Une radiographie du pied en charge, cliché de face, est une image réalisée lorsque le patient est debout et appuie son poids sur le pied examiné. Cela permet de visualiser les os et les articulations du pied dans leur position fonctionnelle, sous l'effet de la charge corporelle.

La radiopodométrie est une technique de radiographie réalisée en charge (c’est-à-dire lorsque le patient est debout et exerce son poids sur ses pieds) pour évaluer de manière précise la morphologie et l’alignement du pied et de l'ensemble de la posture. Ce type d'examen permet de mesurer divers angles et paramètres, ce qui en fait un outil essentiel pour le diagnostic de pathologies du pied et des anomalies de posture.

Objectifs de la radiographie du pied en charge

• Évaluation des articulations : Permet d’observer l’alignement des os du pied (tels que le talus, le calcanéus, le cuboïde, les os métatarsiens et les phalanges).
• Diagnostic de troubles fonctionnels : Utile pour diagnostiquer des pathologies comme le pied plat, les désalignements osseux, l'arthrose, et des déformations comme les hallux valgus.
• Analyse des fractures et traumatismes : En charge, les fractures de stress ou les petites fractures peuvent être plus visibles.

è  Os principaux à analyser lors de la radiographie du pied en charge 

• Phalanges : Os des orteils, bien visibles sur le cliché.
• Métatarsiens : Les cinq os longs qui forment l'avant-pied, s’étendant des orteils jusqu’à la voûte plantaire.
• Os cunéiformes (médial, intermédiaire et latéral), cuboïde et naviculaire : Os de la région médio-tarsienne qui participent à l’architecture de la voûte plantaire.
• Talus : Os qui se connecte à la cheville et soutient le poids du corps.
• Calcanéus : L’os du talon, visible en partie selon l’angle du cliché.

è  Articulations :

• Articulations métatarso-phalangiennes : Situées à la jonction entre les métatarsiens et les phalanges, (arthrose ou cause de déformations comme l’hallux valgus) 
• Articulations tarso-métatarsiennes : Situées entre les os du tarse et les métatarsiens, elles permettent d’évaluer les désalignements éventuels.
• Articulations interphalangiennes : Situées entre les phalanges, utiles pour diagnostiquer des arthrites ou des déformations.

è  Alignement des os et déviations :

• La charge permet d’identifier des désalignements ou des malpositions osseuses, comme le pied plat (affaissement de la voûte plantaire) ou le pied creux (voûte exagérément haute).
• Les angles des métatarsiens et l’orientation des phalanges peuvent révéler des déformations ou des malformations congénitales ou acquises.

è  Anomalies osseuses et pathologies :

• Fractures : Les fractures de stress, plus visibles sous charge, peuvent être détectées notamment sur les métatarsiens.
• Arthrose et ostéophytes : Dépôts osseux et dégénérescence articulaire, souvent visibles autour des articulations métatarso-phalangiennes et tarso-métatarsiennes.
• Lésions de surcharge : L’application de la charge corporelle peut accentuer certaines lésions ou des fractures de fatigue qui ne sont visibles qu’en appui.

Radiographie du pied de profil :

è  Voûte plantaire et alignement du pied :

• Hauteur de la voûte plantaire : En vue de profil, on peut bien visualiser la courbure de la voûte plantaire, ce qui est utile pour diagnostiquer des anomalies comme le pied plat (affaissement de la voûte) ou le pied creux(exagération de la courbure).
• Angle de l’axe longitudinal du pied : On peut mesurer l’angle de Meary, qui est l’angle entre le talus et le premier métatarsien. Cet angle permet d’évaluer l’alignement global du pied et de repérer des déformations.

è Os et articulations du pied :

• Talus et calcanéus : La position et l’alignement de ces os sont bien visibles. Ils permettent d’analyser la structure de l’arrière-pied et de détecter des anomalies de position ou des pathologies comme l’arthrose de l’articulation sous-talienne.
• Articulation sous-talienne : Située entre le talus et le calcanéus, cette articulation est essentielle pour les mouvements du pied. Des signes d’arthrose ou de déformations peuvent y être détectés.
• Os naviculaire, cuboïde et cunéiformes : Ces os de la région médio-tarsienne sont visibles sur le profil et permettent d’évaluer l’architecture globale du pied.
• Métatarsiens : Les cinq os longs de l’avant-pied sont visibles en profil. On peut observer leur alignement ainsi que les signes de fractures de stress ou de surcharge.

è Angles et mesures spécifiques :

• Angle de Bohler : Mesuré entre le bord supérieur du calcanéus et la partie postérieure du talus, cet angle est utile pour évaluer les fractures du calcanéus.
• Angle de Costa-Bertani : Angle formé par les lignes reliant le talus au premier métatarsien, permet de diagnostiquer des anomalies de la voûte plantaire.
• Épaisseur de l’os calcanéen : Les fractures de calcanéus peuvent être visibles, ainsi que les éventuels ostéophytes ou calcifications.

