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Richard Hoggart

Richard Hoggart (1918-2014) est un sociologue britannique majeur, reconnu comme l'un des fondateurs des cultural studies.

Son oeuvre, notamment la culture du pauvre (The uses of literacy, 1957), a profondément marqué la compréhension des cultures populaires et des rapports entre classes sociales , médias et culture de masse.

Biographie et parcours

  • né à Leeds, dans une famille ouvrière, orphelin à sept ans, il est recueilli par sa tante et grandit dans un quartier populaire du nord de l'Angleterre.
  • il interrompt ses études de littérature anglaise à cause de la Seconde Guerre mondiale, puis les reprend grâce à des bourses.Il enseigne ensuite la littérature à l'université de Hull, puis à Lancaster, avant de devenir professeur à Birmingham en 1962.
  • En 1964, il fonde le centre for contemporary cultural studies (CCCS) à l'université de Birmingham, institution pionnière des cultural studies.
  • Il occupe également des postes importants à l'UNESCO et à Goldsmiths college à Londres, ou il termine sa carrière universitaire.

Concepts majeurs chez Richard Hoggart

Culture populaire et résistance

Hoggart analyse la culture des classes populaires non pas comme une simple réception passive de la culture dominante, mais comme un espace dynamique de résistance et d'adaptation. Il montre que les classes populaires développent une culture propre, marquée par des traditions, des valeurs et des pratiques spécifiques, tout en intégrant certains éléments de la culture de masse selon leurs propres modalités.

  • résistance: les classes populaires ne subissent pas passivement l'influence des médias ou de la culture dominante; elles sélectionnent, adaptent et transforment les nouveautés pour les intégrer à leurs univers, parfois en créant de nouvelles traditions.
  • appropriation: les individus "prennent et laissent" selon leurs besoins et leurs valeurs, illustrant une réception active et sélective des contenus culturels.


L'ethos populaire

Hoggart insiste sur l'existence d'un ethos populaire: un ensemble de valeurs, de normes et de comportements propres aux classes populaires, forgé par l'expérience collective et transmis par la tradition orale, la famille et le quartier.

  • famille et quartier: la famille (mère au foyer, père protecteur) et le quartier sont des piliers de stabilité et d'identité. Ils jouent un rôle central dans la transmission des valeurs et la cohésion du groupe.
  • sentiment d'appartenance: un fort sentiment d'appartenance distingue le "nous" des classes populaires du "eux" des classes aisées, renforçant la solidarité interne et la méfiance envers l'extérieur.


literacy et consommation culturelle

Le concept de literacy (littératie) chez Hoggart dépasse la simple capacité à lire et écrire. Il englobe les modes d'accès à la culture écrite, mais surtout la manière dont les classes populaires s'approprient la lecture et les médias dans leur vie quotidienne.

  • consommation nonchalante: Hoggart décrit une attitude ambivalente face aux médias de masse: les ouvriers peuvent consommer journaux, radio ou télévision sans pour autant adhérer pleinement à leurs messages. Cette "consommation nonchalante" traduit un rapport distant et critique à la culture dominante.
  • attention oblique: les publics populaires prêtent une attention partielle, sélective, parfois distraite, aux contenus médiatiques, ce qui leur permet de préserver leur autonomie culturelle.


opposition "nous/eux" et stratégies de distinction

Hoggart met en lumière la façon dont les classes populaires se définissent par opposition aux autres groupes sociaux ("nous" contre "eux")

  • stratégie de distinction: ce sentiment f'infériorité face aux classes aisées conduit à des stratégies de distinction et de préservation de la dignité, comme le rejet de certaines nouveauté ou la valorisation des traditions propres
  • mobilité sociale: les familles encourageant parfois la réussite scolaire ou professionnelle des jeunes, mais attendent d'eux qu'ils restent fidèles à leurs origines, illustrant une tension entre ascension sociale et fidélité au groupe.


réception active et critique de la culture de masse

contrairement à l'idée d'un "conditionnement" des masses par les industries culturelles, Hoggart insiste su la capacité des publics populaires à interpréter, détourner ou ignorer les messages médiatiques.

  • réception active: les classes populaires ne sont pas des récepteurs passifs; elles utilisent les médias pour renforcer la sociabilité, trouver des plaisirs adaptés à leur mode de vie, et parfois résister à la domination culturelle.
  • ambivalence: il existe une ambivalence dans la réception: à la fois attirait pour les nouveautés et attachement aux valeurs traditionnelles


Singularité du style et posture du chercheur

Hoggart innove par une écriture mêlant autobiographie, observation participante et analyse critique. Il adopte une posture de "chercheur impliqué" à la fois issu de la culture populaire et capable de la mettre à distance pour l'analyser.

