« La mémoire à long terme concerne les processus permettant d’enregistrer des informations pour une utilisation future, et de récupérer ces informations le moment venu, lorsqu’elles s’avèrent utiles pour orienter les comportements de l’individu et lui permettre de s’adapter à son environnement. » - Habib et al., 2018
Stockage allant de quelques heures à plusieurs années.
➔ Le stockage est définitif sauf pour de détérioration pathologique.
➔ L’oubli comme déficit de récupération et pas un problème de stockage

MLT - Rossi, 2005
Quelques facteurs qui favorisent l’encodage:
- La répétition
- La profondeur de traitement
- L’organisation des informations
- La prégnance
Encodage :
- Transformation d’un stimulus en une représentation mentale.
- Produit une trace mnésique, stockée en mémoire.
Caractéristiques de la trace mnésique :
- Composée de propriétés variées.
- Sa richesse dépend de la quantité et de la diversité des informations encodées.
- Une trace riche améliore la mémorisation et la récupération
la répétition des informations
Répétition mentale de maintien = Processus cognitif impliquant la réutilisation des informations stockées ou activées en mémoire de travail = répétition interne d’un contenu. (comme se dire à soi-même quelque chose de multiples fois).
Ebbinghaus (1885) => analyse vitesse d'apprentissage 1 liste + 2nd tentative sur la même liste
➔ Mémorisation d’une liste de trigrammes.
➔ Test de la mémoire à différents délais
= Plus un item est répété, plus la probabilité de le rappeler augmente. (Hellyer, 1962)
Définition
Expérience de Craik & Watkins (1973) => Étude sur le rôle de la répétition dans l'encodage de l'information.
Effet position sérielle : 12 listes de 12 mots (3 sec entre chaque mots présentés), 4 derniers mots de chaque liste écrit en MAJUSCULE
Deux conditions de rappel : Rappel immédiat + Rappel différé
résultats :
répétition = maintien artificiel en MCT + permet des activités de codage et d’organisation
Plus de répétitions ≠ meilleure rétention à long terme
La répétition seule ne garantit pas la mémorisation durable..
Expérience Rundus (1977) => L’encodage intentionnel augmente la probabilité de rappel
Présentation de deux chiffres suivis d’un mot + ➔ Tâche distractrice: Répétition du mot pendant 4, 8 ou 12 secondes
Encodage incident: Non informés qu’il faut rappeler le mot à la fin de l’expérience.
Encodage intentionnel: Informés qu’il faut rappeler le mot à la fin de l’expérience.
résultats :
- La répétition pure d’une information n’a pas d’impact sur sa probabilité de stockage en MLT
- Importance de l’activité mentale déployée face au matériel à apprendre.
la profondeur des traitements à l'encodage
Craik & Lockhart, 1972 = Théorie des niveaux ou de la profondeur des traitements à l’encodage
- Un traitement superficiel = caractéristiques physiques (ex. : la forme des lettres d’un mot),
- Un traitement profond s’attache à sa signification = aspect sémantique
Plus le traitement est profond, plus la mémorisation est efficace et plus possibilité d'encodage en MLT augmente
expérience de Craik et Tulving (1975)
Présentation d’une liste de mots + avant présentation question donnée au participant + fin participants réalisaient une épreuve de reconnaissance de mots
niveau de traitement :
physique = mot est en majuscules? / Phonétique = rime avec un mot cible ? / sémantique = s’insère bien dans cette phrase?
résultats :
+ encodage profond + performances reconnaissances augmente
+ meilleure reconnaissance mots associés réponse «oui». = Effet de congruence -Schulman 1974
idem pour images = Bower,Karlin & Dueck 1975
organisation des mots à l'encodage
Expérience de Bousfield (1953)
60 mots à apprendre suivi d’une épreuve de rappel libre + mot = 4 catégories sémantiques : Animaux, noms, personnels, Légumes et Professions + répartition aléatoire +participants pas informés des catégories
résultats :
Lors du rappel des mots = participants regroupé les mots par catégorie
Deux interprétations possibles :
- participants ont organisé les infos de l’apprentissage
- regroupement des mots au sein des catégories a eu lieu lors du rappel des infos
Expérience de Tulving (1962) = Étude manière dont les individus récupèrent des mots et organisent
l'information en mémoire
Résultats :
Lors du rappel => participants restituent mots dans un ordre de + en + stéréotypé.
