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Quels sont les sources et les défis de la croissance économique

La croissance économique est un phénomène récent qui est apparu au XIXème siècle avec la Révolution industrielle.


I-QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ?

A-Définition et mesure de la croissance économique.


La valeur ajoutée est la richesse réellement créée par une entreprise.

La croissance économique est calculée par l’évolution (le taux de variation) du PIB réel.

La richesse d’un pays, son activité économique est mesurée à partir de son produit intérieur brut (PIB) en additionnant les valeurs ajoutées brutes de toutes les branches de l’économie créées par les unités de production résidentes sur le territoire (entreprises, ménages, associations, administrations publiques).

Le PIB est un indicateur quantitatif qui comptabilise la production annuelle de biens et de services (marchands et non marchands).

Le PIB intègre donc la production marchande, production destinée à être vendue sur un marché et la production non marchande des administrations.

La croissance économique est calculée par l’évolution (le taux de variation) du PIB réel.


B-L’accumulation des facteurs de production travail et capital est source de croissance économique.

1)La contribution quantitative des facteurs de production, travail et capital, dans le processus de croissance économique


Pour réaliser sa production, l’entreprise doit choisir la combinaison productive qui associe une quantité de facteurs de production, de facteur travail et du facteur capital (le capital physique).

 Facteurs de production : éléments associés par toute unité productive afin de transformer les consommations intermédiaires en biens ou services.

 Facteur travail : ressources en main d’oeuvre (en effectifs ou nombre d’heures travaillées) mobilisant ses capacités intellectuelles et physiques pour obtenir une certaine production.

 Facteur capital : moyens matériels de production, utilisables sur le long terme (équipements, véhicules, machines, outils, bâtiments…)

Ainsi, l’activité productive d’une unité de production peut être formalisée par l’intermédiaire d’une « fonction de production » qui est une relation qui indique le niveau maximal de production qui peut être obtenu par les différentes combinaisons de facteurs, la technologie étant donnée.

Y = f (K, L)


D’après cette représentation de l’économie, la croissance économique provient de l’augmentation des facteurs de production, on parle alors de croissance extensive :

Accroître la production au sein d’une unité de production nécessite d’augmenter les quantités ou volumes de ces facteurs de production (embaucher du personnel supplémentaire et/ou accroître le stock de capital fixe en investissant).

Lorsqu’une entreprise souhaite augmenter sa production pour répondre à une hausse de la demande durable, elle doit embaucher et donc créer des emplois. Une autre possibilité est d’avoir recours aux heures supplémentaires pour les salariés déjà embauchés ou à des personnes en CDD ou intérim lorsque la hausse de la production est temporaire.

Lorsqu’une entreprise souhaite augmenter sa production, elle va procéder à une accumulation de capital fixe ou physique ce qui correspond à l’investissement qui est une dépense destinée à maintenir ou à accroître le potentiel productif.

On distingue :

- Les investissements physiques matériels : achat de biens de production durables c’est à dire destinés à être utilisés pendant au moins un an dans le processus de production comme les bâtiments, véhicules, machines… ;

La mesure de l’investissement matériel la plus utilisée est la FBCF (Formation brute de capital fixe).

- Des investissements immatériels : achats de services qui visent à accroître la capacité productive future de l’entreprise comme les dépenses en recherche et développement, les dépenses en formation du personnel, en publicité et marketing.

Les investissements peuvent être de remplacement, de capacité, de productivité


L’augmentation de la quantité des facteurs de production se heurte à la loi des rendements décroissants.

Loi des rendements décroissants : principe selon lequel, au fur et à mesure que l’on augmente la quantité d’un facteur de production (les autres restant à quantité constante), la production marginale augmente moins fortement d’où un ralentissement de la croissance du chiffre d’affaires et du profit.


2)Le progrès technique permet l’accroissement de la productivité globale des facteurs(PGF)


Seul le progrès technique permet de surmonter les rendements décroissants du capital et d’assurer une croissance durable de la productivité du travail.

Progrès technique : selon les économistes néoclassiques est l’ensemble des innovations qui permettent d’augmenter la production dans un pays avec un volume de facteurs de production inchangé.


A l’échelle macro-économique et sur le long terme, l’augmentation de la quantité des facteurs de production K et L n’explique pas la totalité de la hausse du PIB.

En effet, une partie de la croissance annuelle moyenne reste inexpliquée. Robert Solow appelle celle-ci le résidu.

