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SHS 7 -histoire de la génétique

I- Histoire de la génétique classique (1900-1950)


  1. 1900 - 1910 : naissance de la génétique mendélienne
  • début 20e siecle : plusieurs théories sur les gènes
  • génétique dite mendélienne : reprend les lois sur l'hérédité du botaniste Mendel et est devenue prédominante

-->théorie unifiée de l'hérédité qui fait la synthèse de plusieurs modèles antérieurs et possède son propre vocabulaire (gènes, génotype, phénotype) et ses méthodes d'étude (croisement entre lignées consanguines)


1905 : apparition terme génétique et premier poste universitaire de prof de génétique au RU en 1912



génétique mendélienne:

  • l’hérédité=transmission de particules discrètes (c'est-à-dire de particules bien définies et distinctes les unes des autres) que sont les gènes.
  • conséquence:

les gènes ne fusionnent pas durant la reproduction

les gènes sont transmis tels quels à la descendance

théorie tirée d’une expérience menée dans le domaine agricole.

expériences d’hybridation entre des lignées de plantes--> les scientifiques se sont aperçus que les différents caractères étaient conservés dans des proportions constantes à travers les générations (on retrouvait par exemple la même couleur de pétale ou encore une forme commune) et ont constaté qu’il était possible de prédire les combinaisons possibles




  1. 1910-1930: de la théorie mendélienne à la théorie chromosomique de l’hérédité

 

a. Dela théorie mendélienne à celle chromosomique

  • 1910 : groupe du professeur Morgan de l’université new-yorkaise de Columbia fait le lien entre la théorie mendélienne et la théorie chromosomique de l’hérédité. -->constatent que certains caractères semblent être liés, apparaissant très souvent ensemble, dans ce qu’ils appellent des “groupes de liaison”

Cette fréquence de leur association leur fait penser que les gènes codant pour ces caractères sont proches spatialement les uns des autres, situés sur le même chromosome.

-->chromosomes = support physique de l’hérédité. Suite à cela: ils établissent des cartes localisant les gènes sur les différents chromosomes grâce à des expériences sur les mouches drosophiles. En effet, la mouche drosophile est un organisme riche en mutations morphologiques (yeux rouges, ailes perlées), facile à cultiver avec un temps de génération très court (2 semaines) et des portées de taille abondante.

b. Mutations par rayons X

  • 1927-1928: Muller produit artificiellement des mutations par rayons X afin de compléter les cartes de chromosomes.
  • méthode qui s’avère très efficace puisqu’en l’espace de quelques mois, il obtient + de mutants que l’ensemble des laboratoires de mouches drosophiles depuis 1910


 3. De grandes avancées en génétique animale et végétale, mais peu de progrès en génétique humaine


  • 20e siecle : nombreux progrés génétique animale et végétale, mais pas pr génétique humaine --> progres limités


  • 20e siecle: mendéliens trouvent bases génétiques des maux humains et plus particulièrement de l’arriération mentale

Pensant que troubles mentaux = maladies plus simples avec des allèles récessifs et dominants,

--> mettent en place des pédigrées (des diagrammes qui montrent la transmission de certaines maladies au sein d’une famille) dans un premier temps.

Cependant : les troubles mentaux sont des pathologies complexes et il est, à ce titre, compliqué de prédire leur hérédité 


  • 20e siecle : second echec genetique h

--> difficulté etablir associations associations entre les différents gènes et donc la carte des chromosomes pour l’Homme.

  • années 1930 : première association entre deux gènes du chromosome X
  • 1951 : détection des gènes codant pour le groupe sanguin des individus.
  • les scientifiques: longtemps eu du mal à déterminer le nombre de chromosomes de l’espèce humaine.

Entre 1924 et 1956, le nombre admis de chromosomes humains était de 48, -->erreur liée à la difficulté à distinguer les différents chromosomes dans les préparations cytologiques

 II. Les enjeux sociaux et politiques de l’hérédité : l’histoire de l’eugénisme

  • eugénisme : mouvement idéologique et intellectuel qui place le problème de l'hérédité au premier plan des politiques de santé publique.

