I. Des espaces maritimes qui permettent la mondialisation.
Pendant des millénaires la mer était pour les hommes : le vide. Mais ces espaces qui communiquent entre eux, sur lesquels on peut se laisser porter sur de longues distances et sans réels obstacles ont permis la mondialisation (Grandes découvertes qui mettent en contact les continents).
Mondialisation : processus d’intensification des échanges qui met en relation et en concurrence les espaces et les économies du monde entier.
Alors que vos grands-parents à votre âge consommaient essentiellement des produits français, vous portez des vêtements fabriqués en Asie, regardez des séries américaines sur Netflix et mangez des aliments qui ont parfois parcouru des centaines de kilomètres.
Tout cela circule en fait essentiellement par les mers.
- 1) Des espaces de circulation mondiale.
Depuis toujours c’est par bateau que l’on a transporté le plus facilement et au moindre coût les marchandises. C’est encore plus vrai depuis l’invention des conteneurs et la modernisation des ports.
Un exemple avec un géant des mers, le Jules Verne.
Grâce à ces innovations transporter un smartphone de Chine jusqu’en France ne coûte que 15 centimes. Aujourd’hui 85 % du transport de marchandises se fait par voie maritime. Ce qui explique aussi l’explosion des échanges c’est aussi l’ouverture des frontières et l’effondrement des droits de douane.
Exemple de la circulation du billet de 10 € pour comprendre l’intérêt du libre-échange.
C’est aussi grâce à un réseau de câbles sous-marins que circule l’essentiel des flux d’Internet qui permettent la circulation de capitaux, d’informations, de produits culturels de façon instantanée, créant un monde où la distance s’efface.
- 2) La maritimisation des économies.
Tout cela explique la maritimisation de l’économie mondiale. Les activités de production se rapprochent des côtes, dans de vastes zones industrialo-portuaires, pour pouvoir plus facilement exporter.
L’exemple de Rotterdam (Pays-Bas).
Maritimisation : processus d’accroissement des échanges internationaux par voie maritime qui donne de plus en plus d’importance aux espaces littoraux (ports, espaces côtiers).
Certains ports sont des hubs, c’est à dire des nœuds de correspondance qui concentrent et redistribuent ce qui est transporté dans le réseau.
II. Les routes maritimes : des espaces stratégiques dans la mondialisation.
- 1) Une grande route maritime mondiale.
Des dizaines de milliers de navires circulent en permanence sur les mers et océans mais principalement entre les trois grandes aires de puissance : l’Amérique du Nord, l’Union Européenne et l’Asie orientale. Ainsi s’est formée une grande route maritime qui relie les façades maritimes de ces trois pôles et leurs principaux ports (cf. croquis).
Route maritime : itinéraire régulièrement suivi par des navires assurant le transport maritime à longue distance.
La route se réduit en passant par des canaux et des détroits internationaux qui deviennent donc des lieux stratégiques. (CARTE)
Canaux et détroits : passages maritimes artificiels (canaux) ou naturels (détroits) entre deux terres permettant la navigation.
- 2) Assurer le contrôle des mers.
La navigation en haute mer est libre et il est difficile de surveiller les espaces maritimes (vides d’hommes).
Au large de pays pauvres (Somalie, détroit de Malacca…) se développe la piraterie.
D’autres flux illégaux transitent par les mers et profitent eux aussi de la mondialisation (armes, drogues, migrants clandestins).
Pour sécuriser les routes maritimes les principales puissances maritimes renforcent leur présence militaire dans les zones à risques. Et certains navires font appel à des services de sécurité privée.
- 3) La rivalité des puissances maritimes.
Les États-Unis sont, sans conteste, la plus grande puissance maritime capable d’intervenir sur n’importe quelle mer avec une puissance sans égale.
La France, le Royaume-Uni ou la Russie restent des puissances maritimes moyennes. L’Inde et la Chine sont, elles, des puissances émergentes qui se dotent de porte-avions de sous-marins et de bases navales.
Il existe donc une rivalité entre ces puissances, l’ouverture d’une nouvelle route maritime à travers l’océan Arctique (rendue possible par le réchauffement climatique) alimente cette rivalité (route en jaune sur le croquis ci-dessus).
III. Les espaces maritimes : gisements de ressources et sources de tensions.
- 1) Des ressources diverses.
Nous avons vu que les espaces maritimes favorisent de nombreuses activités économiques en permettant les échanges mais ils sont aussi eux-mêmes sources de richesses.
Depuis la préhistoire, ils fournissent aux hommes des poissons et des fruits de mer, les ressources halieutiques de plus en plus exploitées.
Les plateformes offshores se multiplient pour exploiter des gisements sous-marins de gaz naturel ou de pétrole (hydrocarbures).
L’éolien offshore fournit actuellement 0,3 % de l’électricité mondiale mais son potentiel est quasi illimité, cette technologie pourrait jouer un rôle majeur dans les années qui viennent.
Enfin, depuis le XXe siècle, le tourisme balnéaire s’est considérablement développé et est devenu la forme de tourisme la plus répandue dans le monde, attirant sur les côtes les vacanciers par dizaines de millions et générant beaucoup de richesses sur les littoraux les plus attractifs.
Exemple de la côte du littoral du Queensland en Australie
- 2) Des richesses convoitées
Ces richesses peuvent susciter des convoitises, c’est pourquoi un droit maritime émerge peu à peu. Désormais n’importe quelle côte, même l’île la plus minuscule, offre une Zone Economique Exclusive (ZEE) à l’État qui la possède. Jusqu’à 200 miles marins (environ 370 Km) il est le seul à pouvoir explorer la zone et en exploiter les ressources.
Cela crée des tensions dans plusieurs régions du monde ou différentes puissances se disputent des territoires maritimes.
Un exemple avec les îles Paracels que la Chine s’approprie
IV. Mers et océans : des enjeux planétaires.
- 1) Les espaces maritimes victimes du réchauffement climatique.
Retour sur ce qu’est le réchauffement climatique
Relevez tout ce qui va nuire aux espaces maritimes.
Le réchauffement climatique entraîne l’acidification de l’eau de mer qui va bouleverser la vie marine et peut-être faire disparaître de nombreuses espèces.
L’élévation du niveau des mers va entraîner la submersion de certains littoraux et des îles vont même disparaître. Ces espaces sont également frappés par des cyclones de plus en plus nombreux.
Exemple du Bangladesh
De plus les espaces maritimes reçoivent beaucoup de polluants venus des terres. Un exemple avec ce que l’on appelle les « continents de plastique ».
- 2) Des espaces sous pression.
À cette mise en danger de la faune et de la flore marine s’ajoute le problème de la surpêche qui menace près d’un tiers des espèces de poissons.
L’ONU tente d’imposer une gestion durable de la pêche dans le monde, et des États ont mis en place des règles de plus en plus sévères mais il est souvent difficile de les faire appliquer et d’exercer un contrôle.
L’exploitation des hydrocarbures offshore et le transport du pétrole par bateau peut aussi entraîner des catastrophes écologiques (marées noires).
Exemple : l’explosion de la plate-forme Deepwater horizon en 2010 dans le Golfe du Mexique.