1️⃣ Phase d’alarme (stress aigu)
• Réaction immédiate
• Libération d’hormones : adrénaline, noradrénaline, dopamine
• Manifestations : accélération du rythme cardiaque, transpiration, dilatation des pupilles, tremblements
2️⃣ Phase de résistance
• L’organisme s’adapte au stress pour retrouver son homéostasie
• Si le stress persiste, le corps mobilise ses ressources pour faire face
3️⃣ Phase d’épuisement
• Si le stress est trop intense ou prolongé, les ressources s’épuisent
• Conséquences : affaiblissement du système immunitaire, maladies, troublescardiovasculaires
1. Comment le corps réagit au stress (phase de réponse immédiate)
Quand on est confronté à une situation stressante, notre corps met en place une réponse rapide pour nous permettre de réagir (fuir ou se battre). Cette réaction implique deux grands systèmes :
• Le système nerveux : Il est le premier à réagir. Nos cinq sens perçoivent une menace, et l’information est analysée par le cortex préfrontal, qui la transmet au système limbique (zone du cerveau liée aux émotions et aux apprentissages).
• Le système hormonal : Après cette première analyse, le système nerveux autonome (sympathique) est activé, et il envoie un signal aux glandes surrénales situées sur les reins. Ces glandes libèrent une hormone essentielle à la réaction de stress : l’adrénaline.
L’adrénaline entraîne plusieurs effets immédiats :
• Augmentation du rythme cardiaque et respiratoire → Plus d’oxygène pour les muscles
• Libération de glucose dans le sang → Plus d’énergie pour réagir
• Réduction de l’activité digestive → Le corps privilégie la survie plutôt que la digestion
Ce processus permet une réponse rapide et efficace en cas de danger.
2. Adaptation prolongée au stress (phase de résistance)
Si le stress persiste, une autre réaction se met en place pour prolonger la réponse du corps. Cette fois, c’est un mécanisme hormonal plus lent qui prend le relais.
1. Le cortex préfrontal envoie un signal à l’hypothalamus, qui libère une hormone appelée CRH.
2. La CRH stimule l’hypophyse, une glande située dans le cerveau, qui libère à son tour une autre hormone : l’ACTH.
3. L’ACTH circule dans le sang et stimule les glandes surrénales, mais cette fois c’est la corticosurrénale qui réagit en libérant une nouvelle hormone : le cortisol.
Effets du cortisol :
• Maintien d’un niveau élevé de sucre dans le sang (énergie prolongée)
• Inhibition de certaines fonctions « non essentielles » : digestion, prise alimentaire, système immunitaire (le corps économise ses ressources)
• Rétrocontrôle : lorsque le stress diminue, le cortisol envoie un signal pour arrêter la production d’ACTH et de CRH → retour à la normale (résilience).
Ce système est une sorte de renforcement de la phase immédiate pour tenir plus longtemps face au stress.
3. Le stress chronique : quand l’organisme est dépassé
Si le stress devient trop fréquent ou trop intense, le corps n’arrive plus à revenir à la normale. Il passe alors par trois phases progressives :
1. Phase d’alarme → Le stress aigu classique (réaction immédiate avec adrénaline et cortisol).
2. Phase de résistance → L’organisme continue à être stimulé et le cortisol reste élevé.
3. Phase d’épuisement → Le corps n’arrive plus à réguler, et les effets négatifs s’accumulent.
Quand le stress devient chronique, il entraîne des conséquences graves :
• Fatigue et troubles du sommeil
• Diminution de la mémoire et des capacités d’apprentissage (le stress altère l’hippocampe, une zone du cerveau impliquée dans la mémoire)
• Dépression et anxiété (le stress modifie la production de sérotonine, le neurotransmetteur du bien-être)
• Affaiblissement du système immunitaire (on tombe plus souvent malade)
De plus, il existe un lien entre le stress et le microbiote intestinal. Certaines bactéries de notre flore intestinale influencent la production de cortisol. Un déséquilibre du microbiote peut donc amplifier le stress et être associé à des troubles comme la dépression, l’anxiété ou certaines maladies neurologiques (Parkinson, Alzheimer…).
✔ Stress positif (Eustress)
• Favorise l’adaptation et la survie
• Permet de réagir efficacement face à un danger
• Stimulation bénéfique si modérée et ponctuelle
✖ Stress négatif (Détresse)
• Survient lorsque le stress est chronique ou dépasse les capacités d’adaptation
• Peut entraîner anxiété, troubles du comportement et problèmes de santé
• Événements répétés et prolongés → risque de stress chronique
• Douleur ou maladie chronique → modifications du comportement (alimentation, sommeil, jeux, interactions sociales)
• Expériences passées → influence sur la perception et la gestion du stress
Le stress aigu est une réponse immédiate à un événement stressant. Il se caractérise par des réactions physiques et comportementales qui permettent au chien de s’adapter rapidement à la situation. Ces manifestations sont généralement temporaires et disparaissent une fois que l’événement stressant prend fin.
Signes cliniques du stress aigu :
• Modifications oculaires et faciales : mydriase (dilatation des pupilles), clignements lents, regard figé.
• Position des oreilles et de la queue : oreilles en arrière ou sur le côté, queue entre les jambes, frénétiquement agitée ou hérissée.
• Modifications corporelles : piloérection, posture basse, tremblements.
• Comportements de stress : bâillements, léchages excessifs (museau, pattes, parties génitales), grattage compulsif, ébrouements, posture figée.
• Réactions vocales et locomotrices : aboiements, gémissements, hurlements, morsures (tenues ou non), pincements, claquements de dents.
• Réactions physiologiques : halètements, diarrhée, miction soudaine, vidage des glandes anales, transpiration des coussinets.