-->développé fin du XIXème siècle et a rapidement gagné de l'importance sur l'échelle internationale, devenant influent dans un grand nombre de pays, à travers l’existence de sociétés eugénistes.

mouvement qui bénéfie d'une légitimité donnée par des experts de santé publique, dont des médecins. Cependant, l’eugénisme nourrit des politiques-->conduisent à la stigmatisation et à la stérilisation de populations entières



1. Le but premier de l’eugénisme

  •  préserver et d'améliorer l'espèce humaine, en sélectionnant les gènes "sains" pour avoir les meilleurs individus possibles, des individus en meilleure santé, avec une meilleure force, résistance ou encore intelligence. C'était dans cette logique que s'inscrivait Francis Galton, père spirituel du mouvement mendélien en Grande-Bretagne, à la fin du 19ème siècle


a. La théorie de Galton

 Selon Galton

  • les classes sociales = répartition des talents dans la société.
  • Cependant, les classes inférieures se reproduisent plus que celles supérieures, ce qui l'a poussé à craindre une diminution progressive des qualités intellectuelles des individus et à imaginer un « déclin de la civilisation ».
  • Galton: développer une science qui serait en charge de la préservation et de l'amélioration des caractères héritables humains, dans l'intérêt des populations, au long terme : l'eugénisme

 

Petit rappel : le mouvement s'appelle eugénisme et la science en elle-même eugénique

deux types d'eugénique :

-- L'eugénique positive : favoriser la reproduction des meilleurs

--L'eugénique négative : supprimer ou limiter la reproduction des déviant

 Le courant eugénique--> vaste popularité dans le monde--> la création de société eugénistes (1907 Grande Bretagne, 1912 en France, 1905

: Société d’hygiène de la race en Allemagne) et la mise en place de politiques eugénistes

 b. Exemple 1 : L’eugénisme aux Etats-Unis (1900-1940

personnalités politiques consultaient très souvent les savants à ce moment-là pour la prise de décision.

Or, la thèse eugéniste : très populaire dans les milieux savants et promue par de nombreux experts de santé publique et même des médecins, ce qui a fortement influencé les politiques mises en place.

En voici quelques exemples 

  •  En 1914, 30 États américains adoptent des lois sur le mariage limitant les droits des « malades mentaux »
  • Entre 1907-1917, 20 Etats votent des lois sur la stérilisation des criminels et des malades mentaux. On compte 60 000 stérilisations entre 1900 et 1970.


  victimes stigmatisées comme “arriérés mentaux” durant ces campagnes de stérilisation aux Etats-Unis:

  • les pauvres
  • les immigré
  • les "Noirs"


L’eugénisme américain dominé par des obsessions sur :

  • La race et le « mélange des races »
  • L’immigration
  • L’arriération mentale

 c. Exemple 2 : En France, un eugénisme d’inspiration hygiéniste


  • France: l’eugénisme = initialement inscrit dans mouvement nataliste
  • affaire de médecins. Il s’agissait de donner un examen prénatal fiable, pour ne pas inquiéter ou décourager les futurs parents
  •  mouvement eugéniste français inscrit dans une logique hygiéniste, avec des scientifiques convaincus que pour lutter contre les maladies, il faut changer le milieu de vie, et ce, avant même de s’attaquer à l’hérédité


 Cependant, années 1930 : apparition de débats sur la sélection des immigrés, afin d’éviter le mélange des races ou encore sur la possibilité de réaliser des campagnes de stérilisation.

La défaite de 1940 : accentue ce phénomène de discrimination -->nécessité pour le régime de Vichy (1940-1944) de se trouver un bouc émissaire. Il justifia ainsi les persécutions contre les Juifs au nom de motifs eugénistes

  •  loi du 16 décembre 1942 sur la protection des maternités et de la première enfance, qui impose une consultation prénuptiale afin de dépister les pathologies en vue d’une éventuelle conception. --> couple = certificat requis pr mariage célébrés en France


 d. Exemple 3 : l’eugénisme en Allemagne


  • grand triomphe sous le IIIème Reich, quoique non marqué par l’antisémitisme avant que les Nazis n’arrivent au pouvoir et ne s’approprient les préoccupations eugénistes.

