🧠 Plan général clair pour ton résumé :
Partie 1 – Fiscalité des revenus
- 1.1. Foyer fiscal et domicile fiscal
- 1.2. Catégories de revenus imposables :
- Traitements et salaires
- Revenus fonciers
- Revenus de capitaux mobiliers
- Plus-values
- BIC/BNC
- 1.3. Liquidation et recouvrement de l’IRPP
Partie 2 – Impôt sur les bénéfices
- 2.1. IS : sociétés imposables
- 2.2. Territorialité de l’IS
- 2.3. Taux d’IS et régimes spéciaux
Partie 3 – TVA
- 3.1. Champ d'application : opérations imposables
- 3.2. Territorialité de la TVA
- 3.3. Fait générateur et exigibilité
- 3.4. Assiette et taux de TVA
- 3.5. Déduction de la TVA
- 3.6. Obligations des redevables
Partie 4 – Imposition du patrimoine
- 4.1. IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière)
- 4.2. Impôts locaux : TFPB, TFPNB, CET
- 4.3. Mutation à titre onéreux et gratuit : droits d’enregistrement, successions, donations
Partie 5 – Procédures fiscales
- 5.1. Contrôle de l’impôt (bureau, externe)
- 5.2. Droit d’investigation (communication, demandes justificatives, saisies)
- 5.3. Vérification de comptabilité et ECSFPP
- 5.4. Résultats du contrôle : rectification, débat contradictoire
🎓 Mini-📚 Jurisprudences Essentielles – TVA
📌 1. Notion de lien direct
CJCE, 8 mars 1988, Apple and Pear Development Council, aff. C-102/86
- Faits : Un organisme financé par des cotisations obligatoires revendiquait de ne pas être soumis à TVA.
- Solution : La Cour juge que pour qu'une opération soit soumise à la TVA, il doit y avoir un lien direct entre une prestation individuelle et une contrepartie versée par un bénéficiaire identifié.
- Portée :
- ➔ Pas de lien direct si la contrepartie est une simple cotisation générale sans prestation individualisée.
- ➔ La TVA suppose un service précis en échange d’un paiement déterminé.
🎯 Exemple :
Une cotisation obligatoire à un organisme public sans contrepartie directe ne donne pas lieu à TVA.
📌 2. Notion d’activité économique
CJCE, 29 juin 1999, aff. 158/98, Coffeeshop "Siberië"
- Faits : Un coffeeshop vendant de la drogue douce plaidait pour l'absence d'assujettissement à TVA.
- Solution : La Cour considère que la vente, même de produits illicites au regard du droit interne, constitue une activité économique au sens du droit de l’Union.
- Portée :
- ➔ La licéité de l’activité au regard du droit national est indifférente pour l’assujettissement à la TVA.
- ➔ Ce qui compte, c’est l’exercice d’une activité économique à titre onéreux.
🎯 Exemple :
Même une activité marginale ou illégale peut être soumise à TVA si elle répond aux critères économiques.
📌 3. Base d’imposition
CE, 30 juillet 2003, n° 232004, Sté Azur Industrie
- Faits : L’administration contestait la base d’imposition déclarée par une entreprise.
- Solution : Le Conseil d’État rappelle que la base d’imposition à la TVA comprend toutes les sommes perçues par le fournisseur en contrepartie du bien ou service, y compris les frais accessoires (transport, emballage…).
- Portée :
- ➔ Tous les frais liés à la livraison ou à la prestation sont intégrés dans l’assiette de la TVA, sauf cas expressément exclus (ex : escomptes pour paiement anticipé).
🎯 Exemple :
Les frais de port ou d’emballage facturés au client doivent être soumis à TVA.
📌 4. Factures rectificatives
CE, 12 juillet 2021, n° 433977, SAS Linpac Packaging Provence
- Faits : Une société émettait des factures rectificatives plusieurs mois après la facturation initiale.
- Solution : Le Conseil d’État admet que l’émission de factures rectificatives permet de corriger une erreur dans le montant de la TVA due, à condition que la correction intervienne dans un délai raisonnable et soit justifiée.
- Portée :
- ➔ Les entreprises peuvent régulariser leur situation fiscale en émettant des factures rectificatives sous réserve de bonne foi et dans un délai acceptable.
🎯 Exemple :
Si une entreprise a surévalué la TVA sur une facture, elle peut régulariser par facture rectificative et obtenir un remboursement de l'excédent.