Ce résidu, aujourd’hui qualifié de progrès technique permet l’accroissement de la productivité globale des facteurs » (PGF). Autrement dit, le progrès technique rend la combinaison productive des facteurs de production plus efficace et est à l’origine des gains de productivité.

La PGF est le résultat du rapport entre la production obtenue et le volume ou quantité des facteurs de production utilisés.

Une hausse de la PGF signifie qu’avec une moindre quantité de facteurs L et K, on peut réaliser le même volume de production ou avec une même quantité de facteurs utilisée, obtenir un volume de production plus important.

Si la hausse de la production s’explique essentiellement par celle du volume des facteurs de production, la croissance est extensive.

Si la hausse de la production s’explique principalement par la hausse de la PGF, la croissance est dite intensive.


C-Le progrès technique est à l’origine d’une croissance auto-entretenue.

1)Le progrès technique est endogène


Dès les années 1980, des économistes tels que Robert Lucas, Paul Romer ou encore Robert Barro ont élaboré une théorie de la « croissance endogène » qui explique l’origine du progrès technique par les actions des acteurs du secteur privé mais aussi par les interventions publiques.

-Croissance endogène : théorie selon laquelle l’accumulation du capital sous toutes ses formes (physique, technologique, humain, public), réalisée par l’ensemble des acteurs économiques (entreprises privées et institutions publiques) contribue à long terme à l’entretien de la croissance économique.


L’accumulation du capital ou investissements réalisés par les acteurs économiques produisent des externalités positives non seulement pour eux-mêmes mais aussi pour tous.

Ainsi, la diffusion des connaissances et du progrès technique permet des rendements d’échelle croissants et participe à l’auto-entretien de la croissance (la croissance entraîne la croissance) donc la hausse du niveau de vie et de la qualité de vie.


2) Le progrès technique résulte en particulier de l’innovation.


Le progrès technique résulte des investissements immatériels en recherche et développement engagés par les entreprises et les institutions publiques.

Il s’agit d’augmenter le stock de connaissances donnant lieu à des inventions (découvertes, idées nouvelles) de manière à créer des innovations (application industrielle et commerciale réussie d’une invention).

Le premier économiste à avoir « endogénéisé » le progrès technique a été Joseph Schumpeter (1883-1950) en montrant le rôle important de « l’entrepreneur-innovateur » qui prend les risques en innovant est à l’origine de son apparition et donc dans le processus de croissance.

Il identifie 5 grands types d’innovations :

- fabrication d'un bien nouveau ou d'une qualité nouvelle d'un bien ;

- introduction d'une nouvelle méthode de production ou de transport ;

- ouverture d'un débouché nouveau ;

- conquête d'une nouvelle source de matières premières ;

- réalisation d'une nouvelle organisation.

Ainsi, le progrès technique concourt à améliorer l’offre et à susciter une nouvelle demande ce qui augmente le bien-être des individus.

Les innovations de procédés améliorent les procédés de fabrication, l’organisation du travail, les techniques de commercialisation, permettent d’accroître l’efficacité de la combinaison productive des facteurs de production (travail et capital) et ainsi génèrent des gains de productivité qui permettent de baisser les coûts de production et/ou d’améliorer la qualité.

Les innovations de produits participent à renouveler l’intérêt chez les consommateurs et donc à stimuler la demande donc la croissance économique.


3)Le rôle des institutions et des droits de propriété dans le processus de croissance économique endogène


- Une institution est un ensemble de valeurs, normes, usages et organisations commun à des acteurs


A retenir

Il est nécessaire de mettre en évidence les liens entre phénomènes, mais il faut aussi les interpréter car un lien statistique n’est pas toujours un lien de causalité. Il y a corrélation positive si les deux variables évoluent dans le même sens : A…… et B….. ou A …..et B……… Il y a corrélation négative si les deux variables évoluent en sens inverse


Le fonctionnement de l’économie par le marché suppose des institutions c'est-à-dire des règles, des contraintes qui assurent le respect des droits de propriété et la sécurité des contrats, la stabilité financière, qui garantissent l’Etat de droit, empêchent l’instabilité politique, la corruption et l’appropriation des richesses par une minorité au pouvoir.