De nombreux programmes étaient alors mis en place que cela

  • programmes d’eugéniques positifs, avec des allocations familiales versées aux “bonnes” familles allemandes.
  • des programmes d’eugéniques négatifs, avec la stérilisation entre 1934 et 1937 de 225 000 handicapés mentaux mais aussi l’interdiction de mariages “mixtes” ou pour les personnes atteintes de troubles mentaux


 Durant la seconde guerre mondiale: politique systématique d’extermination des malades mentaux, Juifs et Tsiganes mise en place, au nom de concepts eugénistes






2. La mort « officielle » de l’eugénisme après 1945

  • 1945 : révélation des atrocités commises par les Nazis durant la seconde guerre mondiale discrédite le mouvement eugéniste, menant progressivement à sa perte.
  • l’idéologie est éradiquée sous sa forme classique (fin des programmes coercitifs visant la préservation des caractères héréditaires d’une population à travers l’encouragement à la reproduction au sein de cette population ou à la stérilisation des autres), mais des pratiques eugénistes persistent jusqu’en 1970 aux Etats-Unis, avec des stérilisations encore pratiquées


 III. La molécularisation des maladies


molécularisation des maladies intervient alors que les Alliés ont gagné la Seconde Guerre Mondiale grâce aux sciences (bombe atomique et radar) --> recherche scientifique bénéficier d’énormes financements.

objectif des scientifiques: montrer que les sciences peuvent avoir un impact aussi massif en temps de paix qu’en tant de guerre, en luttant contre les maladies


  •  Entre 1950 et 1965: fleurissement des méthodes d’études comme la cristallographie, l’électrophorèse ou encore la centrifugation + avènement de nouveaux modèles expérimentaux (bactéries, virus).
  • période très importante et primordiale au développement de la génétique avec la découverte de la structure de double hélice de l’ADN (support de l’hérédité) en 1953 par James Watson et Francis Crick : l’essor de la biologie moléculaire. Cette partie va nous montrer les 3 maladies qui ont marqué l’histoire de l’évolution de la génétique

 1. La molécularisation de maladies : l’anémie falciforme

  • drépanocytose (= anémie falciforme) : maladie héréditaire récessive touchant les globules rouges et causant de la fièvre, des douleurs chroniques, un retard de poids mais aussi une mortalité très précoce.
  • est décrite dans les années 1910-1920 en Amérique du Nord et affecte aujourd’hui plus de 300 000 nouveaux nés chaque année pour un total de 20 millions de malades dans le monde. En conditions de faible oxygénation, les globules rouges des malades se rétractent et prennent une forme de faucille. Elle est caractérisée par une anomalie de l’hémoglobine, qui est la principale protéine du globule rouge. La méthode qui a permis d’analyser la drépanocytose est l’électrophorèse (= une méthode de séparation des protéines le long d’un courant électrique). Cette méthode a permis de trouver le caractère récessif de cette maladie. Pourtant, des personnes saines présentent aussi des formes en faucille, sans souffrir de crises ce qui montre que la forme en faucille est une précondition à la maladie mais ne signifie pas forcément être malade


  • années 1950, les scientifiques : enquête de terrain en Afrique du lieu d’incidence de la maladie. --> ont remarqué que les lieux d’apparition de la maladie sont en relation avec les lieux où apparaît le paludisme (une maladie infectieuse tropicale qui est transmise par une piqûre de certains moustiques). Cette découverte a permis de retrouver le caractère protecteur de la drépanocytose de l’infection du paludisme
  •  le caractère récessif de la drépanocytose permet d’avoir des porteurs sains (= des personnes qui ne sont pas malades, mais qui portent la maladie et peuvent le transmettre). Les porteurs sains sont donc hétérozygotes pour la maladie et c’est cette hétérozygotie qui permet de protéger contre le paludisme. Il est donc normal que la drépanocytose ait une plus grande incidence dans les pays d’Afrique car il offre une protection contre le paludisme. Ce dernier a une grande incidence en Afrique à cause de la sélection naturelle, c’est pourquoi il persiste dans la population africaine. (Beaucoup de notions de biologie moléculaire, mais c’est important de comprendre la réflexion des scientifiques à l’époque
  • Encore aujourd’hui, chaque année, on compte 300 000 enfants qui sont affectés par cette maladie dès leur naissance.


  • Malgré la découverte de la drépanocytose et de l’allongement de la longévité des patients (40-50 ans), plusieurs contraintes pour la lutte contre cette maladie :

-Progrès thérapeutique lent-

- Controverse sur les méthodes d’atténuation de douleurs (opiacés)

-Thérapeutique souvent inaccessible en Afrique, alors qu’ils en ont le plus besoin



 2. Identification des chromosomes et des maladies chromosomiques


  • 1956 : première identification des chromosomes, -->permis de conclure qu’il y avait 46 chromosomes dans le génome humain et ainsi réaliser un caryotype.
  • découverte qui a provoqué un gros changement au niveau des maladies cliniques provoquées par des maladies chromosomiques.


