LIGNIER => « sociogenèse » => « socialisat°» suggère à tord que indv devient social petit à petit => les H sont des ê sociaux n’ont ni début / ni fin (=étude de la socialisat° à tous les âges).
I- Concept de socialisation dans la socio contemporaine
Définition
A- Rupture avec la connotation normative du terme "socialisation"
Cette connotation peut exister dans le « sens commun » => rupture.
Exemple = pas respecter règles de la vie collective (=polie, pas crier…) => donne lieu à des « bonnes socialisations » / « mauvaises socialisations ».
Avant => « socialisation » avait connotat° normative (=fonctionnalisme : Durkheim / Parsons).
Pour DURKHEIM => socialisation adéquat nécessaire à bon fonctionnement de la société.
- Socialisat° = moy par lequel l’indv s’intègre à la soc. Enfant devient petit à petit un membre de la soc et a objectif qui est le bon fonctionnement de la soc
- Socialisat° = processus par lequel les indv sont préparés à accomplir des rôles sociaux qui permettent bon fonctionnement de la soc => FONCTIONNALISME de DURKHEIM.
Pour D => socialisation est une condition de la cohésion sociale (=intégrat° et régulat°)
- Intégrat° = manière dont soc attire indv à elle.
- Régulat° = forcé exercée par grp social sur indv. Permet acquérir normes / règles.
Seconde moitié XXe => le peu de liens sociaux envisagé comme le fruit d’une socialisat° qui a abouti :
- Un indv sans bcp d’intégrat° pas vu comme ayant échoué, plutôt comme solitaire
- Ceux qui respectent pas les normes => fruit d’expériences sociales vécues => socialisation « déviante ».
B- Approche sociologique de l'intériorité
Cf. LIGNIER : "socialisation"
"On a tendance de penser cette question à partir d'une question psychologique"
La perspective psycho est un point de départ => cherche l'origine / donne rôle explicatif aux expériences - relations sociales. Dans ce cas => intériorité = résultat.
Sociologues => notre sociogenèse est à chercher à l'extérieur de nous-même.
LIGNIER => relation sociale = relations concrètes / relation indirectes - abstraites.
- Exemple = l'écriture léguée par générat° précédentes.
Sociologie de la socialisat° => notion "d'identité" :
- Suppose une cohérence chez indv. Ca définit l'indv.
- Insiste sur la pluralité des exp socialisatrices d'un indv, peuvent être contradictoires - pas de cohérence.
Il faut cependant essayer de déconnecter l'identité subjective des propriétés sociales / appartenances objectives.
Exemple =
- "Moi je suis de classe moyenne"
- Expérience objective = avoir un certain revenu, ê propriétaire d'un certains K.
- Expérience subjective = "je suis de classe moyenne" suite à une exp vécue et qui a marqué.
C- Définition générale
1- L'incorporation de dispositions à agir et à voir
Cf. DARMON, La socialisation (2006).
Il reprend un ex tiré de ELIAS tiré d'un personnage = ROBINSON (=seul sur une île) :
"Dans la solitude de ses hommes, tout témoigne d'un rapport au monde qui lui a été inculqué et qu'il a emporté avec lui sur l'île et dont il ne veut pas se défaire"
- Incorporation = les expériences forment les indv au point qu'ils intègrent des disposit° qui agissent en eux. Ex = Pour ROBINSON, rien ne l'oblige à manger avec des couverts sur l'île, de faire un calendrier, de saler les plats...
Processus -> construit l'individu > acquiert façons de faire / penser / être situées socialement.
ELIAS => "seuil de tolérance" = physique et incontrôlable (=varie d'un siècle à l'autre).
- Techniques du corp (=MAUSS) façons dont les H savent se servir de leur corp dans une socT donnée (=varie d'une socT à une autre). Exemple = manière de marcher.
La socialisat° construit le prisme à travers lequel l'H perçoit la réaliT (=BERGER / LUCKMANN).
- "Construction sociale de la réalité" = réalité subjective. Diff entre existence objective du monde en dehors de la cs et manière dont on la considère => pas la même selon les sociétés.
"Habitus" ; "dispositions" ; sociologie "dispositionnaliste" = s'intéresse à la manière dont les indv acquièrent des disposit° (=peut venir du "malgré moi").
2- Socialisation consciente - stratégique ou inconscient - osmotique
La socialisation peut être consciente, ex : adulte qui cherche consciemment et de manière stratégique car sait que ça va ê utile. Du côté de la pers socialisée => conscience.
Une part de la socialisation est inconsciente (=familles, ...), mais aussi par imprégnation (=modes familiaux, conduites parentales...).
=> ex des pratiques de lectures = attentions éducatives (=chercher consciemment à faire lire un enfant).
