Partielo | Créer ta fiche de révision en ligne rapidement

Syndrome d'Asperger

Un peu d'histoire :

Vient d’Asperger qui a remis sont doctorat sur le sujet pour lequel il a fait des expériences avec 4 garçons

Il parlait de psychopathie autistique

Sukhavera avait déjà effectué des travaux sur le sujet

Grunia Efimovna Sukhareva:

Observation directe et suivi prolongé d’une cohorte d’enfants (6 garçons et 5 filles d’enfants de 2 à 14 ans) en 1925

Elle parlait de personnalité schizoïde ou excentrique, ou encore d’attitude autistique

Description :

o Intelligent

o Apprentissage précoce spontané de la lecture

o Bonne logique

o Questions philosophiques à l’origine de moqueries (tu es une machine à parler)

o Intérêts particuliers

o Histoires racontées toujours identiques

o Toujours les mêmes questions

o Excellente mémoire des noms et des nombres

o Emotions peu manifestées

o Indifférence face aux émotions des autres

o Activités répétitives

o Isolation et intégration difficile des normes sociales

o Maladresse

o Retard psychomoteur

o Voix monocorde

o Stéréotypies gestuelles

o Manies

On parle de ces enfants depuis des années et cette description est assez similaire à celle d’aujourd’hui

Elle parlait de mélange disharmonieux de sottise infantile et d’un sérieux qui les fait traiter de « petits vieux »

Elle considère que la schizoïdie est un trait de personnalité hérité présent depuis la toute petite enfance (pas une maladie mentale évolutive)

Elle refuse d’inclure ces troubles de la personnalité dans le diagnostic de schizophrénie infantile (surtout que la schizophrénie s’aggrave)

Autisme:

Terme créé au début du XXeme siècle par le psychiatre Bleuler

Autos = soi-même (renfermement sur soi-même de l’adulte schizophrène → mécanisme de défense secondaire pour se protéger des effets de la dissociation ou du manque d’intégration des idées ou des sentiments)

Appliqué en 1923 par le psychiatre Kanner à un trouble inné de la communication et du contact affectif (pas comme une conséquence mais comme un début fondamental)

On entend aussi parfois « autisme de Kanner » = autisme typique tel que décrit par Kanner

Il a écrit le livre « Autistic Disturbances of Affective Contact »

Hans Asperger:

Terme créé au début du XXeme siècle par le psychiatre Bleuler

Autos = soi-même (renfermement sur soi-même de l’adulte schizophrène → mécanisme de défense secondaire pour se protéger des effets de la dissociation ou du manque d’intégration des idées ou des sentiments)

Appliqué en 1923 par le psychiatre Kanner à un trouble inné de la communication et du contact affectif (pas comme une conséquence mais comme un début fondamental)

On entend aussi parfois « autisme de Kanner » = autisme typique tel que décrit par Kanner

Il a écrit le livre « Autistic Disturbances of Affective Contact »

Lorna Wing:

Elle a écrit dans le guide du syndrome d’Asperger (avant-première et manière de fonctionner des personnes typiques)

Enfants avec une logique de pensée → dire les choses sans filtre comme ils le pensent et sans comprendre pourquoi ils ne le peuvent pas alors que c’est la vérité

Apprentissage des codes sociaux compliqué

Hors du DSM5:

Il existait dans le DSM-IV :

o Altération qualitative des interactions sociales

o Caractère restreint, répétitif et stéréotypé des comportements, des intérêts et des activités

o Altération cliniquement significative du fonctionnement social et professionnel

o Pas de retard de langage significatif

o Pas de retard significatif dans le développement cognitif, dans la capacité d’autonomie, dans le comportement adaptatif (sauf interactions sociales) et dans la curiosité pour l’environnement

Dans le cadre des troubles envahissants du comportement TED

DSM5:

TED devient TSA → disparition des sous-groupes diagnostiques dont le syndrome d’Asperger

Ces 2 dimensions sont maintenant confondues à cause des relations sociales et de la communication altérées

Apparition de troubles sensoriels (hyposensibilité ou hypersensibilité) surtout au niveau auditif et souffrance associée

Degré de sévérité léger, moyen ou sévère

Diagnostics annexes pour étoffer le diagnostic comme étiologie, niveau de développement, sévérité, atteinte langagière, présence de catatonie et niveau d’aide

On enlève les critères d’âge en termes d’apparition pour parler de présence de symptômes dès la petite enfance

Hétérogénéité des tableaux cliniques (déficit cognitif léger ou sévère ou intelligence normale → spectre)

Les besoins et les répercussions dans la vie quotidienne sont très variables en fonction des personnes et dépendent d’une série de facteurs différents

Définition de l’autisme avec les termes neurodiversité, différence de fonctionnement, autre intelligence, autre manière d’être au monde, …

L'Autisme en 2023:

Augmentation de sa prévalence de 1-2%

Problème majeur de santé publique

Diagnostic:

Diagnostic tardif comparé au trouble du spectre autistique avec déficit intellectuel → 11 ans >< 5,5 ans

Laps de temps plus long entre signes cliniques et diagnostic

Ils passent souvent par les mailles du filet et ne sont diagnostiqués qu’à l’adolescence

Ces adolescents ont souvent eu plusieurs diagnostics différents de la part de plusieurs professionnels

Syndrome d'Asperger ou Autisme de haut niveau:

Atwood :

o Critère de retard dans l’acquisition du langage largement controversé (retard langagier pas toujours

présent, certains n’ont pas accès à la parole et d’autres ont un grand bagage langagier et un

vocabulaire élaboré)

o Niveau attendu trop bas pour l’âge en termes d’autonomie et de comportement adaptatif

o Ne tient pas compte du langage, pédant, prosodie inhabituelle, perceptions sensorielles et maladresse

motrice

Mottron :

o Absence de signes dans le domaine de la communication

o Parcours développemental différent

o Profil intellectuel différent

Les signes cliniques

Langage et communication :

Ne semble pas naturel

Vocabulaire très riche avec des termes très précis

Discours authentique : commentaires inappropriés, incongrus, en-dehors du contexte, … → langage sans filtre

Compréhension → interprétation littérale des mots (le psychologue dit qu’il a des dessins sur ses chaussettes mais le patient dit qu’il y a ses chaussures sur ses chaussettes ; le psychologue demande s’il connait les 10

provinces et il répond que oui)

Difficultés à comprendre les notions abstraites ou implicites, les sous-entendus, le second degré, l’humour, les métaphores, …

Prosodie très monocorde (ton, accent et rythme)

Multitude de détails laissant de côté l’essentiel + difficultés à synthétiser (se perd dans les détails)

Discours parfois confus et peu structuré, du mal à se rendre compte que l’autre n’a pas le contexte

Pragmatique (utilisation du langage dans un contexte social)

Visage peu expressif, peu de gestes et absence de contact oculaire

Communication très autocentrée → sujets qui les intéressent sans adaptation à l’intérêt de leur interlocuteur ou à son degré de connaissance → quand on pose une question d’ordre émotionnel ou autre, ils peuvent

répondre facilement « je ne sais pas » alors que si on les lance sur les sujets qu’ils aiment ils deviennent des moulins à paroles et nous noient dans des détails sans se demander si on est intéressé par le sujet ou même si on comprend ce qu’il nous dit

Parfois le discours semble très confus puis on se rend compte que l’enfant se raccroche à son histoire dans son discours

Exploration approfondie des sujets d’intérêt

Difficultés à trouver d’autres sujets de conversation ou de porter intérêt à ce que les autres disent (pourquoi j’irais me renseigner sur un sujet qui ne m’intéresse pas ?)

