A - Quelques principes éducatifs pour guider nos choix pédagogiques
1. Lier théorie et pratique : ce lien est important à maintenir.
2 citations pour illustrer : « Il n’y a rien de plus pratique qu’une bonne théorie » de Kurt Lewin et « Ne rien dire que nous n’ayons fait » de Fernand Oury
3. Il n’y a pas de « bonnes pratiques » mais seulement des principes utiles qui peuvent être transférables selon le contexte.
4. S’approprier certaines pratiques en restant curieux de tout et conserver une démarche active, discuter et échanger avec les autres, même si ce n’est pas vraiment dans notre culture.
5. Garder en tête qu’il y a une différence, parfois considérable, entre ce que le professeur a enseigné et ce que l’élève a appris réellement, malgré les efforts de l’enseignant !
6. Penser aux buts de l’éducation : réfléchir à la différence entre « émanciper », qui devrait être le but de toute éducation, et « conformer », qui est le but plus ou moins avoué de l’éducation actuellement
B - L’étayage : une réflexion, des gestes, des postures, des actions pour accompagner l’apprentissage de tous
- L’étayage correspond à tous les gestes d’ajustement qui permettent à un élève qui a besoin d’aide dans la classe de la trouver et de l’utiliser.
Penser la classe comme un environnement proposant un soutien à l’apprentissage de l’autonomie.
Garder en tête les 6 fonctions de l’étayage selon Bruner :
1. l’enrôlement : développer l’intérêt des élèves
2. la réduction des degrés de liberté : décomposer les tâches complexes en sous- tâches accessibles
3. le maintien de l’orientation : rappeler l’objectif
4. la signalisation des caractéristiques dominantes : montrer la différence entre le réalisé et l’attendu
5. le contrôle de la frustration : maintenir l’intérêt et gérer la confrontation à la difficulté
6. la démonstration : présenter un exercice résolu, une solution.
On parle aussi de « Soutien » : dispositif de compensation, souvent en dehors de la classe (en lieu ou en temps).
En effet, ce que l’on gagne par la prise en charge et l’aide pédagogique et didactique apportée, on le perdrait par les ressentis socio- affectifs négatifs générés. Le problème majeur de ce système est l’effet Golem, inverse de l’effet Pygmalion, qui fait que l’enfant intègre par ces dispositifs d’aide un sentiment d’incompétence.
L’étayage correspond à des gestes d’ajustement portant sur :
- la diversification des supports
- la diversification de la tâche
- la réflexion sur les consignes
- la réflexion sur les ressources
- la réflexion sur les l’aide apportée
C - Le cadre : mettre en place un environnement concret et symbolique sécurisant
Le cadre matériel de la classe doit prendre en charge les besoins physiologiques, psychologiques et affectifs des élèves
• Le cadre symbolique, même s’il est souvent minoré, est important : il concerne la ritualisation à la fois temporelle, spatiale et de fonctionnement. Il conduit à un environnement prévisible gage de confiance. Ce cadre se construit, s’enseigne et s’apprend.
D - Les ressources : penser les outils, les méthodes, les aménagements pour développer l’autonomie des élèves
Les ressources matérielles doivent permettre à l’enseignant de se dégager du temps pour certains élèves • Penser les outils comme une aide à l’activité autonome (exemple des activités d’écriture Freinet). C’est un projet que d’apprendre l’autonomie, il faut donc le concevoir comme un enseignement en tant que tel : progression, explicitation, entraînement
E - Les interactions : anticiper les relations et les échanges au sein du groupe comme une aide pour chacun au service de tous
• Avec l’enseignant : pour cela, il doit se dégager du temps par un fonctionnement de type coopératif où l’autonomie a été apprise et intégrée
• Avec les autres élèves : il faut donc autoriser et permettre le travail de groupe et l’entraide.
• L’apprentissage vicariant : il s’agit d’apprendre par - l’observation intelligente - et par la démonstration en analysant les principes d’action de celui qui sait faire et de se les approprier.
Il faut pour cela que le modèle soit une personne à laquelle on puisse assez facilement s’identifier. Dans ces conditions, les classes multi-âges ont tout leur intérêt pour développer une autonomie facilitée car la différence est alors absorbée par le collectif sur lequel l’élève et l’enseignant peuvent s’appuyer.
• Ce fonctionnement vicariant s’applique également aux élèves du secondaire et bien sûr aux enseignants. Il nous livre des pistes de progression très intéressantes sur la cointervention par exemple