Définition et caractéristiques générales des psychoses
1. Définition de la psychose
- Trouble psychiatrique grave caractérisé par une perte de contact avec la réalité.
- Contrairement aux névroses, la psychose altère la perception du monde extérieur.
- L’individu ne remet pas en question ses idées délirantes ou ses hallucinations.
2. Principales caractéristiques des psychoses
1. Délire
- Croyance fausse et inébranlable.
- Exemples :
- Délire de persécution (« On m’espionne »).
- Délire de grandeur (« Je suis un envoyé de Dieu »).
2. Hallucinations
- Perception sensorielle sans stimulus réel.
- Exemples :
- Hallucinations auditives (voix qui parlent au patient).
- Hallucinations visuelles (visions de personnes ou objets inexistants).
3. Troubles du Moi et de l’identité
- Sentiment d’étrangeté vis-à-vis de soi-même.
- Impression d’être contrôlé par une force extérieure.
3. Différences entre psychose et névrose
Contrairement à la psychose, la névrose n’altère pas la perception de la réalité. Le patient névrosé souffre d’anxiété, d’obsessions ou de phobies, mais il reste conscient de son trouble et cherche à le soigner. En psychose, le patient est convaincu de ses perceptions et ne remet pas en question ses symptômes.
4. Prise en charge des psychoses
- Traitement médicamenteux : neuroleptiques pour réduire les symptômes.
- Psychothérapie : approche adaptée à chaque patient.
- Soutien social et hospitalisation si nécessaire.
Types de psychoses et leurs spécificités
1. La schizophrénie : trouble de la pensée et du langage
1. Symptômes positifs (excès de perception et de pensées)
- Hallucinations auditives fréquentes (voix menaçantes ou commentant les actions).
- Délires (persécution, influence extérieure).
- Discours incohérent, pensées désorganisées.
2. Symptômes négatifs (perte de fonctions normales)
- Retrait social, apathie, absence d’émotions.
- Troubles de la motivation et de la mémoire.
3. Formes principales de schizophrénie
- Schizophrénie paranoïde : prédominance des délires et hallucinations.
- Schizophrénie hébéphrénique : désorganisation sévère des pensées et des émotions.
- Schizophrénie catatonique : perturbations motrices extrêmes (immobilité totale ou agitation).
2. La paranoïa : délire structuré et systématisé
- Convictions fausses mais logiquement construites.
- Sujet méfiant, interprète tout comme une menace.
- Types de délires :
- Persécution : convaincu d’être victime d’un complot.
- Jalousie : certitude d’être trompé sans preuve.
- Érotomanie : persuasion d’être aimé par une célébrité ou un inconnu.
3. Le trouble bipolaire (forme psychotique)
- Alternance entre phases maniaques (excitation extrême) et phases dépressives (mélancolie profonde).
- Pendant la manie :
- Idées de grandeur, hyperactivité.
- Comportements à risque (dépenses excessives, prises de substances).
- Pendant la dépression :
- Sentiment de vide, idées suicidaires.
Les types de délires et leur signification clinique
1. Définition du délire
- Idée fausse et irréfutable, en décalage avec la réalité.
- Peut concerner une seule idée fixe ou être un système délirant complexe.
2. Types de délires
1. Délire d’interprétation
- Le patient donne un sens erroné aux événements du quotidien.
- Ex : entendre des collègues rire → croire qu’ils complotent contre lui.
2. Délire intuitif
- Idée délirante qui apparaît brutalement, comme une révélation soudaine.
- Ex : « Je viens de comprendre que je suis l’élu qui sauvera l’humanité ! »
3. Délire hallucinatoire
- Basé sur des hallucinations auditives ou visuelles.
- Ex : « J’entends la voix de Dieu qui me parle ».
4. Délires passionnels
- Délire de jalousie : conviction d’être trompé.
- Délire érotomaniaque : croire qu’une personne célèbre est amoureuse de soi.
- Délire de revendication : obsession pour une cause ou une injustice subie.
3. Fonction du délire dans la psychose
- Mécanisme de défense contre une angoisse insupportable.
- Réorganisation du réel pour lui donner un sens (même erroné).
- Exemple de Freud : le cas Schreber (paranoïa et délire de transformation en femme).
4. Prise en charge des patients délirants
- Ne pas contredire frontalement le délire → risque de rupture de communication.
- Utiliser une approche progressive pour aider le patient à remettre en question sa vision.
- Association de traitements médicamenteux et psychothérapie adaptée.