L'imprégnation se fait par deux biais =
- exposition à l'exemple parental
- le partage de pratiques entre socialisé / socialisateur
= on acquière plein de choses sans y penser / sans que les pers chargées de la socialisat° soient consciente de ça.
Cette dimension osmotique est privilégiée chez BOURDIEU => "habitus" (=socialisation "par corp", "incorporation"...) => inscription directe dans le corp sans passer par la cs.
ATTENTION ! inconscience n'est pas passivité.
3- Plusieurs niveaux de socialisation imbriqués
Définition
On est socialisé dans des grp soc particuliers dans lesquels on a des interactions avec des gens (=exemple = famille => parents / frères / sœurs), on est socialisé à l’école par exemple (=on apprend à rester assis, à être silencieux...).
Socialisat° nécessite pas interactions directes. Ex : socialisation par média.
Instance de socialisation = moyens par lesquels on est socialisé.
« L’enfant des classes inférieurs finira non seulement par habiter un monde très différent de celui des enfants des classes supérieures, mais aussi par se différencier de son voisin qui appartient pourtant à la même casse que lui » (=BERGER et LUCKMANN, p.180).
Socialisation de classe = socialisation a + de chances d'ê similaire entre deux familles de même classe. Ex : forme de précarité économique ne prendra pas le même sens selon la classe soc.
LIGNIER = les expérience soc les + particulières sont imbriquées / s'inscrivent dans expériences socialisatrices.
Chaque indv a connu des exp soc particulière => mais + grande partie de nos manière de faire / voir / sentir vient de grandes catégories.
II- Socialisation primaire
« La socialisation primaire est la première socialisation que l’individu subit dans son enfance (…). La socialisation secondaire consiste en tout processus postérieur qui permet d’incorporer un individu déjà socialisé dans des nouveaux secteurs (…) de la société » (=BERGER et LUCKMANN).
Pas de datation précise du passage de la socialisation 1ère à la socialisation 2nd => processus continue.
La socialisation ne s’arrête pas aux premières années de la vie. La socialisation n’est « jamais totale, ou terminée » (=même en maison de retraire on apprend encore des choses).
A- L'être humain : un être social dès le début
Cf. LIGNIER, op. cit.
Définition
LIGNIER insiste sur la précocité / l'immédiateté des influences sociales sur l'indv.
- Ex n°1 = le poids à la naissance = "différenciation sociale des corps à la naissance" => consommation de la mère, régulation de la consommation des mères (=normes médicales, ect...).
- Ex n°2 = cris des nv nés = "dépendent de la dynamique relationnelle, sociale dans laquelle ils sont pris" => tous les bb ne crient pas de la m façon.
MAIS ces recherches sont plutôt du domaine de la santé / biologique, pour les sociologues de la socialisat° c'est intéressant => on en sait plus sur précocité de la socialisat°.
B- La socialisation primaire : une dimens° fondamentale des sociétés humaines
Cf. Bernard LAHIRE, Les structures fondamentales des sociétés humaines, 2023.
= Invariants anthropologiques. La socialisat° en est un.
LAHIRE => l'espèce humaine est une espèce très culturelle (=en comparaison aux animaux).
- Ex : suricates apprennent la chasse aux petits => aménagement.
Rapport de dépendance totale / durable des enfants par rapport aux adultes = altricialité secondaire (=nourrice / nourricier) = rapport de dépendance est essentiel chez les humains / conditions de survie.
Pas de long rapports de dépendance chez les animaux => instinct.
Humains => + longue enfance en termes de dépendance.
C'est un phénomène biologique, mais avec conséquences sociales =
- parentalité resserrée (=interactions permanentes)
- relation affective (=attachement mutuel durable)
- relation de dominat°
=> socialisation primaire = imposition qui se fait de manière affective.
Croissance cérébrale (=après la naissance) = à la naissance l'enfant a bcp de choses à apprendre et il est capable de le faire (=très intéressant pour LAHIRE).
= bonnes capacités auditives / visuelles chez l'humain => capable de vite interagir avec son environnnement.
C- Les deux définitions de la socialisation primaire
Définition
MAIS cette formule revêt des significat° qui correspondent à des réalités diff.
= 2 grandes définitions =
Définition
BERGER & LUCKMANN dirigés vers la déf n°1, mais en allant vers le détail, idée qu'on se situerait vers la déf n°2.
D- Importance de la socialisation familiale
Cf. BERGER & LUCKMANN, La Construction sociale de la réalité.
Relation spécifique qui se noue dans la famille => quasi monopole au près de l'enfant avec influences socialisatrices => cadre émotionnellement chargé.
- Parents = autrui significatif
"L'enfant peut ne pas suivre les règles du jeu, mais il n'y a pas d'autres jeux"
A. ERNAUX => écrits qui montrent une force de la socialisation primaire et ce qui provoque les exp socialisatrices ultérieures (=sntm d'étrangère).
