La séparation dans la phobie reste fluctuante, fréquemment un animal, qui présente plusieurs attributs :
- l'animal phobogène présente la jouissance du vivant (agoraphobie, claustrophobie, phobie des hauteurs (acrophobies) etc), le rapport à l'espace vient présenter quelque chose du côté de l'infini de la pulsion scopique et de la pulsion orale.
- L'animal phobique est aussi une tentative de symbolisation d'une limite entre un espace familier et un autre non familier des zones où l'angoisse peut surgir à tout moment. Le regard joue également ici un rôle important.
- La relation avec l'animal phobogène, va prendre une qualité érotique car il anime la curiosité du sujet
- qui veut, comme le petit Hans de Freud, jeter un coup d'oeil. L'objet phobique peut avoir un trait où apparaît la brillance phallique, un point qui suscite l'admiration du phobique.
- il n'est pas rare qu'un objet phobique puisse basculer vers le versant contre-phobique, cad ce qui est une protection contre la phobie et vice versa. Les petits ours, et autres animaux nounours - objets parfois transitionnels - et autres objets (portables) et personnes accompagnateurs peuvent virer du côté de la phobie.
=> quand le nom du père a opéré il y a du sens phallique et pour cela il faut que la mère fasse valoir un tiers
pour elle mais aussi que ce tiers, soit pas à côté de ses fonctions cad s'occuper du désir de la mère et non pas d'agir de faire l'éducateur ou d'en ajouter sur l'autorité
Les phobies infantiles
- le plus souvent ente 2 et 5 ans
- est une manifestation en réaction au vide énigmatique du désir de l'Autre dès que l'enfant s'aperçoit que ce n'est pas lui qui le remplir et attends de trouver un opérateur qui peut relayer le désir de la mère. Si ce n'est pas lui qui remplit la manque de la mère, c'est aussi parce que sa propre image, ce qu'il peut renvoyer à l'Autre comme image, n'est pas suffisante.
- l'image du corps n'est pas une donné dès le départ et qu'elle se forme durant une phase que Lacan a appelé le «stade du miroir» : L'image vient, donner une illusion d'unité ce qui est perçu comme un amas d'excitations corporelles en rapport avec les différents objets de pulsions
- pour l'enfant la jouissance du vivant, est aussi, dès cette période précoce, en rapport avec ses organes génitaux et la masturbation. Ces excitations peuvent être refoulées par l'opération de la fonction paternelle.
- se résout le plus souvent avec la prise en compte par l'enfant de l'ordre qui régit non seulement la sexualité mais aussi la transmission et la filiation
- les phobies de l'enfance peuvent évoluer par la suite sur plusieurs modalités :
- une névrose,
- une psychose
- une perversion
- le tableau clinique de paniques se complique fréquemment par des manifestations hypocondriaques et des angoisses diffuses ou des crises de paniques, c'est à dire des manifestations que Freud avait décrit dans le cadre des névroses dites actuelles.
=> «Animer» et «animal» ont la même racine et les phobies comme le dit Lacan «anime le monde animal»
La phobie est, dira Lacan, une plaque tournante entre les névroses et les perversions
- Le travail du petit Hans est fait sur la différence sexuelle, sur la naissance des enfants et en particulier de sa soeur Anna dont il était très jaloux, sur le déni devant le sexe de sa soeur et élabore petit à petit en passant par diverses phases une symbolisation de la castration.
- La guérison vient au moment où Freud dit à Hans : “Bien avant qu'il ne vienne au monde, j'avais déjà vu qu'un petit Hans naitrait un jour qui aimerait tellement sa mère qu'il serait par la suite forcé d'avoir peur de son père et je l'avais annoncé à son père».
Se résume en 4 temps (Lacan, La relation d'objet)
1. Hans, comme tout enfant, veut être l’objet d’amour de sa mère (soit l'être aimé qui est fondamentale pour l'enfant). Il vit dans le leurre de la relation imaginaire, dans cette comédie de l’alternance, où prend place l’image narcissique du Moi :
- sans moi la mère reste inassouvie
- je la comble en étant pour elle le phallus qui lui manque
2. un jour cette relation imaginaire défaille en raison du symbolique : c’est la naissance de l’angoisse car pas de réponse dans le symbolique. Il y a frustration imaginaire, c’est-à-dire refus de la part de la mère de donner le signe d’amour
3. La phobie du cheval fait réponse à cette question, en tant que l’objet phobique vient protéger contre l’angoisse. C’est la seule solution qui reste en raison de la carence paternelle. En effet, parce que le père de Hans ne creuse qu’une place vide : il est trop gentil et pas assez castrateur. Il ne fait pas le poids par rapport à la jouissance de la mère, il laisse cette place de l'agent susceptible d'incarner cette jonction entre la fonction signifiante et la jouissance pulsionnelle, vacant.
Hans, en parlant, progresse quant à la signification du signifiant cheval :
- la morsure du cheval comme dévoration de Hans par la mère castratrice.
- c’est le pénis possédé par un père
- c’est le Père lui-même, tout-puissant, instaurant le complexe d’Œdipe et la castration normale
4. l’objet phobique peut disparaître. Il laisse place à des personnages appelés des castrateurs nécessaires :
- le serrurier qui dévisse la baignoire et la perce ;
- celui que Hans appelle l’installateur qui termine la phobie et clôture la cure ; en effet, l’installateur en sa fonction positive de castrateur change le derrière de Hans et lui en donne un autre.
Symptômes principaux de l’agoraphobie :
- Peur de perdre le contrôle de soi ou devenir fou.
- Sentiment de dépersonnalisation ou déréalisation.
- Crainte de ne pas pouvoir recevoir d’aide dans un espace infini.
Relation à l’espace :
- Le phobique tente de combler l’infini symbolique par des objets imaginaires qui délimitent l’espace.
- L'objet phobique sert à éviter une confrontation directe avec le vide ou l’infini.
Importance du familier :
- Les phobiques maintiennent un lien ambigu avec l’Autre familier, oscillant entre dépendance et rejet.
- Ils recherchent un cadre stable et familier pour avancer, ce qui explique leur besoin d’accompagnateurs dans certaines situations.
Claustrophobie
Déclencheurs :
- Espaces fermés ou situations d’attente (comme faire la queue).
- Crainte de perdre la maîtrise de la distance par rapport à l’objet phobique.
Rôle du miroir dans les ascenseurs :
- Rend l’espace plus familier et apaise l’angoisse de la fermeture.