Le rôle de l’Etat est essentiel pour créer de la confiance, un environnement favorable au développement d’activités économiques et donc à la croissance économique

Les institutions, favorables à la croissance économique sont :

- Celles qui protègent les droits de propriété sur les procédés de fabrication, les modes d’organisation de la production ou du travail, ou les produits qui découlent des dépenses de R&D engagées par les entreprises innovantes. Les droits de propriété garantissent à l’inventeur, en déposant un brevet, de s’approprier tous les bénéfices de son innovation sans quoi il y aurait une forte désincitation à engager de fortes dépenses en R&D, ce qui nuirait à la croissance économique et au mieux-être des populations.

Les monopoles temporaires institués par les brevets viennent, récompenser les entreprises ayant réalisé un effort coûteux de recherche et développement.

Les brevets permettent donc de développer les activités de R & D en renforçant leur rentabilité, ce qui est favorable à l’innovation et donc à la croissance économique.

- La puissance publique a un rôle clé en matière d’innovations en finançant elle-même la recherche fondamentale et/ou en incitant la R&D du secteur privé par les partenariats avec le secteur public (pôles de compétitivité) mais aussi par des subventions, crédits d’impôts.

- Les institutions de stabilisation des marchés comme les banques centrales, les règles budgétaires, qui garantissent une inflation modérée et cherchent à maîtriser l’instabilité macroéconomique.

- On peut enfin citer des institutions qui fournissent des services de santé et d’éducation une protection et une assurance sociales (par exemple, les systèmes de retraite, les dispositifs d’assurance chômage), organisent la redistribution et gèrent les conflits (les syndicats,…) et des institutions de réglementation des marchés comme les organismes de réglementation des transports, des télécommunications, de l’audiovisuel…


4)L’innovation s’accompagne d'un processus de destruction créatrice


Si le PT dope la croissance et est à l’origine des grandes révolutions industrielles par ses effets sur l’offre et la demande, le PT est irrégulier, instable provoquant une évolution des structures économiques (évolution de la consommation…) et sociales via le processus de « destruction créatrice » selon Schumpeter.

Au rythme des innovations, les produits, les méthodes de production mais aussi les entreprises, leurs localisations et les qualifications se renouvellent.

La destruction créatrice se traduit par des différentiels de gains de productivité selon les activités, ce qui modifie la répartition sectorielle des unités de production et de l’emploi.

Cela nécessite une mobilité géographique et professionnelle des actifs qui ne se fait pas sans difficultés.

Certaines entreprises disparaissent en raison d’une production devenue obsolète ou inefficiente (c’est un exemple de « destruction ») alors que celles qui ont intégré le progrès technique ou qui sont nées suite aux innovations sont dynamiques (c’est un exemple de « création »).

- Processus de destruction créatrice = processus mis en évidence par J. Schumpeter pour qui le progrès technique entraîne simultanément un mouvement de création d’activités et d’emplois nouveaux et de destruction d’activités et d’emplois dépassés dans les secteurs en déclin.

L’irrégularité du PT serait donc à l’origine de celle de la croissance économique et des cycles économiques, alternances régulières de phases d’expansion et de phases de récession

II- LES LIMITES ET LES DEFIS SOCIAUX ET ENVIRONNEMENTAUX DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE


A-)L’impact du progrès technique sur le chômage et les inégalités de revenus

- Inégalités : différences d’accès à des ressources rares qui se traduit en termes d’avantages et de désavantages sur une échelle de valeurs.


Le progrès technique peut être une menace pour les emplois du fait de la substitution du capital au travail. Avec le développement de la robotisation et de l’intelligence artificielle, les tâches les plus routinières, simples et rapides à réaliser deviennent substituables, notamment parmi les actifs peu qualifiés (ouvriers, employés) ou appartenant aux professions intermédiaires qui voient leurs revenus diminuer et/ou leurs emplois disparaître.

Au contraire, les actifs qualifiés gagnent en productivité du fait de leur complémentarité avec le capital technologique. Les travailleurs qualifiés, très demandés, voient leurs salaires augmenter d’où une hausse des inégalités de revenu, par le haut, due au progrès technique. Il est souvent biaisé en faveur du travail qualifié.

Cependant, les emplois de service mal rémunérés se multiplient également. Cela se traduit par une polarisation du marché du travail.

Le progrès technique peut engendrer des inégalités de revenu entre territoires, notamment entre les pôles urbanisés et modernes et les régions rurales.