Difficultés dans l’art de la conversation (je ne regarde pas le foot puisque je n’aime pas ça)

Difficultés à demander de l’aide

Interactions sociales :

Perception de l’environnement social (voix, visages et expressions) : difficultés à décoder les expressions du visage et notamment les différentes émotions (peut rire lors de l’annonce d’un décès, ne montre pas s’il apprécie un cadeau)

Intérêt pour l’environnement social :

o Peu d’initiatives d’interaction avec les autres, en retrait des groupes

o Absence de spontanéité dans les relations

o Tout doit être analysé avant pour savoir ce que l’autre attend de soi

o Parfois, désir d’entrer en relation mais maladresse sociale et nécessité d’un modèle à imiter pour savoir que faire

o L’enfant veut aller vers les autres mais ne sais pas comment faire (il peut foncer sur eux en courant)

Compréhension des situations sociales :

o Difficultés à s’intégrer dans les groupes et à comprendre les enjeux relationnels

o Difficultés à se mettre à la place des autres et à leur attribuer des états mentaux (manque

d’empathie et théorie de l’esprit)

o Difficultés à se défendre (ne se rendent pas compte qu’ils sont moqués)

Emotion :

Quand ils ont un bon niveau d’intelligence, ils sont capables de décoder les émotions principales mais les émotions nuancées comme la gêne, l’embarras ou la timidité sont plus compliquées

Personnes très sensibles à l’ambiance sociale même s’ils ne comprennent pas toujours tout ce qu’il se passe

Capacité à exprimer et à décoder des émotions de base mais pas les émotions nuancées

Sensibilité à l’ambiance émotionnelle

Plus d’émotions négatives dans les contextes sociaux

Caméléons sociaux

Peu d’expression de son ressenti

Emotions positives face à des éléments inanimés

Existence de débordements émotionnels (régulation des émotions compliquée → les autistes de haut niveau se contiennent, adoptent des comportements compensatoires en journée et sont fatigués et font une crise à

la maison)

Tri de photos → intérêt plus marqué vers les caractéristiques physiques non émotionnelles (accessoires) que les expressions émotionnelles d’une personne (expérience avec des cartes représentant une émotion et un

attribut comme un chapeau, l’enfant classifie les images en fonction des attributs et pas des émotions)

Apprentissage possible

Plus de facilités de décodage dans une relation duelle

Expérience de Vermeulen :

o Série de dessins et on demande si la suite logique est A ou B

o Logique réaliste et intellectuelle plutôt qu’émotionnelle donc A sinon l’horloge au fond ne coïncide pas

Peu de mimiques faciales et émotions en dents de scie

Grande fatigabilité des contacts sociaux importante à prendre en compte pour le suivi et le diagnostic (à cause de l’utilisation d’une logique qui n’est pas la leur)

Manque d’empathie

Egocentrisme (mais pas égoïstes)

Anxiété importante

Mauvaise estime de soi

Vécu émotif difficile à identifier avec une accumulation de vécus difficiles et débordement émotionnel avec risque d’explosion

Réponses logiques matérielles et concrètes

Caractère restreint et répétitif des comportements, des intérêts ou des activités:

Présence de stéréotypies chez les personnes âgées intelligentes, ils en sont conscients et disent qu’ils en ont besoin (moment de stress ou d’ennui)

Besoin de routines pour appréhender leur environnement

Sensibilité à tout type de changements parfois minimes (retard, changement de lieu, changement d’enseignant, …)

Rigidité de la pensée (inflexibles sur certaines choses et il est difficile de les faire changer d’avis)

Trouble de la régulation émotionnelle

Excellente mémoire visuelle

Pensée en détails (perte de la cohérence de l’ensemble)

Intérêts restreints et activités répétitives → plusieurs phases (passion, collection, …)

Absence de jeux de faire semblant ou de jeux symboliques (pauvreté de l’imaginaire) même s’ils sont passionnés (histoires racontées très descriptives)

Interêts spécifiques :

Commence à se développer vers 2-3 ans

Collection puis collection d’informations sur le sujet

Evolution des intérêts

Savoir encyclopédique sur le sujet

Ils n’arrivent pas toujours à utiliser ce savoir de manière pratique (il connait tous les horaires de train mais est incapable d’aller acheter un ticket seul)

Sensibilités sensorielles particulières :

Plus de 95% ont des sensibilités atypiques et la plus fréquente est la sensibilité auditive

Mettre ses mains sur ses oreilles ou crier à la suite de bruits forts

Sursaut et dérangé au moindre bruit

Attirance pour les stimulations visuelles ou sensibilité aux lumières vives

Sensibilité tactile (besoin de toucher ou incapacité à être touché ou de porter certains vêtements)

Odorat particulier et indisposé par certaines odeurs même fugaces (reconnait les fruits de mer avariés au restaurant)

Sensibilité au goût, refus de manger certains aliments car ils ne supportent pas l’odeur, la texture ou la couleur → sélectivité alimentaire importante (ne manger que ce qui est blanc ou d’une certaine marque)

Hyper ou hyposensibilité sensorielle

Souvent sous-estimée ou camouflée

Les filles :

Prévalence 1 fille pour 4 garçons → car souvent sous-diagnostiquées notamment parce qu’elles ont de bonnes compétences intellectuelles et langagières en plus de bonnes compétences relationnelles et elles ont tendance à imiter (faire semblant de comprendre comme un caméléon)

Tableau différent avec souvent plus de compétences sur le plan relationnel (imitation importante qui fait illusion)

Difficultés camouflées (caméléon)

Centres d’intérêts plus faciles à partager

Repérées lors de l’adolescence car plus naïve

Risque d’être manipulée sans s’en rendre compte (difficulté de compréhension en termes d’enjeux relationnels)

Fatigue psychique importante avec risque de développer des troubles anxieux ou dépressifs, phobie scolaire, … (parfois première porte d’entrée)

Epidemiologie:

Prévalence 1-2% chez les filles et plus d’inquiétudes en primaire et diagnostic tardif

Prévalence de 2 hommes pour une femme à l’âge adulte + parfois demande de diagnostic quand elles deviennent mères

Intelligence :

Les enfants avec un trouble du spectre autistique de haut niveau ont presque toujours un QI supérieur à 70 voire un haut potentiel intellectuel

On compare souvent le profil cognitif en disant que c’est le QI qui est lié à la logique et la performance qui domine sur le QI lié aux compétences verbales et c’est l’inverse dans le syndrome d’Asperger

QI verbal avec un pic d’habilité en vocabulaire, un pic en similitudes et un creux en compréhension de situations sociales

QI performance évalué avec les cubes Kohs et raisonnement logique

Souvent déficit en vitesse de traitement

QI hétérogène

Autisme → QI performance > QI verbal + force au subtest des cubes et faiblesse en compréhension et code

Asperger → QI verbal > QI performance + force aux subtests vocabulaire et similitudes et faiblesse en compréhension et code

Capacités spéciales :

Savoir lire à 4 ans

Certains sont relativement indépendants au niveau intellectuel

Hyperlexie

Mémoire en fonction des intérêts

Reproduction graphique (pensée en images)

Calcul (détection des nombres premiers, mise en facteurs, calcul de calendrier, …)

Musique (aptitude à reproduire d’oreille, oreille absolue → pas forcément lié au niveau d’intelligence)

Motricité :

Posture très raide

Démarche immature avec un manque d’aisance dans les mouvements, apparence gauche et maladroite

Retard dans les jeux de ballon, rouler à vélo et coordination dans la natation

Difficultés en motricité fine, dysgraphie et mouvements involontaires ou tics

Hypothèses cognitives et neuropsychologues

  1. Théorie de l’esprit : capacité pour l’individu d’attribuer des états mentaux à lui-même et aux autres
  2. Cohérence centrale faible : déficit du traitement global des informations
  3. Perception des stimuli non-sociaux
  4. Fonctions exécutives : gestion des comportements et des actions d’un individu

Les personnes TSA on plus de difficultés à comprendre les enjeux relationnels et les mimiques faciales.

Faiblesse de cohérence centrale :

Capables de faire des puzzles ou de trouver une petite pièce

Incapacité à voir la forêt mais capables de voir chaque arbre en détail → cohésion et image centrale non perçues et cela engendre des difficultés dans la compréhension sociale

Stimulis sociaux :

Extrait de film montré à des adultes avec eye-tracking et ils regardent surtout la bouche d’un des personnages ou sur l’arrière-plan et cela engendre des difficultés sociales

Fonctions exécutives :

Les processus dépendant des régions préfrontales du cerveau qui permettent de s’ajuster à des situations nouvelles au moyen de comportements non automatiques

Flexibilité : passer d’une activité à une autre en fonction des exigences de l’environnement → persévérer, refuser de changer de point de vue ou de comportement et difficulté à accueillir la nouveauté

Planification : formulation d’une série d’opérations visant à atteindre un objectif et organisation de la tâche → difficulté d’organisation et de planification car ils se perdent dans les détails mais ils ont besoin de

pouvoir s’organiser

Monde social :

Sens inné de la justice, ce qui met en péril de la relation

Difficulté d’intégration sociale importante, notamment à l’école (peu d’amis, sujet de moqueries, rapporteurs, boucs émissaires, harcèlement, …)

Cette incompréhension du monde social peut engendrer des symptômes d’anxiété, de dépression, de persécution, …

Evaluation

Travail d’équipe pluridisciplinaire

Très importante surtout si trouble du spectre autistique de haut niveau

Anamnèse développementale très importante peu importe l’âge

Développements très importants pour le diagnostic et le suivi comme le développement langagier, social, du pointage, …

Il est important de poser des questions et d’avoir des interactions avec le patient dans l’observation clinique

On peut faire passer un test de QI pour avoir des indications sur les compétences cognitives ainsi que sur la présentation et l’attention portée à certaines choses

Outils d’évaluation spécifique à l’autisme comme l’Autism Diagnostic Observation Schedule ADOS

