INTRO: Quels critères pour def une œuvre d'art ? La radicale diversité des formes de l'art peut-elle être saisie dans une définition unique ?

-Sens antique du mot « art » : Synonyme de la tech (en grec, technè) -> on parle des « arts et métiers» ou d'art oratoire. L'art = notion de savoir-faire = l'art de l'artisan.

-Le sens moderne (depuis 1750 et l'invention de la notion d'esthétique par Alexander Baumgarten) = création consciente de choses belles/esthétiques = l'art de l'artiste.

-XXe siècle, déf remise en ?, l'artiste ne cherchant plus néc la beauté-> def de l'art plus large-> art = activité de l'artiste prod des œuvres. Elles ne rép plus de man évidente aux règles de l'art, et à la recherche de la beauté.

-Distinction à connaître :

1) Arts et métiers, qui cherchent à prod les meilleurs artefacts grâce aux meilleures tech

2) Beaux-arts, qui cherchent à créer de belles œuvres.

I.Une œuvre d'art est à l'image de la nature

Rôle de l'art= imiter la nat, procure plaisir et connaissance aux artistes/ spectateurs et a une vertu thérapeutique.

L'essence de l'art= recherche de la beauté.

Or, on conçoit trad la nat comme: source de toute beauté, source d'ordre, d'harmonie, puiss.

->Par cons, la démarche artistique devrait être une act d'imitation de la nat

• Se distingue alors d'une chose nat : art = image, copie, entretient un rapport de comp avec un original.
• Dans la Poétique Aristote: l'art « imite la nature», rapport de reproduction = mimesis. Pour A, les H ont une disposition nat à concevoir œuvres d'art -> procure du plaisir et connaissance : à repr le monde (peinture, sculpture) pour mieux connaitre son env
• L'art aussi rôle de « purification de l'âme ». Lorsque l'artiste imite fidèlement -> spectateur peut s'id et purger son esprit Par ex, le spectateur qui assiste à une tragédie de Sophocle, telle qu'Edipe Roi, se libérera de ses passions violentes. A nomme ce phéno: catharsis.

Il. Une œuvre d'art n'est pas qu'une bonne imitation

L'œuvre d'art pas réduite à une copie, au risque de se voir cantonnée à une prouesse technique. L'artiste transforme la réalité plutôt qu'il ne la recrée.

1 Aristote (384-322 av. J.-C.) élève de Platon et précepteur d'Alexandre le Grand, est un penseur grec considéré comme le plus importants de l'histoire. Il a fondé le Lycée, l'une des quatre grandes écoles de pensée de la Grèce

Ce principe d'imitation sera critiqué au XIXe siècle. Dans son Esthétique (1835) le philosophe G.W.F.

Hegel défend que la mimesis ne permet pas de comprendre la nature profonde de l'art. Il n'y a qu'un intérêt limité à reproduire ce qui existe déjà, à créer une « seconde nature ». Cette activité apparaît superflue et en outre présomptueuse: aucun artiste ne peut prétendre rivaliser avec les œuvres de la nature. On pourrait chercher à copier à l'identique une rivière en peinture, on manquerait inévitablement des propriétés présentes dans l'original.

La spécificité de l'art se trouverait donc ailleurs : une œuvre d'art serait avant tout caractérisée par son inventivité. Georges Bataille, anthropologue et écrivain, le remarque dans son ouvrage Lascaux ou la naissance de l'art (1955). Pour lui, l'art naît quand l'artiste parvient à s'arracher à l'imitation de la nature pour produire de la beauté de manière autonome et consciente. A ce titre, les fresques de la grotte de Lascaux, vieilles de 18000 ans, marquent la naissance de l'art. On y trouve notamment la représentation d'un animal imaginaire, la licorne. En réinterprétant un cheval en licorne, l'homme déforme le réel, le nie; en somme, il s'extrait de la nature. Il transforme la nature et la recrée.

• Cependant, pour que l'artiste puisse jouer avec la réalité, il faut qu'il soit d'abord capable de la dépeindre de manière réaliste. La licorne ne transforme la réalité que parce qu'elle s'appuie sur une imitation réussie, celle du cheval. C'est pourquoi le critique littéraire Roland Barthes pense que les œuvres de fiction doivent s'appuyer sur des « effets de réel », c'est-à-dire sur des éléments qui apportent aux créations de l'imagination la crédibilité du monde réel. Dans son film Les Misérables (2019) Ladj Ly bâtit un arc narratif fantaisiste autour du vol d'un lionceau à un cirque. Le spectateur adhère à l'histoire seulement parce que le réalisateur a précédemment posé des bases réalistes: celles d'une opposition entre des policiers surmenés et des jeunes délaissés. L'imitation de la nature n'est donc un principe valide en art qu'à la condition d'être dépassée dans un jeu de transformation de la réalité - c'est-à-dire de n'être pas une pure imitation.