Régime des obligations : Terme et Condition
PLAN
PARTIE 1. Le terme dans les obligations
- Section 1. La notion de terme
- Section 2. Les effets du terme
PARTIE 2. La condition dans les obligations
- Section 1. La notion de condition
- Section 2. Les caractères de l'événement conditionnel
- Section 3. Les effets de la condition
PARTIE 1. LE TERME DANS LES OBLIGATIONS
Section 1. La notion de terme
Imagine un contrat comme un voyage 🚀 :
Parfois, on sait exactement quand on part ou on arrive (terme), parfois non (condition).
- Définition (Art. 1305 C. civ.) : le terme est un événement futur et certain qui déplace dans le temps l'exigibilitéou l'extinction d'une obligation.
- Différence avec la condition :
- ➔ Le terme est sûr d’arriver, la condition, on n’en est jamais certain.
A) Terme certain et terme incertain
- Terme certain : Date connue (ex : payer dans 6 mois).
- Terme incertain : Événement certain mais date inconnue (ex : décès).
🔹 Parfois, l’exécution dépend d’une partie seule (terme "potestatif") ➔ autorisé mais surveillé pour éviter les abus.
B) Terme suspensif et terme extinctif
- Suspensif : bloque l’exigibilité jusqu'à l'événement (payer dans 6 mois).
- Extinctif : met fin à l'obligation (fin du bail en 2026).
C) Terme exprès et terme tacite
- Exprès : clairement prévu dans le contrat.
- Tacite : déduit du comportement (ex : usage habituel).
En cas de terme flou ➔ le juge peut intervenir (Art. 1305 al. 2 C. civ.).
D) Terme dans l'intérêt d'une ou plusieurs parties
- En principe, le terme profite au débiteur (qui a du temps pour payer).
- S’il est dans l’intérêt d’une seule partie ➔ elle peut y renoncer (payer avant).
Section 2. Les effets du terme
A) Terme suspensif
- Tant que le terme n’est pas échu : ➔ Le créancier attend. ➔ Mais il peut protéger ses droits (ex : saisies conservatoires, action paulienne).
- Les intérêts peuvent continuer à courir.
B) Terme extinctif
- À l’échéance ➔ L'obligation disparaît, mais sans rétroactivité.
C) Déchéances
- Parfois, on accélère le terme :
- Déchéance légale : ex. faillite du débiteur.
- Déchéance conventionnelle : prévue dans le contrat.
⚡ Déchéance : touche seulement le débiteur, pas ses co-obligés.
PARTIE 2. LA CONDITION DANS LES OBLIGATIONS
Section 1. La notion de condition
La condition, c’est un peu comme une épreuve 🎲 :
On attend de voir si un événement arrive pour savoir si l'obligation existe ou continue.
- Définition (Art. 1304 C. civ.) : événement futur et incertain qui suspend ou fait cesser l'obligation.
- Condition suspensive : si l’événement arrive ➔ l'obligation naît.
- Condition résolutoire : si l’événement arrive ➔ l'obligation s’éteint.
📚 Attention : une condition = modalité, pas un élément essentiel du contrat.
Section 2. Les caractères de l'événement conditionnel
A) Futur et incertain
- L’événement ne doit pas être déjà arrivé.
B) Non potestatif
- Une condition qui dépend seulement du débiteur ➔ est nulle (Art. 1304-2).
- Sinon, il pourrait bloquer à volonté son obligation.
Si quelqu’un empêche volontairement l’événement ➔ il sera réputé accompli (sanction).
C) Licite et possible
- Une condition illicite (ex : vendre sous condition de voler quelqu’un) ➔ rend l’obligation nulle.
Section 3. Les effets de la condition
A) Tant que la condition est en attente
- Le droit du créancier est en germe : il ne peut pas agir, mais peut transmettre ce droit.
Si le débiteur paie avant ➔ c’est un paiement indu (Art. 1304-5).
B) Défaillance
- Si la condition ne peut plus se produire ➔ l’engagement est caduc.
C) Réalisation
- Condition suspensive : obligation devient effective.
- En principe : pas de rétroactivité, sauf clause contraire.
- Condition résolutoire : l’obligation est anéantie rétroactivement (Art. 1304-7).
D) Empêchement fautif
- Si l'une des parties empêche la réalisation : ➔ La condition est réputée accomplie.