Même si le jeune a un bon niveau langagier, c’est important de lui faire passer un test logopédique, il faut étudier son langage pour voir s’il y a une compréhension implicite au travers de dialogues ou situations sociales ou non

Pour certains, il faut observer dans un autre milieu comme le contexte scolaire car ils peuvent décoder la situation grâce à leur intelligence en situation statique mais avoir du mal en situation dynamique

Examen psychomoteur dans certains cas (motricité globale et fine comme l’écriture)

Analyse de la différence de comportement du jeune entre un contexte structuré et une discussion dans un contexte plus libre

On peut utiliser des tests psycho-affectifs comme le TAT ou le Rorschach comme quand on veut faire un diagnostic différentiel de la dépression

Tests psychoaffectifs:

Pour évaluer la sensibilité aux détails // Rorschach

Manque d’images globales, très descriptif, peu d’élaboration et peu d’imagination

Cela apporte pas mal d’éléments pour faire des diagnostics différentiels

Transmission du diagnostic :

Diagnostic transmis aux parents et au jeune

Annoncé en 2 temps (d’abord aux parents) mais il peut être annoncé en même temps ou dans l’autre sens en fonction de la situation

Il faut que la personne demandeuse soit au courant du diagnostic

On peut demander de l’aide ou des conseils aux parents si on ne sait pas comment le jeune va recevoir l’information

Jeunes très visuels → dessins ou écrits pour qu’ils intègrent l’information

Il faut faire attention à utiliser les termes avec lesquels le jeune se sent le mieux (certains peuvent y voir une connotation négative)

Parfois, on est confronté à une difficulté d’acceptation, il y a un déni des difficultés et une pression vers la normalité (depuis petit, le jeune se force à rentrer dans le moule, personne ne lui a jamais dit qu’il était différent)

On peut aussi le dire à la famille élargie, l’employeur, l’école pour les aménagements, …

Signes cliniques associés:

D’autres troubles neurodéveloppementaux peuvent être associés

Difficultés motrices

Diagnostic différentiel

Catégories de diagnostics différentiels possibles :

  • Déficits sensoriels :

Audition et vision

  • Troubles neurodéveloppementaux :

Déficience intellectuelle

Troubles du développement du langage (points communs avec les troubles du spectre autistique mais ce dernier est souvent caché et on ne diagnostique le trouble principal que plus tard)

Trouble de l’attention avec hyperactivité

  • o Troubles dans le champ de la pédopsychiatrie :

Carences éducatives et affectives et dépressions infantiles

Trouble de l’attachement

Mutisme sélectif

Spectre de la schizophrénie → psychose ou TED-NOS (imagination, discours confus, passage du coq à l’âne, perte de la réalité et angoisses de morcellement)

Haut potentiel >< syndrome d’Asperger

Troubles anxieux (inhibition et phobie sociale)

A l'adolescence:

4 diagnostics différentiels dans le cadre des troubles du spectre autistique de haut niveau à l’adolescence → schizophrénie, anxiété sociale, haut-potentiel et dépression

Spectre de la schizophrénie et autres troubles psychotiques :

  • Assez rare chez les enfants
  • Idées délirantes = croyances figées, thèmes de persécution, de référence, mégalomaniaques, érotomaniaques (pas chez les autistes)
  • Hallucinations = expériences de type perceptif, pas sous le contrôle de la volonté, surtout auditives
  • Pensées désorganisées (discours) = passage d’un sujet à l’autre, incompréhensibles (ça peut être des enfants qui débordent d’imagination et passe d’un sujet à l’autre), incohérentes
  • Comportement moteur grossièrement désorganisé ou anormal
  • Symptômes négatifs = diminution de l’expression émotionnelle, diminution de la motivation, alogie, anhédonie, asociabilité
  • Chez les enfants, on retrouve des idées délirantes et des hallucinations moins élaborées, la présence d’angoisses importantes de morcellement (tête explosée et images de destruction), une difficulté à différencier le réel et l’imaginaire, …

Trouble de la personnalité :

  • Eléments paranoïdes en lien avec des situations vécues (ce n’est pas le fruit de leur imagination mais une mauvaise interprétation de la situation) et discours constant

Autisme atypique/TED-NOS (DSM-IV) :

  • Altération sévère et envahissante du développement de l’interaction sociale réciproque associée à une altération des capacités de communication verbale et non verbale, ou à la présence de comportements, intérêts et activités stéréotypées
  • En l’absence des critères complets d’un TED spécifique, d’une schizophrénie, d’une personnalité schizoïde ou évitante
  • Age de début plus tardif
  • Symptomatologie atypique ou sous le seuil
  • Envahissement de l’imaginaire

Syndrome d’Asperger :

  • Début précoce
  • Anamnèse développementale
  • Antécédents familiaux
  • Altérations des interactions sociales
  • Tonalité de la voix
  • Discours logique, précis détaillé autour des thèmes
  • Aspects pragmatiques du langage
  • Eléments de persécution par mauvaise interprétation
  • Capacités mnésiques
  • Manque d’imagination
  • Intérêts spécifiques (fantastiques)
  • Atypies motricesAlice Scaffidi 

Schizophrénie :

  • Début plus tardif
  • Anamnèse → signes plus ténus
  • Antécédents familiaux
  • Isolement social et inadaptation sociale
  • Voix plus modulée
  • Discours plus confus, moins cohérent et différent au fil du temps
  • Hallucinations et délire
  • Eléments de persécution avec extension, idées délirantes, complots qui varient en fonction de la personnalité
  • Imagination
  • Bizarreries

! plus de détails voir p.35 !

Anxiété sociale:

Peur ou anxiété intense d’une ou plusieurs situations sociales durant lesquelles le sujet est exposé à l’éventuelle observation d’autrui

La personne craint d’agir ou de montrer des symptômes d’anxiété d’une façon qui sera jugée négativement

Les situations sociales provoquent presque toujours une peur ou une anxiété

Chez les enfants → pleur, accès de colère, réactions de figement, …

Les situations sociales sont évitées ou subies avec une peur ou une anxiété intense

Ça doit être présent chez les enfants en présence d’autres enfants et pas seulement face aux adultes

Il faut faire la différence ente l’anxiété sociale et la peur que les situations sociales peuvent provoquer à n’importe qui dans ce diagnostic différentiel (surtout chez les filles)

Personnes qui ont des compétences sociales mais qui sont bloqués de par cette anxiété >< trouble du spectre autistique où il y a de l’anxiété sociale à cause des mauvaises compétences sociales

Asperger ou haut potentiel:

Enfants haut potentiel :

  • QI > 130 (QI de performance et verbal homogène) + mode de pensée différent
  • Structure de raisonnement différente = intelligence atypique
  • Sensibilité extrême + empathie = éponge émotionnelle
  • Développement fort de leurs sens
  • Très lucides → anxiété diffuse, hypervigilance et difficulté à lâcher prise
  • Besoin de comprendre les choses, aller loin dans la compréhension >< seulement dans ce qui les intéressent pour les enfants Asperger
  • Intellectualisation, passage par la logique, par le raisonnement des données émotionnelles
  • Mise à distance des émotions + appauvrissement et rigidification de la vision psychique → débordements émotionnels
  • Expression de la sphère intellectuelle au détriment de la sphère émotionnelle
  • Risque d’entraver le processus identitaire + fragilité narcissique
  • Ce sont les ressources en termes de communication et des interactions sociales qui permettent de faire la différence
  • Compréhension des enjeux relationnels mais dans leur monde parce que les sujets qui les intéressent n’intéressent pas les autres (trop dans l’intellectualisation)
  • On les trouve bizarres, à l’écart avec parfois des débordements émotionnels
  • Compréhension du second degré et ressources >< Asperger

Enfants haut potentiel avec trouble du spectre autistique :

  • Plus grande compensation
  • Réel effort psychique pour être adéquat dans la relation → notion de camouflage
  • Sentiment d’être différents + manque d’intérêt pour les sujets de conversation des autres → isolement
  • Souvent victimes de harcèlement et de moqueries liés à des conflits et à des difficultés de compréhension
  • Sentiment de solitude + absence d’amis
  • Mal à l’aise dans les groupes
  • Empathie intellectualisée
  • Utilisation de leurs connaissances dans l’application des codes sociaux mais manque de fluidité et de spontanéité (ils copient ce qu’ils ont appris)
  • Plus de difficultés de compréhension dans les enjeux relationnels que les hauts potentiels mais ils arrivent à compenser même s’ils passent à côté de certaines choses et ne comprennent pas toutes les interactions sociales
  • Faiblesse pour décoder l’implicite
  • Grande fatigue à la fin des évaluations
  • Sur le plan scolaire :

Curiosité, soif de découvertes, besoin de défi, … → risque d’ennui et de démotivation

Ne trouvent pas d’autres jeunes avec les mêmes intérêts ou compétences → isolement et

manque d’interactions (mise en place de classes/espaces pour eux dans certaines écoles)

