Psychanalyse et inconscient :
- Base de la psychanalyse : Elle repose sur l’inconscient. La psychanalyse a été fondée par Sigmund Freud.
- L’inconscient concerne ce qui échappe à la conscience.
- Concept de pulsion : Freud explore les pulsions, ces forces involontaires qui nous animent sans que nous en ayons conscience.
- Objectif de la psychanalyse : Saisir la part d’ombre en nous et explorer ce qu’il s’y passe.
- À travers la libre association, il s’agit de dire tout ce qui vient à l’esprit, sans refoulement, afin de rendre l’inconscient conscient.
- Impact sur la personnalité : L’inconscient influence profondément notre personnalité.
Citations et concepts de Freud :
- "Le moi n’est pas maître dans sa propre maison"
- Selon Freud, nous ne contrôlons pas entièrement notre psychisme : nous sommes l’objet de forces inconscientes.
- L’inconscient "parle" à travers nous, notamment via les lapsus (ex : vouloir dire un mot, mais en dire un autre à la place). Le lapsus est une manifestation ordinaire de l’inconscient.
- Le rêve comme voie vers l'inconscient :
- Freud considérait le rêve comme la "voie royale" vers l’inconscient. Le rêve devient un objet d’étude majeur car il permet de relâcher les défenses conscientes et révèle des désirs refoulés.
- Etrangeté interne :
- Selon Freud, il y a une part de nous-même qui reste étrangère et qui nous dirige inconsciemment.
Les théories psychanalytiques :
Les théories psychanalytiques sont plurielles et variées. Elles partagent en commun leur affiliation aux écrits de Sigmund Freud (1856-1939).
- L’œuvre de Freud ne réduit pas le psychisme à des facteurs cérébraux, génétiques ou sociaux. Elle explore aussi les forces involontaires agissant à notre insu.
- Inconscient :
- Pour Freud, le sujet n’est pas pleinement conscient de ses motivations. Il est animé par des désirs et motifs inconscients.
Deux grandes étapes dans l'œuvre de Freud :
- Première topique (1900) :
- Freud propose une première représentation dynamique du psychisme à partir de l’analyse des rêves et des erreurs de la vie quotidienne (lapsus, actes manqués).
- Inconscient // Préconscient // Conscience
- Seconde topique (1923) :
- Freud introduit les notions de pulsion et de ses circuits au sein de différentes instances.
Les instances psychiques :
- Le Ça :
- Instance des pulsions, incluant notamment la pulsion de mort (ex : "Fais-toi plaisir en souffrant un petit coup").
- Le Ça est la source des pulsions primaires et irrationnelles.
- Le Moi :
- Instance consciente qui se croit en contrôle, mais qui est en réalité coincée entre les exigences du Ça et du Surmoi (ex : l’égo).
- Le Surmoi :
- Instance de l'exigence morale et des interdictions (ex : "Ne te repose pas, travaille !"). Le Surmoi impose des normes et des idéaux, pouvant mener à des comportements perfectionnistes.
Les actes manqués et les pulsions :
- Actes manqués :
- Des comportements ou décisions influencés par des pulsions inconscientes (ex : les traumatismes de guerre qui réapparaissent dans des situations quotidiennes).
- Pulsion de répétition :
- La pulsion inconsciente pousse à répéter certaines actions ou erreurs (ex : un joueur qui échoue systématiquement en finale d’un tournoi).
- Pulsion de vie :
- Une tendance à la réussite, à l’évolution positive. Nous sommes naturellement portés vers le bien, vers la création et la satisfaction (ex : rester du côté du plaisir).
- Pulsion de mort :
- Une tendance inconsciente qui pousse chaque être humain vers la souffrance et l’échec, sans bénéfice apparent (ex : dépenser tout son argent dans des vêtements jamais portés).
- Freud suggère que le suicide est l'acte le plus "réussi" dans l’expression de la pulsion de mort.
Approches psychanalytiques après Freud :
Deux principales approches se sont développées à partir des travaux de Freud pour aborder l’inconscient :
1) Développement progressif du psychisme :
Cette approche, introduite par Freud lui-même, conçoit l’inconscient et le psychisme comme se construisant progressivement, à travers différentes étapes développementales, de la naissance à l’âge adulte.
2) Les stades psycho-affectifs (Freud, 1905) :
Dans son ouvrage Trois essais sur la théorie sexuelle, Freud propose que l’enfant traverse plusieurs stades psycho-affectifs entre la naissance et l’âge adulte, chacun correspondant à une partie érogène du corps.
- Les cinq stades du développement psycho-affectif :
- Stade oral (0 à 18 mois)
- Stade anal (14 mois à 3 ans)
- Stade phallique (3 à 5-6 ans)
- Période de latence (7 à 12 ans)
- Puberté (à partir de 12 ans)
Ces stades se caractérisent par un certain mode d’organisation des pulsions autour d’une partie du corps.
Complexe d’Œdipe et psychopathologie adulte :
- Complexe d'Œdipe : Freud introduit l’idée que l'enfant traverse un conflit autour des désirs envers les parents, le "complexe d'Œdipe".
- Psychopathologie adulte : Elle est considérée comme le résultat de points de fixation lors des stades de développement, provoquant une régression du sujet à des processus psychiques archaïques.
Le fonctionnement instinctuel chez l'être humain :
L’être humain partage des instincts avec les animaux : faim, sécurité, reproduction. Ces besoins, satisfaits, déclenchent la libération de dopamine, procurant du plaisir.
