Arthur Rimbaud a 16 ans lorsqu'il écrit les poèmes qui composent les Cahiers de Douai. C'est lors d'une de ses fugues de son Ardennes natale vers le nord de la France que le jeune garçon avide de liberté confie son manuscrit à un éditeur, Paul Demeny.
Ma Bohème, le 22e poème du recueil dont il n'a pas choisi l'ordre, dans lequel il célèbre une vie de bohème, une vie marginale pleine de liberté et de poésie.Le poète, insouciant et solitaire savoure la liberté procurée par l’évasion qui nourrit et transforme sa création poétique.
Comment apparaît l'émancipation dans ce récit d'un souvenir de jeunesse ?. Une réponse à cette question sera donné en deux partie. La première portera sur l'émancipation du jeune poète fugueur épris de liberté et la seconde partie aura pour sujet une nature émancipatrice, source d'inspiration poétique.
v.1 : pronoms "je", "m'","mes" + verbes d'actions raconte un souvenir de jeunesse
imparfait de répétition traduit une habitude, une récurrence, ce n'est pas la première fugue du poète
le mot "poings" est un signe de révolte
v.1-3 : les expressions "je m'en allais","j'allais" fait référence à la fugue et à son désir de liberté
assonance en [é] + allitération en [m] donne une atmosphère calme
v.2 : le mot "paletot" vêtu pauvrement, émancipation des règles
v.4 : interjections "Oh!là!là" revendique la liberté
participe passé "rêvées" il est totalement libre, physiquement et mentalement
v.5 : mot "trou" accentué par l'adjectif "large" s'habille pauvrement
v.6 : polyptote "rêvées/rêveur" il ne souffre pas de cette condition précaire
rejet "j'égrenais dans ma course/Des rimes" donne l'impression qu'il les égrène réellement
v.7 : métaphore "Mon auberge" l'extérieur est son auberge
v.8 : personnification de la nature "doux frou-frou" comparaison à des femmes joliment vêtu
v.9 : synesthésie il écoute les étoiles au lieu de les regarder
v.10 : adjectif mélioratif "bon" il passe une agréable soirée
v.11 : comparaison "rosée/vin" il tire sa force de la nature
1er Tercet : allusions aux sens "ouïe, odorat, goût" ses fugues sont des moments de contemplations de la nature
2e Tercet : comparaison "lyres/souliers" souliers fournissent l'inspiration, fait référence au mythe d'Orphée
évocation de la poésie lyrique "lyre", "cœur" sous forme moqueuse par la comparaison lyre/soulier
jeu de mot "pied" un pied est égal à une syllabe
Ce poème illustre parfaitement ces deux titres : un résumé de la vie d'Arthur Rimbaud qui multiplie les fugues, créant sa connexion avec la nature. Sa pauvreté ne le fait pas souffrir car la nature et la poésie sont des vraies richesses qui peuvent transformer la misère en quelque chose de poétique et positif. Dans ce poème, sa recherche de liberté aussi par sa forme, il reprend la forme classique du sonnet en mélangeant plusieurs registre.