è  Pathologies spécifiques :

• Éperon calcanéen : Un éperon osseux (ou ostéophyte) peut être visible à l'insertion du fascia plantaire sur le calcanéus, souvent associé à la fasciite plantaire.
• Fractures et lésions osseuses : Les fractures, en particulier les fractures de stress au niveau des métatarsiens et du calcanéus, peuvent être mieux visibles en vue de profil.
• Arthrose : Les signes d’arthrose, surtout dans les articulations du tarse, du talus et du calcanéus, sont souvent bien visibles en profil avec des rétrécissements de l’interligne articulaire et des ostéophytes.

è  Structure des tissus mous :

• Bien que la radiographie ne permette pas de voir les tissus mous en détail, des anomalies telles qu’un épaississement du fascia plantaire peuvent être suspectées si des dépôts calcifiés sont visibles. Cela peut également être un signe indirect d’une inflammation chronique.

Radiographie du pied de face :

è Os du pied :

• Phalanges 
• Métatarsiens 
• Os du tarse : Cuboïde, naviculaire, cunéiformes (médial, intermédiaire, et latéral) / Talus et calcanéus 

è  Articulations :

• Articulations métatarso-phalangiennes 
• Articulations tarso-métatarsiennes (ou de Lisfranc) Des signes de luxation ou subluxation peuvent indiquer une lésion de Lisfranc, souvent due à un traumatisme.
• Articulations interphalangiennes 

è Alignement et structures osseuses :

• Alignement des métatarsiens 
• Angles du pied : La radiographie de face permet de mesurer certains angles, comme l’angle entre le premier et le deuxième métatarsien, qui peut confirmer la présence d'un hallux valgus.
• Épines osseuses ou ostéophytes : Ces petites excroissances osseuses, souvent associées à l’arthrose, peuvent être visibles autour des articulations métatarso-phalangiennes et tarso-métatarsiennes.

è  Anomalies et pathologies spécifiques :

• Fractures 
• Déformations : Les anomalies comme le pied plat
• Lésions d’arthrose

La radiographie du pied en oblique

La radiographie du pied en vue oblique est un cliché qui permet de visualiser certaines structures du pied qui peuvent être partiellement superposées sur les vues de face et de profil. La prise de vue oblique est réalisée en positionnant le pied avec un angle d’environ 30 à 45 degrés par rapport au faisceau de rayons X, permettant une vision intermédiaire. Cette vue est particulièrement utile pour évaluer les structures du médio-pied et certaines articulations spécifiques.

Ce que l’on analyse sur une radiographie du pied oblique :

è  Os du pied :

• Métatarsiens : Les os longs de l'avant-pied sont bien visibles dans leur ensemble. La vue oblique permet de mieux voir les bases des métatarsiens, en particulier les 3e, 4e, et 5e métatarsiens, pour lesquels des fractures de stress peuvent être détectées.
• Os du tarse :
• Cuboïde et naviculaire : Ces deux os sont mieux visualisés en oblique, permettant de repérer des fractures ou des lésions dégénératives qui peuvent passer inaperçues sur les clichés de face ou de profil.
• Cunéiformes (médial, intermédiaire, latéral) : La vue oblique permet d’évaluer leur alignement et de détecter des fractures ou des désalignements.
• Cinquième métatarsien : La base du cinquième métatarsien est bien visualisée en oblique, pour détecter des fractures de Jones, souvent difficiles à identifier sur les autres vues.

è  Articulations :

• Articulation tarso-métatarsienne (ou de Lisfranc) : La vue oblique est particulièrement utile pour évaluer cette articulation complexe.
• Articulation calcanéo-cuboïdienne : Permet d'observer l’alignement et de détecter des lésions dégénératives ou des signes d’arthrose dans cette articulation.
• Articulations intermétatarsiennes : Les espaces entre les métatarsiens sont bien visibles, ce qui permet de détecter des signes de fracture, d'arthrose, ou de lésions ligamentaires qui peuvent être masqués sur les vues de face.

è  Pathologies et anomalies détectables :

• Fractures : La vue oblique est très efficace pour détecter des fractures complexes, notamment au niveau de la base des métatarsiens, du cuboïde, et du naviculaire. 
• Arthrose : souvent mieux visibles dans les articulations entre les os du tarse.
• Désalignements : En cas de traumatisme, la vue oblique permet de détecter des subluxations ou des désalignements entre les os métatarsiens et les os du tarse. Les lésions de Lisfranc, par exemple, sont parfois uniquement visibles en vue oblique.
• Éperon calcanéen (si visible) : Bien qu’il soit plus courant de détecter cet éperon en vue de profil, certains signes peuvent être visibles en oblique.

è Avantages de la vue oblique :

• Réduction des superpositions osseuses : La vue oblique réduit les chevauchements d’os qui peuvent compliquer l’interprétation des clichés de face ou de profil. Cela permet une meilleure évaluation de la morphologie osseuse.
• Visualisation des zones spécifiques : En particulier, la base des métatarsiens, les os intermédiaires du tarse (cuboïde, naviculaire), et certaines articulations clés, sont mieux visibles et plus faciles à analyser.