📌 5. Droit à déduction
CJUE, 22 mars 2012, aff. 153/11, Klub OOD
- Faits : Une entreprise demandait la déduction de TVA sur des biens qu’elle n’avait pas encore utilisés dans son activité.
- Solution : La Cour confirme que le droit à déduction de la TVA naît dès que les biens ou services sont acquis, et non pas uniquement quand ils sont utilisés.
- Portée :
- ➔ Le droit à déduction est immédiat dès l’acquisition d’un bien destiné à l’activité professionnelle, même si l’utilisation est différée.
🎯 Exemple :
Une société qui achète une machine destinée à son activité peut déduire la TVA même si elle commence à l'utiliser plusieurs mois après.
1. Qu’est-ce que la TVA ?
La TVA est un impôt indirect sur la consommation.
➔ Ce n’est pas toi directement qui la verses à l’État : c’est ton vendeur ou ton prestataire qui la collecte pour l’État.
Quand tu achètes un bien ou un service, tu paies un prix TTC (toutes taxes comprises) : une partie de ce que tu paies est de la TVA.
🎯 Exemple :
Tu achètes un jean à 120 € TTC → dedans il y a environ 20 € de TVA (si taux 20 %).
2. À quelles opérations s’applique la TVA ?
La TVA ne concerne que certaines opérations, quand trois conditions sont réunies :
- Il faut une activité économique (produire, vendre, fournir un service).
- L’opération doit être faite contre paiement (= à titre onéreux).
- L’opération doit être réalisée par un assujetti (entreprise, commerçant, artisan…).
➔ Si ces trois critères sont remplis ➔ l’opération est soumise à TVA.
3. Où la TVA s’applique-t-elle ? (Territorialité)
Biens :
- Si le bien est situé en France au moment de la vente ➔ TVA française.
Services :
- Si c’est entre professionnels (B2B) ➔ TVA dans le pays du client.
- Si c’est pour un particulier (B2C) ➔ TVA dans le pays du prestataire.
🎯 Exemples :
- Une société française vend à une société allemande → pas de TVA française (TVA allemande par autoliquidation).
- Un plombier français répare la salle de bain d'un particulier → TVA française.
4. Quand doit-on payer la TVA ? (Fait générateur et exigibilité)
Livraison de biens :
- TVA due au moment de la livraison.
Prestations de services :
- TVA due au moment où le client paie.
🎯 Exemple :
Un graphiste réalise un logo en janvier, payé en février → TVA due en février.
5. Sur quoi est calculée la TVA ? (Assiette et taux)
- La TVA est calculée sur le prix hors taxe (HT).
- Ensuite on applique un taux de TVA.
Les principaux taux en France :
- 20 % → Taux normal (vêtements, électroménager, services standards)
- 10 % → Restauration, transports
- 5,5 % → Alimentation, livres, travaux énergétiques
- 2,1 % → Médicaments remboursés, presse
🎯 Exemple :
Un menu de restaurant coûte 18 € HT → TVA 10 % = 1,80 € → prix TTC = 19,80 €.
6. La TVA déductible : récupérer la TVA sur ses achats
Les entreprises peuvent récupérer la TVA qu'elles ont payée sur leurs achats professionnels (ordinateur, matières premières, etc.).
Conditions :
- Dépense affectée à l’activité professionnelle.
- Dépense justifiée par une facture régulière.
🚫 Pas de déduction pour :
- Voiture de tourisme
- Dépenses privées
- Dépenses de luxe (ex : yacht)
🎯 Exemple :
Un avocat achète un ordinateur pour son cabinet → il récupère la TVA.
7. Les obligations liées à la TVA
- Déclarer régulièrement la TVA (mensuellement ou annuellement).
- Reverser la TVA collectée à l’administration fiscale.
- Facturer correctement en indiquant le montant HT, le taux, le montant de la TVA et le prix TTC.
🎯 Exemple :
Une société facture 5 000 € HT à un client → elle collecte 1 000 € de TVA à 20 %, qu’elle devra reverser à l’État.
(Taxe sur la Valeur Ajoutée)
I. ⚙️ Le champ d'application de la TVA
Article 256 CGI
La TVA est un impôt indirect : cela veut dire que ce n’est pas le consommateur qui la paie directement à l’État, mais l’entreprise qui la collecte et la reverse.
En pratique :
- L’entreprise ajoute la TVA au prix qu’elle facture à ses clients ;
- Puis elle reverse cette TVA collectée à l’État.