  •  À partir des années 1960: amniocentèses multipliées.
  • amniocentèse =méthode qui permet de réaliser un diagnostic prénatal qui consiste en un prélèvement du liquide amniotique au niveau de l’utérus. (En effet, le liquide amniotique contient l’ADN du fœtus, ce qui permet donc de faire un caryotype). Cette méthode a notamment permis de faire des diagnostics de la maladie de trisomie 21 en 1959, plus célèbre maladie chromosomique

 Malheureusement, suite à cette découverte, davantage d’interruptions de grossesse ont eu lieu à l'issue des diagnostics prénataux

,-->

provoqué création de la loi de Veil en 1975 qui encadre les interruptions médicales de grossesse, autorisées : « Si la poursuite de la grossesse met en péril grave la santé de la femme » ou « S’il existe une forte probabilité que l’enfant à naître soit atteint d’une affection d’une particulière gravité reconnue comme incurable au moment du diagnostic » (article L2213-1)


  • 2010, pour 800 000 naissances annuelles, 6 000 à 7 000 Interruptions Médicales de Grossesse (IMG), 200 000 Interruptions Volontaires de Grossesse (IVG) (vous allez revoir ces notions dans un autre cours).


 3. La molécularisation de thérapies : la phénylcétonurie

  • phénylcétonurie : maladie génétique héréditaire qui empêche les enfants qui en sont atteints d’assimiler une substance naturellement présente dans l’alimentation : la phénylalanine.
  • découverte en 1930 par med norvegien Asbörn Fölling
  • lien entre l’hyperphénylalaninémie et un retard mental.
  • les enfants sont irritables, souffrent d’un handicap intellectuel sévère et ont des comportements autodestructeurs.
  • il a analysé l’urine des personnes atteintes de phénylcétonurie et a isolé un acide aminé essentiel dans le métabolisme : la phénylalanine. l’enzyme responsable de la dégradation de la phénylalanine est dysfonctionnelle, la phénylalanine s’accumule dans le corps et devient toxique

 

peut-on la traiter ?

Deux solutions proposées

- Initialement, on propose des modifications du régime alimentaire mais ils mènent à affamer les malades.

- Puis on étudie la génétique en vue d’améliorer le conseil génétique aux futurs parents.

-On encourage alors les porteurs de la mutation à ne pas avoir d’enfants et à prioriser l’adoption.

1960 : l’apparition d’un test bactériologique standardisé : le test de Guthrie.

  • test néonatal =permet de détecter la présence de bactéries dépendantes de quantités élevées en phénylalanine quelques jours après la naissance de l’enfant
  • introduit dans le marché des États-Unis en 1960 et en 1970 en France


années 1960: avec le déclin des maladies infectieuses, les maladies non infectieuses ont attiré beaucoup d’attention

la phénylcétonurie : a donné l’espoir de lutter contre les maladies moléculaires, mais les solutions proposées n’ont pas été très efficaces :

-- La mise en place d’un régime alimentaire adapté et pauvre en phénylalanine : difficile de maintenir ce régime dans la vie quotidienne des patients, car ils font face aux discriminations et doivent toujours faire attention et calculer leur consommation de phénylalanine, et ce, tout au long de leur vie

et c de plus en plus difficile de le faire avec l'âge (très compliqué pendant l’adolescence).

-La phénylcétonurie peut se transmettre par le sang de la mère : risque de transmission maternelle lors de la grossesse. D'où la mise en place des suivis de grossesses en France


découverte de la phénylcétonurie: permise grâce à l’identification des bases moléculaires en 1930 et au développement des méthodes de détection dans le sang dans les années 1950-1960



 Conclusion :*

La génétique a bien progressé au cours du XXème siècle :

  • enjeux considérables des sciences de l’hérédité, des enjeux politiques et sociaux liés à des programmes coercitifs (première moitié du XXème siècle), et des enjeux liés à la conception et un défi thérapeutique (deuxième moitié du XXème siècle).
  • conséquences biomédicales de la découverte des bases génétiques d’une maladie sont extrêmement diverses. Et même quand une maladie bénéficie d’un traitement, il vaut la peine de prêter attention aux détails de la vie des patients



