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Texte 1: « Ma Bohème » Les cahiers de Douai de Rimbaud, 1870 (Fantaisie)

Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;

Mon paletot aussi devenait idéal ;

J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;

Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !

Mon unique culotte avait un large trou.

– Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course

Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.

– Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

 

Et je les écoutais, assis au bord des routes,

Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes

De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

 

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,

Comme des lyres, je tirais les élastiques

De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur !

Présentation de l'auteur et de l'oeuvre :

  • Génie précoce surnommé « L'homme aux semelles de vent ».
  • Figure majeure de la poésie française.
  • En 1870 : premier recueil = Les cahiers de Douai.
  • 22 poèmes dans Les cahiers de Douai.
  • Se caractérise par le refus des valeurs bourgeoises et l’exaltation de la révolte et de la liberté.

Présentation du texte :

  • Dernier poème du recueil (7ème de la 2ème partie). 
  • Sonnet rédigé au passé.
  • Poème est défini comme une « fantaisie ».
  • Référence à Théodore de Banville, chef de file du parnasse, et qui situe ce texte entre la poésie et la satire.
  • Le titre « Ma bohème » désigne à la fois Arthur Rimbaud tel un voyageur errant mais aussi un artiste désargenté en plein processus de création.
Lecture :
Expressive
Problématique :
En quoi ce poème est-il une ode à la liberté ?
,
Annonce des axes :
Par le fait qu’il mêle le processus de création poétique sur fond d’errance physique, de fugue.
,
Annonce des axes :
Mouvement 1 : (vers 1 à 7) Errance du poète. Mouvement 2 : (vers 7 à 14) Création poétique.

1er Mouvement :Errance du poète

1er quatrain :

  • Vers 1 : L'errance du poète est décrite par le verbe "s’en aller" à l'imparfait, ce qui montre une fuite sans but précis. L’absence de complément de lieu souligne l’absence de destination, une référence à la "dromomanie" de Rimbaud (la folie de marcher sans fin). La répétition du verbe "aller" et l'indicateur de lieu "sous le ciel" évoquent une errance libre et habituelle.
  • Vers 2 : Le "paletot" usé symbolise une pauvreté libératrice. Il pourrait aussi représenter un manteau idéal pour la fugue, ou simplement en mauvais état. Les rimes "crevées" et "rêvées" renforcent cette idée de pauvreté libératrice.
  • Vers 3 : Le poète s'adresse directement à la muse ("Muse !"), mais de façon moqueuse avec "J’étais ton féal", se distanciant de la poésie romantique.
  • Vers 4 : Rimbaud tourne en dérision les poètes romantiques avec l’hyperbole "splendides amours" et les interjections "Oh ! là là !" qui accentuent le ridicule du lyrisme traditionnel.

2ème quatrain : Poursuite de la fugue en pleine nature

  • Vers 5 : L'usage de "unique" et "large" pour décrire la culotte et le trou fait référence au Petit Poucet. Cela met en avant le dénuement du poète, mais aussi son esprit d'aventure.
  • Vers 6 : Le poète s’identifie au Petit Poucet, semant non pas des cailloux mais des rimes, et se libère des contraintes familiales en vivant l’aventure seul.

2ème Mouvement : Création poétique

  • Vers 7 : Le poète sème des rimes, ce qui transforme la fugue en un acte créatif. Il quitte le monde du cocon familial pour trouver sa liberté dans la nature. "Auberge" et "Grande Ours" renvoient à un abri sous les étoiles, pas un chez-soi traditionnel.
  • Vers 8 : Rimbaud se sent maître de son univers, transformant les étoiles en symboles de femmes, qu’il personnifie avec des onomatopées ("frou-frou").

