Le classicisme est un mouvement littéraire né en France au XVIIe siècle, notamment sous les règnes de Louis XIII et Louis XIV. Ce mouvement est marqué par sa recherche de l'harmonie et de l'équilibre, sa prédilection pour l'ordre et la raison, et un profond respect des règles héritées de l'Antiquité. Les auteurs classiques tels que Molière, Racine, et Corneille privilégient la clarté, l'élégance, et la mesure, s’inscrivant dans des œuvres comme les tragédies ou les comédies de mœurs. Cette quête d'un idéal esthétique est souvent associée à un idéal moral, reflétant la stabilité et la hiérarchie sociale de l'époque. Le classicisme se caractérise aussi par des genres codifiés tels que la tragédie et la comédie, illustrant des valeurs universelles par le biais de personnages exemplaires.

Le romantisme apparaît en Europe au début du XIXe siècle comme une réaction contre les normes rigides du classicisme. Ce mouvement met l’accent sur l'individu, l'émotion, et la nature. Les écrivains romantiques, tels que Victor Hugo, Chateaubriand, et Lamartine, se distinguent par leur quête de liberté et d'authenticité. Le mouvement se développe en réaction à la Révolution industrielle et aux bouleversements sociaux, offrant une échappatoire par le rêve, l'exotisme, et la redécouverte des traditions populaires. Le romantisme littéraire se caractérise également par le refus des règles fixées et une exploration de thèmes tels que le mal de vivre, l'amour impossible, et la nature comme reflet de l'âme humaine. Il célèbre la subjectivité et l'individualité, ainsi que l'imagination et le sentiment.

Le réalisme, né après la Révolution de 1848, cherche à représenter le quotidien de manière objective et fidèle, sans idéalisation ni artifice. Honoré de Balzac et Gustave Flaubert font partie des figures emblématiques de ce courant dont les œuvres explorent minutieusement la société, ses mœurs et ses classes sociales. Le naturalisme, considéré comme une extension du réalisme, émerge dans la deuxième moitié du XIXe siècle, avec Émile Zola comme chef de file. Inspiré par les sciences naturelles, ce mouvement applique les méthodes scientifiques à la littérature, explorant les influences de l'hérédité et de l'environnement sur l'individu. Les naturalistes croient en une représentation du monde véridique, parfois crue, et se concentrent souvent sur les aspects sombres et misérables de la vie humaine.

Le symbolisme naît à la fin du XIXe siècle en réaction au naturalisme, considéré par ses adeptes comme trop ancré dans la réalité tangible. Les poètes symbolistes comme Charles Baudelaire, Stéphane Mallarmé, et Paul Verlaine cherchent à suggérer plutôt qu'à nommer directement, utilisant des symboles et des métaphores pour évoquer des significations complexes. Ce mouvement se concentre sur l'idée que le monde réel n'est que le reflet d'un univers spirituel plus vaste. Le symbolisme se caractérise par un langage musical et riche, destiné à atteindre des niveaux de sens inexplorés, stimulant l'imagination et l'intuition. Le courant influence grandement la poésie mais également le théâtre et les arts visuels.

Le surréalisme apparaît au XXe siècle après la Première Guerre mondiale, principalement en France. Fondé par André Breton, le surréalisme vise à libérer le potentiel de l'inconscient humain et propose une écriture automatique ou des images surréalistes comme moyens de dévoiler l'invisible au-delà du visible. Ce mouvement rejette la logique traditionnelle pour faire émerger davantage le rêve et l'irrationnel. Les surréalistes, tels que Breton, Aragon, et Éluard, explorent l'influence de Freud en ce qui concerne le subconscient et cherchent à subvertir les normes bourgeoises à travers des œuvres caractérisées par l'absurde, l'onirisme, et la révolte. Alors que son impact se fait surtout sentir en littérature et en art, le surréalisme éclaire les conceptions modernes de la psychologie et de la créativité.

L'existentialisme prend son essor au XXe siècle en France, influencé par la philosophie. Ce courant littéraire, incarné par des auteurs comme Jean-Paul Sartre et Albert Camus, met l'accent sur la subjectivité, la liberté individuelle, et la quête de sens dans un monde absurde. L'existence précède l'essence, selon ces écrivains, soulignant que l'individu doit créer sa propre destinée à travers ses choix et actions. Cette philosophie littéraire aborde des thèmes comme l'angoisse existentielle, la solitude, et la responsabilité personnelle. Reflet des bouleversements sociaux et politiques du XXe siècle, notamment après la Seconde Guerre mondiale, l'existentialisme remet en question les valeurs et incite à une introspection profonde sur la condition humaine et la liberté.