SHS 7 -histoire de la génétique

I- Histoire de la génétique classique (1900-1950)


  1. 1900 - 1910 : naissance de la génétique mendélienne
  • début 20e siecle : plusieurs théories sur les gènes
  • génétique dite mendélienne : reprend les lois sur l'hérédité du botaniste Mendel et est devenue prédominante

-->théorie unifiée de l'hérédité qui fait la synthèse de plusieurs modèles antérieurs et possède son propre vocabulaire (gènes, génotype, phénotype) et ses méthodes d'étude (croisement entre lignées consanguines)


1905 : apparition terme génétique et premier poste universitaire de prof de génétique au RU en 1912



génétique mendélienne:

  • l’hérédité=transmission de particules discrètes (c'est-à-dire de particules bien définies et distinctes les unes des autres) que sont les gènes.
  • conséquence:

les gènes ne fusionnent pas durant la reproduction

les gènes sont transmis tels quels à la descendance

théorie tirée d’une expérience menée dans le domaine agricole.

expériences d’hybridation entre des lignées de plantes--> les scientifiques se sont aperçus que les différents caractères étaient conservés dans des proportions constantes à travers les générations (on retrouvait par exemple la même couleur de pétale ou encore une forme commune) et ont constaté qu’il était possible de prédire les combinaisons possibles




  1. 1910-1930: de la théorie mendélienne à la théorie chromosomique de l’hérédité

 

a. Dela théorie mendélienne à celle chromosomique

  • 1910 : groupe du professeur Morgan de l’université new-yorkaise de Columbia fait le lien entre la théorie mendélienne et la théorie chromosomique de l’hérédité. -->constatent que certains caractères semblent être liés, apparaissant très souvent ensemble, dans ce qu’ils appellent des “groupes de liaison”

Cette fréquence de leur association leur fait penser que les gènes codant pour ces caractères sont proches spatialement les uns des autres, situés sur le même chromosome.

-->chromosomes = support physique de l’hérédité. Suite à cela: ils établissent des cartes localisant les gènes sur les différents chromosomes grâce à des expériences sur les mouches drosophiles. En effet, la mouche drosophile est un organisme riche en mutations morphologiques (yeux rouges, ailes perlées), facile à cultiver avec un temps de génération très court (2 semaines) et des portées de taille abondante.

b. Mutations par rayons X

  • 1927-1928: Muller produit artificiellement des mutations par rayons X afin de compléter les cartes de chromosomes.
  • méthode qui s’avère très efficace puisqu’en l’espace de quelques mois, il obtient + de mutants que l’ensemble des laboratoires de mouches drosophiles depuis 1910


 3. De grandes avancées en génétique animale et végétale, mais peu de progrès en génétique humaine


  • 20e siecle : nombreux progrés génétique animale et végétale, mais pas pr génétique humaine --> progres limités


  • 20e siecle: mendéliens trouvent bases génétiques des maux humains et plus particulièrement de l’arriération mentale

Pensant que troubles mentaux = maladies plus simples avec des allèles récessifs et dominants,

--> mettent en place des pédigrées (des diagrammes qui montrent la transmission de certaines maladies au sein d’une famille) dans un premier temps.

Cependant : les troubles mentaux sont des pathologies complexes et il est, à ce titre, compliqué de prédire leur hérédité 


  • 20e siecle : second echec genetique h

--> difficulté etablir associations associations entre les différents gènes et donc la carte des chromosomes pour l’Homme.

  • années 1930 : première association entre deux gènes du chromosome X
  • 1951 : détection des gènes codant pour le groupe sanguin des individus.
  • les scientifiques: longtemps eu du mal à déterminer le nombre de chromosomes de l’espèce humaine.

Entre 1924 et 1956, le nombre admis de chromosomes humains était de 48, -->erreur liée à la difficulté à distinguer les différents chromosomes dans les préparations cytologiques

 II. Les enjeux sociaux et politiques de l’hérédité : l’histoire de l’eugénisme

  • eugénisme : mouvement idéologique et intellectuel qui place le problème de l'hérédité au premier plan des politiques de santé publique.

