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Post-Bac
1

Médecine Légale

Chap 16 : Les asphyxies

I. Asphyxies chimiques

  • le monoxyde de carbone : En présence de ce gaz, il y a une compétition entre ce gaz et l’oxygène et le gaz va gagner la compétition. Ce gaz est appelé le tueur silencieux car il est inodore et incolore. Le monoxyde de carbone va chasser l’oxygène et prendre sa place sur l’hémoglobine. Cela se manifeste par des troubles de la coordination motrice, des mots de crâne, vomissement. Les gens vont tituber et s’effondrer sur le sol. Généralement, ils ne se relèvent pas. La pièce est remplie de monoxyde de carbone et il arrive un moment où le taux de monoxyde de carbone dans le sang devient mortel. Cela porte le nom de taux d'HBCO (= taux d'hémoglobine liée au monoxyde de carbone).
  • le cyanure

II. Asphyxies mécaniques

  • obstruction des voies respiratoires 
  • compression des vaisseaux du cou et du larynx
  • compression du thorax 

→ asphyxie traumatique : mouvements de foule ou écrasement par un objet lourd 

→ asphyxie posturale : blocage respiratoire par immobilisation prolongée notamment lors des interpellations

  • compression des voies aériennes : sac en plastique, baillon ou fausse route (favorisé par la consommation d’alcool ou une dentition mal entretenue)


III. Les signes d'asphyxies

  • une cyanose du visage (coloration bleue-violacée) qui englobe les oreilles et qui déborde sur le cou (= masque de cyanose)
  • des pétéchies qui sont de petites hémorragies de la taille d’une tête d’épingle qui sont liées à la distension des petites vénules du visage. On les observe au niveau du front, des paupières et à la surface des yeux
  • une congestion viscérale : les vaisseaux vont se gorger de sang dû à une gêne du retour veineux (ex : le foie)
  • la fluidité du sang cadavérique

IV. La mort par pendaison

Définition

Pendaison complète :
les pieds sont dans le vide. Le lien est attaché à un point fixe en hauteur. Dans le cadre d’une autolyse (suicide), il faut avoir recours à un promontoir (ex : escabeau, chaise, établi…) qui est retrouvé reversé ce qui permet de ne plus se détacher de la corde.
Pendaison incomplète :
les pieds touchent le sol et le lien est attaché à un point fixe à hauteur de main (ex : poignée de porte, radiateur, tête de lit…).

Les causes :

  • Il s’agit d’un suicide dans 95% des cas. Le lieu du suicide peut aussi bien être le domicile (ex : la remise, le garage, le grenier, la cage d’escalier, un arbre du jardin, la verranda) qu’un lieu isolé (ex : un bois, à partir d’un pont) ; l’objectif est d’être retrouvé le plus tardivement possible afin de ne pas pouvoir être réanimé. Le plus souvent, on retrouve une lettre de suicide, des textos d’adieu envoyés aux proches. On retrouve assez souvent la notion d’une instabilité psychologique (ex : rupture récente, perte d’emploi, difficulté financière, antécédents de dépression…) et sur le corps, on peut retrouver d’anciennes traces de tentatives d’autolyse (ex : phlébotomie sur les poignets). 
  • Il peut s’agir d’un crime qui est dissimulé en suicide dans de très rares cas
  • Il peut s’agit d’un accident (= pendaison auto-érotique) : c’est un sujet de sexe masculin nu et la pendaison est incomplète car la victime pensait pouvoir contrôler son asphyxie. Il y a un manque d'oxygénation cérébrale qui finit par entraîner une perte de connaissance, la victime se tasse sur elle-même, le lien se tend et la victime meurt. Il est perdu face à un miroir avec près de lui un sex-toy, des films et magazines pornographiques…

Les signes propres à la pendaison : la victime est pendue et le plus souvent, le nœud coulant se trouve à l’arrière de la tête (dans de rares cas, le nœud est devant ou sur le côté). Il y a un sillon cutané cervical qui est imprimé sur le cou par le lien de pendaison (ex : la corde, le câble électrique). Ce sillon va être oblique et ascendant sur les faces latérales du cou, son trajet est incomplet : on va perdre son empreinte dans le cuir chevelu à l'arrière de la tête. Ce sillon est creusant et est situé au-dessus du larynx. Parfois, le sillon peut être absent lorsque le lien n'est pas abrasif (ex : une manche longue de vêtement, un drap….). Habituellement, la largeur du sillon est à peu près équivalente à la largeur du lien si le lien est rigide mais elle peut être inégale si le lien est contractile (ex : une sangle). Si le corps est découvert tardivement, les lividités cadavériques vont se déposer le long de la partie inférieure du ventre, des cuisses, des jambes et des mains.