  • anthropologie à hauteur d'homme: Il cherche à "donner à penser en donnant à voir" la culture populaire, en restituant la complexité de ses pratiques et de ses valeurs sans tomber dans l'idéalisation ou misérabilisme.

Oeuvre majeure: la culture du pauvre (the uses of literacy)

contexte et objectifs

  • publié en 1957, ce livre est à la fois une analyse sociologique, un témoignage autobiographique et une critique littéraire.
  • Hoggart y étudie la vie quotidienne, les pratiques culturelles et les valeurs des classes populaires anglaises des années 1950, dont il est lui-même issu.
  • il s'intéresse à la manière dont ces classes résistent ou s'adaptent à l'irruption de la culture de masse (presse, radio, publicité, produits américains )


méthodologie

  • Hoggart utilise une approche mêlant souvenirs personnels, observations directes et analyse littéraire, ce qui lui vaudra des critiques sur le manque de rigueur méthodologique et l'aspect subjectif de son travail.
  • Il privilégie une écriture "à hauteur d'homme", s'impliquant personnellement tout en gardant une distance critique.


Principaux thèmes

  • tradition orale et famille : la famille, pilier de la stabilité , joue un rôle central (la mère au foyer, le père protecteur). Le quartier et les activités locales sont essentiels à l'identité collective.
  • résistance et adaptation: les classes populaires ne sont pas passives face face à la culture dominante; elles intègrent certaines nouveautés pour les transformer en traditions propres, tout en conservant une forte identité.
  • sentiment d'infériorité et stratégies de distinction: un sentiment d'infériorité vis-à-vis des classes aisées existe, mais il s'accompagne de stratégies pour préserver la dignité et l'autonomie du groupe.
  • loisirs et culture: les loisirs sont centrés sur la famille ou le cercle de proximité , et la réception des médias est active, non passive.



Apports et critiques

Apports

  • Hoggart est un pionnier dans l'étude des cultures populaires, qu'il considère comme dignes d'intérêt scientifique au même titre que la culture "légitime"
  • il pose les bases des cultural studies , champ interdisciplinaire qui analyse la culture comme un espace de lutte symbolique et de pouvoir en s'intéressant à la production, la diffusion, et la réception des objects culturels.
  • il met en avant la capacité d'agir (agency) des classes populaires , qui interprètent activement les messages médiatiques.


Critiques

  • nostalgie et idéalisme: certains lui reprochent d'idéaliser la culture populaire traditionnelle, en minimisant ses aspects contraignants ( normes rigides, machisme, contrôle social)
  • vision élitiste et moraliste: il est accusé d'adopter une posture paternaliste, sous-entendant que les classes populaires seraient manipulées par la culture dominante.
  • manque de rigueur méthodologique: son approche, fondée sur des souvenirs et des anecdotes, manque de méthodes quantitatives ou d'enquêtes empiriques structurées.
  • Homogénéisation des classes populaires: il est critiqué pour présenter une vision trop uniforme des classes populaires, sans assez prendre en compte leur diversité interne.

héritage et influence

  • Hoggart a profondément influencé la sociologie de la culture , la critique des médias et les études sur la réception culturelle
  • Le centre for contemporary cultural studies qu'il fonde devient le berceau des cultural studies britanniques, influençant des chercheurs comme Stuart Hall et Raymond Williams.
  • son oeuvre continu d'alimenter les débats sur la culture populaire, la mondialisation culturelle, et la place des médias dans la société contemporaine.
Pourquoi j'aime ce sociologue?

1. Un pionnier de la sociologie des cultures populaires

Hoggart est l’un des premiers sociologues à avoir pris au sérieux la culture des classes populaires, en montrant qu’elle n’est pas une simple sous-culture passive, mais un univers riche, doté de ses propres valeurs, traditions et modes de résistance face à la culture dominante.

Son livre majeur, La culture du pauvre (The Uses of Literacy, 1957), a marqué un tournant dans la compréhension des rapports entre classes sociales, médias et culture de masse.

2. Une vision nuancée et respectueuse des classes populaires

Contrairement à beaucoup de ses contemporains, Hoggart ne méprise ni n’idéalise la culture populaire : il en restitue la complexité, la dignité et l’ambivalence, en soulignant à la fois la force de l’identité collective et les tensions internes (sentiment d’infériorité, stratégies de distinction, fidélité au groupe).