B-Les limites écologiques de la croissance économique

1)L’épuisement des ressources naturelles


Rappel de la classe de première

Les externalités (ou effets externes) sont les effets positifs ou négatifs générés sur un tiers par l’activité d’un agent économique. Ces effets n’ayant pas fait l’objet d’une transaction sur le marché : ils n’ont pas reçu (si l’influence est négative) ni versé (si elle est positive) aucune compensation monétaire


En 1972, le club de Rome rédige le célèbre rapport Meadows s’intitulant « Halte à la croissance » qui fait un état des lieux de toutes les atteintes portées à l’environnement et alerte sur l’épuisement des ressources naturelles dont certaines non renouvelables (charbon, pétrole, minerais) compte tenu qu’il faut toujours produire davantage avec une population en continuelle augmentation et surtout dénonce les modes de vie occidentaux gourmands en énergie et coutumiers de grands gaspillages.


En effet, si nous adoptons tous le même mode de vie que celui des Etats-Unis, les scientifiques estiment qu’il nous faudrait l’équivalent de cinq planètes.

Si l’on se base sur l’indicateur qu’est l’empreinte écologique, en 2018 chaque américain doit pouvoir disposer de 9,4 hectares pour répondre à ses besoins et permettre l’absorption de ses déchets. Aux Emirats Arabes Unis, 11,9 hectares par habitant et en France 4,5 soit deux fois moins qu’aux Etats-Unis mais quatre fois plus qu’au Bangladesh (0,5).


Certains économistes comme G. Hardin, E. Oström évoquent la tragédie des biens communs avec par exemple l’épuisement des ressources halieutiques : la morue de Terre neuve, le thon rouge de Méditerranée… Encadré p. 26 D’après la démonstration de G. Hardin, les biens communs sont appelés à disparaître en raison de leur surexploitation.

 Un bien commun est un bien rival mais non exclusif. Par exemple, le thon rouge en méditerranée est un poisson sauvage. Il est rival parce que les poissons pêchés par un marin ne peuvent plus l’être par d’autres. Par contre, celui qui le pêche ne paie rien à personne.

La déforestation à des fins d’exportation des bois exotiques ou pour cultiver l’huile de palme menace le poumon de la planète et la biodiversité.


2)Pollution et réchauffement climatique


Dans les années 1990, on va évoquer plus particulièrement les dangers du réchauffement climatique dont les émissions de gaz à effet de serre sont responsables.

Les activités industrielles, la pollution émise par les gaz d’échappement des voitures de plus en plus nombreuses y compris dans les pays émergents génèrent des externalités négatives comme la pollution atmosphérique mais aussi un effet de serre qui va entraîner une augmentation des températures de la planète et avec lui un cortège de bouleversements pouvant avoir des conséquences catastrophiques : montée des océans, immersion de certaines terres, sécheresses, cyclones, tempêtes violentes


C-La possibilité d’une croissance soutenable ?


Depuis le rapport Bruntland en 1987, tous les économistes s’accordent sur le fait qu’il faille un développement durable.

Les partisans de la soutenabilité faible estiment que la nature est un capital productif comme les autres. Par conséquent, on peut l’envisager comme substituable. S’il se raréfie, son prix deviendra plus élevé et les agents économiques s’efforceront de trouver les technologies productives qui utiliseront davantage des autres capitaux (technologique, physique) devenus relativement moins coûteux.

Le progrès technique peut alors repousser les limites posées à la croissance économique. Ainsi, l’homme peut sauvegarder et même réintroduire des espèces animales, reconstruire des milieux naturels menacés. Un fleuve pollué peut être dépollué, une forêt détruite replantée, la biodiversité reconstituée. Il suffit de maintenir une capacité à produire du bien-être économique au moins égale à celle des générations présentes. Pour l’assurer, le niveau de capital global doit être maintenu constant. La croissance n’est pas contradictoire avec la préservation de l’environnement, mais, correctement orientée, elle est une condition de cette préservation.

Pour les libéraux, la croissance économique n’est pas le problème mais est la solution pour réparer les atteintes à l’environnement :

 Grâce à la croissance, à mesure que le niveau de vie augmente, les citoyens deviennent plus sensibles à la question environnementale et modifient leur mode de consommation en privilégiant par exemple les produits issus de l’agriculture biologique ;

 La croissance permet de dégager des recettes fiscales en faveur de l’environnement qui permettront le financement d’infrastructures de transport en commun, la rénovation énergétique des bâtiments par exemple ;


La croissance se nourrit du progrès technique qui apporte de nombreuses solutions grâce à des innovations vertes pour la préservation de l’environnement (développement du moteur électrique, l’énergie solaire, amélioration du traitement des eaux usées...)


