• Origine bouddhique ("monde de tristesse"), glissant au XVIIe siècle vers un sens hédoniste, lié à la quête de divertissements dans une culture citadine émergente.
• Appellation attestée dans des expressions comme "roman du monde flottant" ou "homme du monde flottant".

Esthétique et thèmes :

• Thématiques ancrées dans la vie citadine : courtisanes, acteurs de kabuki, scènes de plaisir.
• Opposition implicite aux principes néo-confucéens prônés par le régime Tokugawa.
• Reflètent une quête de beauté et de jouissance immédiate, souvent avec une charge érotique diffuse.

Évolution stylistique :

• Des premières œuvres monochromes (sumizuri-e) à la xylographie polychrome (nishiki-e).
• Apparition progressive de nuances psychologiques et intimes dans les portraits (bijinga).
• Influence persistante des codes de la peinture classique.

• XVIIe siècle : Premiers ukiyo-e monochromes, souvent issus de la peinture de genre.
• 1710-1740 : Introduction de couleurs par techniques manuelles (beni et tan-e).
• 1765 : Naissance des estampes polychromes, grâce à Suzuki Harunobu, avec des œuvres plus raffinées et complexes.

Acteurs du mouvement :

• Hishikawa Moronobu (1618-1694) : Pionnier ayant signé ses œuvres, il a marqué le passage des illustrations de livres aux estampes indépendantes.
• Suzuki Harunobu (1725-1770) : Figure clé dans l’évolution des estampes polychromes.
• Autres artistes majeurs : Utamaro, Okumura Masanobu.

Lieux d’inspiration :

• Quartiers de plaisirs (Yoshiwara à Edo) et théâtres de kabuki, symboles du monde flottant.

Xylographie : Technique importée de Chine, perfectionnée pour répondre à une forte demande.

• Impression sur papier washi, avec gravures précises sur bois.
• Évolution vers des techniques complexes avec plusieurs planches et couleurs.

Caractéristiques visuelles :

• Mélanges de pigments (beni, tan) appliqués manuellement ou via gravure.
• Apparition de nuances brillantes (urushi-e) dès les années 1730.

Les ukiyo-e illustrent une culture urbaine distincte, fondée sur le plaisir et la transience.

Représentations à la fois esthétiques et sociales des mutations dans les grandes métropoles japonaises (Edo, Kyoto, Ôsaka).

Une expression artistique qui a influencé l’Occident dès la fin du XIXe siècle.