Il insiste sur la capacité d’action (agency) des classes populaires, qui adaptent, sélectionnent et transforment les éléments de la culture de masse selon leurs propres besoins et valeurs, et ne sont donc pas de simples « victimes » du conditionnement médiatique.

3. Un style d’écriture original et une posture de chercheur impliqué

Hoggart mêle autobiographie, observation participante et analyse critique, ce qui donne à ses textes une dimension à la fois littéraire et scientifique, rare dans les sciences sociales.

Sa démarche d’« anthropologie à hauteur d’homme » vise à donner à voir la vie quotidienne des classes populaires sans tomber dans le misérabilisme ou l’idéalisation.

4. Un fondateur des cultural studies et une influence majeure

En créant le Centre for Contemporary Cultural Studies à Birmingham en 1964, Hoggart a institutionnalisé l’étude critique de la culture populaire et des médias, ouvrant la voie à des chercheurs comme Stuart Hall et Raymond Williams.

Son approche interdisciplinaire a profondément influencé la sociologie de la culture, la critique des médias et les études sur la réception culturelle, en montrant que la culture populaire mérite autant d’attention que la culture « légitime ».

5. Un parcours personnel inspirant

Issu d’un milieu ouvrier, orphelin dès l’enfance, Hoggart a lui-même connu la mobilité sociale grâce à l’éducation, ce qui lui donne une légitimité et une sensibilité particulière pour analyser les mécanismes d’ascension sociale, de reproduction et de distinction.

Son histoire personnelle nourrit sa réflexion et lui permet de porter un regard à la fois empathique et critique sur son milieu d’origine.

6. Une œuvre toujours actuelle

Les concepts et schèmes développés par Hoggart (résistance, ambivalence, distinction, réception active) restent pertinents pour comprendre les transformations contemporaines des cultures populaires, l’impact des médias et les enjeux de la mondialisation culturelle.

Son héritage continue d’alimenter les débats sur la place des médias, l’autonomie des publics et la diversité des cultures dans la société contemporaine.

En résumé, tu peux dire que tu aimes ce sociologue parce qu’il a su donner une voix et une dignité aux cultures populaires, qu’il a innové par sa méthode et son style, et que son œuvre reste d’une grande actualité pour comprendre les enjeux sociaux et culturels d’aujourd’hui


Richard Hoggart

Richard Hoggart (1918-2014) est un sociologue britannique majeur, reconnu comme l'un des fondateurs des cultural studies.

Son oeuvre, notamment la culture du pauvre (The uses of literacy, 1957), a profondément marqué la compréhension des cultures populaires et des rapports entre classes sociales , médias et culture de masse.

Biographie et parcours

  • né à Leeds, dans une famille ouvrière, orphelin à sept ans, il est recueilli par sa tante et grandit dans un quartier populaire du nord de l'Angleterre.
  • il interrompt ses études de littérature anglaise à cause de la Seconde Guerre mondiale, puis les reprend grâce à des bourses.Il enseigne ensuite la littérature à l'université de Hull, puis à Lancaster, avant de devenir professeur à Birmingham en 1962.
  • En 1964, il fonde le centre for contemporary cultural studies (CCCS) à l'université de Birmingham, institution pionnière des cultural studies.
  • Il occupe également des postes importants à l'UNESCO et à Goldsmiths college à Londres, ou il termine sa carrière universitaire.

Concepts majeurs chez Richard Hoggart

Culture populaire et résistance

Hoggart analyse la culture des classes populaires non pas comme une simple réception passive de la culture dominante, mais comme un espace dynamique de résistance et d'adaptation. Il montre que les classes populaires développent une culture propre, marquée par des traditions, des valeurs et des pratiques spécifiques, tout en intégrant certains éléments de la culture de masse selon leurs propres modalités.

  • résistance: les classes populaires ne subissent pas passivement l'influence des médias ou de la culture dominante; elles sélectionnent, adaptent et transforment les nouveautés pour les intégrer à leurs univers, parfois en créant de nouvelles traditions.
  • appropriation: les individus "prennent et laissent" selon leurs besoins et leurs valeurs, illustrant une réception active et sélective des contenus culturels.


L'ethos populaire

Hoggart insiste sur l'existence d'un ethos populaire: un ensemble de valeurs, de normes et de comportements propres aux classes populaires, forgé par l'expérience collective et transmis par la tradition orale, la famille et le quartier.