La caractérisitique du suicide par pendaison c’est qu’il n’y a aucune trace de violence physique. Il faut vérifier l’absence de traces d’empoignade sur les bras et les poignets, pas de griffures sur le cou et pas d’hématomes au niveau du cuir chevelu.

V. La strangulation par lien

Dans 97% des cas, il s’agit d’un acte criminel. Lorsqu’il s’agit d’un suicide, c’est généralement un acte commis par une personne psychotique. 


Le lien peut être absent, il est rarement laissé en place car il est emporté par l’auteur sur le cou mais il y a quand même la présence d’un sillon. Le lien peut être un foulard, une laisse de chien, un colson… Le sillon cutané cervical va être circulaire horizontal, il est situé bas sur le cou (en dessous du larynx). Il y a des lésions de défense sur le corps : des excoriations de part et d’autre du sillon.


L’autopsie est systématique : analyse toxicologique, analyse du corps entier en insistant sur le cou. On recherche des hématomes au niveau de la zone du cou et notamment sur les muscles sterno-cléido-mastoïdiens. On recherche des ecchymoses sur les vaisseaux du cou (jugulaires et carotides), des fractures du larynx (très inconstantes car le lien répartit la pression sur l’ensemble de la circonférence du cou).


VI. La strangulation manuelle

Il s’agit de la compression active du cou de la victime qui subit la force physique d’une ou des deux mains de l’agresseur. La strangulation manuelle est toujours de cause criminelle (on ne peut pas s'étrangler soi-même). 


Les signes propres à l’étranglement : il n’y a pas de sillon mais il y a les traces de la pression des doigts de l’auteur à travers des ecchymoses digitiformes et des excoriations sur cou. Les signes d’asphyxie sont marqués : cyanose du visage, des ongles et des doigts. Il y a des traces de lutte sur la partie supérieure du corps car la victime s’est débattue. 


On recherche des ecchymoses en profondeur sur les muscles et les vaisseaux du cou. Il y a aussi des fractures du cartilage du larynx car la force des doigts de l'agresseur est concentrée à cet endroit. Un larynx dispose de quatres zones de fragilités (= cornes) et au moins l’une d'entre elles est fracturée au moment de la strangulation manuelle. Il y a un examen systématique de la zone génitale, surtout si la victime est une femme.

VII. La noyade

L’asphyxie est due à une inhalation d’eau dans les voies respiratoires. 

Les causes :

  • le suicide dans 3 cas sur 5
  • l’accident dans 1 cas sur 5 : l’alcool est un facteur favorisant 
  • le crime dans 1 cas sur 5 : on retrouve des signes d’empoignement au niveau des bras et parfois des traces de strangulation (la victime est maintenu sous l’eau par le cou)


Les signes propres à la noyade : l’eau pénètre dans les voies respiratoires et détruit la barrière alvéolo-capillaires. Le brassage d’air et d'œdèmes va remonter dans l’arbre respiratoire et sortir par le nez et la bouche sous la forme de mousse. On retrouve des poumons turgescents infiltrés d’oedèmes et de l’eau dans l’estomac. On va constater autre chose : l'imbibition cutanée des mains et des pieds (ce n’est pas caractéristique de la noyade). 


Le lieu de la découverte n’est pas forcément le lieu de la chute et de la noyade car le corps peut avoir suivi le courant. Le corps peut être déshabillé (déshabillage volontaire ou passif sous l’effet du courant). Le corps peut être fragmenté ; elle peut être mécanique par le passage d'écluse ou d’hélice et pas forcément l’objet d’un dépenceur. Il peut aussi être putréfié et ce sont les gaz de putréfaction qui vont remonter le corps à la surface. 


La confirmation de la noyade peut demander un examen au microscope des poumons : des oedèmes dans les alvéoles, une plèvre distendue et sous certains éclairages, on va mettre en évidence dans la lumière de l’alvéole, des petits corps étrangers (= des grains de silice). Il y a ensuite le dosage du strontium sanguin (= métal alcalino-terreux) : c’est un marqueur du passage de l’eau de noyade dans le passage circulatoire sanguin et la présence de diatomée dans les viscères et dans la moelle osseuse du fémur de la victime. Ces diatomées sont des micro-organismes unicellulaires présents dans l’eau du lieu de noyade.

