Définition
Monarchie de Juillet
Régime politique en France qui dura de 1830 à 1848, succédant à la Restauration et précédant la Deuxième République, sous le règne de Louis-Philippe Ier, le "roi-citoyen".
Orléanisme
Courant politique du XIXe siècle en France, favorable à une monarchie constitutionnelle sous la direction des descendants de la maison d'Orléans, notamment Louis-Philippe Ier.
Libéralisme
Idéologie politique prônant la liberté individuelle, le libre-échange économique et des réformes pour l'établissement de gouvernements constitutionnels limités.
Contexte historique de l'avènement de la Monarchie de Juillet
En 1830, la France connaît une agitation politique et sociale grandissante sous le règne de Charles X, un roi ultra-conservateur de la branche légitimiste des Bourbons. La politique restrictive de Charles X, notamment les ordonnances de juillet 1830, vise à restreindre les libertés de presse et à modifier le système électoral en faveur de l'aristocratie. Cette tentative de retour à l'ancien régime suscite la colère des libéraux et des républicains, conduisant aux Trois Glorieuses, une série d'insurrections qui se déroulent du 27 au 29 juillet 1830. La Révolution de Juillet marqua la chute de Charles X et l’ascension de Louis-Philippe d’Orléans sur le trône français.
Le règne de Louis-Philippe Ier et les fondements de la Monarchie de Juillet
Louis-Philippe Ier, également connu sous le nom de "roi des Français", est placé sur le trône à la suite de la Révolution de Juillet 1830. Son règne est marqué par une volonté de concilier monarchie et idéaux libéraux. Contrairement à ses prédécesseurs, il affiche une certaine proximité avec la bourgeoisie montante. Le régime adopte une Charte révisée en 1830, qui allège les prérogatives royales tout en maintenant le principe monarchique, marquant la fin de la souveraineté divine au profit de la souveraineté nationale. Néanmoins, le suffrage reste censitaire et exclut une vaste majorité du peuple, ce qui conduira à des tensions croissantes.
Les tensions sociales et politiques sous la Monarchie de Juillet
La Monarchie de Juillet fut marquée par de nombreux conflits sociaux et politiques. La révolution industrielle entraîne des changements économiques majeurs, favorisant une bourgeoisie d'affaires prospère, tandis que la classe ouvrière souffre de mauvaises conditions de travail et de vie. Cela mène à des révoltes ouvrières, comme l’insurrection des canuts à Lyon en 1831 et 1834. Sur le plan politique, le régime est contesté par les partisans de la République, les légitimistes, et les bonapartistes. Les différents courants politiques s'opposent dans une ambiance de déceptions et de frustrations, exacerbée par une répression souvent brutale des voix dissidentes.
La fin de la Monarchie de Juillet
En 1848, l'opposition grandissante face aux politiques conservatrices et oligarchiques de la Monarchie de Juillet débouche sur la Révolution de Février. Louis-Philippe Ier abdique et s'exile en Angleterre, mettant fin au régime orléaniste. Cette révolution ouvre la voie à la Deuxième République. Les causes de la chute de la monarchie résident dans l'incapacité du régime à répondre aux aspirations démocratiques et sociales de la population, ainsi que dans son isolement face aux forces républicaines de plus en plus influentes.
A retenir :
La période de la Monarchie de Juillet (1830-1848) est une phase de transition marquée par une tentative de réconciliation entre l'Ancien Régime monarchique et les idées modernes de libéralisme et de progrès social. Bien qu'elle ait instauré certaines réformes, sa limitation du suffrage et sa proximité avec les élites économiques entraînèrent son isolement et son impopularité croissante. En 1848, la pression combinée des revendications ouvrières et républicaines provoqua l'abolition de la monarchie, ouvrant la voie à une nouvelle ère républicaine en France.