  • famille et quartier: la famille (mère au foyer, père protecteur) et le quartier sont des piliers de stabilité et d'identité. Ils jouent un rôle central dans la transmission des valeurs et la cohésion du groupe.
  • sentiment d'appartenance: un fort sentiment d'appartenance distingue le "nous" des classes populaires du "eux" des classes aisées, renforçant la solidarité interne et la méfiance envers l'extérieur.


literacy et consommation culturelle

Le concept de literacy (littératie) chez Hoggart dépasse la simple capacité à lire et écrire. Il englobe les modes d'accès à la culture écrite, mais surtout la manière dont les classes populaires s'approprient la lecture et les médias dans leur vie quotidienne.

  • consommation nonchalante: Hoggart décrit une attitude ambivalente face aux médias de masse: les ouvriers peuvent consommer journaux, radio ou télévision sans pour autant adhérer pleinement à leurs messages. Cette "consommation nonchalante" traduit un rapport distant et critique à la culture dominante.
  • attention oblique: les publics populaires prêtent une attention partielle, sélective, parfois distraite, aux contenus médiatiques, ce qui leur permet de préserver leur autonomie culturelle.


opposition "nous/eux" et stratégies de distinction

Hoggart met en lumière la façon dont les classes populaires se définissent par opposition aux autres groupes sociaux ("nous" contre "eux")

  • stratégie de distinction: ce sentiment f'infériorité face aux classes aisées conduit à des stratégies de distinction et de préservation de la dignité, comme le rejet de certaines nouveauté ou la valorisation des traditions propres
  • mobilité sociale: les familles encourageant parfois la réussite scolaire ou professionnelle des jeunes, mais attendent d'eux qu'ils restent fidèles à leurs origines, illustrant une tension entre ascension sociale et fidélité au groupe.


réception active et critique de la culture de masse

contrairement à l'idée d'un "conditionnement" des masses par les industries culturelles, Hoggart insiste su la capacité des publics populaires à interpréter, détourner ou ignorer les messages médiatiques.

  • réception active: les classes populaires ne sont pas des récepteurs passifs; elles utilisent les médias pour renforcer la sociabilité, trouver des plaisirs adaptés à leur mode de vie, et parfois résister à la domination culturelle.
  • ambivalence: il existe une ambivalence dans la réception: à la fois attirait pour les nouveautés et attachement aux valeurs traditionnelles


Singularité du style et posture du chercheur

Hoggart innove par une écriture mêlant autobiographie, observation participante et analyse critique. Il adopte une posture de "chercheur impliqué" à la fois issu de la culture populaire et capable de la mettre à distance pour l'analyser.

  • anthropologie à hauteur d'homme: Il cherche à "donner à penser en donnant à voir" la culture populaire, en restituant la complexité de ses pratiques et de ses valeurs sans tomber dans l'idéalisation ou misérabilisme.

Oeuvre majeure: la culture du pauvre (the uses of literacy)

contexte et objectifs

  • publié en 1957, ce livre est à la fois une analyse sociologique, un témoignage autobiographique et une critique littéraire.
  • Hoggart y étudie la vie quotidienne, les pratiques culturelles et les valeurs des classes populaires anglaises des années 1950, dont il est lui-même issu.
  • il s'intéresse à la manière dont ces classes résistent ou s'adaptent à l'irruption de la culture de masse (presse, radio, publicité, produits américains )


méthodologie

  • Hoggart utilise une approche mêlant souvenirs personnels, observations directes et analyse littéraire, ce qui lui vaudra des critiques sur le manque de rigueur méthodologique et l'aspect subjectif de son travail.
  • Il privilégie une écriture "à hauteur d'homme", s'impliquant personnellement tout en gardant une distance critique.


Principaux thèmes

  • tradition orale et famille : la famille, pilier de la stabilité , joue un rôle central (la mère au foyer, le père protecteur). Le quartier et les activités locales sont essentiels à l'identité collective.
  • résistance et adaptation: les classes populaires ne sont pas passives face face à la culture dominante; elles intègrent certaines nouveautés pour les transformer en traditions propres, tout en conservant une forte identité.
  • sentiment d'infériorité et stratégies de distinction: un sentiment d'infériorité vis-à-vis des classes aisées existe, mais il s'accompagne de stratégies pour préserver la dignité et l'autonomie du groupe.
  • loisirs et culture: les loisirs sont centrés sur la famille ou le cercle de proximité , et la réception des médias est active, non passive.



Apports et critiques

Apports

  • Hoggart est un pionnier dans l'étude des cultures populaires, qu'il considère comme dignes d'intérêt scientifique au même titre que la culture "légitime"
  • il pose les bases des cultural studies , champ interdisciplinaire qui analyse la culture comme un espace de lutte symbolique et de pouvoir en s'intéressant à la production, la diffusion, et la réception des objects culturels.
  • il met en avant la capacité d'agir (agency) des classes populaires , qui interprètent activement les messages médiatiques.