Quels sont les sources et les défis de la croissance économique

La croissance économique est un phénomène récent qui est apparu au XIXème siècle avec la Révolution industrielle.


I-QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ?

A-Définition et mesure de la croissance économique.


La valeur ajoutée est la richesse réellement créée par une entreprise.

La croissance économique est calculée par l’évolution (le taux de variation) du PIB réel.

La richesse d’un pays, son activité économique est mesurée à partir de son produit intérieur brut (PIB) en additionnant les valeurs ajoutées brutes de toutes les branches de l’économie créées par les unités de production résidentes sur le territoire (entreprises, ménages, associations, administrations publiques).

Le PIB est un indicateur quantitatif qui comptabilise la production annuelle de biens et de services (marchands et non marchands).

Le PIB intègre donc la production marchande, production destinée à être vendue sur un marché et la production non marchande des administrations.

La croissance économique est calculée par l’évolution (le taux de variation) du PIB réel.


B-L’accumulation des facteurs de production travail et capital est source de croissance économique.

1)La contribution quantitative des facteurs de production, travail et capital, dans le processus de croissance économique


Pour réaliser sa production, l’entreprise doit choisir la combinaison productive qui associe une quantité de facteurs de production, de facteur travail et du facteur capital (le capital physique).

 Facteurs de production : éléments associés par toute unité productive afin de transformer les consommations intermédiaires en biens ou services.

 Facteur travail : ressources en main d’oeuvre (en effectifs ou nombre d’heures travaillées) mobilisant ses capacités intellectuelles et physiques pour obtenir une certaine production.

 Facteur capital : moyens matériels de production, utilisables sur le long terme (équipements, véhicules, machines, outils, bâtiments…)

Ainsi, l’activité productive d’une unité de production peut être formalisée par l’intermédiaire d’une « fonction de production » qui est une relation qui indique le niveau maximal de production qui peut être obtenu par les différentes combinaisons de facteurs, la technologie étant donnée.

Y = f (K, L)


D’après cette représentation de l’économie, la croissance économique provient de l’augmentation des facteurs de production, on parle alors de croissance extensive :

Accroître la production au sein d’une unité de production nécessite d’augmenter les quantités ou volumes de ces facteurs de production (embaucher du personnel supplémentaire et/ou accroître le stock de capital fixe en investissant).

Lorsqu’une entreprise souhaite augmenter sa production pour répondre à une hausse de la demande durable, elle doit embaucher et donc créer des emplois. Une autre possibilité est d’avoir recours aux heures supplémentaires pour les salariés déjà embauchés ou à des personnes en CDD ou intérim lorsque la hausse de la production est temporaire.

Lorsqu’une entreprise souhaite augmenter sa production, elle va procéder à une accumulation de capital fixe ou physique ce qui correspond à l’investissement qui est une dépense destinée à maintenir ou à accroître le potentiel productif.

On distingue :

- Les investissements physiques matériels : achat de biens de production durables c’est à dire destinés à être utilisés pendant au moins un an dans le processus de production comme les bâtiments, véhicules, machines… ;

La mesure de l’investissement matériel la plus utilisée est la FBCF (Formation brute de capital fixe).

- Des investissements immatériels : achats de services qui visent à accroître la capacité productive future de l’entreprise comme les dépenses en recherche et développement, les dépenses en formation du personnel, en publicité et marketing.

Les investissements peuvent être de remplacement, de capacité, de productivité


L’augmentation de la quantité des facteurs de production se heurte à la loi des rendements décroissants.

Loi des rendements décroissants : principe selon lequel, au fur et à mesure que l’on augmente la quantité d’un facteur de production (les autres restant à quantité constante), la production marginale augmente moins fortement d’où un ralentissement de la croissance du chiffre d’affaires et du profit.


2)Le progrès technique permet l’accroissement de la productivité globale des facteurs(PGF)


Seul le progrès technique permet de surmonter les rendements décroissants du capital et d’assurer une croissance durable de la productivité du travail.

Progrès technique : selon les économistes néoclassiques est l’ensemble des innovations qui permettent d’augmenter la production dans un pays avec un volume de facteurs de production inchangé.


A l’échelle macro-économique et sur le long terme, l’augmentation de la quantité des facteurs de production K et L n’explique pas la totalité de la hausse du PIB.

En effet, une partie de la croissance annuelle moyenne reste inexpliquée. Robert Solow appelle celle-ci le résidu.