-->développé fin du XIXème siècle et a rapidement gagné de l'importance sur l'échelle internationale, devenant influent dans un grand nombre de pays, à travers l’existence de sociétés eugénistes.

mouvement qui bénéfie d'une légitimité donnée par des experts de santé publique, dont des médecins. Cependant, l’eugénisme nourrit des politiques-->conduisent à la stigmatisation et à la stérilisation de populations entières



1. Le but premier de l’eugénisme

  •  préserver et d'améliorer l'espèce humaine, en sélectionnant les gènes "sains" pour avoir les meilleurs individus possibles, des individus en meilleure santé, avec une meilleure force, résistance ou encore intelligence. C'était dans cette logique que s'inscrivait Francis Galton, père spirituel du mouvement mendélien en Grande-Bretagne, à la fin du 19ème siècle


a. La théorie de Galton

 Selon Galton

  • les classes sociales = répartition des talents dans la société.
  • Cependant, les classes inférieures se reproduisent plus que celles supérieures, ce qui l'a poussé à craindre une diminution progressive des qualités intellectuelles des individus et à imaginer un « déclin de la civilisation ».
  • Galton: développer une science qui serait en charge de la préservation et de l'amélioration des caractères héritables humains, dans l'intérêt des populations, au long terme : l'eugénisme

 

Petit rappel : le mouvement s'appelle eugénisme et la science en elle-même eugénique

deux types d'eugénique :

-- L'eugénique positive : favoriser la reproduction des meilleurs

--L'eugénique négative : supprimer ou limiter la reproduction des déviant

 Le courant eugénique--> vaste popularité dans le monde--> la création de société eugénistes (1907 Grande Bretagne, 1912 en France, 1905

: Société d’hygiène de la race en Allemagne) et la mise en place de politiques eugénistes

 b. Exemple 1 : L’eugénisme aux Etats-Unis (1900-1940

personnalités politiques consultaient très souvent les savants à ce moment-là pour la prise de décision.

Or, la thèse eugéniste : très populaire dans les milieux savants et promue par de nombreux experts de santé publique et même des médecins, ce qui a fortement influencé les politiques mises en place.

En voici quelques exemples 

  •  En 1914, 30 États américains adoptent des lois sur le mariage limitant les droits des « malades mentaux »
  • Entre 1907-1917, 20 Etats votent des lois sur la stérilisation des criminels et des malades mentaux. On compte 60 000 stérilisations entre 1900 et 1970.


  victimes stigmatisées comme “arriérés mentaux” durant ces campagnes de stérilisation aux Etats-Unis:

  • les pauvres
  • les immigré
  • les "Noirs"


L’eugénisme américain dominé par des obsessions sur :

  • La race et le « mélange des races »
  • L’immigration
  • L’arriération mentale

 c. Exemple 2 : En France, un eugénisme d’inspiration hygiéniste


  • France: l’eugénisme = initialement inscrit dans mouvement nataliste
  • affaire de médecins. Il s’agissait de donner un examen prénatal fiable, pour ne pas inquiéter ou décourager les futurs parents
  •  mouvement eugéniste français inscrit dans une logique hygiéniste, avec des scientifiques convaincus que pour lutter contre les maladies, il faut changer le milieu de vie, et ce, avant même de s’attaquer à l’hérédité


 Cependant, années 1930 : apparition de débats sur la sélection des immigrés, afin d’éviter le mélange des races ou encore sur la possibilité de réaliser des campagnes de stérilisation.

La défaite de 1940 : accentue ce phénomène de discrimination -->nécessité pour le régime de Vichy (1940-1944) de se trouver un bouc émissaire. Il justifia ainsi les persécutions contre les Juifs au nom de motifs eugénistes

  •  loi du 16 décembre 1942 sur la protection des maternités et de la première enfance, qui impose une consultation prénuptiale afin de dépister les pathologies en vue d’une éventuelle conception. --> couple = certificat requis pr mariage célébrés en France


 d. Exemple 3 : l’eugénisme en Allemagne


  • grand triomphe sous le IIIème Reich, quoique non marqué par l’antisémitisme avant que les Nazis n’arrivent au pouvoir et ne s’approprient les préoccupations eugénistes.

