Olympe de Gouges, née dans une famille de la bourgeoisie, a eu une vie marquée par l'émancipation personnelle et intellectuelle. À la mort de son père, elle doit quitter Montauban pour Paris où elle s'intéresse rapidement à la dramaturgie. Ses pièces abordent les questions sociales et politiques, mettant en lumière les injustices de son époque. Elle devient une figure notable du mouvement féministe naissant en France, cherchant à articuler une voix pour les femmes à une époque où leur place dans la société était strictement limitée.

Parmi ses œuvres, la "Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne", rédigée en 1791, se distingue par son audace. Dans ce texte, Olympe de Gouges reprend le ton de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 pour revendiquer les droits des femmes, déclarant notamment que "la femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits". Elle y critique la situation des femmes dans la société, pointant du doigt leur exclusion des droits civiques et juridiques. Cette déclaration est considérée comme un texte fondamental du féminisme.

Olympe de Gouges ne se limite pas uniquement à la question des droits des femmes. Elle aborde aussi d'autres problématiques sociales, comme l'esclavage. Dans sa pièce "Zamore et Mirza", elle interpelle l'opinion publique sur les atrocités de l'esclavage, plaidant pour l'égalité entre les races. Cet engagement en faveur des droits humains lui confère une place à part dans l'histoire des droits civiques. Son idéal est cependant mal perçu durant la Révolution française, et ses positions antimonarchiques, combinées à son appel à l'égalité des droits, lui valent d’être dénoncée, ce qui conduit à son arrestation et sa mise à mort.

Malgré son exécution, l’influence d’Olympe de Gouges perdure. Son œuvre et son engagement sont redécouverts au XXe siècle avec la montée du féminisme moderne. Aujourd'hui, elle est célébrée comme une pionnière des droits des femmes et est souvent mentionnée dans le cadre des luttes pour l'égalité des sexes. Des places, des rues et des écoles portent son nom, et ses écrits continuent d’inspirer les mouvements féministes contemporains et les luttes pour les droits humains en général.