Cela reflète une organisation interne des catégories propre à chaque individu.
Même si les mots étaient présentés dans un ordre aléatoire, les participants finissent par les restituer selon une organisation propre et stable au fil des essais.
L’étude de Mandler (1967)
Les participants doivent classer des mots en catégories.
Deux groupes sont comparés :
➔ Mémorisation incidente : sujets classent les mots sans consigne d’apprentissage
➔ Mémorisation explicite : sujets savent qu’ils doivent apprendre les mots
Résultats :
2 groupes restituent les mots avec une performance similaire.
organisation aurait comblé le déficit d’effort employé pour apprendre le matériel.
Il existe aussi d’autres formes d’organisation - Mandler et Dean., 1969
Chronologique / Alphabétique / Sériel
Expérience de Jenkins et Russell (1952)
Présentation aux participants d’une liste de mots aléatoire + Tâche de rappel libre
=> associations spontanées se forment entre des mots liés
Bower et al (1969)
Mots à apprendre présentés sous forme:
- Hiérarchie organisé
- Hiérarchie mélangée
nombre de mots rappelés est supérieur lorsqu’ils ont été présentés sous forme d’hiérarchie organisée que mélangée.
mémoire à long terme - Prégnance
discriminer = reconnaître un élément comme ≠ de son contexte.
=> + un élément se démarque des autres + il est facile à distingue = meilleures performances mnésiques.
Craik & Jacoby, 1979; Anderson, 1985 = efficacité liée à un encodage spécifique
encodage sémantique plus efficace quand appuie sur élaboration distinctive = trace mnésique + limité confusion en mémoire
Expérience Stein & Bransford (1979)
= > Mémorisation des phrases ex: Le gros homme a lu le panneau avertisseur
Quatre conditions expérimentales :
- Contrôle : apprentissage simple
- complément imprécis : Le gros homme a lu le panneau avertisseur qui avait deux pieds de haut
- complément précis : Le gros homme a lu le panneau avertisseur prévenant que la glace était mince
- complément auto-généré
=> Tâche de Rappel indicé : Le ______ homme a lu le panneau avertisseur
résultats :
Contrôle 4,2 / Complément imprécis 2,2 / Complément précis 7,4 / Complément auto-généré 5,8
information saillante = ressort du contexte et s’impose à l’attention
Effet von Restorff: Un meilleur rappel lorsque l’item diffère des autres
Saillance perceptive: Chaussure, Huit, Crème, Coquille
Saillance conceptuelle : Vache, poisson, Chien, ordinateur, chèvre.
Lieury et al 2017 = Distinctivité liée à la charge émotionnelle du mot
mots grossier mieux reconnu que mots neutre
Bénéfice charge émotionnelle du mot (négativement ou positivement) expliqué par augmentation de la distinctivité de l’information au moment de l’encodage
Effet de la bizarrerie - McDaniel & Einstein, 1986 ; Einstein & McDaniel, 1987
Mémoriser les mots cibles d’une phrase en se formant une image mentale
➔ Scène normale : Le PÊCHEUR sortit le HOMARD du TONNEAU
➔ Scène bizarre: Le HOMARD sortit le PÊCHEUR du TONNEAU
Ou comparer la mémorisation de dessins «normaux » et « bizarres »
A retenir :
en résumé :
La répétition favorise la mémorisation de l’information mais elle n’assure pas systématiquement son stockage en mémoire à long terme
Importance de l’élaboration de l’information
➔ Répétition de l’information
➔ Profondeur du traitement
➔ Organisation de l’information
➔ Rôle de la prégnance sur la mémorisation