L’UEM est-elle parvenue à atteindre ses objectifs (économiques et politiques) ?
Sur le plan économique : L'UEM a permis une certaine spécialisation des économies à travers la monnaie unique, créant des économies d'échelle et des avantages dans les secteurs compétitifs, surtout pour les grandes entreprises. Cela a renforcé l'intégration des marchés intérieurs et facilité la croissance du commerce intra-européen. Cependant, les différences économiques entre les États membres persistent, créant des défis. Par exemple, les pays du Nord, comme l'Allemagne, sont souvent spécialisés dans l'industrie, tandis que le Sud, comme la Grèce ou l'Espagne, est davantage axé sur les services, ce qui mène à des déséquilibres économiques.
Sur le plan politique : L'objectif de l'unité politique a été atteint dans une certaine mesure avec la monnaie unique, mais l'absence d'un véritable budget fédéral (seulement environ 1% du PIB de l'UE) limite la capacité de compensation des déséquilibres économiques. Il n’existe pas de mécanisme suffisant pour soutenir les pays en crise, ce qui a créé des tensions, surtout lors des crises de la dette ou de la pandémie de COVID-19.
2. Quels sont les grands objectifs de la politique monétaire ?
Les grands objectifs de la politique monétaire sont :
- Stabilité des prix : La BCE vise à maintenir l'inflation à un niveau proche de 2%, afin de préserver le pouvoir d'achat des ménages et assurer un environnement économique stable.
- Réduire l'inflation : Cela se fait généralement par le contrôle de la demande globale, en ajustant les taux d'intérêt pour freiner une inflation excessive ou stimuler l'économie en cas de faible inflation.
- Anticipation de l'inflation : La BCE utilise la communication (forward guidance) pour influencer les attentes des marchés et des acteurs économiques.
- Stabilité économique : Contrôler l'inflation et éviter les déséquilibres macroéconomiques comme les récessions et le chômage.
Le processus de création monétaire
La création monétaire se fait principalement par les banques commerciales. Lorsqu'une banque accorde un crédit, elle crée de la monnaie scripturale en créditant le compte de l'emprunteur, ce qui augmente la masse monétaire. Cette création est un jeu d'écriture comptable : la banque inscrit une créance à son actif et une dette à son passif.
La monnaie scripturale représente plus de 90% de la masse monétaire et circulera via des instruments comme les virements bancaires, les prélèvements automatiques et les cartes de paiement.
2. Les formes de la monnaie
- Monnaie fiduciaire : billets et pièces en circulation, utilisée pour des paiements directs.
- Monnaie scripturale : monnaie dématérialisée, inscrite sur les comptes bancaires, elle est la forme dominante aujourd’hui.
- La création de monnaie est facilitée par l'octroi de crédits bancaires, soutenant ainsi la consommation et l'investissement.
3. Les fonctions de la monnaie
- Unité de compte : permet de mesurer et de comparer la valeur des biens et services.
- Intermédiaire des échanges : facilite les transactions, remplaçant le système de troc.
- Réserve de valeur : possibilité de stocker de la valeur dans le temps, permettant l'épargne.
4. Les politiques monétaires
Les banques centrales (comme la BCE) ont pour but de contrôler l’inflation et d’assurer la stabilité des prix. Elles peuvent utiliser des instruments conventionnels :
- Taux d'intérêt directeurs : taux de prêt marginal, taux de dépôt.
- Opérations de marché ouvert : achat/vente de titres pour influencer la liquidité bancaire.
Les instruments non conventionnels incluent :
- Assouplissement quantitatif (QE) : achat d’actifs pour injecter des liquidités dans l’économie.
- Taux d'intérêt négatifs : encourager les banques à prêter plutôt qu'à conserver des liquidités.
- Prêts ciblés (TLTRO) : facilitation de l'accès au crédit pour les entreprises.
5. Les limites de la politique monétaire et budgétaire
- Politique monétaire : limitée par l’hétérogénéité des économies dans la zone euro. Elle ne peut pas répondre de manière égale aux besoins variés des différents pays.
- Politique budgétaire : les États membres ont des budgets limités (1% du PIB de l’UE), ce qui réduit leur capacité à compenser les déséquilibres économiques entre les pays.
6. La masse monétaire et ses agrégats
- M1 : monnaie fiduciaire + monnaie scripturale la plus liquide.
- M2 : M1 + dépôts rémunérés à court terme (ex : livret A).
- M3 : M2 + actifs financiers à court terme souscrits par des investisseurs.
7. L’économie de troc et la monnaie
L’économie de troc est un système d’échange direct entre biens, mais elle souffre de la double coïncidence des désirs (chaque partie doit vouloir ce que l'autre offre). La monnaie résout ce problème en étant un intermédiaire des échanges, un étalon de valeur, et une réserve de valeur.
8. Les risques de la création monétaire
La création excessive de monnaie par les banques (via les crédits) peut entraîner :
- Inflation : si la masse monétaire augmente plus vite que la production de biens et services.
- Instabilité financière : trop de monnaie peut créer des bulles financières et des déséquilibres économiques.