Post-Bac
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Médecine Légale

Chap 16 : Les asphyxies

I. Asphyxies chimiques

  • le monoxyde de carbone : En présence de ce gaz, il y a une compétition entre ce gaz et l’oxygène et le gaz va gagner la compétition. Ce gaz est appelé le tueur silencieux car il est inodore et incolore. Le monoxyde de carbone va chasser l’oxygène et prendre sa place sur l’hémoglobine. Cela se manifeste par des troubles de la coordination motrice, des mots de crâne, vomissement. Les gens vont tituber et s’effondrer sur le sol. Généralement, ils ne se relèvent pas. La pièce est remplie de monoxyde de carbone et il arrive un moment où le taux de monoxyde de carbone dans le sang devient mortel. Cela porte le nom de taux d'HBCO (= taux d'hémoglobine liée au monoxyde de carbone).
  • le cyanure

II. Asphyxies mécaniques

  • obstruction des voies respiratoires 
  • compression des vaisseaux du cou et du larynx
  • compression du thorax 

→ asphyxie traumatique : mouvements de foule ou écrasement par un objet lourd 

→ asphyxie posturale : blocage respiratoire par immobilisation prolongée notamment lors des interpellations

  • compression des voies aériennes : sac en plastique, baillon ou fausse route (favorisé par la consommation d’alcool ou une dentition mal entretenue)


III. Les signes d'asphyxies

  • une cyanose du visage (coloration bleue-violacée) qui englobe les oreilles et qui déborde sur le cou (= masque de cyanose)
  • des pétéchies qui sont de petites hémorragies de la taille d’une tête d’épingle qui sont liées à la distension des petites vénules du visage. On les observe au niveau du front, des paupières et à la surface des yeux
  • une congestion viscérale : les vaisseaux vont se gorger de sang dû à une gêne du retour veineux (ex : le foie)
  • la fluidité du sang cadavérique

IV. La mort par pendaison

Définition

Pendaison complète :
les pieds sont dans le vide. Le lien est attaché à un point fixe en hauteur. Dans le cadre d’une autolyse (suicide), il faut avoir recours à un promontoir (ex : escabeau, chaise, établi…) qui est retrouvé reversé ce qui permet de ne plus se détacher de la corde.
Pendaison incomplète :
les pieds touchent le sol et le lien est attaché à un point fixe à hauteur de main (ex : poignée de porte, radiateur, tête de lit…).

Les causes :

  • Il s’agit d’un suicide dans 95% des cas. Le lieu du suicide peut aussi bien être le domicile (ex : la remise, le garage, le grenier, la cage d’escalier, un arbre du jardin, la verranda) qu’un lieu isolé (ex : un bois, à partir d’un pont) ; l’objectif est d’être retrouvé le plus tardivement possible afin de ne pas pouvoir être réanimé. Le plus souvent, on retrouve une lettre de suicide, des textos d’adieu envoyés aux proches. On retrouve assez souvent la notion d’une instabilité psychologique (ex : rupture récente, perte d’emploi, difficulté financière, antécédents de dépression…) et sur le corps, on peut retrouver d’anciennes traces de tentatives d’autolyse (ex : phlébotomie sur les poignets). 
  • Il peut s’agir d’un crime qui est dissimulé en suicide dans de très rares cas
  • Il peut s’agit d’un accident (= pendaison auto-érotique) : c’est un sujet de sexe masculin nu et la pendaison est incomplète car la victime pensait pouvoir contrôler son asphyxie. Il y a un manque d'oxygénation cérébrale qui finit par entraîner une perte de connaissance, la victime se tasse sur elle-même, le lien se tend et la victime meurt. Il est perdu face à un miroir avec près de lui un sex-toy, des films et magazines pornographiques…

Les signes propres à la pendaison : la victime est pendue et le plus souvent, le nœud coulant se trouve à l’arrière de la tête (dans de rares cas, le nœud est devant ou sur le côté). Il y a un sillon cutané cervical qui est imprimé sur le cou par le lien de pendaison (ex : la corde, le câble électrique). Ce sillon va être oblique et ascendant sur les faces latérales du cou, son trajet est incomplet : on va perdre son empreinte dans le cuir chevelu à l'arrière de la tête. Ce sillon est creusant et est situé au-dessus du larynx. Parfois, le sillon peut être absent lorsque le lien n'est pas abrasif (ex : une manche longue de vêtement, un drap….). Habituellement, la largeur du sillon est à peu près équivalente à la largeur du lien si le lien est rigide mais elle peut être inégale si le lien est contractile (ex : une sangle). Si le corps est découvert tardivement, les lividités cadavériques vont se déposer le long de la partie inférieure du ventre, des cuisses, des jambes et des mains.