Cependant, l’humain dépasse ses instincts, trouvant du plaisir dans des situations anti-instinctuelles (ex. films d’horreur). Freud explique que l’homme recherche une jouissance au-delà des instincts vitaux.
Instinct et mise en danger chez l'humain :
Contrairement aux animaux, l’humain peut :
- Réagir tardivement face à un danger.
- S’exposer volontairement à la peur ou au stress (ex. procrastination, attractions effrayantes).
- Ces comportements reflètent une quête de satisfaction psychique plus profonde, au-delà du plaisir immédiat.
Pulsion de mort et comportements autodestructeurs :
Freud identifie une "pulsion de mort" (Thanatos), responsable de comportements autodestructeurs (ex. masochisme, surmenage).
Freud et Einstein ont lié cette pulsion à des enjeux collectifs, comme la destruction liée au progrès.
Déterminisme et inconscient :
Freud : rien n’est dû au hasard, tout est influencé par l’inconscient.
Deux visions :
- Développementale : l’inconscient se construit progressivement.
- Structurale : l’inconscient se structure tôt dans l’enfance.
Le développement psycho-affectif de l’enfant (Freud) :
Freud identifie 5 stades :
1) Oral (0-18 mois) : Plaisir via la bouche (allaitement).
- Exemple : fumer = substitut de ce stade.
2) Anal (18 mois-3 ans) : Apprentissage du contrôle corporel.
- Exemple : Avarice = blocage à ce stade.
3) Phallique (3-5/6 ans) : Complexe d’Œdipe (attirance pour le parent du sexe opposé).
4) Latence (7-12 ans) : Socialisation, diminution de l’intérêt sexuel.
5) Puberté (12 ans et +) : Éveil des pulsions sexuelles.
Des blocages à ces stades peuvent causer des troubles adultes.
Théorie de Mélanie Klein :
Klein décrit trois positions psychiques (toujours actives à l’âge adulte) :
- Adhésive : Confusion entre soi et l’autre.
- Parano-schizoïde : Distinction "bon/mauvais" chez l’autre.
- Dépressive : Conscience que l’autre est à la fois bon et mauvais.
Approche structurale et concepts lacaniens :
- Approche structurale : Chaque individu développe une relation singulière au monde, sans normes universelles.
- Lacan : La psyché est structurée par trois dimensions :
- Image : Ce que l’on montre aux autres.
- Symbolique : Influences du langage et des interactions.
- Réel : Ce qui est en nous mais impossible à représenter (angoisses, pulsions).
Le cas d'Ophélie :
Fixation et séparation avec l'autre
Dans certaines relations, l’autre est perçu comme étant tout bon ou tout mauvais. La séparation avec l’autre représente un processus complexe, influencé par la façon dont on accueille l’autre dans sa singularité et son vécu.
Ophélie cherche un élan vers la vie et non vers la mort.
L'approche systémique et familiale
Cette approche s’est développée au cours de la seconde moitié du XXe siècle grâce à l'apport de divers champs épistémologiques (psychologie, biologie, mathématique, etc.). En 1947, Ludwig von Bertalanffy (1901-1972) propose la théorie dite « des systèmes », selon laquelle un système est une totalité dont les éléments, en interaction dynamique, constituent des ensembles indissociables.
Propriétés du système :
Le système se caractérise par quatre propriétés :
- Changement global : Toute modification d’un élément entraîne des changements dans le système tout entier.
- Le tout est plus que la somme des parties : Le fonctionnement global produit des effets supplémentaires, non réductibles à ses éléments.
- Causalité circulaire : Les interactions entre les membres du système suivent une causalité circulaire, caractérisée par des boucles de rétroaction ou « feed-back ».
- Homéostasie : Le système cherche à maintenir son propre équilibre dynamique.
Système = ensemble de toutes ces caractéristiques
Développement de la cybernétique et approche systémique :
Dans les années 1950, des chercheurs de l'Université de Palo Alto, dont Gregory Bateson (1904-1980), intègrent la théorie des systèmes avec les principes de la cybernétique pour former la « cybernétique de premier ordre ». Ici, un individu n'est pas vu comme isolé mais comme membre d'un système dont les interactions peuvent engendrer des difficultés psychologiques.
Symptôme comme équilibre :
1) Rôle du symptôme
- Le symptôme est perçu comme un moyen pour le système de retrouver un état d'équilibre
2) Homéostasie familiale
- Les symptômes peuvent signaler des déséquilibres au sein de la dynamique familiale
Concepts spécifiques en thérapie familiale :
1) Double contrainte
- Situation où un membre est pris entre deux demandes contradictoires, créant une tension.
2) Coalitions familiales
- Formation de coalitions au sein de la famille pour maintenir l'équilibre, souvent contre un autre membre.
3) Désignation du porteur de symptôme
- Un membre est désigné pour porter un symptôme afin d'éviter un déséquilibre, souvent lié à des comportements persistants.
4) Symptôme biface
- Le symptôme peut masquer un problème sous-jacent tout en attirant l'attention sur lui, permettant d'éviter d'éviter des discussions difficiles.
Outils et pratiques en thérapie systémique :
1) Objets flottants
- Utilisation d'outils comme le génogramme ou la chaise vide pour visualiser les dynamiques familiales.
2) Analyse des interactions
- La thérapeute examine les interactions pour identifier les enjeux liés aux symptômes.
3) Dynamique de la thérapie
- La thérapie vise à dépasser les résistances au changement, permettant à la famille de retrouver sa créativité et d'élaborer des solutions.