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SCIENCE DE L'EDUCATION
3ème année

Pratique éducative en élémentaire

pratique éducative

Definition

Le SURMOI
Le Surmoi nous prescrit des normes de comportement, une façon de sentir et de penser, et il évalue le résultat effectif à l’aide de ces normes.

Dès les années 1950, le psychanalyste Michael Balint a réfléchi au problème de l'autorité tel qu'il commençait à se poser dans les sociétés démocratiques modernes :

Celle adoptée dans l'armée a été imitée par la méthode scolaire d’autrefois, et c'est manifestement la plus simple. Il s’agit de parvenir à une manière d'être bien établie : celle du soldat obéissant et courageux ; ou pour l’école traditionnelle, c’est celle d’un individu soumis et conformiste. Ils ne se posent pas la question de savoir si ce modèle est bon ou mauvais. Ils sont convaincus que leur modèle est le seul valable, et ils ont la même confiance inébranlable dans la valeur de leur méthode.


On peut citer deux exemples parmi d’autres :

• le maniement des armes ou les marches au pas chez les artilleurs

• les récitations par cœur dans les écoles et il est fort probable que rien de tout cela ne soit de la moindre utilité dans la vie future de l’élève


Le cas de l’enseignant moderne scrupuleux est beaucoup plus complexe. Tout d’abord il n’est pas très sûr de ses objectifs. Si on lui demande ce qu’il veut faire de son élève, il répondra de façon assez vague : « Un homme libre et heureux », ou « un membre heureux et bien adapté à son groupe social ».


L’objectif avoué était d’adapter l’enseignement à l’enfant tel qu'il est, à l’opposé de l’ancienne méthode qui consistait à faire en sorte que l’élève s’adapte à l’enseignement. Diverses précautions ont été prises pour ne pas surcharger l’enfant : les emplois du temps sont allégés et la succession des périodes scolaires est aménagée de façon à ne pas fatiguer l’enfant outre mesure.


Au lieu d’enseigner ces savoirs, la nouvelle méthode prétend? mettre en évidence les aptitudes de l’enfant ; elle cherche à l’inciter à poser des questions, et à l’encourager à participer.


De nos jours, des enseignants éprouvent même de la gêne de devoir parfois corriger ou critiquer le travail de leurs élèves. L’idéal de cette éducation consiste à réduire le rôle de l’éducateur et à favoriser le développement de l’enfant,


Nous voyons que la question de la discipline est un enjeu central des conceptions éducatives :

« Il est évident que le problème de la discipline est fondamental dans n’importe quelle forme d’éducation. Sur le plan psychologique, discipline veut dire : aller à l’encontre de ses propres désirs et intérêts immédiats au profit d’autres buts supérieurs ».


Une grande partie de l’éducation consiste à communiquer à la nouvelle génération des règles simples du type « il faut » ou « il ne faut pas »: deux catégories de règles

la première est d'un caractère évident : "il ne faut pas s'approcher trop prés du feu"

la deuxième comprend des règles qui n'ont rien dévident: Les exemples typiques en sont les formules de politesse, les

salutations conventionnelles, l’emploi de certaines expressions telles que « s’il vous plaît », « merci », « je vous prie de m’excuser », « je vous demande pardon », etc. Dans un certain sens, ces règles ne riment à rien. Elles n’ont pas de logique inhérente, ni de relation patente avec la réalité concrète. En effet, si vous ne vous y soumettez pas, il ne s’ensuit pas nécessairement

un préjudice. Ce sont de simples conventions. Cependant, aucune société humaine n’existe sans elles.


Les règles de la première catégorie sont les mêmes partout dans le monde. En revanche, celles de la deuxième catégorie présentent des variations surprenantes et déconcertantes d’une société à l’autre. Non seulement elles apparaissent sous différentes formes, mais différentes explications sont avancées pour en justifier la nécessité.


Le véritable éducateur est la “réalité”? et notre rôle consiste simplement à attirer à temps l’attention sur certaines choses.


Les règles de comportement de la deuxième catégorie n’ont pratiquement aucune relation avec la réalité. Ce sont les règles de ce type, celles qui n’ont rien d’évident, qui constituent manifestement les véritables problèmes de toute éducation.


