L’oxygène médical est considéré comme un médicament : il doit être prescrit en respectant une posologie, des indications spécifiques, et peut avoir des effets indésirables.
Insuffisance respiratoire aiguë
Définition
A retenir :
Critère diagnostique principal : PaO2 (pression partielle d’O2 dans le sang artériel) < 60 mmHg, ou < 55 mmHg pour les patients ayant des antécédents respiratoires.
Urgence vitale : Peut rapidement compromettre la survie si non traitée.
Symptômes courants :
- Dyspnée (difficulté à respirer), cyanose (teinte bleutée de la peau), confusion mentale, troubles de la conscience.
L’oxygène : Nature et importance
Définition
A retenir :
En cas de détresse respiratoire aiguë, l’oxygène peut être administré immédiatement sans prescription pour répondre à une urgence vitale.
Modes d’administration de l’oxygénothérapie
Choix de l’interface dépendant de l’état du patient et des objectifs de saturation :
- Lunettes nasales : Débit entre 0,5 à 6 l/min, pour les hypoxies modérées.
- Masque simple : Jusqu’à 10 l/min, en cas d’hypoxie plus sévère.
- Masque à haute concentration : Jusqu’à 15 l/min, pour une hypoxie sévère nécessitant des apports élevés d’O2.
- Oxygénothérapie à Haut Débit (OHD) : Débit entre 40 à 60 l/min, avec humidification et chauffage, souvent pour des hypoxies sévères nécessitant une haute FiO2 (fraction inspirée en O2).
- Ventilation Non-Invasive (VNI) ou Ventilation Invasive : pour les insuffisances respiratoires très sévères ou en cas de détérioration rapide de l’état respiratoire.
Critères de sélection de l’interface :
- Gravité de l’hypoxie, tolérance du patient, pathologie sous-jacente (ex. : BPCO).
Indications de l’oxygénothérapie
Hypoxémie confirmée : Saturation en oxygène (SpO2) < 90% ou PaO2 < 60 mmHg.
Hypoxie suspectée :
- Situations médicales ou chirurgicales graves nécessitant une oxygénation accrue (état de choc, infarctus du myocarde, embolie pulmonaire).
Insuffisance respiratoire aiguë :
- Urgence absolue avec nécessité d’apport en O2 pour prévenir des complications sévères.
Maladies chroniques :
- Ex. : BPCO et autres insuffisances respiratoires chroniques (hypoxémie persistante).
Objectif de saturation (SpO2) :
- Généralement entre 88 et 92% pour les BPCO (éviter l’hypercapnie).
- SpO2 de 92 à 96% pour d’autres patients en insuffisance respiratoire aiguë sans risque d’hypercapnie.
Effets indésirables de l’oxygénothérapie
Aggravation de l’hypercapnie :
- Particulièrement chez les patients avec insuffisance respiratoire chronique obstructive (BPCO) qui tolèrent une hypoxémie relative. Une hyperoxie excessive peut supprimer le réflexe ventilatoire, provoquant un coma hypercapnique.
- Objectif spécifique de SpO2 pour BPCO : 88-90%.
Effets toxiques directs de l’hyperoxie :
- Peut aggraver la toxicité de certains agents (ex. : bléomycine, paraquat).
- Les effets toxiques pulmonaires directs sont rares mais possibles en cas d’oxygénothérapie prolongée à haute dose.
Autres risques :
- Incendies : Risque accru en cas de tabagisme.
- Lésions des muqueuses nasales : En cas de débit élevé sans humidification.
- Ruptures gastriques : Lors d’utilisation de sondes nasales.
Résumé des précautions à prendre
A retenir :
- Personnaliser les cibles de SpO2 en fonction des besoins spécifiques du patient (en particulier pour les BPCO).
- Éviter une hyperoxie prolongée pour minimiser les risques d’hypercapnie et d’effets toxiques.
- Humidifier l’oxygène à des débits élevés pour éviter la dessiccation des muqueuses.
- Augmentation rapide des besoins en oxygène : signe d’alarme de dégradation clinique nécessitant une réévaluation urgente.