La syllabe, représentée par le symbole "σ ", est l’unité phonologique au-dessus du phonème. Il s’agit d’une structure complexe dont les composantes principales sont :
La syllabe
Principes élémentaires concernant la syllabe :
a) structure syllabique :
A retenir :
- Une syllabe peut être ouverte = terminée par une voyelle prononcée = comme dans : [se], [sø], [so], [e], [œ].
- Une syllabe peut être fermée = terminée par une consonne ou semi consonne prononcée = comme dans : [sɛl], [sœl], [sɔl], [dœj], [œj].
b) principes de la division syllabique :
A retenir :
- Toute consonne seule entre deux voyelles se lie à la syllabe suivante : [e-te] [a-mi].
- Les graphies de consonnes doubles représentent généralement une seule consonne dans la prononciation: attiré [a-ti-ʁe], arriver [a-ʁi-ve].
- Deux consonnes différentes se séparent : perdu [pɛʁ-dy] section [sɛk-sjɔ].
- Mais [ʁ] et [l] se rattachent toujours à la consonne qui les précède : appris [a pʁi], tableau [ta-blo], extrême [ɛk-stʁɛm], sauf si cette consonne est elle-même [ʁ] ou [l] : merlu [mɛʁ-ly].
c) position dans le mot :
A retenir :
Une syllabe peut être accentuée, ou bien en position inaccentuée. En ce qui concerne le français :
- les syllabes au début ou à l'intérieur d'un mot sont inaccentuées. exemple : (dé jeu né)
- la syllabe finale d’un mot est accentuée. exemple : (ciné'ma)
A retenir :
- l'Attaque = représentée "A" = initiale de la syllabe = une ou plusieurs consonnes = obligatoire (même si peut être vide et nulle)
- la Rime =représentée "R" = cette dernière se divisant à son tour en :
- le Noyau = représenté = "N" = voyelle = obligatoire
- la Coda = représenté = "C" = finale de la syllabe = une ou plusieurs consonnes =optionelle

L’association entre les phonèmes, organisés sur le plan segmental, et les constituants syllabiques, organisés, eux, sur un plan autonome, n’est pas directe : Un plan autonome, appelé le squelette, relie les deux niveaux et représente le nombre et l’ordre dans lequel les segments se succèdent les uns après les autres.

Les "x" représentent le squelette. Les parenthèses indiquent, pour les différents niveaux, les positions qui ne doivent pas être remplies obligatoirement.
Exemple : les formes /de/ dé, /abEj/ abeille, /tRua/ (il) troua et /tRwa/ trois sont représentées au niveau phonologique comme il suit :

Les exemples montrent que tout constituant syllabique a la possibilité de ramifier : Cela veut dire que l’on peut associer deux segments (deux phonèmes) à un seul constituant prosodique. Dans ce cas-là, on parlera d’attaque complexe et de coda complexe. En ce qui concerne le noyau, on préfère associer les deux éléments (semi-voyelle et voyelle) à une seule position du squelette et créer ainsi une diphtongue légère.
On parle aussi de constituant vide et de segment flottant, quand un constituant syllabique ou une unité segmentale ne sont pas reliés à une position du squelette (le cas du constituant attaque dans /abEj/ et /tRua/).
La liaison
Définition
A retenir :
- Tout comme une consonne intervocalique, la consonne de liaison fait partie de la même syllabe que la voyelle qui suit : cette consonne devient l’attaque de la de syllabe suivante . exemple :
très avare : [tʁɛzavaʁ] . un petit air : [œptitɛʁ]
- La consonne latente ou consonne de liaison se prononce en principe devant une voyelle et non devant une consonne. exemple :
très avare : [tʁɛzavaʁ] mais très beau : [tʁEbo]
A retenir :
L’application de la liaison est donc conditionnée par deux facteurs : la nature
de la consonne finale du premier mot et la structure syllabique et plus précisément la
structure du constituant attaque de la syllabe initiale du mot suivant. Si la consonne
est flottante, donc si elle n’est pas associée à une position squelettale, et si l’attaque
de la syllabe suivante est vide et nulle la liaison s’applique. Si, en revanche, elle est
pleine on n’aura pas de liaison

Dans le cadre de la phonologie autosegmentale, on considère que cette consonne est flottante, c’est-à-dire qu’elle appartient au mot, mais elle n’est pas reliée à une position squelettale dans la représentation phonologique. Pour qu’elle puisse être prononcée, il faut l’ancrer, l’associer à une position squelettale et à un constituant syllabique (l’attaque) vide et nul, c’est-à-dire dépourvu de réalisation au niveau segmental.
A retenir :
La seule contrainte à respecter est la cohérence : une fois que vous avez choisi une procédure, vous devez la respecter jusqu’au bout. !
Les liaisons ne se produisent pas en principe après un accent, mais seulement à l'intérieur d'un groupe rythmique qui porte un accent à la fin . exemple : [lezɑ'fɑ] [ləgʁɑtɑ'fɑ] [ile'gʁɑ evida'mɑ]
Dans ce dernier exemple il y a deux groupes rythmiques, donc il n’y a pas de liaison après grand. On ne fait pas la liaison après une ponctuation correspondant à une pause : virgule, point, etc.
A retenir :
Il faut éviter de confondre la liaison avec l’enchaînement. L’enchaînement est un phénomène phonétique à partir duquel, la consonne finale d'un mot, toujours prononcée (grande, grande salle, grand(e) amie), est syllabifiée en attaque si le mot suivant commence par voyelle, s’il contient donc une attaque vide et nulle. La consonne d'enchaînement ne change jamais de nature : une grand(e) amie, un fils ingrat – sauf [f] qui devient [v] dans neuf ans, neuf heures. La liaison est un cas spécial d’enchaînement. Elle ne concerne que la réalisation et la syllabification des consonnes flottantes. Dans les terminaisons RS ou RT, par exemple, on ne fait pas la liaison avec S ou T, mais on fait l'enchaînement avec R : je pars à pied. On distingue ainsi, dans la prononciation, il sort avec elle (enchaînement) et ils sortent avec elle (liaison).
Les attaques différentes :
A retenir :
- Attaque pleine : une ou des syllabes qui commencent par une consonne (ex. papa, bateau)
- Attaque vide et nulle : une ou des syllabes qui commencent par une voyelle (ex : ami)
- Attaque vide mais non nulle :une syllabe qui commence par h aspiré (ex. : héros, hall)