Facilités d’apprentissage

Excellente mémoire et compréhension rapide malgré l’absence d’une méthode de travail

Frustration quand ils n’y arrivent pas du premier coup

Difficultés dans la relation avec l’enseignant

Posent trop de questions, reprennent le professeur et font des commentaires s’il n’est pas assez complet

Les troubles associés

Dépression :

  • Apparait souvent à l’adolescence avec une souffrance sociale importante et un épuisement psychique
  • Image négative d’eux-mêmes parce qu’ils sont conscients du fait qu’ils sont différents (c’est à l’adolescence qu’on veut le plus ressembler aux autres) → retrait social important

Troubles anxieux :

  • Phobies spécifiques liées à des situations sociales
  • Etat d’alerte et anxiété constante

Troubles du comportement :

  • À la suite de situations anxiogènes ou à un débordement émotionnel
  • Refus des règles ou manque de flexibilité
  • Souvent après l’école car le jeune va compenser toute la journée et sera fatigué en rentrant

Risques de tentatives suicidaires

Facteurs de risques:

Facteurs de risque similaires pour la dépression et les troubles anxieux :

  • Perceptions péjoratives des compétences sociales → chez les personnes qui ne sont conscients de leur trouble, ce problème ne se posera pas ; sinon, sentiment de ne pas être socialement adapté et de ne pas adopter les bons comportements en société
  • Plus le QI est élevé et l’âge avancé, plus la conscience de ne pas s’adapter correctement au niveau social est aigue
  • Hypersensibilité sensorielle aux stimuli provenant de l’environnement extérieur → favorise l’anxiété (il y en a beaucoup dans les troubles anxieux mais on ne sait pas si l’hypersensibilité crée l’anxiété ou l’inverse)
  • Traumatismes et évènements stressants environnementaux ou évènements considérés comme mineurs
  • Augmentation des comportements restreints et répétitifs (on ne sait pas si ça entraine de l’anxiété ou l’inverse)
  • Idées de mort ou idées suicidaires
  • Conditions somatiques aggravantes comme les troubles du sommeil ou de l’alimentation

Evaluation de ces troubles:

Pas d’outil de dépistage ni de diagnostic de la dépression et de l’anxiété spécifique aux enfants et aux

adolescents avec trouble du spectre autistique

Les tests sont faits pour une population générale (difficile à utiliser avec le mode de pensée autistique car la

manière dont on formule les choses, les expressions, ne permet pas la compréhension pour ces jeunes et ils

utilisent un vocabulaire très précis)

Pour poser un diagnostic, il faut pencher pour une méthode diagnostique multimodale → associer

l’observation comportementale, l’interrogatoire de l’enfant, de ses parents et de ses éducateurs ou professeurs

et l’utilisation d’échelles et de scores cliniques de dépression et d’anxiété

Prise en charge d'enfants atteints d'un trouble autistique de haut niveau

Intégration scolaire :

Il faut partir des difficultés du jeune pour les aménagements :

  • Lenteur → donner du temps supplémentaire
  • Problèmes d’attention → éviter les éléments extérieurs distracteurs
  • Compréhension des consignes, textes et résolution de problèmes → rendre les consignes plus claires et précises et utiliser des supports visuels
  • Fonctions exécutives // flexibilité défaillantes → aider dans l’organisation et rappels dans les changements de consignes
  • Focalisation sur des détails → aider en termes de propriété et à synthétiser (pour eux, tout est important)
  • Sensibilité aux changements → réelle nécessité d’anticipation (mettre en place un agenda ou un planning précis et expliquer tous les changements de professeur et de classe en amont)
  • Troubles de la graphomotricité → utiliser un ordinateur pour la prise de notes
  • Sensibilité sensorielle → définir des places (devant pour éviter la distraction à la vision des autres élèves) et lui donner un casque anti-bruit (pour aider à la concentration mais souvent peu accepté en secondaire)
  • Manque d’adaptation au contexte → besoin de mode d’emploi et d’explications sur comment comprendre la parole car la gestion de la parole est compliquée
  • Envahissement par ses propres intérêts → valoriser les intérêts spécifiques à certains moments et le stimuler pour les autres sujets
  • Surstimulation, stress et tension → procurer un espace de ressourcement où il peut aller pendant les récréations) et possibilité de sortir de la classe pour respirer s’il en ressent le besoin
  • Cours de sport : moments compliqués car il faut s’habiller, se déshabiller et ils sont rarement doués en sport donc souvent choisis en dernier dans les équipes (aménagements individuels)
  • Devoirs à domicile → pour travailler la motivation
  • S’adapter demande beaucoup d’énergie psychique → il est préférable qu’il reste à la maison quelques jours pour se reposer et faire une pause avant de retourner à l’école (ça fonctionne très bien avec certains jeunes)

Psychothérapie individuelle:

Travail pas exclusif

Il faut combiner avec la prise en charge

Le but est d’inscrire le jeune et la thérapie dans un cadre stable et sécurisant → il faut expliquer au jeune le déroulement des séances et appliquer une procédure qui se répète

Aborder des questions existentielles sur leur différence, travailler sur les potentiels troubles associés, …

Thérapies comme soutien dans la reconnaissance et l’expression de leur vécu et de leurs émotions → pour développer leur empathie, leur compréhension du monde social, mieux apprivoiser et gérer leur monde émotionnel et intégrer leurs forces et leurs limites

Spécificités contrairement aux psychothérapies classiques → elle s’appuie sur différentes théories pour prendre en compte la manière dont fonctionnent ces jeunes, notamment dans la compréhension du monde extérieur (on peut travailler sur leur empathie, leur mode de fonctionnement, …)

On travaille aussi avec les parents car le jeune seul pourrait estimer que tout va bien, ils pourront mieux parler des crises et des comportements du jeune (ils disent souvent que l’enfant agit en mode on/off = grosse crise puis revient comme si de rien n’était)

Pour traverser certaines épreuves personnelles ou familiales avec une meilleure compréhension de leurs

propres affects

Le thérapeute doit s’impliquer, être explicite dans ses questions quitte à devoir les préciser pour stimuler la réflexion et encourager le jeune à parler des différentes situations dans lesquelles il évolue sans se montrer

intrusif

Trouver le bon équilibre entre poser des questions qui permettent au jeune de dire des choses sans être intrusif

Souvent, au début, le thérapeute va ramer car le jeune ne va pas dire grand-chose (il faut que la relation se construise pour que le travail puisse vraiment commencer)

Aménagements :

  • Thérapeute ayant une compréhension de l’autisme
  • Fournir des informations préalables pour anticiper → il faut les aider à anticiper à cause de leur anxiété
  • Donner la possibilité de poser des questions
  • Lieu bien identifié et accessible
  • Petit nombre de personnes
  • Bruits faibles
  • Court temps d’attente (ils vont nous le faire remarquer s’il y a du retard)
  • Être plus dans le soutien de la relation → faire écho à la relation et demander en donnant des exemples très précis

Prise en charge :

  • Apprentissage des codes sociaux grâce à la thérapie pour s’adapter au monde conventionnel et aux règles difficilement compréhensibles
  • Travail de reconnaissance des émotions et de scenarii sociaux
  • Apprentissage du langage pragmatique avec un logopède ou un psychologue → mode d’emploi mais ils ne peuvent pas toujours l’utiliser quand le flux des informations est trop rapide
  • Trop d’adolescents souffrent encore d’un parcours chaotique avant de comprendre leur manière de fonctionner

Groupe d'entrainement aux habilités sociales :

Définition

Habilités sociales
Ensemble des compétences permettant de s’adapter au monde social → comportements verbaux et non verbaux résultant de processus cognitifs et affectifs qui permettent de percevoir et de comprendre les messages communiqués par les autres, de choisir une réponse et de l’émettre de façon appropriée

Pour s’adapter au monde social

Groupes avec des tranches d’âge limitées qui ont tous le même diagnostic

Jeunes souvent contents car ils peuvent tisser une relation avec d’autres jeunes qui ont le même mode de fonctionnement et parfois les mêmes intérêts + construction d’une base de données des codes sociaux

Très peu développés en Belgique mais bien implantés dans les pays anglo-saxons où leur utilité est reconnue

Il faut enseigner aux jeunes Asperger qu’ils ne comprennent pas instinctivement, ils ont besoin :

  • D’explications claires et précises sur les habiletés sociales
  • D’un support visuel
  • D’une expérimentation avec les pairs (possible grâce à ces groupes)

Pour dépasser les limites de la thérapie individuelle

Lorsque le jeune se retrouve en situation duelle, il est plus facile pour lui de détecter les codes et de comprendre ce qu’il se passe autour de lui (c’est plus difficile en groupe)

Souvent, au début des groupes, les jeunes se regardent bizarrement mais il n’est pas rare que certains restent en contact