De nombreux programmes étaient alors mis en place que cela

  • programmes d’eugéniques positifs, avec des allocations familiales versées aux “bonnes” familles allemandes.
  • des programmes d’eugéniques négatifs, avec la stérilisation entre 1934 et 1937 de 225 000 handicapés mentaux mais aussi l’interdiction de mariages “mixtes” ou pour les personnes atteintes de troubles mentaux


 Durant la seconde guerre mondiale: politique systématique d’extermination des malades mentaux, Juifs et Tsiganes mise en place, au nom de concepts eugénistes






2. La mort « officielle » de l’eugénisme après 1945

  • 1945 : révélation des atrocités commises par les Nazis durant la seconde guerre mondiale discrédite le mouvement eugéniste, menant progressivement à sa perte.
  • l’idéologie est éradiquée sous sa forme classique (fin des programmes coercitifs visant la préservation des caractères héréditaires d’une population à travers l’encouragement à la reproduction au sein de cette population ou à la stérilisation des autres), mais des pratiques eugénistes persistent jusqu’en 1970 aux Etats-Unis, avec des stérilisations encore pratiquées


 III. La molécularisation des maladies


molécularisation des maladies intervient alors que les Alliés ont gagné la Seconde Guerre Mondiale grâce aux sciences (bombe atomique et radar) --> recherche scientifique bénéficier d’énormes financements.

objectif des scientifiques: montrer que les sciences peuvent avoir un impact aussi massif en temps de paix qu’en tant de guerre, en luttant contre les maladies


  •  Entre 1950 et 1965: fleurissement des méthodes d’études comme la cristallographie, l’électrophorèse ou encore la centrifugation + avènement de nouveaux modèles expérimentaux (bactéries, virus).
  • période très importante et primordiale au développement de la génétique avec la découverte de la structure de double hélice de l’ADN (support de l’hérédité) en 1953 par James Watson et Francis Crick : l’essor de la biologie moléculaire. Cette partie va nous montrer les 3 maladies qui ont marqué l’histoire de l’évolution de la génétique

 1. La molécularisation de maladies : l’anémie falciforme

  • drépanocytose (= anémie falciforme) : maladie héréditaire récessive touchant les globules rouges et causant de la fièvre, des douleurs chroniques, un retard de poids mais aussi une mortalité très précoce.
  • est décrite dans les années 1910-1920 en Amérique du Nord et affecte aujourd’hui plus de 300 000 nouveaux nés chaque année pour un total de 20 millions de malades dans le monde. En conditions de faible oxygénation, les globules rouges des malades se rétractent et prennent une forme de faucille. Elle est caractérisée par une anomalie de l’hémoglobine, qui est la principale protéine du globule rouge. La méthode qui a permis d’analyser la drépanocytose est l’électrophorèse (= une méthode de séparation des protéines le long d’un courant électrique). Cette méthode a permis de trouver le caractère récessif de cette maladie. Pourtant, des personnes saines présentent aussi des formes en faucille, sans souffrir de crises ce qui montre que la forme en faucille est une précondition à la maladie mais ne signifie pas forcément être malade


  • années 1950, les scientifiques : enquête de terrain en Afrique du lieu d’incidence de la maladie. --> ont remarqué que les lieux d’apparition de la maladie sont en relation avec les lieux où apparaît le paludisme (une maladie infectieuse tropicale qui est transmise par une piqûre de certains moustiques). Cette découverte a permis de retrouver le caractère protecteur de la drépanocytose de l’infection du paludisme
  •  le caractère récessif de la drépanocytose permet d’avoir des porteurs sains (= des personnes qui ne sont pas malades, mais qui portent la maladie et peuvent le transmettre). Les porteurs sains sont donc hétérozygotes pour la maladie et c’est cette hétérozygotie qui permet de protéger contre le paludisme. Il est donc normal que la drépanocytose ait une plus grande incidence dans les pays d’Afrique car il offre une protection contre le paludisme. Ce dernier a une grande incidence en Afrique à cause de la sélection naturelle, c’est pourquoi il persiste dans la population africaine. (Beaucoup de notions de biologie moléculaire, mais c’est important de comprendre la réflexion des scientifiques à l’époque
  • Encore aujourd’hui, chaque année, on compte 300 000 enfants qui sont affectés par cette maladie dès leur naissance.


  • Malgré la découverte de la drépanocytose et de l’allongement de la longévité des patients (40-50 ans), plusieurs contraintes pour la lutte contre cette maladie :

-Progrès thérapeutique lent-

- Controverse sur les méthodes d’atténuation de douleurs (opiacés)

-Thérapeutique souvent inaccessible en Afrique, alors qu’ils en ont le plus besoin



 2. Identification des chromosomes et des maladies chromosomiques


  • 1956 : première identification des chromosomes, -->permis de conclure qu’il y avait 46 chromosomes dans le génome humain et ainsi réaliser un caryotype.
  • découverte qui a provoqué un gros changement au niveau des maladies cliniques provoquées par des maladies chromosomiques.