L’éducation dans une société civilisée ne peut pas se faire sans quelques règles du type « il faut » ou « il ne faut pas », inévitablement “artificielles” et créées par les humains. Étant entendu que la plupart des règles du deuxième type sont artificielles, qu’elles doivent donc être inculquées à l’aide de substituts de réalité et non de la réalité elle-même.


Imposer des règles de comportement conventionnelles, c’est-à-dire une discipline, signifie nécessairement poser un obstacle aux désirs de l’individu : on peut prévoir qu’il n’y cédera pas toujours, voire pas du tout. C’est pour cela que la discipline est toujours appuyée par une force extérieure. Dans l'idéal, pour éviter la peine qui, en principe, nous menace, nous choisissons en général de supporter la tension de nos désirs restés insatisfaits.


En outre, l’individu se soumet à la discipline et aux règles tant que la force extérieure qui les sous-tend est activement perçue. Si cette force diminue, ou si sa présence immédiate n’est pas perçue, le sujet risque de retomber dans un état indiscipliné. Le but visé est que la performance disciplinaire soit accomplie même en l’absence de toute force extérieure, par le sujet seul.


Cette nouvelle instance est ce que Freud a appelé le Surmoi. Le Surmoi nous prescrit des normes de comportement, une façon de sentir et de penser, et il évalue le résultat effectif à l’aide de ces normes ; si nous ne parvenons pas à nous y conformer, nous en éprouvons de la culpabilité et du

remords. La plupart des fonctions du Surmoi sont restrictives.


Un Surmoi strict et extensif permet à l’individu un fonctionnement économique dans les situations de routine et de réaliser une économie considérable d’énergie psychique.


C'est pourquoi la question se pose de décider si l’éducation doit viser à une discipline stricte, un contrôle aussi automatique que possible des désirs pulsionnels ou, au contraire, chercher à former le maximum d'esprit critique et de capacité à penser qui soit compatible avec la vie sociale, et même profitable à la vie sociale.

?

Il n’y a pas de société qui ne soit fondée sur une quelconque discipline. La discipline libre, «naturelle», est une illusion née de notre désir. Dans toute société la discipline est toujours artificielle et doit être enseignée à l’aide de substituts de réalité.



SCIENCE DE L'EDUCATION
3ème année

Pratique éducative en élémentaire

pratique éducative

Definition

Le SURMOI
Le Surmoi nous prescrit des normes de comportement, une façon de sentir et de penser, et il évalue le résultat effectif à l’aide de ces normes.

Dès les années 1950, le psychanalyste Michael Balint a réfléchi au problème de l'autorité tel qu'il commençait à se poser dans les sociétés démocratiques modernes :

Celle adoptée dans l'armée a été imitée par la méthode scolaire d’autrefois, et c'est manifestement la plus simple. Il s’agit de parvenir à une manière d'être bien établie : celle du soldat obéissant et courageux ; ou pour l’école traditionnelle, c’est celle d’un individu soumis et conformiste. Ils ne se posent pas la question de savoir si ce modèle est bon ou mauvais. Ils sont convaincus que leur modèle est le seul valable, et ils ont la même confiance inébranlable dans la valeur de leur méthode.


On peut citer deux exemples parmi d’autres :

• le maniement des armes ou les marches au pas chez les artilleurs

• les récitations par cœur dans les écoles et il est fort probable que rien de tout cela ne soit de la moindre utilité dans la vie future de l’élève


Le cas de l’enseignant moderne scrupuleux est beaucoup plus complexe. Tout d’abord il n’est pas très sûr de ses objectifs. Si on lui demande ce qu’il veut faire de son élève, il répondra de façon assez vague : « Un homme libre et heureux », ou « un membre heureux et bien adapté à son groupe social ».


L’objectif avoué était d’adapter l’enseignement à l’enfant tel qu'il est, à l’opposé de l’ancienne méthode qui consistait à faire en sorte que l’élève s’adapte à l’enseignement. Diverses précautions ont été prises pour ne pas surcharger l’enfant : les emplois du temps sont allégés et la succession des périodes scolaires est aménagée de façon à ne pas fatiguer l’enfant outre mesure.


Au lieu d’enseigner ces savoirs, la nouvelle méthode prétend? mettre en évidence les aptitudes de l’enfant ; elle cherche à l’inciter à poser des questions, et à l’encourager à participer.