- Ex : manière de parler = "on ne savait pas se parler entre nous autrement que d'une manière râleuse".
III. Socialisation secondaire
A- Définition et exemples
BERGER & LUCKMANN => socialisation professionnelle essentiellement (=socialisation scolaire = préparation à un métier).
Liaison entre socialisat° pro et socialisat° à l'école ? MAIS si on sort de B & L => école = instance de socialisat° à part entière.
Cf. Abraham YVES-MARIE, Du souci scolaire au sérieux managérial, ou comment devenir un "HEC", 2007.
Y-M a été enseignement en HEC (=Haut Ecole de Commerce) => observat° / entretiens => désengagement scolaire des élèves qui sont qd même passé par prépa, concours sélectif, ect... => insouciance scolaire viendrait de l'école elle-même => "habitus managérial".
Socialisat° secondaire => relations affectives fortes :
- "Il est nécessaire d'aimer sa mère, mais pas son professeur" (=BERGER & LUCKMANN, p.193).
Différend des relations amicales / amoureuses.
B- L'articulation entre socialisation primaire et secondaire
« Le monde intériorisé au cours de la socialisation primaire est […] plus solidement incrusté dans la conscience que le monde intériorisé au cours de la socialisation secondaire » (BERGER et LUCKMANN, p.185).
Socialisation primaire + marquante que secondaire.
Soc 1ère = expériences socialisatrices
Soc 2eme = se superpose à la 1ère. C'est une continuité.
"La socialisation secondaire doit traiter avec un moi déjà formé / monde déjà intériorisé"
Chez BOURDIEU :
- habitus = on se dirige vers des goûts cohérents à ce qu'on a connu.
- on sépare ces deux socialisat° pour montrer les continuités / décalages / "résistances".
Chez BERGER & LUCKMANN, y'a des degrés de transformation :
- "alternation" = transformat° radicale des disposit° nécessitant d'autres significatifs. Bcp d'intermédiaires possibles.
- Rares cas de continuités
- Il y a des "transformations partielles"
IV- Socialisation de classe
A- Socialisation de classe
Exemples de recherches :
- Socialisat° en classe popu = Cf. Richard HOGGART, La culture du pauvre. Etude sur le style de vie des classes populaires. = vie quotidienne (=alimentation, décoration, actualité, ect...).
- Socialisation en classes supérieures = Cf. Béatrix LE WITA, Ni vue ni connue. = éducation des filles dans la grande bourgeoisie.
1- Bernard LAHIRE
Cf. Bernard LAHIRE, Enfances de classe. De l'inégalité parmi les enfants, 2019.
= s'intéresse aux inégaliT soc dans petite enfance (=enfants de grande section) --> processus de construction des inégaliT en analysant la socialisat° familiale.
"Apprendre l'argent" => dépend de la socialisat° des parents, 4 types de disposit° :
- habitudes d'économie (=classe popu) = apprendre à se priver, comparaison des prix, pas d'argent en petite pièce, ect...
- réflexif / planificateur (=classe moy/sup pôle cult) = apprendre à attendre, donnat° de petites sommes (=dent de lait), réfléchir à ce qu'on veut acheter, ect...
- dispositions à l'épargne (=famille moy pôle éco) = apprendre à accumuler, porte-monnaie, donner les pièces qui trainent dans la voiture, ect...
- promot° / légitimat° de la richesse (=classe sup pôle éco) = apprendre que l'argent se mérite, beaucoup de dépense des parents (=loisirs, vacances, ect...) mais ce confort est fruit d'un L => "si tu peux partir en vacances, papa et maman il faut qu'ils travaillent".
B- Socialisation secondaire de classe
Cf. Muriel DARMOND, Les classes préparatoires. La fabrique d'une jeunesse dominante, 2013.
Problématique et méthodologie de la recherche :
- enquête dans un lycée / méthode quali
- comment s'opère la reproduction soc en prépa.
- analyse des faits socialisateurs (=format° / transformat°).
- "lieu de sociogenèse des habitus, comme une institution de fabricat° d'un type particulier de personnes".
Classes prépa => institut° puissante de mise au L :
- Elle sélectionne une popu à mettre au L = des indv prédisposés à être transformés dans sens voulu par l'institut°.
- Elle organisent la mise au L des élèves = "cérémonies d'amissions", maintenir un suivi (=surveillance, sanction, examen, press°...).
- Violence "retenue" pour maintenir l'engagement = conseil donner pour tenir / continuer les études.
Disposition construites en classe prépa / articulat° avec socialisat° primaire des élèves :
a- l'apprentissage d'1 rapport au temps = urgence comme normal. Frontière entre travail et loisir.
