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Texte 2 : « Roman» Les cahiers de Douai de Rimbaud, 1870

     I

On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.

- Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,

Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !

- On va sous les tilleuls verts de la promenade.

Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !

L'air est parfois si doux, qu'on ferme la paupière ;

Le vent chargé de bruits - la ville n'est pas loin -

A des parfums de vigne et des parfums de bière…


      II

- Voilà qu'on aperçoit un tout petit chiffon

D'azur sombre, encadré d'une petite branche,

Piqué d'une mauvaise étoile, qui se fond

Avec de doux frissons, petite et toute blanche…


Nuit de juin ! Dix-sept ans ! - On se laisse griser.

La sève est du champagne et vous monte à la tête...

On divague ; on se sent aux lèvres un baiser

Qui palpite là, comme une petite bête...

Présentation de l'auteur et de l'oeuvre :

  • Génie précoce surnommé « L'homme aux semelles de vent ».
  • Figure majeure de la poésie française.
  • En 1870 : premier recueil = Les cahiers de Douai.
  • 22 poèmes dans Les cahiers de Douai.
  • Se caractérise par le refus des valeurs bourgeoises et l’exaltation de la révolte et de la liberté.

Présentation du texte :

  • 8ème poème du 1er cahier.
  • Le titre est paradoxal puisqu’il désigne un autre genre que la poésie.
  • Brève histoire d’amour adolescente.
  • Joue avec les frontières du genre, des registres et du décor.


Lecture :
Expressive.
Problématique :
Comment Rimbaud se joue-t-il des codes traditionnels poétiques ?
,
Annonce des mouvements :
Mouvement 1 : 2 quatrains de la partie I : Mise en place du décor. Mouvement 2 : 2 quatrains de la partie II : Un rêve d’amour parodié. Les quatrains sont chronologiques et suivent un ordre logique comme dans un roman.

Explication linéaire :

Mouvement 1 : Mise en place du décor.

  • Vers 1 : Rimbaud commence avec une phrase ironique, « on n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans », pour se moquer de ceux qui lui disent ça, et il se moque aussi de lui-même (il fugue à 16 ans).
  • Vers 2 : Le décor est décrit comme dans un roman, avec une scène vue à travers les yeux de Rimbaud. Il rejette l’idée romantique des "beaux soirs" et parle de manière familière.
  • Vers 3 : L’enthousiasme de l’adolescent est évident, il parle du "café tapageur" et des "lustres éclatants" de manière exagérée.
  • Vers 4 : Puis, il se lasse de la ville et part vers la nature, à la recherche d’une promenade calme, loin de l’agitation.

2ème quatrain

  • Vers 5 : Rimbaud continue de se moquer des rencontres romantiques. Il simule une exclamation naïve pour ridiculiser les élans romantiques.
  • Vers 6 : Il se moque de l’extase romantique avec des sensations exagérées (synesthésies de la vue, du toucher et de l’odorat).
  • Vers 7 : Il introduit des éléments urbains qui brisent l’ambiance romantique, avec des "bruits" de la ville.
  • Vers 8 : Il continue avec une synesthésie qui associe des parfums de "bière" et de "vigne", ridiculisant encore la scène romantique.

Mouvement 2 : Un rêve d’amour parodié.

3ème quatrain

  • Vers 9 : Le ciel est décrit de manière triviale, comparé à un "petit chiffon". Cela parodie la vision romantique de la nuit chez les poètes.
  • Vers 10 : Il continue à dénigrer les images romantiques avec "petite branche" et "azur sombre", des termes banals qui cassent l’idéalisation du ciel.
  • Vers 11 : Il réduit l’étoile à une "mauvaise étoile", symbolisant un destin malheureux ou une rencontre désagréable.
  • Vers 12 : Il termine par une nouvelle description dégradée de l’étoile, en utilisant une synesthésie qui enlève à la scène toute sa splendeur romantique.

3ème quatrain

  • Vers 13 : La nature est présentée comme une sorte de communion. Cependant, cette "ivresse" de la nature est parodiée avec des termes comme "griser" et "champagne", pour ridiculiser l’idée de passion amoureuse.
  • Vers 14 : Rimbaud simule une scène romantique, avec des "lèvres" et des "baisers", mais il se moque des rêves d’adolescent.
  • Vers 15 : Le dernier vers est clairement grivois, avec une référence au désir masculin et un jeu de mots ambigu sur la "petite bête", ce qui renverse les codes romantiques de l’époque.


Conclusion :

Ironie des codes romantiques : Rimbaud se moque des conventions et des excès du lyrisme romantique.

Parodie du lyrisme : Il tourne en ridicule les élans passionnés et les idéaux romantiques avec une approche ironique.

Détournement des codes poétiques : Il brise les règles traditionnelles de la poésie en y ajoutant des éléments de trivialité et de moquerie.

Jubilations enfantines et grivoises : Rimbaud adopte un ton ludique et parfois osé pour réinventer la poésie.

Réinvention de la poésie : Il crée une nouvelle forme de poésie en mélangeant des éléments élevés et populaires, créant ainsi une poésie originale et libre.

Liberté créative : Rimbaud s’affranchit des contraintes poétiques classiques et explore de nouvelles voies artistiques.

Ouverture :

Dans le poème le « Cabaret-vert », Rimbaud évoque aussi ce fantasme, l’émoi adolescent, le désir mais de manière plus explicite.