La caractérisitique du suicide par pendaison c’est qu’il n’y a aucune trace de violence physique. Il faut vérifier l’absence de traces d’empoignade sur les bras et les poignets, pas de griffures sur le cou et pas d’hématomes au niveau du cuir chevelu.

V. La strangulation par lien

Dans 97% des cas, il s’agit d’un acte criminel. Lorsqu’il s’agit d’un suicide, c’est généralement un acte commis par une personne psychotique. 


Le lien peut être absent, il est rarement laissé en place car il est emporté par l’auteur sur le cou mais il y a quand même la présence d’un sillon. Le lien peut être un foulard, une laisse de chien, un colson… Le sillon cutané cervical va être circulaire horizontal, il est situé bas sur le cou (en dessous du larynx). Il y a des lésions de défense sur le corps : des excoriations de part et d’autre du sillon.


L’autopsie est systématique : analyse toxicologique, analyse du corps entier en insistant sur le cou. On recherche des hématomes au niveau de la zone du cou et notamment sur les muscles sterno-cléido-mastoïdiens. On recherche des ecchymoses sur les vaisseaux du cou (jugulaires et carotides), des fractures du larynx (très inconstantes car le lien répartit la pression sur l’ensemble de la circonférence du cou).


VI. La strangulation manuelle

Il s’agit de la compression active du cou de la victime qui subit la force physique d’une ou des deux mains de l’agresseur. La strangulation manuelle est toujours de cause criminelle (on ne peut pas s'étrangler soi-même). 


Les signes propres à l’étranglement : il n’y a pas de sillon mais il y a les traces de la pression des doigts de l’auteur à travers des ecchymoses digitiformes et des excoriations sur cou. Les signes d’asphyxie sont marqués : cyanose du visage, des ongles et des doigts. Il y a des traces de lutte sur la partie supérieure du corps car la victime s’est débattue. 


On recherche des ecchymoses en profondeur sur les muscles et les vaisseaux du cou. Il y a aussi des fractures du cartilage du larynx car la force des doigts de l'agresseur est concentrée à cet endroit. Un larynx dispose de quatres zones de fragilités (= cornes) et au moins l’une d'entre elles est fracturée au moment de la strangulation manuelle. Il y a un examen systématique de la zone génitale, surtout si la victime est une femme.

VII. La noyade

L’asphyxie est due à une inhalation d’eau dans les voies respiratoires. 

Les causes :

  • le suicide dans 3 cas sur 5
  • l’accident dans 1 cas sur 5 : l’alcool est un facteur favorisant 
  • le crime dans 1 cas sur 5 : on retrouve des signes d’empoignement au niveau des bras et parfois des traces de strangulation (la victime est maintenu sous l’eau par le cou)


Les signes propres à la noyade : l’eau pénètre dans les voies respiratoires et détruit la barrière alvéolo-capillaires. Le brassage d’air et d'œdèmes va remonter dans l’arbre respiratoire et sortir par le nez et la bouche sous la forme de mousse. On retrouve des poumons turgescents infiltrés d’oedèmes et de l’eau dans l’estomac. On va constater autre chose : l'imbibition cutanée des mains et des pieds (ce n’est pas caractéristique de la noyade). 


Le lieu de la découverte n’est pas forcément le lieu de la chute et de la noyade car le corps peut avoir suivi le courant. Le corps peut être déshabillé (déshabillage volontaire ou passif sous l’effet du courant). Le corps peut être fragmenté ; elle peut être mécanique par le passage d'écluse ou d’hélice et pas forcément l’objet d’un dépenceur. Il peut aussi être putréfié et ce sont les gaz de putréfaction qui vont remonter le corps à la surface. 


La confirmation de la noyade peut demander un examen au microscope des poumons : des oedèmes dans les alvéoles, une plèvre distendue et sous certains éclairages, on va mettre en évidence dans la lumière de l’alvéole, des petits corps étrangers (= des grains de silice). Il y a ensuite le dosage du strontium sanguin (= métal alcalino-terreux) : c’est un marqueur du passage de l’eau de noyade dans le passage circulatoire sanguin et la présence de diatomée dans les viscères et dans la moelle osseuse du fémur de la victime. Ces diatomées sont des micro-organismes unicellulaires présents dans l’eau du lieu de noyade.

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