1. Conditions pour que l’opération soit imposable :
- Une opération économique : ce doit être une activité qui vise à produire, vendre ou fournir un service.
- Une opération à titre onéreux : il faut qu’il y ait un paiement ou une contrepartie.
- Une opération réalisée par un assujetti : ce doit être une personne qui agit de manière indépendante (pas un salarié).
💡 Attention : Les opérations gratuites ne sont pas soumises à la TVA sauf exception (exemple : cadeaux d’affaires importants).
2. Les 4 grandes opérations imposables à la TVA :
- Livraisons de biens meubles corporels : vente de choses matérielles (voiture, ordinateur, vêtements...).
- Prestations de services : toute autre activité (location, conseils, travaux...).
- Importations de biens : biens achetés hors UE (ex : un commerçant achète des articles au Maroc).
- Acquisitions intracommunautaires : biens achetés à l’intérieur de l’UE (ex : un français achète en Allemagne).
🎯 Exemple :
- Un plombier qui installe une salle de bain facture son client → opération imposable à la TVA.
- Une entreprise qui importe des pièces détachées du Japon → TVA due à l’importation.
II. 🌍 La territorialité de la TVA
Articles 258 à 259 D CGI
La territorialité permet de savoir dans quel pays la TVA doit être payée.
1. Pour les livraisons de biens :
- Si le bien est livré en France, la TVA française s'applique.
- Si le bien est livré hors de France, pas de TVA française (exemple : exportation).
💡 Astuce : Ce qui compte, c’est où le bien se trouve au moment de la livraison, pas où est basé le vendeur.
2. Pour les prestations de services :
Il faut distinguer deux cas :
- B2B (Business to Business = entre professionnels) :
- ➔ La TVA est due dans l’État du preneur (client professionnel).
- ➔ Généralement, c’est le client qui fait l’autoliquidation.
- B2C (Business to Consumer = vers particuliers) :
- ➔ TVA due dans le pays du prestataire, sauf exceptions (ex : services électroniques).
🎯 Exemples :
- Un avocat français conseille une société allemande → pas de TVA française, l’entreprise allemande autoliquide.
- Un photographe français photographie un particulier belge → TVA française car B2C.
III. ⏱️ Fait générateur et exigibilité de la TVA
Article 269 CGI
Fait générateur = Moment où la TVA devient théoriquement due.
Exigibilité = Moment où l'État peut effectivement réclamer la TVA.
A. Pour les livraisons de biens :
- Fait générateur : livraison du bien.
- Exigibilité : livraison → TVA immédiatement exigible.
🎯 Exemple :
Un vendeur livre un frigo le 1er avril → TVA exigible dès ce jour.
B. Pour les prestations de services :
- Fait générateur : réalisation du service.
- Exigibilité : paiement du prix (encaissement).
🎯 Exemple :
Un consultant rend une étude en janvier, mais payé en mars → TVA exigible en mars.
💡 Piège fréquent : Pour les prestations de services, ce n’est pas la date du service qui compte, mais la date du paiement.
IV. 🧮 Assiette et taux de la TVA
Articles 266 et 278 CGI
1. Assiette = Prix Hors Taxes (HT)
La TVA est calculée sur le prix HT, c’est-à-dire avant d’ajouter la TVA.
2. Les taux de TVA en France :
TauxUtilisation principale20 %Taux normal (tous biens et services sauf exceptions)10 %Restauration, transports, travaux5,5 %Alimentation, livres, équipements handicapés2,1 %Médicaments remboursés, presse
🎯 Exemple :
- Achat d’un livre : 5,5 %
- Achat d’un jean : 20 %
- Consommation dans un restaurant : 10 %
V. 💸 Déduction de la TVA
Article 271 CGI
Les entreprises peuvent récupérer la TVA qu'elles ont payée sur leurs achats professionnels : c’est le droit à déduction.
📌 Conditions pour déduire :
- Être redevable de la TVA.
- Avoir une facture régulière.
- L’achat doit servir une activité imposable.
🚫 TVA non déductible sur :
- Véhicules de tourisme (non utilitaires).
- Dépenses de luxe ou somptuaires.
- Dépenses à usage privé.
🎯 Exemple :
Un avocat achète un ordinateur pour son cabinet = TVA déductible.
Il achète une moto pour usage personnel = TVA non déductible.
VI. 📑 Obligations déclaratives et comptables
A. Déclarations :
- Régime réel normal → déclaration mensuelle (CA3).