Texte 2 : « Roman» Les cahiers de Douai de Rimbaud, 1870

     I

On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.

- Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,

Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !

- On va sous les tilleuls verts de la promenade.

Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !

L'air est parfois si doux, qu'on ferme la paupière ;

Le vent chargé de bruits - la ville n'est pas loin -

A des parfums de vigne et des parfums de bière…


      II

- Voilà qu'on aperçoit un tout petit chiffon

D'azur sombre, encadré d'une petite branche,

Piqué d'une mauvaise étoile, qui se fond

Avec de doux frissons, petite et toute blanche…


Nuit de juin ! Dix-sept ans ! - On se laisse griser.

La sève est du champagne et vous monte à la tête...

On divague ; on se sent aux lèvres un baiser

Qui palpite là, comme une petite bête...

Présentation de l'auteur et de l'oeuvre :

  • Génie précoce surnommé « L'homme aux semelles de vent ».
  • Figure majeure de la poésie française.
  • En 1870 : premier recueil = Les cahiers de Douai.
  • 22 poèmes dans Les cahiers de Douai.
  • Se caractérise par le refus des valeurs bourgeoises et l’exaltation de la révolte et de la liberté.

Présentation du texte :

  • 8ème poème du 1er cahier.
  • Le titre est paradoxal puisqu’il désigne un autre genre que la poésie.
  • Brève histoire d’amour adolescente.
  • Joue avec les frontières du genre, des registres et du décor.


Lecture :
Expressive.
Problématique :
Comment Rimbaud se joue-t-il des codes traditionnels poétiques ?
,
Annonce des mouvements :
Mouvement 1 : 2 quatrains de la partie I : Mise en place du décor. Mouvement 2 : 2 quatrains de la partie II : Un rêve d’amour parodié. Les quatrains sont chronologiques et suivent un ordre logique comme dans un roman.

Explication linéaire :

Mouvement 1 : Mise en place du décor.

  • Vers 1 : Rimbaud commence avec une phrase ironique, « on n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans », pour se moquer de ceux qui lui disent ça, et il se moque aussi de lui-même (il fugue à 16 ans).
  • Vers 2 : Le décor est décrit comme dans un roman, avec une scène vue à travers les yeux de Rimbaud. Il rejette l’idée romantique des "beaux soirs" et parle de manière familière.
  • Vers 3 : L’enthousiasme de l’adolescent est évident, il parle du "café tapageur" et des "lustres éclatants" de manière exagérée.
  • Vers 4 : Puis, il se lasse de la ville et part vers la nature, à la recherche d’une promenade calme, loin de l’agitation.

2ème quatrain

  • Vers 5 : Rimbaud continue de se moquer des rencontres romantiques. Il simule une exclamation naïve pour ridiculiser les élans romantiques.
  • Vers 6 : Il se moque de l’extase romantique avec des sensations exagérées (synesthésies de la vue, du toucher et de l’odorat).
  • Vers 7 : Il introduit des éléments urbains qui brisent l’ambiance romantique, avec des "bruits" de la ville.
  • Vers 8 : Il continue avec une synesthésie qui associe des parfums de "bière" et de "vigne", ridiculisant encore la scène romantique.

Mouvement 2 : Un rêve d’amour parodié.

3ème quatrain

  • Vers 9 : Le ciel est décrit de manière triviale, comparé à un "petit chiffon". Cela parodie la vision romantique de la nuit chez les poètes.
  • Vers 10 : Il continue à dénigrer les images romantiques avec "petite branche" et "azur sombre", des termes banals qui cassent l’idéalisation du ciel.
  • Vers 11 : Il réduit l’étoile à une "mauvaise étoile", symbolisant un destin malheureux ou une rencontre désagréable.
  • Vers 12 : Il termine par une nouvelle description dégradée de l’étoile, en utilisant une synesthésie qui enlève à la scène toute sa splendeur romantique.

3ème quatrain

  • Vers 13 : La nature est présentée comme une sorte de communion. Cependant, cette "ivresse" de la nature est parodiée avec des termes comme "griser" et "champagne", pour ridiculiser l’idée de passion amoureuse.
  • Vers 14 : Rimbaud simule une scène romantique, avec des "lèvres" et des "baisers", mais il se moque des rêves d’adolescent.
  • Vers 15 : Le dernier vers est clairement grivois, avec une référence au désir masculin et un jeu de mots ambigu sur la "petite bête", ce qui renverse les codes romantiques de l’époque.


Conclusion :

Ironie des codes romantiques : Rimbaud se moque des conventions et des excès du lyrisme romantique.

Parodie du lyrisme : Il tourne en ridicule les élans passionnés et les idéaux romantiques avec une approche ironique.

Détournement des codes poétiques : Il brise les règles traditionnelles de la poésie en y ajoutant des éléments de trivialité et de moquerie.

Jubilations enfantines et grivoises : Rimbaud adopte un ton ludique et parfois osé pour réinventer la poésie.

Réinvention de la poésie : Il crée une nouvelle forme de poésie en mélangeant des éléments élevés et populaires, créant ainsi une poésie originale et libre.

Liberté créative : Rimbaud s’affranchit des contraintes poétiques classiques et explore de nouvelles voies artistiques.

Ouverture :

Dans le poème le « Cabaret-vert », Rimbaud évoque aussi ce fantasme, l’émoi adolescent, le désir mais de manière plus explicite.

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