Syndrome d'Asperger

Un peu d'histoire :

Vient d’Asperger qui a remis sont doctorat sur le sujet pour lequel il a fait des expériences avec 4 garçons

Il parlait de psychopathie autistique

Sukhavera avait déjà effectué des travaux sur le sujet

Grunia Efimovna Sukhareva:

Observation directe et suivi prolongé d’une cohorte d’enfants (6 garçons et 5 filles d’enfants de 2 à 14 ans) en 1925

Elle parlait de personnalité schizoïde ou excentrique, ou encore d’attitude autistique

Description :

o Intelligent

o Apprentissage précoce spontané de la lecture

o Bonne logique

o Questions philosophiques à l’origine de moqueries (tu es une machine à parler)

o Intérêts particuliers

o Histoires racontées toujours identiques

o Toujours les mêmes questions

o Excellente mémoire des noms et des nombres

o Emotions peu manifestées

o Indifférence face aux émotions des autres

o Activités répétitives

o Isolation et intégration difficile des normes sociales

o Maladresse

o Retard psychomoteur

o Voix monocorde

o Stéréotypies gestuelles

o Manies

On parle de ces enfants depuis des années et cette description est assez similaire à celle d’aujourd’hui

Elle parlait de mélange disharmonieux de sottise infantile et d’un sérieux qui les fait traiter de « petits vieux »

Elle considère que la schizoïdie est un trait de personnalité hérité présent depuis la toute petite enfance (pas une maladie mentale évolutive)

Elle refuse d’inclure ces troubles de la personnalité dans le diagnostic de schizophrénie infantile (surtout que la schizophrénie s’aggrave)

Autisme:

Terme créé au début du XXeme siècle par le psychiatre Bleuler

Autos = soi-même (renfermement sur soi-même de l’adulte schizophrène → mécanisme de défense secondaire pour se protéger des effets de la dissociation ou du manque d’intégration des idées ou des sentiments)

Appliqué en 1923 par le psychiatre Kanner à un trouble inné de la communication et du contact affectif (pas comme une conséquence mais comme un début fondamental)

On entend aussi parfois « autisme de Kanner » = autisme typique tel que décrit par Kanner

Il a écrit le livre « Autistic Disturbances of Affective Contact »

Hans Asperger:

Terme créé au début du XXeme siècle par le psychiatre Bleuler

Autos = soi-même (renfermement sur soi-même de l’adulte schizophrène → mécanisme de défense secondaire pour se protéger des effets de la dissociation ou du manque d’intégration des idées ou des sentiments)

Appliqué en 1923 par le psychiatre Kanner à un trouble inné de la communication et du contact affectif (pas comme une conséquence mais comme un début fondamental)

On entend aussi parfois « autisme de Kanner » = autisme typique tel que décrit par Kanner

Il a écrit le livre « Autistic Disturbances of Affective Contact »

Lorna Wing:

Elle a écrit dans le guide du syndrome d’Asperger (avant-première et manière de fonctionner des personnes typiques)

Enfants avec une logique de pensée → dire les choses sans filtre comme ils le pensent et sans comprendre pourquoi ils ne le peuvent pas alors que c’est la vérité

Apprentissage des codes sociaux compliqué

Hors du DSM5:

Il existait dans le DSM-IV :

o Altération qualitative des interactions sociales

o Caractère restreint, répétitif et stéréotypé des comportements, des intérêts et des activités

o Altération cliniquement significative du fonctionnement social et professionnel

o Pas de retard de langage significatif

o Pas de retard significatif dans le développement cognitif, dans la capacité d’autonomie, dans le comportement adaptatif (sauf interactions sociales) et dans la curiosité pour l’environnement

Dans le cadre des troubles envahissants du comportement TED

DSM5:

TED devient TSA → disparition des sous-groupes diagnostiques dont le syndrome d’Asperger

Ces 2 dimensions sont maintenant confondues à cause des relations sociales et de la communication altérées

Apparition de troubles sensoriels (hyposensibilité ou hypersensibilité) surtout au niveau auditif et souffrance associée

Degré de sévérité léger, moyen ou sévère

Diagnostics annexes pour étoffer le diagnostic comme étiologie, niveau de développement, sévérité, atteinte langagière, présence de catatonie et niveau d’aide

On enlève les critères d’âge en termes d’apparition pour parler de présence de symptômes dès la petite enfance

Hétérogénéité des tableaux cliniques (déficit cognitif léger ou sévère ou intelligence normale → spectre)

Les besoins et les répercussions dans la vie quotidienne sont très variables en fonction des personnes et dépendent d’une série de facteurs différents

Définition de l’autisme avec les termes neurodiversité, différence de fonctionnement, autre intelligence, autre manière d’être au monde, …

L'Autisme en 2023:

Augmentation de sa prévalence de 1-2%

Problème majeur de santé publique

Diagnostic:

Diagnostic tardif comparé au trouble du spectre autistique avec déficit intellectuel → 11 ans >< 5,5 ans

Laps de temps plus long entre signes cliniques et diagnostic

Ils passent souvent par les mailles du filet et ne sont diagnostiqués qu’à l’adolescence

Ces adolescents ont souvent eu plusieurs diagnostics différents de la part de plusieurs professionnels

Syndrome d'Asperger ou Autisme de haut niveau:

Atwood :

o Critère de retard dans l’acquisition du langage largement controversé (retard langagier pas toujours

présent, certains n’ont pas accès à la parole et d’autres ont un grand bagage langagier et un

vocabulaire élaboré)

o Niveau attendu trop bas pour l’âge en termes d’autonomie et de comportement adaptatif

o Ne tient pas compte du langage, pédant, prosodie inhabituelle, perceptions sensorielles et maladresse

motrice

Mottron :

o Absence de signes dans le domaine de la communication

o Parcours développemental différent

o Profil intellectuel différent

Les signes cliniques

Langage et communication :

Ne semble pas naturel

Vocabulaire très riche avec des termes très précis

Discours authentique : commentaires inappropriés, incongrus, en-dehors du contexte, … → langage sans filtre

Compréhension → interprétation littérale des mots (le psychologue dit qu’il a des dessins sur ses chaussettes mais le patient dit qu’il y a ses chaussures sur ses chaussettes ; le psychologue demande s’il connait les 10

provinces et il répond que oui)

Difficultés à comprendre les notions abstraites ou implicites, les sous-entendus, le second degré, l’humour, les métaphores, …

Prosodie très monocorde (ton, accent et rythme)

Multitude de détails laissant de côté l’essentiel + difficultés à synthétiser (se perd dans les détails)

Discours parfois confus et peu structuré, du mal à se rendre compte que l’autre n’a pas le contexte

Pragmatique (utilisation du langage dans un contexte social)

Visage peu expressif, peu de gestes et absence de contact oculaire

Communication très autocentrée → sujets qui les intéressent sans adaptation à l’intérêt de leur interlocuteur ou à son degré de connaissance → quand on pose une question d’ordre émotionnel ou autre, ils peuvent

répondre facilement « je ne sais pas » alors que si on les lance sur les sujets qu’ils aiment ils deviennent des moulins à paroles et nous noient dans des détails sans se demander si on est intéressé par le sujet ou même si on comprend ce qu’il nous dit

Parfois le discours semble très confus puis on se rend compte que l’enfant se raccroche à son histoire dans son discours

Exploration approfondie des sujets d’intérêt

Difficultés à trouver d’autres sujets de conversation ou de porter intérêt à ce que les autres disent (pourquoi j’irais me renseigner sur un sujet qui ne m’intéresse pas ?)