Critiques

  • nostalgie et idéalisme: certains lui reprochent d'idéaliser la culture populaire traditionnelle, en minimisant ses aspects contraignants ( normes rigides, machisme, contrôle social)
  • vision élitiste et moraliste: il est accusé d'adopter une posture paternaliste, sous-entendant que les classes populaires seraient manipulées par la culture dominante.
  • manque de rigueur méthodologique: son approche, fondée sur des souvenirs et des anecdotes, manque de méthodes quantitatives ou d'enquêtes empiriques structurées.
  • Homogénéisation des classes populaires: il est critiqué pour présenter une vision trop uniforme des classes populaires, sans assez prendre en compte leur diversité interne.

héritage et influence

  • Hoggart a profondément influencé la sociologie de la culture , la critique des médias et les études sur la réception culturelle
  • Le centre for contemporary cultural studies qu'il fonde devient le berceau des cultural studies britanniques, influençant des chercheurs comme Stuart Hall et Raymond Williams.
  • son oeuvre continu d'alimenter les débats sur la culture populaire, la mondialisation culturelle, et la place des médias dans la société contemporaine.
Pourquoi j'aime ce sociologue?

1. Un pionnier de la sociologie des cultures populaires

Hoggart est l’un des premiers sociologues à avoir pris au sérieux la culture des classes populaires, en montrant qu’elle n’est pas une simple sous-culture passive, mais un univers riche, doté de ses propres valeurs, traditions et modes de résistance face à la culture dominante.

Son livre majeur, La culture du pauvre (The Uses of Literacy, 1957), a marqué un tournant dans la compréhension des rapports entre classes sociales, médias et culture de masse.

2. Une vision nuancée et respectueuse des classes populaires

Contrairement à beaucoup de ses contemporains, Hoggart ne méprise ni n’idéalise la culture populaire : il en restitue la complexité, la dignité et l’ambivalence, en soulignant à la fois la force de l’identité collective et les tensions internes (sentiment d’infériorité, stratégies de distinction, fidélité au groupe).

Il insiste sur la capacité d’action (agency) des classes populaires, qui adaptent, sélectionnent et transforment les éléments de la culture de masse selon leurs propres besoins et valeurs, et ne sont donc pas de simples « victimes » du conditionnement médiatique.

3. Un style d’écriture original et une posture de chercheur impliqué

Hoggart mêle autobiographie, observation participante et analyse critique, ce qui donne à ses textes une dimension à la fois littéraire et scientifique, rare dans les sciences sociales.

Sa démarche d’« anthropologie à hauteur d’homme » vise à donner à voir la vie quotidienne des classes populaires sans tomber dans le misérabilisme ou l’idéalisation.

4. Un fondateur des cultural studies et une influence majeure

En créant le Centre for Contemporary Cultural Studies à Birmingham en 1964, Hoggart a institutionnalisé l’étude critique de la culture populaire et des médias, ouvrant la voie à des chercheurs comme Stuart Hall et Raymond Williams.

Son approche interdisciplinaire a profondément influencé la sociologie de la culture, la critique des médias et les études sur la réception culturelle, en montrant que la culture populaire mérite autant d’attention que la culture « légitime ».

5. Un parcours personnel inspirant

Issu d’un milieu ouvrier, orphelin dès l’enfance, Hoggart a lui-même connu la mobilité sociale grâce à l’éducation, ce qui lui donne une légitimité et une sensibilité particulière pour analyser les mécanismes d’ascension sociale, de reproduction et de distinction.

Son histoire personnelle nourrit sa réflexion et lui permet de porter un regard à la fois empathique et critique sur son milieu d’origine.

6. Une œuvre toujours actuelle

Les concepts et schèmes développés par Hoggart (résistance, ambivalence, distinction, réception active) restent pertinents pour comprendre les transformations contemporaines des cultures populaires, l’impact des médias et les enjeux de la mondialisation culturelle.

Son héritage continue d’alimenter les débats sur la place des médias, l’autonomie des publics et la diversité des cultures dans la société contemporaine.

En résumé, tu peux dire que tu aimes ce sociologue parce qu’il a su donner une voix et une dignité aux cultures populaires, qu’il a innové par sa méthode et son style, et que son œuvre reste d’une grande actualité pour comprendre les enjeux sociaux et culturels d’aujourd’hui

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