➡ Le stress aigu peut être ponctuel et normal, mais s’il devient fréquent, il peut évoluer vers du stress chronique.
Le stress chronique résulte d’une exposition prolongée ou répétée à des facteurs stressants. Il peut avoir des conséquences graves sur la santé physique et mentale du chien.
Signes cliniques du stress chronique :
• Troubles comportementaux :
• Spinning (tournis sur lui-même pour attraper sa queue).
• Hyperactivité ou, à l’inverse, apathie et résignation acquise.
• Agressions redirigées, perte d’intérêt pour les jeux et interactions sociales.
• Troubles alimentaires et digestifs :
• Perte d’appétit ou boulimie.
• Potomanie (besoin de boire en excès).
• Vomissements fréquents (mousse jaune), diarrhée chronique, gastrite.
• Altérations physiques :
• Perte de poils, pellicules persistantes.
• Grattages ou léchages compulsifs pouvant mener à des plaies.
• Automutilation (morsure des pattes, arrachage de poils).
• Rigidité musculaire, tremblements, transpiration excessive des coussinets.
• Altérations hormonales :
• Perturbation des cycles hormonaux (femelles).
• Troubles de la fertilité.
➡ Le stress chronique est un indicateur de mal-être et doit être pris en charge rapidement pour éviter des conséquences durables sur la santé du chien.
Le chien utilise un langage corporel riche pour exprimer son inconfort, éviter le conflit et tenter d’apaiser une situation.
Les “3F” : Stratégies de réaction au stress
• Fight (Combat) : réaction défensive (grognements, morsures).
• Flight (Fuite) : tentative d’évitement du stimulus stressant.
• Freeze (Immobilisation) : figement, signe de détresse pouvant mener à la résignation acquise.
Signaux d’apaisement (Turid Rugaas, 2005)
Ces signaux permettent au chien de calmer une interaction ou d’exprimer son inconfort :
• Détourner la tête ou le regard
• Bâiller
• Se lécher les babines ou la truffe
• Se gratter soudainement
• Avancer lentement, en courbe
• S’asseoir ou se coucher
➡ Un bon observateur saura reconnaître ces signaux pour prévenir le stress et éviter l’escalade vers des réactions plus intenses.
Mécanisme neurologique
🧠 Activation de l’amygdale (zone des lobes temporaux)
➡️ Sensation de danger imminent
➡️ Inhibition de la pensée
➡️ Préparation du corps à agir
Manifestations physiologiques de la peur chez le chien
📌 Indices observables :
✅ Réactions corporelles : halètement, piloérection, mydriase, tremblements, sudation coussinets
✅ Comportements visibles : évitement, posture figée, hyper-vigilance, léchage de babines, yeux de baleine
✅ Réactions vocales et posturales : gémissements, aboiements, grognements, posture offensive/défensive
Différence entre peur et anxiété
🛑 Peur : réaction immédiate face à un danger concret (fuite, immobilisation, agression)
⚠️ Anxiété : anticipation d’un danger perçu comme inévitable/incontrôlable
Évaluation et prise en charge
📍 Identifier :
✔️ Contexte de vie et relationnel du chien
✔️ Gestion émotionnelle
✔️ Situation spécifique ou état général anxieux
📍 Solutions :
✔️ Désensibilisation si le stimulus est incontournable
✔️ Suppression du stimulus si possible
✔️ Aménagement de l’environnement pour renforcer la confiance
Définition
➡️ Syndrome lié à une insuffisance circulatoire aiguë
➡️ Baisse brutale du débit cardiaque
➡️ Risque de mort rapide sans prise en charge
Causes fréquentes
💥 Physiques : hémorragie, choc anaphylactique, septicémie, atteinte neurologique, maladie cardiaque
😨 Psychologiques : peur extrême sans échappatoire (ex. : stress intense chez un chien fragile)
Symptômes
🚨 Alerte :
✅ Faiblesse extrême
✅ Incapacité à réagir
✅ Altération de la conscience
✅ Extrémités froides
✅ Pâleur des muqueuses
✅ Respiration accélérée
✅ Pupilles dilatées
Conduite à tenir
📍 Si accident → urgence vétérinaire
📍 Premiers gestes en attendant le vétérinaire :
✔️ Couvrir le chien
✔️ Le placer avec membres surélevés et tête basse
✔️ Ne donner aucun médicament
✔️ Massage cardiaque si arrêt cardiaque (et si maîtrise du geste)
📍 Si état de choc lié à une peur extrême :
✔️ Le laisser tranquille
✔️ Environnement calme et sécurisant
✔️ Présence rassurante sans stimulation excessive
Définition
➡️ Déprime ou dépression due à un stress chronique
➡️ Chien apathique, perte d’entrain, isolement
➡️ Peut être causé par des changements dans son environnement (perte d’un être cher, déménagement, absence prolongée du maître…)
Symptômes observables
📌 Alerte si :
✅ Manque d’entrain
✅ Isolement, aucune interaction
✅ Perte d’appétit ou boulimie
✅ Troubles du sommeil
✅ Forte intolérance aux stimuli
✅ Automutilations, alopécie
✅ Absence de réaction aux sollicitations
Diagnostic et traitement
📍 Vérification médicale :
✔️ Exclure une pathologie sous-jacente (ex. : maladie hormonale)
📍 Solutions :
✔️ Pour une déprime :
🔹 Stimuler avec des activités plaisantes (promenade, jeux, rencontres avec congénères)
🔹 Apporter plus d’attention et de sécurité
✔️ Pour une dépression avérée :
🔹 Consultation vétérinaire
🔹 Phytothérapie ou anxiolytiques si nécessaire