Difficultés dans l’art de la conversation (je ne regarde pas le foot puisque je n’aime pas ça)

Difficultés à demander de l’aide

Interactions sociales :

Perception de l’environnement social (voix, visages et expressions) : difficultés à décoder les expressions du visage et notamment les différentes émotions (peut rire lors de l’annonce d’un décès, ne montre pas s’il apprécie un cadeau)

Intérêt pour l’environnement social :

o Peu d’initiatives d’interaction avec les autres, en retrait des groupes

o Absence de spontanéité dans les relations

o Tout doit être analysé avant pour savoir ce que l’autre attend de soi

o Parfois, désir d’entrer en relation mais maladresse sociale et nécessité d’un modèle à imiter pour savoir que faire

o L’enfant veut aller vers les autres mais ne sais pas comment faire (il peut foncer sur eux en courant)

Compréhension des situations sociales :

o Difficultés à s’intégrer dans les groupes et à comprendre les enjeux relationnels

o Difficultés à se mettre à la place des autres et à leur attribuer des états mentaux (manque

d’empathie et théorie de l’esprit)

o Difficultés à se défendre (ne se rendent pas compte qu’ils sont moqués)

Emotion :

Quand ils ont un bon niveau d’intelligence, ils sont capables de décoder les émotions principales mais les émotions nuancées comme la gêne, l’embarras ou la timidité sont plus compliquées

Personnes très sensibles à l’ambiance sociale même s’ils ne comprennent pas toujours tout ce qu’il se passe

Capacité à exprimer et à décoder des émotions de base mais pas les émotions nuancées

Sensibilité à l’ambiance émotionnelle

Plus d’émotions négatives dans les contextes sociaux

Caméléons sociaux

Peu d’expression de son ressenti

Emotions positives face à des éléments inanimés

Existence de débordements émotionnels (régulation des émotions compliquée → les autistes de haut niveau se contiennent, adoptent des comportements compensatoires en journée et sont fatigués et font une crise à

la maison)

Tri de photos → intérêt plus marqué vers les caractéristiques physiques non émotionnelles (accessoires) que les expressions émotionnelles d’une personne (expérience avec des cartes représentant une émotion et un

attribut comme un chapeau, l’enfant classifie les images en fonction des attributs et pas des émotions)

Apprentissage possible

Plus de facilités de décodage dans une relation duelle

Expérience de Vermeulen :

o Série de dessins et on demande si la suite logique est A ou B

o Logique réaliste et intellectuelle plutôt qu’émotionnelle donc A sinon l’horloge au fond ne coïncide pas

Peu de mimiques faciales et émotions en dents de scie

Grande fatigabilité des contacts sociaux importante à prendre en compte pour le suivi et le diagnostic (à cause de l’utilisation d’une logique qui n’est pas la leur)

Manque d’empathie

Egocentrisme (mais pas égoïstes)

Anxiété importante

Mauvaise estime de soi

Vécu émotif difficile à identifier avec une accumulation de vécus difficiles et débordement émotionnel avec risque d’explosion

Réponses logiques matérielles et concrètes

Caractère restreint et répétitif des comportements, des intérêts ou des activités:

Présence de stéréotypies chez les personnes âgées intelligentes, ils en sont conscients et disent qu’ils en ont besoin (moment de stress ou d’ennui)

Besoin de routines pour appréhender leur environnement

Sensibilité à tout type de changements parfois minimes (retard, changement de lieu, changement d’enseignant, …)

Rigidité de la pensée (inflexibles sur certaines choses et il est difficile de les faire changer d’avis)

Trouble de la régulation émotionnelle

Excellente mémoire visuelle

Pensée en détails (perte de la cohérence de l’ensemble)

Intérêts restreints et activités répétitives → plusieurs phases (passion, collection, …)

Absence de jeux de faire semblant ou de jeux symboliques (pauvreté de l’imaginaire) même s’ils sont passionnés (histoires racontées très descriptives)

Interêts spécifiques :

Commence à se développer vers 2-3 ans

Collection puis collection d’informations sur le sujet

Evolution des intérêts

Savoir encyclopédique sur le sujet

Ils n’arrivent pas toujours à utiliser ce savoir de manière pratique (il connait tous les horaires de train mais est incapable d’aller acheter un ticket seul)

Sensibilités sensorielles particulières :

Plus de 95% ont des sensibilités atypiques et la plus fréquente est la sensibilité auditive

Mettre ses mains sur ses oreilles ou crier à la suite de bruits forts

Sursaut et dérangé au moindre bruit

Attirance pour les stimulations visuelles ou sensibilité aux lumières vives

Sensibilité tactile (besoin de toucher ou incapacité à être touché ou de porter certains vêtements)

Odorat particulier et indisposé par certaines odeurs même fugaces (reconnait les fruits de mer avariés au restaurant)

Sensibilité au goût, refus de manger certains aliments car ils ne supportent pas l’odeur, la texture ou la couleur → sélectivité alimentaire importante (ne manger que ce qui est blanc ou d’une certaine marque)

Hyper ou hyposensibilité sensorielle

Souvent sous-estimée ou camouflée

Les filles :

Prévalence 1 fille pour 4 garçons → car souvent sous-diagnostiquées notamment parce qu’elles ont de bonnes compétences intellectuelles et langagières en plus de bonnes compétences relationnelles et elles ont tendance à imiter (faire semblant de comprendre comme un caméléon)

Tableau différent avec souvent plus de compétences sur le plan relationnel (imitation importante qui fait illusion)

Difficultés camouflées (caméléon)

Centres d’intérêts plus faciles à partager

Repérées lors de l’adolescence car plus naïve

Risque d’être manipulée sans s’en rendre compte (difficulté de compréhension en termes d’enjeux relationnels)

Fatigue psychique importante avec risque de développer des troubles anxieux ou dépressifs, phobie scolaire, … (parfois première porte d’entrée)

Epidemiologie:

Prévalence 1-2% chez les filles et plus d’inquiétudes en primaire et diagnostic tardif

Prévalence de 2 hommes pour une femme à l’âge adulte + parfois demande de diagnostic quand elles deviennent mères

Intelligence :

Les enfants avec un trouble du spectre autistique de haut niveau ont presque toujours un QI supérieur à 70 voire un haut potentiel intellectuel

On compare souvent le profil cognitif en disant que c’est le QI qui est lié à la logique et la performance qui domine sur le QI lié aux compétences verbales et c’est l’inverse dans le syndrome d’Asperger

QI verbal avec un pic d’habilité en vocabulaire, un pic en similitudes et un creux en compréhension de situations sociales

QI performance évalué avec les cubes Kohs et raisonnement logique

Souvent déficit en vitesse de traitement

QI hétérogène

Autisme → QI performance > QI verbal + force au subtest des cubes et faiblesse en compréhension et code

Asperger → QI verbal > QI performance + force aux subtests vocabulaire et similitudes et faiblesse en compréhension et code

Capacités spéciales :

Savoir lire à 4 ans

Certains sont relativement indépendants au niveau intellectuel

Hyperlexie

Mémoire en fonction des intérêts

Reproduction graphique (pensée en images)

Calcul (détection des nombres premiers, mise en facteurs, calcul de calendrier, …)

Musique (aptitude à reproduire d’oreille, oreille absolue → pas forcément lié au niveau d’intelligence)

Motricité :

Posture très raide

Démarche immature avec un manque d’aisance dans les mouvements, apparence gauche et maladroite

Retard dans les jeux de ballon, rouler à vélo et coordination dans la natation

Difficultés en motricité fine, dysgraphie et mouvements involontaires ou tics

Hypothèses cognitives et neuropsychologues

  1. Théorie de l’esprit : capacité pour l’individu d’attribuer des états mentaux à lui-même et aux autres
  2. Cohérence centrale faible : déficit du traitement global des informations
  3. Perception des stimuli non-sociaux
  4. Fonctions exécutives : gestion des comportements et des actions d’un individu

Les personnes TSA on plus de difficultés à comprendre les enjeux relationnels et les mimiques faciales.

Faiblesse de cohérence centrale :

Capables de faire des puzzles ou de trouver une petite pièce

Incapacité à voir la forêt mais capables de voir chaque arbre en détail → cohésion et image centrale non perçues et cela engendre des difficultés dans la compréhension sociale

Stimulis sociaux :

Extrait de film montré à des adultes avec eye-tracking et ils regardent surtout la bouche d’un des personnages ou sur l’arrière-plan et cela engendre des difficultés sociales

Fonctions exécutives :

Les processus dépendant des régions préfrontales du cerveau qui permettent de s’ajuster à des situations nouvelles au moyen de comportements non automatiques

Flexibilité : passer d’une activité à une autre en fonction des exigences de l’environnement → persévérer, refuser de changer de point de vue ou de comportement et difficulté à accueillir la nouveauté

Planification : formulation d’une série d’opérations visant à atteindre un objectif et organisation de la tâche → difficulté d’organisation et de planification car ils se perdent dans les détails mais ils ont besoin de

pouvoir s’organiser

Monde social :

Sens inné de la justice, ce qui met en péril de la relation

Difficulté d’intégration sociale importante, notamment à l’école (peu d’amis, sujet de moqueries, rapporteurs, boucs émissaires, harcèlement, …)

Cette incompréhension du monde social peut engendrer des symptômes d’anxiété, de dépression, de persécution, …

Evaluation

Travail d’équipe pluridisciplinaire

Très importante surtout si trouble du spectre autistique de haut niveau

Anamnèse développementale très importante peu importe l’âge

Développements très importants pour le diagnostic et le suivi comme le développement langagier, social, du pointage, …

Il est important de poser des questions et d’avoir des interactions avec le patient dans l’observation clinique

On peut faire passer un test de QI pour avoir des indications sur les compétences cognitives ainsi que sur la présentation et l’attention portée à certaines choses

Outils d’évaluation spécifique à l’autisme comme l’Autism Diagnostic Observation Schedule ADOS

Même si le jeune a un bon niveau langagier, c’est important de lui faire passer un test logopédique, il faut étudier son langage pour voir s’il y a une compréhension implicite au travers de dialogues ou situations sociales ou non