1er tercet : La création poétique continue

  • Vers 9 : Le poète "écoute" la nature de manière inattendue. Cela renvoie à un univers où tout est perçu différemment (les étoiles, le désir, la création).
  • Vers 10 : La mention de "bons soirs de septembre" évoque la période de sa seconde fugue, et "je sentais" crée une sensation de fraîcheur, avec des images tactiles et gustatives.
  • Vers 11 : La rosée du matin symbolise la régénération, comparée à "un vin de vigueur", qui fait penser à une force vitale, et peut-être à un élan créatif.

2ème tercet : Poésie et nature

  • Vers 12 : La nature devient mystérieuse et fantastique grâce à la poésie. Le poète se trouve "au milieu", entre observation et création.
  • Vers 13 : Rimbaud se moque de la poésie traditionnelle avec l’image des "lyres" comparées à des "élastiques". Cela tourne en dérision le lyrisme classique et montre comment il déforme le réel pour créer.

Dernier vers : Ambiguïté et liberté

  • Le dernier vers joue avec l’hypallage et l’ambiguïté. Les "souliers blessés" peuvent symboliser une usure physique ou émotionnelle, mais aussi la souffrance que les romantiques associaient à la création. En même temps, ce vers reflète la liberté de Rimbaud : il s'affranchit des conventions sociales et poétiques, utilisant même un vocabulaire trivial pour exprimer sa créativité.


Conclusion :

Voyage initiatique : Poète en quête de liberté.

Émancipation des règles traditionnelles : Rejet des conventions poétiques classiques.

Fugue : Poète en errance, fuite symbolique.

Nature comme source d’inspiration : Renouvellement créatif dans la nature.

Libération : Délivrance des contraintes sociales et poétiques.

Parodie du lyrisme : Moquerie des poètes romantiques, rejet du lyrisme convenu.

Nouvelle poésie : Mélange de trivialité et de noblesse, poésie réinventée.

Autonomie créative : Poète qui crée librement, indépendamment des règles établies.

Ouverture :

De la même manière, le poème « Sensation » évoque le poète fugueur en pleine nature et les sensations qu’il en retire.


Texte 1: « Ma Bohème » Les cahiers de Douai de Rimbaud, 1870 (Fantaisie)

Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;

Mon paletot aussi devenait idéal ;

J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;

Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !

Mon unique culotte avait un large trou.

– Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course

Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.

– Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

 

Et je les écoutais, assis au bord des routes,

Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes

De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

 

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,

Comme des lyres, je tirais les élastiques

De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur !

Présentation de l'auteur et de l'oeuvre :

  • Génie précoce surnommé « L'homme aux semelles de vent ».
  • Figure majeure de la poésie française.
  • En 1870 : premier recueil = Les cahiers de Douai.
  • 22 poèmes dans Les cahiers de Douai.
  • Se caractérise par le refus des valeurs bourgeoises et l’exaltation de la révolte et de la liberté.

Présentation du texte :

  • Dernier poème du recueil (7ème de la 2ème partie). 
  • Sonnet rédigé au passé.
  • Poème est défini comme une « fantaisie ».
  • Référence à Théodore de Banville, chef de file du parnasse, et qui situe ce texte entre la poésie et la satire.
  • Le titre « Ma bohème » désigne à la fois Arthur Rimbaud tel un voyageur errant mais aussi un artiste désargenté en plein processus de création.
Lecture :
Expressive
Problématique :
En quoi ce poème est-il une ode à la liberté ?
,
Annonce des axes :
Par le fait qu’il mêle le processus de création poétique sur fond d’errance physique, de fugue.
,
Annonce des axes :
Mouvement 1 : (vers 1 à 7) Errance du poète. Mouvement 2 : (vers 7 à 14) Création poétique.

