Les origines du concept de personnalité
latin => persona = masque porté par les acteurs de théâtre pour exprimer des émotions à l'époque
similarité aujourd'hui :
- les masques restaient inchangés
- les masques permettaient d’anticiper les actions
- le nombre de masques était limité
Tempérament, émotions et caractère
Plusieurs propositions de classification des différents tempéraments :
Digman = propose une analyse factorielle pour classer l’impulsivité, la sociabilité, la peur et la colère.
Buss et Plomin = une classification avec trois définitions :
- Émotionalité → tendance à manifester des réactions physiques dans différents contextes (stressant/effrayant)
- Activité → dimension énergétique de l’individu (calme/énergie)
- Sociabilité → préférer la compagnie des autres plutôt que de rester seul
émotions = réactions contextualisées et brèves ≠ tempérament = stable d'un contexte a l'autre
Typologie de Galien & Hippocrate : 4 tempéraments identifiés dès l’Antiquité de manière non scientifique
- Éléments : air (chaud-humide), feu (chaud-sec), terre (froid-sec), eau (froid-humide)
- Humeurs : sang (sécrété par le foie), bile jaune (vésicule biliaire), bile noire (rate), phlegme (cerveau, poumon)
- Tempérament : sanguin, colérique, mélancolique, flegmatique
Typologie de Heymans :
- Fonction primaire → réactions intenses mais brèves aux stimulations Fonction secondaire → réactions modérées plus durables
- L’activité/non activité
- L’émotivité/non émotivité
approche catégorielle utile mais ne permet pas de capter les nuances des différentes personnalités ni des différents individus entre eux à elle seule
L’approche de la personnalité repose sur le concept de trait tel qu’il a été défini par Allport
les différences entre individus = jaugées à partir d'un continuum bipolaire
=> tout le mode a un même trait mais à un niveau différents + référence a une loi normale
Modèle bidimensionnel d’Eysenck :
extraversion + neuroticisme/névrosisme
névrose ≠ névrosisme = dimensions indépendantes à partir desquelles Eysenck propose de considérer plusieurs profils types
Le Big Five de Costa et Mc Crae : modèle en 5 dimensions (le plus utilisé encore aujourd’hui)
- Ouverture → individus imaginatifs/créatifs faisant preuve de curiosité et aimant la variété dans leurs activités, relations, intérêts
- Caractère consciencieux → individus prudents et disciplinés, faisant preuve de responsabilité, persévérance dans leurs activités et planifiant leurs actions
- Extraversion
- Agréabilité → individu faisant preuve de bienveillance et compassion dans leurs relations interpersonnelles, accordant facilement leur confiance et leur aide
- Neurocitisme
6 sous dimensions appelés facettes pour chacun des 5 traits de la personnalité
Principes psychométriques des mesures
différences interindividuelles et intra individuelles = établir différences entre les individus
Sensibilité :
= finesse de discrimination => mesurée à l'aide d'indicateurs de dispersions des scores (variance, étendu, écart-type)
Fidélité :
indice de constance neutre = absence de hasard => mesurée avec coefficients de corrélations
il faut faire en sorte que le résultat soit le moins influencé par le hasard
plusieurs forme de fidélité :
- stabilité temporelle → est-ce que le score est stable dans le temps ?
- utilisation du test-retest → la première passation et la deuxième passation doivent avoir des scores égaux de coefficient proche de 1 et positive si les deux scores vont dans le même sens
modèle du split-half :
couper le test en deux parties pour calculer les sous-scores => S’il n’y a pas de différences entre les réponses paires et impaires alors le test n’est pas soumis au hasard, sinon il y a fluctuation et le test a donc une mauvaise fidélité.
Fidélité inter juge
l'expérience faite par 2 personnes pour mesurer des ressemblances entre les types d'observations
Fidélité par forme parallèle
test identiques mais pas le même nombre d'items => permet de tester plusieurs fois le test-retest
Validité
= atteste que l’outil mesure bien ce qu’il est censé mesurer
- Validité interne (de contenu/construct) :
adéquation entre le contenu mesuré et la définition du concept. Elle correspond aux précautions que l’on prend pour faire un test, elle se fait en amont. Elle est mesurée à l’aide d’indicateurs qualitatifs (avis d’experts)
- Validité externe (de critère/empirique) :
mesurée à l’aide de coefficient de corrélation
- Validité concourante/concomitante :
atteste que l’outil obtient des résultats similaires à d’autres outils évaluant le même concept (à un instant t)
pour attester de la similarité du score avec celui d’un autre test
pour attester du fait que le score diffère bien du score obtenu par un autre test mesurant un concept différent. Pour montrer que notre nouveau test ne mesure par la même chose que les anciens test
atteste que le score obtenu à l’outil est fortement relié ou prédicteur d’un autre score/comportement
Les tests :
= présenter un matériel au sujet de façon à évaluer ses réponses, attitudes, réactions, comportements ...
