Le principe de dignité humaine a été proclamé avec force à la suite de la Seconde Guerre mondiale, en réaction aux atrocités nazies, pour affirmer l'importance de la vie humaine et protéger celle-ci de toute forme de barbarie étatique. De plus, les atteintes à la dignité ne proviennent plus uniquement des États : les avancées techniques et les logiques de marché tendent à déshumaniser l’individu.
Cette consécration se manifeste dans divers textes internationaux :
- Le Préambule de la Charte des Nations Unies (1945)
- La DUDH (1948)
- La Charte des droits fondamentaux de l’UE (2000)
- La Convention d’Oviedo (1997) sur la biomédecine, préambule et article 1.
Elle est également présente dans plusieurs Constitutions :
- La Loi fondamentale allemande (1949)
- La Constitution espagnole (1978)
En jurisprudence :
- CE, 1995, Cne de Morsang-sur-Orge : CE reconnaît la dignité humaine comme composante de l’OP immatériel
- CJCE, 2001, Pays-Bas c. Conseil et Parlement européen : la Cour veille au respect de la dignité parmi les PGDUE
- CEDH, 2000, Kudla c. Pologne : reconnaissance du droit à des conditions de détention dignes
- DC, 1994, Loi bioéthique : CC fonde, sur le Préambule de 1946, un principe à valeur constitutionnelle de sauvegarde de la dignité humaine.
-> Dans cette dernière décision de 94, 4 principes législatifs sont cités comme garants de la dignité :
- La primauté de la personne humaine ;
- Le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie ;
- L’inviolabilité, l’intégrité, et l’absence de patrimonialité du corps humain ;
- Le respect de l’intégrité de la personne humaine.
Ces principes n’ont pas valeur constitutionnelle, mais bénéficient d’un effet cliquet : ils ne peuvent être abrogés sans être remplacés, bien qu’une interprétation soit toujours possible (débat sur le statut juridique de l’embryon). Leur application doit se faire en tenant compte d'autres principes à valeur constitutionnelle, tels que la liberté individuelle, la santé ou la protection de la famille.
Enfin, cette consécration s’est concrétisée dans le Code civil, à l’article 16, qui affirme :
« La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie. »