1er Mouvement :Errance du poète

1er quatrain :

  • Vers 1 : L'errance du poète est décrite par le verbe "s’en aller" à l'imparfait, ce qui montre une fuite sans but précis. L’absence de complément de lieu souligne l’absence de destination, une référence à la "dromomanie" de Rimbaud (la folie de marcher sans fin). La répétition du verbe "aller" et l'indicateur de lieu "sous le ciel" évoquent une errance libre et habituelle.
  • Vers 2 : Le "paletot" usé symbolise une pauvreté libératrice. Il pourrait aussi représenter un manteau idéal pour la fugue, ou simplement en mauvais état. Les rimes "crevées" et "rêvées" renforcent cette idée de pauvreté libératrice.
  • Vers 3 : Le poète s'adresse directement à la muse ("Muse !"), mais de façon moqueuse avec "J’étais ton féal", se distanciant de la poésie romantique.
  • Vers 4 : Rimbaud tourne en dérision les poètes romantiques avec l’hyperbole "splendides amours" et les interjections "Oh ! là là !" qui accentuent le ridicule du lyrisme traditionnel.

2ème quatrain : Poursuite de la fugue en pleine nature

  • Vers 5 : L'usage de "unique" et "large" pour décrire la culotte et le trou fait référence au Petit Poucet. Cela met en avant le dénuement du poète, mais aussi son esprit d'aventure.
  • Vers 6 : Le poète s’identifie au Petit Poucet, semant non pas des cailloux mais des rimes, et se libère des contraintes familiales en vivant l’aventure seul.

2ème Mouvement : Création poétique

  • Vers 7 : Le poète sème des rimes, ce qui transforme la fugue en un acte créatif. Il quitte le monde du cocon familial pour trouver sa liberté dans la nature. "Auberge" et "Grande Ours" renvoient à un abri sous les étoiles, pas un chez-soi traditionnel.
  • Vers 8 : Rimbaud se sent maître de son univers, transformant les étoiles en symboles de femmes, qu’il personnifie avec des onomatopées ("frou-frou").

1er tercet : La création poétique continue

  • Vers 9 : Le poète "écoute" la nature de manière inattendue. Cela renvoie à un univers où tout est perçu différemment (les étoiles, le désir, la création).
  • Vers 10 : La mention de "bons soirs de septembre" évoque la période de sa seconde fugue, et "je sentais" crée une sensation de fraîcheur, avec des images tactiles et gustatives.
  • Vers 11 : La rosée du matin symbolise la régénération, comparée à "un vin de vigueur", qui fait penser à une force vitale, et peut-être à un élan créatif.

2ème tercet : Poésie et nature

  • Vers 12 : La nature devient mystérieuse et fantastique grâce à la poésie. Le poète se trouve "au milieu", entre observation et création.
  • Vers 13 : Rimbaud se moque de la poésie traditionnelle avec l’image des "lyres" comparées à des "élastiques". Cela tourne en dérision le lyrisme classique et montre comment il déforme le réel pour créer.

Dernier vers : Ambiguïté et liberté

  • Le dernier vers joue avec l’hypallage et l’ambiguïté. Les "souliers blessés" peuvent symboliser une usure physique ou émotionnelle, mais aussi la souffrance que les romantiques associaient à la création. En même temps, ce vers reflète la liberté de Rimbaud : il s'affranchit des conventions sociales et poétiques, utilisant même un vocabulaire trivial pour exprimer sa créativité.


Conclusion :

Voyage initiatique : Poète en quête de liberté.

Émancipation des règles traditionnelles : Rejet des conventions poétiques classiques.

Fugue : Poète en errance, fuite symbolique.

Nature comme source d’inspiration : Renouvellement créatif dans la nature.

Libération : Délivrance des contraintes sociales et poétiques.

Parodie du lyrisme : Moquerie des poètes romantiques, rejet du lyrisme convenu.

Nouvelle poésie : Mélange de trivialité et de noblesse, poésie réinventée.

Autonomie créative : Poète qui crée librement, indépendamment des règles établies.

Ouverture :

De la même manière, le poème « Sensation » évoque le poète fugueur en pleine nature et les sensations qu’il en retire.

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