  •  À partir des années 1960: amniocentèses multipliées.
  • amniocentèse =méthode qui permet de réaliser un diagnostic prénatal qui consiste en un prélèvement du liquide amniotique au niveau de l’utérus. (En effet, le liquide amniotique contient l’ADN du fœtus, ce qui permet donc de faire un caryotype). Cette méthode a notamment permis de faire des diagnostics de la maladie de trisomie 21 en 1959, plus célèbre maladie chromosomique

 Malheureusement, suite à cette découverte, davantage d’interruptions de grossesse ont eu lieu à l'issue des diagnostics prénataux

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provoqué création de la loi de Veil en 1975 qui encadre les interruptions médicales de grossesse, autorisées : « Si la poursuite de la grossesse met en péril grave la santé de la femme » ou « S’il existe une forte probabilité que l’enfant à naître soit atteint d’une affection d’une particulière gravité reconnue comme incurable au moment du diagnostic » (article L2213-1)


  • 2010, pour 800 000 naissances annuelles, 6 000 à 7 000 Interruptions Médicales de Grossesse (IMG), 200 000 Interruptions Volontaires de Grossesse (IVG) (vous allez revoir ces notions dans un autre cours).


 3. La molécularisation de thérapies : la phénylcétonurie

  • phénylcétonurie : maladie génétique héréditaire qui empêche les enfants qui en sont atteints d’assimiler une substance naturellement présente dans l’alimentation : la phénylalanine.
  • découverte en 1930 par med norvegien Asbörn Fölling
  • lien entre l’hyperphénylalaninémie et un retard mental.
  • les enfants sont irritables, souffrent d’un handicap intellectuel sévère et ont des comportements autodestructeurs.
  • il a analysé l’urine des personnes atteintes de phénylcétonurie et a isolé un acide aminé essentiel dans le métabolisme : la phénylalanine. l’enzyme responsable de la dégradation de la phénylalanine est dysfonctionnelle, la phénylalanine s’accumule dans le corps et devient toxique

 

peut-on la traiter ?

Deux solutions proposées

- Initialement, on propose des modifications du régime alimentaire mais ils mènent à affamer les malades.

- Puis on étudie la génétique en vue d’améliorer le conseil génétique aux futurs parents.

-On encourage alors les porteurs de la mutation à ne pas avoir d’enfants et à prioriser l’adoption.

1960 : l’apparition d’un test bactériologique standardisé : le test de Guthrie.

  • test néonatal =permet de détecter la présence de bactéries dépendantes de quantités élevées en phénylalanine quelques jours après la naissance de l’enfant
  • introduit dans le marché des États-Unis en 1960 et en 1970 en France


années 1960: avec le déclin des maladies infectieuses, les maladies non infectieuses ont attiré beaucoup d’attention

la phénylcétonurie : a donné l’espoir de lutter contre les maladies moléculaires, mais les solutions proposées n’ont pas été très efficaces :

-- La mise en place d’un régime alimentaire adapté et pauvre en phénylalanine : difficile de maintenir ce régime dans la vie quotidienne des patients, car ils font face aux discriminations et doivent toujours faire attention et calculer leur consommation de phénylalanine, et ce, tout au long de leur vie

et c de plus en plus difficile de le faire avec l'âge (très compliqué pendant l’adolescence).

-La phénylcétonurie peut se transmettre par le sang de la mère : risque de transmission maternelle lors de la grossesse. D'où la mise en place des suivis de grossesses en France


découverte de la phénylcétonurie: permise grâce à l’identification des bases moléculaires en 1930 et au développement des méthodes de détection dans le sang dans les années 1950-1960



 Conclusion :*

La génétique a bien progressé au cours du XXème siècle :

  • enjeux considérables des sciences de l’hérédité, des enjeux politiques et sociaux liés à des programmes coercitifs (première moitié du XXème siècle), et des enjeux liés à la conception et un défi thérapeutique (deuxième moitié du XXème siècle).
  • conséquences biomédicales de la découverte des bases génétiques d’une maladie sont extrêmement diverses. Et même quand une maladie bénéficie d’un traitement, il vaut la peine de prêter attention aux détails de la vie des patients


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