I - Comment est déterminé la position d'un groupe ou d'un individu dans l'espace social ?
A - Les facteurs socioprofessionnelles
Des critères socioprofessionnels sont utilisés pour classer uniquement les actifs dans des catégories homogènes socialement :
Il y a 6 PCS d’actifs :
• les exploitants agricoles
• les artisans, commerçants et chefs d’entreprise
• les cadres et professions intellectuelles supérieures
• les professions intermédiaires
• les employés
• les ouvriers
• retraités
• autres personnes sans activité professionnelle
La nomenclature des catégories socioprofessionnelles est un outil d’analyse de la structure sociale. Il est regroupé en 8 groupes socioprofessionnels nommées PCS. Les PCS représentent ainsi une classification des individus en groupes sociaux avec comme critère principal le statut professionnel.
Il existe aussi des facteurs économiques : le revenu et le patrimoine
- revenu : flux monétaire rémunérant la participation directe ou indirecte des agents économiques à l'activité productive
- patrimoine : stock de biens ou d'actifs alimenté par un flux d'épargne ou par un don ou un héritage
B - D'autres facteurs de hiérarchisation
- genre : inégalités entre les hommes et les femmes (ex : salaire, rémunération)*
- âge : produit des conséquences importantes sur ses comportements d’épargne et donc de consommation mais également sur son temps de travail, ses loisirs, ses opinions politiques
II - Que révèle l'évolution de la structure socioprofessionnelle ?
A - Salarisation et élévations des qualifications
La structure socioprofessionnelle a connu de profonde modifications depuis 1950 :
- nombre d'agriculteurs/travailleurs indépendants s'est effondré (passant de 8 à 3 millions d'actifs ajd)
- nombre d'ouvriers connait une longue érosion (devenant le 2nd groupe socioprofessionnel avec 5 millions de membres)
- nombre d'employés constitue un groupe important (devenus les plus nombreux avec plus de 6 millions de membres)
- nombre de cadres et professions intermédiaires ont connu la plus forte croissance de tous les groupes.
Ces évolutions massives sont le produit de mutations profondes de la société française, que l’on peut synthétiser en quatre grands mouvements :
- la salarisation (+ de 90% des actifs occupés est sous un statut de salarié)
- la montée des qualifications dû au progrès technique et aux progrès de la scolarisation qui favorise la croissance des groupes socioprofessionnels qualifiés et très qualifiés + représentent ajd près de 1/2 des actifs.
- la féminisation et la tertiarisation
B - Féminisation et tertiarisation des activités
- féminisation importante des emplois depuis 1960 expliquer par la tertiarisation des emplois, la féminisation reste néanmoins inégale selon le métier, le nv de responsabilité, la rémunération
- tertiarisation liée au progrès technique → il génère des revenus, stimule la demande des ménages qui peu à peu se dirige vers les services (Loi d'Engel)
III - La classe sociale est un outil historique majeur d'analyse des sociétés
A - Les classes sociales chez Karl Marx
Pour MARX, la société est divisée en deux classes sociales. Le prolétariat, d’un côté qui ne disposent que de leur force de travail, et de l’autre côté la bourgeoisie capitaliste qui récolte la plus value. Chacun forment une classe sociale. Ses membres ont des valeurs et pratiques communes mais ont également conscience de partager les mêmes intérêts. Cette « conscience de classe » leur permet alors de passer de la « classe en soi » (objectif) à la « classe pour soi » (subjectif) et alimente des rapports sociaux conflictuels entre les classes nommés antagonismes, entre domination et contestation. Les classes sociales ont donc pour Marx un critère principalement économique et l’évolution de la société doit d’ailleurs conduire à une lutte des classes de plus en plus intense, conduisant à une bipolarisation de la société.
B - La stratification sociale chez Max Weber
Selon Max Weber, les sociétés sont composées de groupes sociaux différents au niveau de leurs caractéristiques, ces groupes peuvent être hiérarchisés. Il identifie et hiérarchise les groupes sociaux en 3 dimensions :
- l'ordre économique : classes sociales en fonction de la capacité des individus à accéder aux biens et aux services, autrement dit leur nv de vie.
