Fiche Oral : Analyse linéaire de « À la musique » d’Arthur Rimbaud
Introduction :
• Le poème « À la musique » est issu des Cahiers de Douai, recueil écrit par Rimbaud lors de ses fugues en 1870.
• Contexte : Poème critique, peinture moqueuse de la bourgeoisie de Charleville et satire de l’armée.
• Problématique : Comment Rimbaud critique-t-il la bourgeoisie et l’armée tout en esquissant une définition du poète ?
• Plan :
1. Critique de la bourgeoisie et de l’armée (strophes 1 à 6)
2. Affirmation de l’identité du poète (strophes 7 à 9)
I. Critique de la bourgeoisie et de l’armée
1. Un décor figé et ridicule (Strophe 1)
• Description d’une place “correcte”, “taillée en mesquines pelouses” → critique de l’artificialité.
• Hyperbole : “Tous les bourgeois” → caricature de la foule.
• Présent itératif : rituel ridicule du jeudi soir.
• Hypallage : “bêtises jalouses” → les bourgeois sont réduits à leur bêtise.
2. Moquerie de l’armée et de la bourgeoisie (Strophe 2)
• L’armée ridiculisée : “balance ses schakos” → vocabulaire familier.
• Bourgeoisie montrée comme avide : champs lexical économique (“notaire”, “rentiers”, “réclames”).
• Recherche du paraître : “parade le gandin”.
3. Portraits grotesques et surchargés (Strophes 3 à 5)
• Critique du snobisme : les rentiers soulignent “tous les couacs”.
• Moqueries sur l’embonpoint : “gros bureaux”, “grosses dames”, “bedaine flamande”.
• Synecdoques et parallélismes amplifient la déshumanisation.
• Enjambement “Déborde” → effet comique du débordement physique et moral.
4. L’armée assimilée aux voyous (Strophe 6)
• Soldats = “pioupious” (péjoratif) → assimilés aux “voyous”.
• Sensualité vulgaire : soldats séduisent grossièrement (“caressent les bébés pour enjôler les bonnes”).
=> Conclusion partielle :
• Un monde hypocrite, matérialiste, vulgaire, dominé par le conformisme.
II. Affirmation de l’identité du poète
1. Le poète en rupture (Strophe 7)
• Opposition au conformisme : “débraillé”, comparé à “un étudiant”.
• Première personne (“moi”, “je”) : affirmation individuelle et libre.
2. Retour de la nature et de la sensualité (Strophes 7-8)
• Femmes jeunes et légères (“alertes fillettes”) ≠ “grosses dames”.
• Sous les “marronniers” : nature vivante → épanouissement de la sensualité.
• Détail amoureux : regard des “cous blancs”, “mèches folles”, “dos divin” → sensualité délicate, subtile.
3. Le pouvoir de l’imagination poétique (Strophe 9)
• Reconstruction amoureuse par l’imagination (“je reconstruis les corps”).
• Renaissance de l’inspiration et du désir : “je sens les baisers qui me viennent aux lèvres”.
=> Conclusion générale :
• Face à la vulgarité de la bourgeoisie et de l’armée, le poète incarne la liberté, la sensualité, l’imaginaire.
Conclusion :
• Dans « À la musique », Rimbaud oppose un monde bourgeois médiocre et étouffant à l’élan libre du poète.
• À travers la satire sociale, il esquisse déjà une définition du poète : un être marginal, libre et profondément vivant.