comédie classique, en revanche, se concentre sur des personnages de la vie quotidienne, souvent dans des situations cocasses ou absurdes, avec l'objectif de provoquer le rire et parfois la réflexion. Le théâtre de Molière incarne particulièrement ce dernier aspect, en combinant une critique sociale acérée avec une mécanique comique aboutie.

Le classicisme au XVIIe siècle valorise l'ordre, la clarté et la mesure. Ce courant artistique et littéraire s'appuie sur des principes hérités de l'Antiquité, prônant une esthétique de la raison et de la retenue. Dans le domaine du théâtre, le classicisme impose des règles strictes, telles que la règle des trois unités et le respect de la bienséance et de la vraisemblance. Les œuvres classiques visent à enseigner et à plaire, en véhiculant des valeurs morales tout en offrant un divertissement intellectualisé.

Dans une pièce de théâtre, plusieurs termes spécifiques décrivent les éléments et les structures de l’œuvre. L'« aparté » est une réplique qu'un personnage adresse à lui-même ou au public sans que les autres personnages sur scène ne l'entendent. La « didascalie » concerne les indications scéniques données par l'auteur sur le décor, les mouvements ou le ton des personnages. L'« exposition » est la première partie d'une pièce, où se déroulent les informations essentielles pour comprendre l'intrigue. Le « nœud » désigne le moment où l’intrigue atteint son point de tension dramatique maximale. Le « dénouement » est la résolution de l'intrigue. La « réplique » est une prise de parole d’un personnage dans le dialogue théâtral. La « stichomythie » est un échange rapide de répliques courtes entre personnages, souvent pour intensifier le conflit dramatique. Enfin, une « tirade » est une longue réplique qu’un personnage adresse à un autre ou au public.

Le comique au théâtre s'exprime par différents procédés. Le comique de situation repose sur des circonstances inattendues ou absurdes. Le comique de mots utilise les jeux de langage, les calembours ou les quiproquos. Le comique de gestes se manifeste par des mouvements ou mimiques exagérés des acteurs. Enfin, le comique de caractère met en lumière les défauts ou comportements ridicules des personnages. Les œuvres de Molière sont exemplaires en matière de comique, mêlant subtilement ces procédés pour offrir une satire sociale vibrante et divertissante.

Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, est né en 1622 à Paris. Il abandonne une carrière prometteuse en droit pour se consacrer au théâtre, fondant l'Illustre Théâtre. Malgré des débuts difficiles, Molière finit par recevoir le soutien de Louis XIV, qui lui accorde une pension et l'autorise à se produire au Palais-Royal. Parmi ses œuvres majeures, on compte "Le Misanthrope", "Tartuffe", "L'Avare" et "L'École des femmes". Le style de Molière, caractérisé par son humour incisif et sa critique des mœurs sociales, fait de lui une figure emblématique du théâtre classique français. Il meurt en 1673, laissant derrière lui un héritage théâtral considérable.

"L'École des femmes", une comédie de Molière créée en 1662, raconte l'histoire d'Arnolphe, un homme d'une quarantaine d'années obsédé par l'idée de se marier avec une femme naïve et obéissante. Il a élevé Agnès, une jeune fille innocente, dans le secret, pour en faire son épouse idéale. Cependant, Agnès tombe amoureuse de Horace, le fils d'un ami d'Arnolphe. Les stratagèmes mis en place par Arnolphe pour empêcher cet amour échouent systématiquement, soulignant l'ironie de sa situation. Avec cette pièce, Molière critique les conventions sociales et les dynamiques de pouvoir dans les relations amoureuses.