Pour certains, il faut observer dans un autre milieu comme le contexte scolaire car ils peuvent décoder la situation grâce à leur intelligence en situation statique mais avoir du mal en situation dynamique

Examen psychomoteur dans certains cas (motricité globale et fine comme l’écriture)

Analyse de la différence de comportement du jeune entre un contexte structuré et une discussion dans un contexte plus libre

On peut utiliser des tests psycho-affectifs comme le TAT ou le Rorschach comme quand on veut faire un diagnostic différentiel de la dépression

Tests psychoaffectifs:

Pour évaluer la sensibilité aux détails // Rorschach

Manque d’images globales, très descriptif, peu d’élaboration et peu d’imagination

Cela apporte pas mal d’éléments pour faire des diagnostics différentiels

Transmission du diagnostic :

Diagnostic transmis aux parents et au jeune

Annoncé en 2 temps (d’abord aux parents) mais il peut être annoncé en même temps ou dans l’autre sens en fonction de la situation

Il faut que la personne demandeuse soit au courant du diagnostic

On peut demander de l’aide ou des conseils aux parents si on ne sait pas comment le jeune va recevoir l’information

Jeunes très visuels → dessins ou écrits pour qu’ils intègrent l’information

Il faut faire attention à utiliser les termes avec lesquels le jeune se sent le mieux (certains peuvent y voir une connotation négative)

Parfois, on est confronté à une difficulté d’acceptation, il y a un déni des difficultés et une pression vers la normalité (depuis petit, le jeune se force à rentrer dans le moule, personne ne lui a jamais dit qu’il était différent)

On peut aussi le dire à la famille élargie, l’employeur, l’école pour les aménagements, …

Signes cliniques associés:

D’autres troubles neurodéveloppementaux peuvent être associés

Difficultés motrices

Diagnostic différentiel

Catégories de diagnostics différentiels possibles :

  • Déficits sensoriels :

Audition et vision

  • Troubles neurodéveloppementaux :

Déficience intellectuelle

Troubles du développement du langage (points communs avec les troubles du spectre autistique mais ce dernier est souvent caché et on ne diagnostique le trouble principal que plus tard)

Trouble de l’attention avec hyperactivité

  • o Troubles dans le champ de la pédopsychiatrie :

Carences éducatives et affectives et dépressions infantiles

Trouble de l’attachement

Mutisme sélectif

Spectre de la schizophrénie → psychose ou TED-NOS (imagination, discours confus, passage du coq à l’âne, perte de la réalité et angoisses de morcellement)

Haut potentiel >< syndrome d’Asperger

Troubles anxieux (inhibition et phobie sociale)

A l'adolescence:

4 diagnostics différentiels dans le cadre des troubles du spectre autistique de haut niveau à l’adolescence → schizophrénie, anxiété sociale, haut-potentiel et dépression

Spectre de la schizophrénie et autres troubles psychotiques :

  • Assez rare chez les enfants
  • Idées délirantes = croyances figées, thèmes de persécution, de référence, mégalomaniaques, érotomaniaques (pas chez les autistes)
  • Hallucinations = expériences de type perceptif, pas sous le contrôle de la volonté, surtout auditives
  • Pensées désorganisées (discours) = passage d’un sujet à l’autre, incompréhensibles (ça peut être des enfants qui débordent d’imagination et passe d’un sujet à l’autre), incohérentes
  • Comportement moteur grossièrement désorganisé ou anormal
  • Symptômes négatifs = diminution de l’expression émotionnelle, diminution de la motivation, alogie, anhédonie, asociabilité
  • Chez les enfants, on retrouve des idées délirantes et des hallucinations moins élaborées, la présence d’angoisses importantes de morcellement (tête explosée et images de destruction), une difficulté à différencier le réel et l’imaginaire, …

Trouble de la personnalité :

  • Eléments paranoïdes en lien avec des situations vécues (ce n’est pas le fruit de leur imagination mais une mauvaise interprétation de la situation) et discours constant

Autisme atypique/TED-NOS (DSM-IV) :

  • Altération sévère et envahissante du développement de l’interaction sociale réciproque associée à une altération des capacités de communication verbale et non verbale, ou à la présence de comportements, intérêts et activités stéréotypées
  • En l’absence des critères complets d’un TED spécifique, d’une schizophrénie, d’une personnalité schizoïde ou évitante
  • Age de début plus tardif
  • Symptomatologie atypique ou sous le seuil
  • Envahissement de l’imaginaire

Syndrome d’Asperger :

  • Début précoce
  • Anamnèse développementale
  • Antécédents familiaux
  • Altérations des interactions sociales
  • Tonalité de la voix
  • Discours logique, précis détaillé autour des thèmes
  • Aspects pragmatiques du langage
  • Eléments de persécution par mauvaise interprétation
  • Capacités mnésiques
  • Manque d’imagination
  • Intérêts spécifiques (fantastiques)
  • Atypies motricesAlice Scaffidi 

Schizophrénie :

  • Début plus tardif
  • Anamnèse → signes plus ténus
  • Antécédents familiaux
  • Isolement social et inadaptation sociale
  • Voix plus modulée
  • Discours plus confus, moins cohérent et différent au fil du temps
  • Hallucinations et délire
  • Eléments de persécution avec extension, idées délirantes, complots qui varient en fonction de la personnalité
  • Imagination
  • Bizarreries

! plus de détails voir p.35 !

Anxiété sociale:

Peur ou anxiété intense d’une ou plusieurs situations sociales durant lesquelles le sujet est exposé à l’éventuelle observation d’autrui

La personne craint d’agir ou de montrer des symptômes d’anxiété d’une façon qui sera jugée négativement

Les situations sociales provoquent presque toujours une peur ou une anxiété

Chez les enfants → pleur, accès de colère, réactions de figement, …

Les situations sociales sont évitées ou subies avec une peur ou une anxiété intense

Ça doit être présent chez les enfants en présence d’autres enfants et pas seulement face aux adultes

Il faut faire la différence ente l’anxiété sociale et la peur que les situations sociales peuvent provoquer à n’importe qui dans ce diagnostic différentiel (surtout chez les filles)

Personnes qui ont des compétences sociales mais qui sont bloqués de par cette anxiété >< trouble du spectre autistique où il y a de l’anxiété sociale à cause des mauvaises compétences sociales

Asperger ou haut potentiel:

Enfants haut potentiel :

  • QI > 130 (QI de performance et verbal homogène) + mode de pensée différent
  • Structure de raisonnement différente = intelligence atypique
  • Sensibilité extrême + empathie = éponge émotionnelle
  • Développement fort de leurs sens
  • Très lucides → anxiété diffuse, hypervigilance et difficulté à lâcher prise
  • Besoin de comprendre les choses, aller loin dans la compréhension >< seulement dans ce qui les intéressent pour les enfants Asperger
  • Intellectualisation, passage par la logique, par le raisonnement des données émotionnelles
  • Mise à distance des émotions + appauvrissement et rigidification de la vision psychique → débordements émotionnels
  • Expression de la sphère intellectuelle au détriment de la sphère émotionnelle
  • Risque d’entraver le processus identitaire + fragilité narcissique
  • Ce sont les ressources en termes de communication et des interactions sociales qui permettent de faire la différence
  • Compréhension des enjeux relationnels mais dans leur monde parce que les sujets qui les intéressent n’intéressent pas les autres (trop dans l’intellectualisation)
  • On les trouve bizarres, à l’écart avec parfois des débordements émotionnels
  • Compréhension du second degré et ressources >< Asperger

Enfants haut potentiel avec trouble du spectre autistique :

  • Plus grande compensation
  • Réel effort psychique pour être adéquat dans la relation → notion de camouflage
  • Sentiment d’être différents + manque d’intérêt pour les sujets de conversation des autres → isolement
  • Souvent victimes de harcèlement et de moqueries liés à des conflits et à des difficultés de compréhension
  • Sentiment de solitude + absence d’amis
  • Mal à l’aise dans les groupes
  • Empathie intellectualisée
  • Utilisation de leurs connaissances dans l’application des codes sociaux mais manque de fluidité et de spontanéité (ils copient ce qu’ils ont appris)
  • Plus de difficultés de compréhension dans les enjeux relationnels que les hauts potentiels mais ils arrivent à compenser même s’ils passent à côté de certaines choses et ne comprennent pas toutes les interactions sociales
  • Faiblesse pour décoder l’implicite
  • Grande fatigue à la fin des évaluations
  • Sur le plan scolaire :

Curiosité, soif de découvertes, besoin de défi, … → risque d’ennui et de démotivation

Ne trouvent pas d’autres jeunes avec les mêmes intérêts ou compétences → isolement et

manque d’interactions (mise en place de classes/espaces pour eux dans certaines écoles)

