Le Citoyen :

La liberté, des autres lois de nature :

Les lois naturelles sont fondées sur la raison et visent la conservation de soi, elles sont parfois difficiles à appliquer en raison des passions humaines. Toutefois, il est facile de les connaître en se mettant à la place des autres et en observant ce que l’on souhaite pour soi-même. Le principe fondamental est de ne pas faire à autrui ce que l’on ne voudrait pas qu'on nous fasse.

Cependant, la pratique de ces lois n’est pas toujours possible dans la société, surtout lorsque les autres les méprisent. La loi naturelle oblige l’individu devant sa conscience, mais pas toujours dans le monde extérieur, à moins que cela ne mette pas en danger sa sécurité.

Par ailleurs, il existe des situations où ne pas suivre une loi naturelle est préférable, par exemple en temps de guerre ou de crise, où certaines actions (comme la cruauté) peuvent être justifiées si elles servent la paix ou la conservation de soi. Il est important de juger les actions non seulement par leurs effets, mais aussi par l’intention et la conscience de ceux qui les pratiquent. Enfin, toute action visant la préservation de la paix et de la sécurité, même si elle transgresse certaines lois naturelles, peut être juste.

Léviathan :

De l'homme, des autres lois de nature :

Les principes fondamentaux des lois naturelles, qui sont des règles universelles régissent la conduite humaine. Ces lois sont simples et compréhensibles, même pour les personnes ayant peu de capacités, et se résument principalement à une règle éthique : "Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse." Cette règle permet à chacun de comprendre les lois naturelles en comparant ses actions à celles des autres, sans être influencé par ses passions ou son amour-propre.

Les lois de nature obligent d'abord la conscience (in foro interno), c'est-à-dire qu'elles poussent l'individu à désirer leur respect. Toutefois, leur mise en pratique (in foro externo) n'est pas toujours possible ou obligatoire. Si une personne respecte ces lois alors que les autres ne le font pas, elle s'expose à un risque, ce qui peut aller à l'encontre de sa propre préservation. Ainsi, les lois naturelles ne s'appliquent pleinement que lorsque leur respect est possible sans mettre en danger la personne.

Les lois naturelles sont considérées comme immuables et éternelles. Elles sont indépendantes des circonstances et des époques, car des vices comme l'injustice, l'arrogance ou l'ingratitude ne peuvent jamais être justifiés. En revanche, des vertus comme la justice, l'humilité ou la miséricorde sont universellement bonnes, et celles qui favorisent la paix sont donc toujours valables.

Ces lois sont relativement faciles à suivre, car elles exigent simplement un effort sincère et constant pour respecter les principes naturels. Celui qui les suit devient juste, en agissant en accord avec la raison et la préservation de soi.

La véritable philosophie morale est la connaissance de ces lois naturelles, qui permettent de distinguer le bien du mal dans les relations humaines. Le bien et le mal dépendent des désirs humains, mais la paix étant un objectif commun à tous, les vertus qui la favorisent sont considérées comme bonnes, et les vices, qui mènent à la guerre, sont mauvaises.

Les philosophes, bien qu'ils reconnaissent souvent les vertus et les vices, commettent parfois l'erreur de les définir en termes de quantité ou de degré, plutôt qu'en fonction de leur lien avec la paix et la justice. En réalité, la vertu réside dans l'intention qui la motive et dans son but ultime : la préservation de la paix.

Ainsi, les lois naturelles, qui sont des théorèmes concernant la préservation de soi, sont des vérités fondamentales. Lorsqu'elles sont considérées comme provenant de Dieu, elles deviennent des lois véritables, car elles émanent de l'autorité suprême. Ces lois constituent la base de la philosophie morale, qui enseigne à vivre en harmonie avec les autres et à éviter les actions nuisibles.

De l'état, des crimes :

L'ignorance de la loi de nature n'excuse personne. Dès qu'une personne atteint l'usage de la raison, elle est supposée savoir qu'il ne faut pas faire à autrui ce qu'on ne voudrait pas qu'on nous fasse. Par conséquent, toute action contraire à cette loi, peu importe le lieu, est un crime. Par exemple, un individu qui vient d'un autre pays et incite les gens à adopter une nouvelle religion ou à désobéir aux lois locales commet un crime, même s'il est convaincu de la vérité de ses enseignements. Cela est dû au fait qu'il agit de manière à imposer à autrui ce qu'il n'accepterait pas lui-même, à savoir que quelqu'un vienne troubler sa propre religion dans son pays d'origine. En revanche, l'ignorance des lois civiles d'un pays étranger peut excuser une personne tant qu'elle n'a pas été informée de ces lois, car elles ne l'obligent pas avant d'avoir été portées à sa connaissance.