Ces rapports au temps dépendent de l'origine sociale.
b- apprentissage de 2 rapport distincts aux savoirs : disposition pragmatique / disposition scientifique.
double-nature = institutions de préparat° à concours / sommet de la légitimiT scolaire.
Fabrication d'une jeunesse dominante :
Rapport au temps / L / loisir adapté aux positi° soc que élèves sont voués à adopter.
= incorporation :
- rapport au temps typique des classes sup = urgence, il faut savoir gérer son temps, ne pas compter ses heures...
- porosité des frontières du L / hors-L = finir un L à la maison, prendre un appel pendant les vacances...
- autonomie intellectuelle / respect des procédures, décision individuelle / soumission au contrôle, de l'esprit critique / de l'efficacité.
- considérer comme normal la mise en concu / comparaison des performances individuelles.
V- Socialisation
Cf. LIGNIER, op. cit.
Socialisation très précoce (=sociogenèse). Comportement des parents diffèrent selon le sexe du nv-né.
- ex : les parents parlent + aux nv-nés filles ; les nv-nés garçon sont plus "touchés" (=faire tenir debout, faire sauter dans les airs...).
A- Exemple de Kevin DITER
Cf. Kevin DITER, "Je t'aime, nu peu, beaucoup, à la folie... Pas du tout !". La socialisation des garçons aux sentiments amoureux, 2015.
= Analyser processus utilisés par garçons pr se différencier des filles dans comportements vis-à-vis de l'amour => prise de distance.
Enquête ethnographique = entretiens avec quinze familles d'une école primaire parisienne / centre de loisir.
- L'amour est souvent une affaire de fille dans sociabilités infantiles => elles sont loquaces (=elles en parlent, font des mises en scène...).
- Les garçons se distancent du côté romantique.
"De toute façon, moi j'aime pas l'amour!" ; "L'amour, c'est nul ! L'amour c'est un trucs de filles !" ; "Avoir une amoureuse pfff, ça sert à rien, c'est pas marrant !".
1- Comment se construit cette division sexuelle du goût pour l’amour chez les enfants ?
= En particulier, par quels processus les garçons apprennent et incorporent-ils progressivement ce désintérêt voir ce dégoût voir ce dégoût relatif pour les choses de l’amour.
Des instances de socialisation vont travailler à légitimer / naturaliser le goût / dégoût si on est une f ou un g.
DITER => pls rappels à l'ordre du genre passant par :
- jouets, culture, ... = socialisation diffuse
- injonctions des pairs = bcp de situation où g qui adoptent des comportements féminins sont moqués (=autant par f que g) => jeux sur l'amour, ect...
- interactions quot avec adultes encadrant les enfants (=parents, instituteurs, ...) = les g sont - encouragés à dvp la q° des sentiments, ça sert même de menace = "tu es jaloux parce que tu n'as pas d'amoureuse".
2- Des rappels à l'ordre du genre qui ne s'imposent pas aux enfants avec la même force du fait d'une éducation sentimentale socialement différencié.
= dépend du nv de diplôme et du milieu social d'appartenance des parents.
= Certains parents pensent que l'amour est une affaire déjà pendant l'enfance, d'autres non.
- JULIEN (=8 ans) :
Fratrie de trois, père cadre sup en fonction pb / mère cheffe d'équipe. Il montre un goût pr sentiments amoureux / amour => il partage ça avec sa grande sœur. Il parle de ça facilement, sauf à l'école où il est victime de moqueries.
"Oui j'en parle, mais pas trop non plus, parce que la dernière fois ils se sont moqués [...]".
Parents = l'amour c'est imp, il faut prendre en compte les sentiments / émotions, répartition du L éducatif (=le père va être + compétant).
- ARTHUR :
Un seul frère, père cadre en informatique et mère secrétaire (=moins diplômé que le daron).
Comportement "classique" = distance à l'amour (comme son frère)
"C'est un trucs de fille, et moi je suis pas une fille donc voilà" ; "[Est-ce que tu as une amoureuse ?] Non jamais, les filles c'est nul, c'est pas drôle !".
= l'amour est essentiel dans la vie, mais pas sérieux à cet âge => "ce sont des amourettes" / "c'est un jeu" / "ce n'est pas sérieux". Les discuss° autour de l'amour sont une affaire de filles (=mère = "mon mari n'aime pas parler de ça, mes fils non plus" --> timidité masculine ; "ce sont les dignes fils de leur père"). Le père ne participait pas à ces discussions.
Ces deux garçons ont des origines sociales différentes, mais on voit quand mêmes des diff dans l’éducation à l’amour fait par la mère / le père.
Sur le sujet de l’amour, la diff 1ère va être la différence fille / garçon (=et ensuite interviennent des différences secondaires).