De nos jours, des enseignants éprouvent même de la gêne de devoir parfois corriger ou critiquer le travail de leurs élèves. L’idéal de cette éducation consiste à réduire le rôle de l’éducateur et à favoriser le développement de l’enfant,


Nous voyons que la question de la discipline est un enjeu central des conceptions éducatives :

« Il est évident que le problème de la discipline est fondamental dans n’importe quelle forme d’éducation. Sur le plan psychologique, discipline veut dire : aller à l’encontre de ses propres désirs et intérêts immédiats au profit d’autres buts supérieurs ».


Une grande partie de l’éducation consiste à communiquer à la nouvelle génération des règles simples du type « il faut » ou « il ne faut pas »: deux catégories de règles

la première est d'un caractère évident : "il ne faut pas s'approcher trop prés du feu"

la deuxième comprend des règles qui n'ont rien dévident: Les exemples typiques en sont les formules de politesse, les

salutations conventionnelles, l’emploi de certaines expressions telles que « s’il vous plaît », « merci », « je vous prie de m’excuser », « je vous demande pardon », etc. Dans un certain sens, ces règles ne riment à rien. Elles n’ont pas de logique inhérente, ni de relation patente avec la réalité concrète. En effet, si vous ne vous y soumettez pas, il ne s’ensuit pas nécessairement

un préjudice. Ce sont de simples conventions. Cependant, aucune société humaine n’existe sans elles.


Les règles de la première catégorie sont les mêmes partout dans le monde. En revanche, celles de la deuxième catégorie présentent des variations surprenantes et déconcertantes d’une société à l’autre. Non seulement elles apparaissent sous différentes formes, mais différentes explications sont avancées pour en justifier la nécessité.


Le véritable éducateur est la “réalité”? et notre rôle consiste simplement à attirer à temps l’attention sur certaines choses.


Les règles de comportement de la deuxième catégorie n’ont pratiquement aucune relation avec la réalité. Ce sont les règles de ce type, celles qui n’ont rien d’évident, qui constituent manifestement les véritables problèmes de toute éducation.


L’éducation dans une société civilisée ne peut pas se faire sans quelques règles du type « il faut » ou « il ne faut pas », inévitablement “artificielles” et créées par les humains. Étant entendu que la plupart des règles du deuxième type sont artificielles, qu’elles doivent donc être inculquées à l’aide de substituts de réalité et non de la réalité elle-même.


Imposer des règles de comportement conventionnelles, c’est-à-dire une discipline, signifie nécessairement poser un obstacle aux désirs de l’individu : on peut prévoir qu’il n’y cédera pas toujours, voire pas du tout. C’est pour cela que la discipline est toujours appuyée par une force extérieure. Dans l'idéal, pour éviter la peine qui, en principe, nous menace, nous choisissons en général de supporter la tension de nos désirs restés insatisfaits.


En outre, l’individu se soumet à la discipline et aux règles tant que la force extérieure qui les sous-tend est activement perçue. Si cette force diminue, ou si sa présence immédiate n’est pas perçue, le sujet risque de retomber dans un état indiscipliné. Le but visé est que la performance disciplinaire soit accomplie même en l’absence de toute force extérieure, par le sujet seul.


Cette nouvelle instance est ce que Freud a appelé le Surmoi. Le Surmoi nous prescrit des normes de comportement, une façon de sentir et de penser, et il évalue le résultat effectif à l’aide de ces normes ; si nous ne parvenons pas à nous y conformer, nous en éprouvons de la culpabilité et du

remords. La plupart des fonctions du Surmoi sont restrictives.


Un Surmoi strict et extensif permet à l’individu un fonctionnement économique dans les situations de routine et de réaliser une économie considérable d’énergie psychique.


C'est pourquoi la question se pose de décider si l’éducation doit viser à une discipline stricte, un contrôle aussi automatique que possible des désirs pulsionnels ou, au contraire, chercher à former le maximum d'esprit critique et de capacité à penser qui soit compatible avec la vie sociale, et même profitable à la vie sociale.

?

Il n’y a pas de société qui ne soit fondée sur une quelconque discipline. La discipline libre, «naturelle», est une illusion née de notre désir. Dans toute société la discipline est toujours artificielle et doit être enseignée à l’aide de substituts de réalité.



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