La psychopathologie utilise des tests « projectifs » = mesurer les troubles de la personnalité par exemple
=> évacuer/exclure quelque chose de négatif pour le projeter à l'environnement
+ le support est abstrait + facile de se projeter ex: taches d'encre
= épreuves standardisées permettant d’obtenir, pour les sujets qui y sont confrontés, un score ayant pour objectif de le comparer à une population de référence
Les questionnaires :
= se base sur l’introspection (regard que l’individu porte sur lui-même) + va fournir des données scientifiquement acceptables MAIS resté vigilent sur la manière dont les items sont formulées ...
nombreux biais associés a cette méthodes :
- tendance à l’acquiescement → tendance à privilégier les réponses positives=> on ne peut pas le faire disparaître, il faut élaborer un questionnaire permettant de contrôler cette tendance :
- certains items où répondre « oui » = individu anxieux
- certains items où répondre « non » = individu anxieux
- items inversés qui permettent de contrôler le biais de la tendance à l’acquiescement
- désirabilité sociale → tendance à se présenter sous un jour favorable/tel qu’on aimerait que les autres nous perçoivent = modification des réponses => peut pas le faire disparaître, il faut reconnaître cette désirabilité sociale dans les items
deux formes de questionnaires
- les mesures normatives = items indépendants les uns des autres + accompagné d'une modalité de réponses binaire ou en plusieurs points (+ fréquent en psychologie de la personnalité)
- mesures ipsatives : présentations simultanée de plusieurs items + classer par ordre de préférence ou adéquation (surtout dans les orientation ou les motivations)
L'observation :
observation naturelle = se fait en milieu authentique + forte validité écologique ≠ observation systématique = observation réalisée dans des conditions artificielles prédéfinies
observation libre = sans référentiel ≠ observation armée = avec outils, grille...
= ne permet pas une mesure directe de la personnalité = on va interpréter des indices comportementaux avec un regroupement des unités qui vont former des dimensions qui pourront être quantifiées
distorsions liées à l'évaluateur :
- Effet de halo : évaluation d’une dimension influencée par l’évaluation faite sur une autre dimension (le simple fait qu’on ait accès à une information fait que la personne généralise)
- Effet d’ancrage : évaluation d’un individu par l’évaluation préalable d’autres individus (tendance à comparer à l ‘« ancre »), par exemple une observation dans une cour de récré va faire que les enfants vont s’influencer sur le reste des évaluations et on va avoir un effet de comparaison par rapport au premier à être évalué
- Effet d’attente/de mémoire sélective : perception guidée par les attentes initiales relatives aux caractéristiques des évalués ou par le fait de se souvenir des caractéristiques qui confirment ces attentes (assez proche de l’effet halo, s’agit aussi d’un effet d’attente). On ne retient que ce qui nous plaît, ce que l’on veut retenir
Distorsions liées aux attitudes du sujet observé :
sujet réagi à la situation d’observation et modifie (volontairement ou non) son comportement
=> notion d’auto emprise même en observation naturelle
L’individu met en général environ 15 minutes pour s’habituer au fait d’être observé.
Les méthodes en psychologie génétique
La méthode des jumeaux :
= idée de Prédominancequi est importante car le permet de comprendre comment est créés, les différences entre chacun
Comparer les mêmes caractéristiques chez les jumeaux monozygotes et dizygotes.
Si la corrélation monozygote > dizygote, alors on peut dire que l’intelligence (par exemple) est plus influencée par la génétique.
Loehlin en 1992 = synthèse de 5 grandes études sur 24 000 paires de jumeaux + paires de jumeaux ayant été élevées dans des environnements différents.
Comparaison en termes de scores d'extraversion :
- On observe une corrélation entre les jumeaux MZ qui vivent ensemble et les MZ qui vivent séparément.
- On observe une corrélation entre les jumeaux DZ vivant ensemble et ceux vivant séparément.
= Remarque : DZ vivant ensemble = scores d'une simple fratrie.
=> Bonne part de l'environnement + milieu influe sur la personnalité.
Les méthodes et études familiales :
= identifier la fréquence d’apparition de telle ou telle caractéristique chez les descendants d’individus porteurs (ou non) de cette même caractéristique + ne permet pas de faire la distinction entre les influences génétiques et environnementales
Les études d'adoption :
= étude des caractéristiques d'enfants adoptés comparées à celles de leurs parents biologiques et adoptifs
on conclut que l’influence des déterminants est génétique, s’il ressemble plus aux parents biologiques, on conclut que les influences environnementales sont plus fortes que les influences génétiques
critiques : enfants adoptés ne sont pas représentatifs de la population générale
= proviennent principalement d’études de la personnalité basées sur la méthode des jumeaux
+ synthèse des études permettant de déterminer la part des influences génétiques et des influences environnementales :
- Tous les traits sont modérément « héritables »
- Le milieu qui influence le plus la personnalité n’est pas l’environnement partagé (familial ou non) par les enfants d’une même famille mais l’environnement « non partagé »
60% influences environnementales / 40% influences génétiques
= sont multiples et difficilement identifiables : environnement familial, social, événements prénataux, événements biologiques (facteurs nutritionnels, maladie…)
nécessaire de nuancer les conclusions relatives à l'influence de l'environnement = peuvent être vécues différemment chez les membres d’une même fratrie
concept d’inné de l’acquis : prédisposition à privilégier certains environnements permettant d’adopter un comportement privilégié
3 types de corrélation / interaction entre génétique et environnement :
- corrélation passive → les enfants héritent passivement d’environnements familiaux corrélés avec leurs prédispositions génétiques. Ils se retrouvent naturellement dans un environnement en adéquation avec leurs attentes (famille de musiciens ou de médecins où les enfants suivent leurs parents)
- corrélation évocatrice → les enfants sont poussés à se confronter ou à expérimenter certains types d’environnements après que les parents aient identifié certaines caractéristiques ou aptitudes spécifiques (les parents facilitent en inscrivant l’enfant à une école de musique après l’avoir entendu chanter)
- corrélation active → l’enfant va lui-même chercher des environnements qui vont lui permettre de réaliser certaines prédispositions