- l'ordre social : hiérarchisation selon le prestige des statuts, donc selon le nv de prestige
- l'ordre politique : l'affrontement des partis pour le pouvoir, définissant la capacité d'influencer ou d'accéder à ce pouvoir, donc le nv de pouvoir.
La structure sociale est multidimensionnelle chez Weber, il propose ainsi une triple hiérarchisation sociale pour rendre compte de la structuration sociale.
Différence entre Marx et Webber
Marx propose une analyse holiste (les classes sociales déterminent les actes de leurs membres) et
réaliste (il décrit les classe sociales telles qu’il les aperçoit dans la société), alors que Weber propose une analyse individualiste (il étudie les individus pour arriver ensuite aux groupes sociaux) et nominaliste (il crée de lui même des groupes sociaux théoriques qu’il applique ensuite à la réalité).
IV - Certaines évolutions sociales questionnent l'existence des classes sociales
A - Les distances inter et intra-classes évoluent
Distance inter-classes : inégalités existant entre des individus appartenant à deux classes sociales différentes.
Distance intra-classes : inégalités existant entre des individus appartenant à la même classe sociale.
B - L'identification subjective à une classe est remise en question
- La classe ouvrière → travail à la chaîne répétitif, très encadré, salaire moindre ⇒ sentiment d'appartenance est bcp plus bas car disparition au nv de la reconnaissance de l'entreprise + par les ouvriers eux-mêmes.
- Identification à des classes "opposées" est de moins en moins importante, mais de manière objective, les conditions de travail, les pratiques culturelles , les départs en vacances peuvent laisser penser que les classes sociales existent toujours.
C - L'articulation entre la classe et les rapports de genre
Imbrication des rapports de classe aux rapports de genre importante car on ne peut réduire un individu à sa classe → il y a des rapports sociaux de genre :
- les poids des normes de genre
- le phénomène de l'escalator
- inégalités → travail, répartition des tâches
D - L'individualisation remet en question les classes
Au XIV et XV ° siècle → nouvelle manière de vivre = Individualisme
L'individu s'arrache de l'entreprise de la communauté (ex : choix conjoint, étude)
⇒ l'observation d'une génération de l'individualisme amène à parler de sociétés post-moderne → l'individu devient le centre de l'organisation de la société.
Notions aux programmes :
Structure sociale : description de l'organisation d'une société en groupes sociaux hiérarchisés. La structure sociale peut être décrite en termes de classes sociales (antagonistes ou non) ou en termes de strates sociales.
Stratification sociale : modalité de description des sociétés divisées en groupes sociaux relativement homogènes qui se distinguent les uns des autres en fonction de critères économiques (revenu, patrimoine), sociaux (prestige), politiques (pouvoir), culturels (savoirs, savoir-être).
PCS : outil construit par l'I.N.S.E.E. pour tenter de regrouper les actifs français dans des catégories dont les membres présentent une certaine homogénéité sociale.
Classe sociale : groupe sociale de grande taille, partageant la même condition économique.
Cycle de vie : succession de périodes et d'étapes (familiales, professionnelles et sociales) communes au sein d'une société marquant le passage de la jeunesse à l'âge adulte puis à la vieillesse.
Composition du ménage : nombre et âge des personnes qui habitent ensemble et partagent des dépenses communes.
Salarisation : augmentation de la part des salariés parmi les actifs.
Tertiarisation : augmentation de la part des emplois du secteur tertiaire.
Féminisation : augmentation de la part des femmes parmi les actifs.
Distance inter-classes : inégalités existant entre des individus appartenant à deux classes sociales différentes.
Distance intra-classes : inégalités existant entre des individus appartenant à la même classe sociale.
Rapports sociaux de genre : cette notion désigne l'existence d'une répartition sexuée inégale des tâches dans la société, à la fois dans le domaine domestique que dans le monde du travail.
Revenu : La production de richesses génère des flux monétaires ou en nature qui rémunèrent la participation directe ou indirecte des agents économiques à cette activité productive.
Patrimoine : Au sens économique, le patrimoine est un stock de biens ou d'actifs alimenté par un flux d'épargne ou par un don ou un héritage.