- Régime simplifié → déclaration annuelle (CA12).
B. Factures :
Obligation d’indiquer :
- Le prix HT
- Le taux de TVA applicable
- Le montant de TVA
- Le numéro de TVA intracommunautaire
🎯 Exemple :
Une PME facture 1 000 € HT → elle doit inscrire clairement « TVA 20 % = 200 € » → prix TTC : 1 200 €.
🔥 Résumé ultra simple à retenir :
- La TVA est un impôt sur la consommation, collecté par les entreprises.
- Elle s’applique aux biens et services livrés ou réalisés à titre onéreux.
- La TVA dépend du lieu de la livraison ou du lieu du client (prestations).
- La TVA est calculée sur le prix HT.
- Les entreprises peuvent déduire la TVA payée sur leurs achats pro.
📚 Jurisprudences Essentielles – TVA
📌 1. Notion de lien direct
CJCE, 8 mars 1988, Apple and Pear Development Council, aff. C-102/86
- Faits : Un organisme financé par des cotisations obligatoires revendiquait de ne pas être soumis à TVA.
- Solution : La Cour juge que pour qu'une opération soit soumise à la TVA, il doit y avoir un lien direct entre une prestation individuelle et une contrepartie versée par un bénéficiaire identifié.
- Portée :
- ➔ Pas de lien direct si la contrepartie est une simple cotisation générale sans prestation individualisée.
- ➔ La TVA suppose un service précis en échange d’un paiement déterminé.
🎯 Exemple :
Une cotisation obligatoire à un organisme public sans contrepartie directe ne donne pas lieu à TVA.
📌 2. Notion d’activité économique
CJCE, 29 juin 1999, aff. 158/98, Coffeeshop "Siberië"
- Faits : Un coffeeshop vendant de la drogue douce plaidait pour l'absence d'assujettissement à TVA.
- Solution : La Cour considère que la vente, même de produits illicites au regard du droit interne, constitue une activité économique au sens du droit de l’Union.
- Portée :
- ➔ La licéité de l’activité au regard du droit national est indifférente pour l’assujettissement à la TVA.
- ➔ Ce qui compte, c’est l’exercice d’une activité économique à titre onéreux.
🎯 Exemple :
Même une activité marginale ou illégale peut être soumise à TVA si elle répond aux critères économiques.
📌 3. Base d’imposition
CE, 30 juillet 2003, n° 232004, Sté Azur Industrie
- Faits : L’administration contestait la base d’imposition déclarée par une entreprise.
- Solution : Le Conseil d’État rappelle que la base d’imposition à la TVA comprend toutes les sommes perçues par le fournisseur en contrepartie du bien ou service, y compris les frais accessoires (transport, emballage…).
- Portée :
- ➔ Tous les frais liés à la livraison ou à la prestation sont intégrés dans l’assiette de la TVA, sauf cas expressément exclus (ex : escomptes pour paiement anticipé).
🎯 Exemple :
Les frais de port ou d’emballage facturés au client doivent être soumis à TVA.
📌 4. Factures rectificatives
CE, 12 juillet 2021, n° 433977, SAS Linpac Packaging Provence
- Faits : Une société émettait des factures rectificatives plusieurs mois après la facturation initiale.
- Solution : Le Conseil d’État admet que l’émission de factures rectificatives permet de corriger une erreur dans le montant de la TVA due, à condition que la correction intervienne dans un délai raisonnable et soit justifiée.
- Portée :
- ➔ Les entreprises peuvent régulariser leur situation fiscale en émettant des factures rectificatives sous réserve de bonne foi et dans un délai acceptable.
🎯 Exemple :
Si une entreprise a surévalué la TVA sur une facture, elle peut régulariser par facture rectificative et obtenir un remboursement de l'excédent.
📌 5. Droit à déduction
CJUE, 22 mars 2012, aff. 153/11, Klub OOD
- Faits : Une entreprise demandait la déduction de TVA sur des biens qu’elle n’avait pas encore utilisés dans son activité.
- Solution : La Cour confirme que le droit à déduction de la TVA naît dès que les biens ou services sont acquis, et non pas uniquement quand ils sont utilisés.
- Portée :
- ➔ Le droit à déduction est immédiat dès l’acquisition d’un bien destiné à l’activité professionnelle, même si l’utilisation est différée.
🎯 Exemple :
Une société qui achète une machine destinée à son activité peut déduire la TVA même si elle commence à l'utiliser plusieurs mois après.