Joachim Du Bellay est un poète français du XVIe siècle, né en 1522 et mort en 1560. Il est l'un des membres éminents du groupe de La Pléiade. Ce groupe de poètes ambitionne de renouveler la langue et la littérature françaises en s'inspirant des modèles antiques et en enrichissant le vocabulaire, la syntaxe et le style français. Du Bellay a vécu au cours de la Renaissance, période de grands bouleversements culturels en Europe, marquée par une redécouverte des textes anciens et un essor des arts et des sciences.

« Les Regrets » est un recueil de sonnets écrit par Joachim Du Bellay, publié en 1558. Il s'agit d'une œuvre poétique majeure de la Renaissance française, dans laquelle Du Bellay exprime sa nostalgie de la France pendant son séjour à Rome. Ce recueil s'inscrit dans la tradition des poètes de la Pléiade, avec une langue riche et une exploration des thèmes humanistes.

Du Bellay, par son appartenance à La Pléiade, est lié au mouvement humaniste. Les thématiques principales du recueil « Les Regrets » incluent la nostalgie, l'exil, la critique de la société romaine et la quête des racines culturelles. À travers ses poèmes, Du Bellay fait l'éloge de la France et critique la corruption et la superficialité qu'il perçoit à Rome. Ces poèmes mélancoliques montrent son attachement à son pays natal et sa déception face à l'Italie, qui ne présente pas l'idéal humaniste espéré.

Comment du Bellay dresse-t-il une satire virulente et féroce de la vie à la cour ?

quatrain 1 : description générale des courtisans

Du Bellay adopte immédiatement un ton virulent et une prise de position tranchée.

• L'expression "ces vieux singes" utilise une métaphore péjorative pour désigner les courtisans, soulignant leur âge et leur incompétence.
• Les courtisans sont décrits comme incapables de faire autre chose qu'imiter, comme le montre le verbe "contrefaire".
• L’outil de comparaison "comme" insiste sur cette imitation, mettant en avant le rôle artificiel qu’ils jouent en copiant les puissants, ce qui illustre une forme de comédie sociale.

quatrain 2 : le rapprochement sur les courtisans

• L’adverbe "si" et la structure de la phrase (présent/futur) montrent que les courtisans imitent systématiquement leur maître, soulignant leur servitude et le théâtre du mensonge.
• "Ce ne sont eux qui diront le contraire" est une litote qui met en avant leur hypocrisie et leur soumission totale au roi.
• La variation des temps (présent puis futur) et la césure renforcent l’idée que les courtisans suivent aveuglément le roi.
• Même face à des absurdités (exemple de la lune à midi ou du soleil à minuit), ils approuvent systématiquement les paroles du roi.

tercet 1 et 2 : théâtralité et jugement de du bellay

• Le pronom indéfini "quelqu’un" souligne l’anonymat, montrant que les courtisans réagissent toujours de la même manière, comme des miroirs.
• "Ils le vont caresser" signifie qu’ils flattent cette personne, même s’ils la détestent ("bien qu’ils crèvent de rage") simplement parce que le roi l’apprécie.
• Si le roi rejette quelqu’un, les courtisans l’imitent et vont jusqu’à le dénigrer pour plaire au roi.
• Du Bellay s’exprime à la première personne, marquant son désespoir ("dépité") face à l’attitude des courtisans.
• Il utilise une critique virulente, les rabaissant à des imbéciles incapables de comprendre pourquoi ils rient.
• Les courtisans sont assimilés à des bêtes de foire, illustrant leur ridicule et leur absence de pensée propre.