Facilités d’apprentissage

Excellente mémoire et compréhension rapide malgré l’absence d’une méthode de travail

Frustration quand ils n’y arrivent pas du premier coup

Difficultés dans la relation avec l’enseignant

Posent trop de questions, reprennent le professeur et font des commentaires s’il n’est pas assez complet

Les troubles associés

Dépression :

  • Apparait souvent à l’adolescence avec une souffrance sociale importante et un épuisement psychique
  • Image négative d’eux-mêmes parce qu’ils sont conscients du fait qu’ils sont différents (c’est à l’adolescence qu’on veut le plus ressembler aux autres) → retrait social important

Troubles anxieux :

  • Phobies spécifiques liées à des situations sociales
  • Etat d’alerte et anxiété constante

Troubles du comportement :

  • À la suite de situations anxiogènes ou à un débordement émotionnel
  • Refus des règles ou manque de flexibilité
  • Souvent après l’école car le jeune va compenser toute la journée et sera fatigué en rentrant

Risques de tentatives suicidaires

Facteurs de risques:

Facteurs de risque similaires pour la dépression et les troubles anxieux :

  • Perceptions péjoratives des compétences sociales → chez les personnes qui ne sont conscients de leur trouble, ce problème ne se posera pas ; sinon, sentiment de ne pas être socialement adapté et de ne pas adopter les bons comportements en société
  • Plus le QI est élevé et l’âge avancé, plus la conscience de ne pas s’adapter correctement au niveau social est aigue
  • Hypersensibilité sensorielle aux stimuli provenant de l’environnement extérieur → favorise l’anxiété (il y en a beaucoup dans les troubles anxieux mais on ne sait pas si l’hypersensibilité crée l’anxiété ou l’inverse)
  • Traumatismes et évènements stressants environnementaux ou évènements considérés comme mineurs
  • Augmentation des comportements restreints et répétitifs (on ne sait pas si ça entraine de l’anxiété ou l’inverse)
  • Idées de mort ou idées suicidaires
  • Conditions somatiques aggravantes comme les troubles du sommeil ou de l’alimentation

Evaluation de ces troubles:

Pas d’outil de dépistage ni de diagnostic de la dépression et de l’anxiété spécifique aux enfants et aux

adolescents avec trouble du spectre autistique

Les tests sont faits pour une population générale (difficile à utiliser avec le mode de pensée autistique car la

manière dont on formule les choses, les expressions, ne permet pas la compréhension pour ces jeunes et ils

utilisent un vocabulaire très précis)

Pour poser un diagnostic, il faut pencher pour une méthode diagnostique multimodale → associer

l’observation comportementale, l’interrogatoire de l’enfant, de ses parents et de ses éducateurs ou professeurs

et l’utilisation d’échelles et de scores cliniques de dépression et d’anxiété

Prise en charge d'enfants atteints d'un trouble autistique de haut niveau

Intégration scolaire :

Il faut partir des difficultés du jeune pour les aménagements :

  • Lenteur → donner du temps supplémentaire
  • Problèmes d’attention → éviter les éléments extérieurs distracteurs
  • Compréhension des consignes, textes et résolution de problèmes → rendre les consignes plus claires et précises et utiliser des supports visuels
  • Fonctions exécutives // flexibilité défaillantes → aider dans l’organisation et rappels dans les changements de consignes
  • Focalisation sur des détails → aider en termes de propriété et à synthétiser (pour eux, tout est important)
  • Sensibilité aux changements → réelle nécessité d’anticipation (mettre en place un agenda ou un planning précis et expliquer tous les changements de professeur et de classe en amont)
  • Troubles de la graphomotricité → utiliser un ordinateur pour la prise de notes
  • Sensibilité sensorielle → définir des places (devant pour éviter la distraction à la vision des autres élèves) et lui donner un casque anti-bruit (pour aider à la concentration mais souvent peu accepté en secondaire)
  • Manque d’adaptation au contexte → besoin de mode d’emploi et d’explications sur comment comprendre la parole car la gestion de la parole est compliquée
  • Envahissement par ses propres intérêts → valoriser les intérêts spécifiques à certains moments et le stimuler pour les autres sujets
  • Surstimulation, stress et tension → procurer un espace de ressourcement où il peut aller pendant les récréations) et possibilité de sortir de la classe pour respirer s’il en ressent le besoin
  • Cours de sport : moments compliqués car il faut s’habiller, se déshabiller et ils sont rarement doués en sport donc souvent choisis en dernier dans les équipes (aménagements individuels)
  • Devoirs à domicile → pour travailler la motivation
  • S’adapter demande beaucoup d’énergie psychique → il est préférable qu’il reste à la maison quelques jours pour se reposer et faire une pause avant de retourner à l’école (ça fonctionne très bien avec certains jeunes)

Psychothérapie individuelle:

Travail pas exclusif

Il faut combiner avec la prise en charge

Le but est d’inscrire le jeune et la thérapie dans un cadre stable et sécurisant → il faut expliquer au jeune le déroulement des séances et appliquer une procédure qui se répète

Aborder des questions existentielles sur leur différence, travailler sur les potentiels troubles associés, …

Thérapies comme soutien dans la reconnaissance et l’expression de leur vécu et de leurs émotions → pour développer leur empathie, leur compréhension du monde social, mieux apprivoiser et gérer leur monde émotionnel et intégrer leurs forces et leurs limites

Spécificités contrairement aux psychothérapies classiques → elle s’appuie sur différentes théories pour prendre en compte la manière dont fonctionnent ces jeunes, notamment dans la compréhension du monde extérieur (on peut travailler sur leur empathie, leur mode de fonctionnement, …)

On travaille aussi avec les parents car le jeune seul pourrait estimer que tout va bien, ils pourront mieux parler des crises et des comportements du jeune (ils disent souvent que l’enfant agit en mode on/off = grosse crise puis revient comme si de rien n’était)

Pour traverser certaines épreuves personnelles ou familiales avec une meilleure compréhension de leurs

propres affects

Le thérapeute doit s’impliquer, être explicite dans ses questions quitte à devoir les préciser pour stimuler la réflexion et encourager le jeune à parler des différentes situations dans lesquelles il évolue sans se montrer

intrusif

Trouver le bon équilibre entre poser des questions qui permettent au jeune de dire des choses sans être intrusif

Souvent, au début, le thérapeute va ramer car le jeune ne va pas dire grand-chose (il faut que la relation se construise pour que le travail puisse vraiment commencer)

Aménagements :

  • Thérapeute ayant une compréhension de l’autisme
  • Fournir des informations préalables pour anticiper → il faut les aider à anticiper à cause de leur anxiété
  • Donner la possibilité de poser des questions
  • Lieu bien identifié et accessible
  • Petit nombre de personnes
  • Bruits faibles
  • Court temps d’attente (ils vont nous le faire remarquer s’il y a du retard)
  • Être plus dans le soutien de la relation → faire écho à la relation et demander en donnant des exemples très précis

Prise en charge :

  • Apprentissage des codes sociaux grâce à la thérapie pour s’adapter au monde conventionnel et aux règles difficilement compréhensibles
  • Travail de reconnaissance des émotions et de scenarii sociaux
  • Apprentissage du langage pragmatique avec un logopède ou un psychologue → mode d’emploi mais ils ne peuvent pas toujours l’utiliser quand le flux des informations est trop rapide
  • Trop d’adolescents souffrent encore d’un parcours chaotique avant de comprendre leur manière de fonctionner

Groupe d'entrainement aux habilités sociales :

Définition

Habilités sociales
Ensemble des compétences permettant de s’adapter au monde social → comportements verbaux et non verbaux résultant de processus cognitifs et affectifs qui permettent de percevoir et de comprendre les messages communiqués par les autres, de choisir une réponse et de l’émettre de façon appropriée

Pour s’adapter au monde social

Groupes avec des tranches d’âge limitées qui ont tous le même diagnostic

Jeunes souvent contents car ils peuvent tisser une relation avec d’autres jeunes qui ont le même mode de fonctionnement et parfois les mêmes intérêts + construction d’une base de données des codes sociaux

Très peu développés en Belgique mais bien implantés dans les pays anglo-saxons où leur utilité est reconnue

Il faut enseigner aux jeunes Asperger qu’ils ne comprennent pas instinctivement, ils ont besoin :

  • D’explications claires et précises sur les habiletés sociales
  • D’un support visuel
  • D’une expérimentation avec les pairs (possible grâce à ces groupes)

Pour dépasser les limites de la thérapie individuelle

Lorsque le jeune se retrouve en situation duelle, il est plus facile pour lui de détecter les codes et de comprendre ce qu’il se passe autour de lui (c’est plus difficile en groupe)

Souvent, au début des groupes, les jeunes se regardent bizarrement mais il n’est pas rare que certains restent en contact

Retour

Actions

Actions