Définition
Épargne
L'épargne est souvent considérée comme un 'résidu' de la consommation. Elle dépend non pas du taux d'intérêt mais du revenu des ménages, selon Keynes.
Investissement
L'investissement est l'achat de biens qui ne sont pas consommés aujourd'hui mais qui sont utilisés pour créer un revenu futur. Selon Keynes, il est influencé par la demande effective anticipée.
Demande effective
La demande effective est la demande globale attendue par les entreprises. Elle est un déterminant majeur de l'investissement dans l'économie keynésienne.
L’épargne et le revenu
Keynes soutient que l’épargne n’est pas fonction du taux d’intérêt, mais davantage du revenu. Dans la Théorie de la Nouvelle Classe (TNC), c'est le taux d’intérêt qui influence principalement l’épargne. Cependant, Keynes préfère expliquer l’épargne comme une fonction croissante du revenu des ménages. Selon lui, elle est le résidu de la consommation. Il admet que la loi psychologique fondamentale joue un rôle clé : la consommation d’un ménage augmente proportionnellement à une augmentation de revenu, mais dans une proportion moindre. Cela implique que lorsque les ménages voient leur revenu croître, leur consommation augmente aussi, mais pas au même rythme, laissant de côté une part pour l’épargne. La consommation est donc déterminée par le revenu et l'épargne correspond à la partie non consommée. La propension marginale à consommer (PmC) devient ainsi un concept clé, diminuant à mesure que le revenu augmente.
L’investissement et la demande effective
Pour Keynes, l’investissement des entreprises n'est pas uniquement influencé par les taux d'intérêt. Contrairement à la perspective néoclassique, il accorde une importance significative à la demande globale anticipée ou demande effective. Les entreprises prennent leurs décisions d’investissement selon leurs prévisions de rentabilité, qui dépendent de cette demande. L'incertitude est centrale dans ce processus. En raison de l'imprévisibilité de l'avenir, les entreprises peinent à estimer avec précision les bénéfices futurs de leurs investissements. Des facteurs psychologiques et les attentes de rentabilité future jouent donc un rôle crucial, influencés par-delà le simple taux d'intérêt. Les anticipations économiques s'avèrent également volatiles et mimétiques. Cela signifie que si une entreprise se montre optimiste, elle peut entraîner d'autres, créant ainsi des cycles d'investissement irréguliers, qui à leur tour provoquent des fluctuations économiques et des variations sur le marché de l’emploi.
Conclusion
Dans la vision keynésienne, l’équilibre néoclassique tombe sous le couperet de la critique, jugé irréaliste pour ses hypothèses erronées sur l’ajustement des marchés grâce au taux d’intérêt. Pour Keynes, l'équilibre économique est fondamentalement instable, fortement influencé par les anticipations des agents économiques ainsi que par les variations de la demande effective. Les marchés ne s'autorégulent pas automatiquement contrairement à ce que prône la théorie néoclassique. Des déséquilibres apparaissent, notamment du fait que la demande globale peut ne pas suffire à garantir le plein emploi, ce qui mène à des périodes de récession et de chômage.
A retenir :
Pour résumer, Keynes challenge de façon vigoureuse la notion néoclassique d’un ajustement automatique des marchés. Il met en lumière l’importance centrale de la demande effective et l’impact significatif de l'incertitude, ainsi que de la psychologie sur les décisions d'épargne et d'investissement des acteurs économiques. Ces éléments soulignent la complexité et la vulnérabilité de l'équilibre économique face aux anticipations et comportements humains.