Ce résidu, aujourd’hui qualifié de progrès technique permet l’accroissement de la productivité globale des facteurs » (PGF). Autrement dit, le progrès technique rend la combinaison productive des facteurs de production plus efficace et est à l’origine des gains de productivité.

La PGF est le résultat du rapport entre la production obtenue et le volume ou quantité des facteurs de production utilisés.

Une hausse de la PGF signifie qu’avec une moindre quantité de facteurs L et K, on peut réaliser le même volume de production ou avec une même quantité de facteurs utilisée, obtenir un volume de production plus important.

Si la hausse de la production s’explique essentiellement par celle du volume des facteurs de production, la croissance est extensive.

Si la hausse de la production s’explique principalement par la hausse de la PGF, la croissance est dite intensive.


C-Le progrès technique est à l’origine d’une croissance auto-entretenue.

1)Le progrès technique est endogène


Dès les années 1980, des économistes tels que Robert Lucas, Paul Romer ou encore Robert Barro ont élaboré une théorie de la « croissance endogène » qui explique l’origine du progrès technique par les actions des acteurs du secteur privé mais aussi par les interventions publiques.

-Croissance endogène : théorie selon laquelle l’accumulation du capital sous toutes ses formes (physique, technologique, humain, public), réalisée par l’ensemble des acteurs économiques (entreprises privées et institutions publiques) contribue à long terme à l’entretien de la croissance économique.


L’accumulation du capital ou investissements réalisés par les acteurs économiques produisent des externalités positives non seulement pour eux-mêmes mais aussi pour tous.

Ainsi, la diffusion des connaissances et du progrès technique permet des rendements d’échelle croissants et participe à l’auto-entretien de la croissance (la croissance entraîne la croissance) donc la hausse du niveau de vie et de la qualité de vie.


2) Le progrès technique résulte en particulier de l’innovation.


Le progrès technique résulte des investissements immatériels en recherche et développement engagés par les entreprises et les institutions publiques.

Il s’agit d’augmenter le stock de connaissances donnant lieu à des inventions (découvertes, idées nouvelles) de manière à créer des innovations (application industrielle et commerciale réussie d’une invention).

Le premier économiste à avoir « endogénéisé » le progrès technique a été Joseph Schumpeter (1883-1950) en montrant le rôle important de « l’entrepreneur-innovateur » qui prend les risques en innovant est à l’origine de son apparition et donc dans le processus de croissance.

Il identifie 5 grands types d’innovations :

- fabrication d'un bien nouveau ou d'une qualité nouvelle d'un bien ;

- introduction d'une nouvelle méthode de production ou de transport ;

- ouverture d'un débouché nouveau ;

- conquête d'une nouvelle source de matières premières ;

- réalisation d'une nouvelle organisation.

Ainsi, le progrès technique concourt à améliorer l’offre et à susciter une nouvelle demande ce qui augmente le bien-être des individus.

Les innovations de procédés améliorent les procédés de fabrication, l’organisation du travail, les techniques de commercialisation, permettent d’accroître l’efficacité de la combinaison productive des facteurs de production (travail et capital) et ainsi génèrent des gains de productivité qui permettent de baisser les coûts de production et/ou d’améliorer la qualité.

Les innovations de produits participent à renouveler l’intérêt chez les consommateurs et donc à stimuler la demande donc la croissance économique.


3)Le rôle des institutions et des droits de propriété dans le processus de croissance économique endogène


- Une institution est un ensemble de valeurs, normes, usages et organisations commun à des acteurs


A retenir

Il est nécessaire de mettre en évidence les liens entre phénomènes, mais il faut aussi les interpréter car un lien statistique n’est pas toujours un lien de causalité. Il y a corrélation positive si les deux variables évoluent dans le même sens : A…… et B….. ou A …..et B……… Il y a corrélation négative si les deux variables évoluent en sens inverse


Le fonctionnement de l’économie par le marché suppose des institutions c'est-à-dire des règles, des contraintes qui assurent le respect des droits de propriété et la sécurité des contrats, la stabilité financière, qui garantissent l’Etat de droit, empêchent l’instabilité politique, la corruption et l’appropriation des richesses par une minorité au pouvoir.

