Alfred de Musset, On ne badine pas avec l’amour, Acte I, scène 2 (1834)
Les retrouvailles de Camille et Perdican
📘 Contexte
- Musset (1810-1857) : auteur romantique, mêle émotion, ironie et critique sociale.
- Pièce de théâtre romantique : réflexion sur l’amour, la fierté et les désillusions.
- Cette scène met en place le conflit amoureux entre Perdican et Camille dès leurs retrouvailles.
🧠 Idées principales du texte
- Rencontre froide et tendue → contraste avec l’enthousiasme de Perdican.
- Camille adopte une attitude distante et rigide.
- Le Baron est déçu par ce malaise qu’il ne comprend pas.
- Premiers signes du jeu amoureux et des blessures intérieures.
🔍 Problématique possible
Comment cette scène met-elle en place les tensions amoureuses et les différences de vision entre Camille et Perdican ?
🧱 Plan d’analyse
I. Une scène de retrouvailles déséquilibrée
a) Enthousiasme de Perdican face à la froideur de Camille.
b) Dialogue désaccordé → malentendu et tension immédiate.
c) Le rôle du Baron : témoin impuissant et choqué.
II. Opposition entre amour sincère et retenue affective
a) Perdican exprime un attachement spontané.
b) Camille rejette tout contact : « L’amitié ni l’amour ne doivent recevoir que ce qu’ils peuvent rendre. »
c) L’ironie de Bridaine souligne la comédie sociale et les masques.
📝 Procédés à relever
- Répliques courtes → tension, maladresse.
- Champ lexical de l’émotion contrariée : « vexé », « choqué », « piqué ».
- Ironie douce du Baron et de Bridaine.
- Dialogue indirect entre les personnages → chacun parle dans le vide.
- Allusions religieuses et métaphores florales : symbolique des sentiments.
📌 Ouverture possible
Comparer cette scène avec d’autres couples de théâtre tragico-comique comme Marianne et Alceste dans Le Misanthrope de Molière ou encore Phèdre et Hippolyte dans Phèdre de Racine.
🎯 Conclusion
Cette scène marque une entrée en conflit douce mais symbolique entre Camille et Perdican. Dès les retrouvailles, l’amour est en jeu mais détourné par l’orgueil, la pudeur, et la peur de souffrir. Une scène fondatrice du drame amoureux à venir.