Le rôle de l’Etat est essentiel pour créer de la confiance, un environnement favorable au développement d’activités économiques et donc à la croissance économique

Les institutions, favorables à la croissance économique sont :

- Celles qui protègent les droits de propriété sur les procédés de fabrication, les modes d’organisation de la production ou du travail, ou les produits qui découlent des dépenses de R&D engagées par les entreprises innovantes. Les droits de propriété garantissent à l’inventeur, en déposant un brevet, de s’approprier tous les bénéfices de son innovation sans quoi il y aurait une forte désincitation à engager de fortes dépenses en R&D, ce qui nuirait à la croissance économique et au mieux-être des populations.

Les monopoles temporaires institués par les brevets viennent, récompenser les entreprises ayant réalisé un effort coûteux de recherche et développement.

Les brevets permettent donc de développer les activités de R & D en renforçant leur rentabilité, ce qui est favorable à l’innovation et donc à la croissance économique.

- La puissance publique a un rôle clé en matière d’innovations en finançant elle-même la recherche fondamentale et/ou en incitant la R&D du secteur privé par les partenariats avec le secteur public (pôles de compétitivité) mais aussi par des subventions, crédits d’impôts.

- Les institutions de stabilisation des marchés comme les banques centrales, les règles budgétaires, qui garantissent une inflation modérée et cherchent à maîtriser l’instabilité macroéconomique.

- On peut enfin citer des institutions qui fournissent des services de santé et d’éducation une protection et une assurance sociales (par exemple, les systèmes de retraite, les dispositifs d’assurance chômage), organisent la redistribution et gèrent les conflits (les syndicats,…) et des institutions de réglementation des marchés comme les organismes de réglementation des transports, des télécommunications, de l’audiovisuel…


4)L’innovation s’accompagne d'un processus de destruction créatrice


Si le PT dope la croissance et est à l’origine des grandes révolutions industrielles par ses effets sur l’offre et la demande, le PT est irrégulier, instable provoquant une évolution des structures économiques (évolution de la consommation…) et sociales via le processus de « destruction créatrice » selon Schumpeter.

Au rythme des innovations, les produits, les méthodes de production mais aussi les entreprises, leurs localisations et les qualifications se renouvellent.

La destruction créatrice se traduit par des différentiels de gains de productivité selon les activités, ce qui modifie la répartition sectorielle des unités de production et de l’emploi.

Cela nécessite une mobilité géographique et professionnelle des actifs qui ne se fait pas sans difficultés.

Certaines entreprises disparaissent en raison d’une production devenue obsolète ou inefficiente (c’est un exemple de « destruction ») alors que celles qui ont intégré le progrès technique ou qui sont nées suite aux innovations sont dynamiques (c’est un exemple de « création »).

- Processus de destruction créatrice = processus mis en évidence par J. Schumpeter pour qui le progrès technique entraîne simultanément un mouvement de création d’activités et d’emplois nouveaux et de destruction d’activités et d’emplois dépassés dans les secteurs en déclin.

L’irrégularité du PT serait donc à l’origine de celle de la croissance économique et des cycles économiques, alternances régulières de phases d’expansion et de phases de récession

II- LES LIMITES ET LES DEFIS SOCIAUX ET ENVIRONNEMENTAUX DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE


A-)L’impact du progrès technique sur le chômage et les inégalités de revenus

- Inégalités : différences d’accès à des ressources rares qui se traduit en termes d’avantages et de désavantages sur une échelle de valeurs.


Le progrès technique peut être une menace pour les emplois du fait de la substitution du capital au travail. Avec le développement de la robotisation et de l’intelligence artificielle, les tâches les plus routinières, simples et rapides à réaliser deviennent substituables, notamment parmi les actifs peu qualifiés (ouvriers, employés) ou appartenant aux professions intermédiaires qui voient leurs revenus diminuer et/ou leurs emplois disparaître.

Au contraire, les actifs qualifiés gagnent en productivité du fait de leur complémentarité avec le capital technologique. Les travailleurs qualifiés, très demandés, voient leurs salaires augmenter d’où une hausse des inégalités de revenu, par le haut, due au progrès technique. Il est souvent biaisé en faveur du travail qualifié.

Cependant, les emplois de service mal rémunérés se multiplient également. Cela se traduit par une polarisation du marché du travail.

Le progrès technique peut engendrer des inégalités de revenu entre territoires, notamment entre les pôles urbanisés et modernes et les régions rurales.


B-Les limites écologiques de la croissance économique

1)L’épuisement des ressources naturelles


Rappel de la classe de première

Les externalités (ou effets externes) sont les effets positifs ou négatifs générés sur un tiers par l’activité d’un agent économique. Ces effets n’ayant pas fait l’objet d’une transaction sur le marché : ils n’ont pas reçu (si l’influence est négative) ni versé (si elle est positive) aucune compensation monétaire


En 1972, le club de Rome rédige le célèbre rapport Meadows s’intitulant « Halte à la croissance » qui fait un état des lieux de toutes les atteintes portées à l’environnement et alerte sur l’épuisement des ressources naturelles dont certaines non renouvelables (charbon, pétrole, minerais) compte tenu qu’il faut toujours produire davantage avec une population en continuelle augmentation et surtout dénonce les modes de vie occidentaux gourmands en énergie et coutumiers de grands gaspillages.


En effet, si nous adoptons tous le même mode de vie que celui des Etats-Unis, les scientifiques estiment qu’il nous faudrait l’équivalent de cinq planètes.

Si l’on se base sur l’indicateur qu’est l’empreinte écologique, en 2018 chaque américain doit pouvoir disposer de 9,4 hectares pour répondre à ses besoins et permettre l’absorption de ses déchets. Aux Emirats Arabes Unis, 11,9 hectares par habitant et en France 4,5 soit deux fois moins qu’aux Etats-Unis mais quatre fois plus qu’au Bangladesh (0,5).


Certains économistes comme G. Hardin, E. Oström évoquent la tragédie des biens communs avec par exemple l’épuisement des ressources halieutiques : la morue de Terre neuve, le thon rouge de Méditerranée… Encadré p. 26 D’après la démonstration de G. Hardin, les biens communs sont appelés à disparaître en raison de leur surexploitation.

 Un bien commun est un bien rival mais non exclusif. Par exemple, le thon rouge en méditerranée est un poisson sauvage. Il est rival parce que les poissons pêchés par un marin ne peuvent plus l’être par d’autres. Par contre, celui qui le pêche ne paie rien à personne.

La déforestation à des fins d’exportation des bois exotiques ou pour cultiver l’huile de palme menace le poumon de la planète et la biodiversité.


2)Pollution et réchauffement climatique


Dans les années 1990, on va évoquer plus particulièrement les dangers du réchauffement climatique dont les émissions de gaz à effet de serre sont responsables.

Les activités industrielles, la pollution émise par les gaz d’échappement des voitures de plus en plus nombreuses y compris dans les pays émergents génèrent des externalités négatives comme la pollution atmosphérique mais aussi un effet de serre qui va entraîner une augmentation des températures de la planète et avec lui un cortège de bouleversements pouvant avoir des conséquences catastrophiques : montée des océans, immersion de certaines terres, sécheresses, cyclones, tempêtes violentes


C-La possibilité d’une croissance soutenable ?


Depuis le rapport Bruntland en 1987, tous les économistes s’accordent sur le fait qu’il faille un développement durable.

Les partisans de la soutenabilité faible estiment que la nature est un capital productif comme les autres. Par conséquent, on peut l’envisager comme substituable. S’il se raréfie, son prix deviendra plus élevé et les agents économiques s’efforceront de trouver les technologies productives qui utiliseront davantage des autres capitaux (technologique, physique) devenus relativement moins coûteux.

Le progrès technique peut alors repousser les limites posées à la croissance économique. Ainsi, l’homme peut sauvegarder et même réintroduire des espèces animales, reconstruire des milieux naturels menacés. Un fleuve pollué peut être dépollué, une forêt détruite replantée, la biodiversité reconstituée. Il suffit de maintenir une capacité à produire du bien-être économique au moins égale à celle des générations présentes. Pour l’assurer, le niveau de capital global doit être maintenu constant. La croissance n’est pas contradictoire avec la préservation de l’environnement, mais, correctement orientée, elle est une condition de cette préservation.

Pour les libéraux, la croissance économique n’est pas le problème mais est la solution pour réparer les atteintes à l’environnement :

 Grâce à la croissance, à mesure que le niveau de vie augmente, les citoyens deviennent plus sensibles à la question environnementale et modifient leur mode de consommation en privilégiant par exemple les produits issus de l’agriculture biologique ;

 La croissance permet de dégager des recettes fiscales en faveur de l’environnement qui permettront le financement d’infrastructures de transport en commun, la rénovation énergétique des bâtiments par exemple ;


La croissance se nourrit du progrès technique qui apporte de nombreuses solutions grâce à des innovations vertes pour la préservation de l’environnement (développement du moteur électrique, l’énergie solaire, amélioration du traitement des eaux usées...)

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