Il existe plusieurs façons de mettre fin à un contrat de travail, qu’il s’agisse d’une décision prise par le salarié, l’employeur, ou d’un accord entre les deux parties. Voici un aperçu des principales formes de rupture de contrat de travail : la démission, le licenciement, la rupture conventionnelle, la retraite, la prise d’acte et la résiliation judiciaire.
1. La Démission
La démission est une rupture du contrat de travail à l’initiative du salarié, qui décide de quitter l’entreprise de son plein gré.
Principales caractéristiques :
- Le salarié doit manifester clairement son intention de démissionner (oralement ou par écrit, même si un courrier recommandé est préférable).
- Un préavis doit être respecté, sauf en cas de dispense de l’employeur, de disposition spécifique de la convention collective, ou de circonstances particulières (comme une faute grave de l’employeur).
- La démission ne donne pas droit aux indemnités de chômage, sauf si elle est considérée comme légitime (par exemple, pour suivre son conjoint muté).
2. Le Licenciement
Le licenciement est une rupture du contrat de travail à l’initiative de l’employeur. Plusieurs motifs peuvent justifier cette décision, qui est souvent encadrée par des procédures strictes.
Types de licenciement :
- Licenciement pour motif personnel : dû à une faute ou un comportement inapproprié du salarié (faute grave, incompétence, absences injustifiées, etc.).
- Licenciement pour motif économique : lié à des difficultés économiques de l’entreprise, des mutations technologiques, ou la nécessité de réorganiser la société pour en préserver la compétitivité.
Procédure :
- L’employeur doit convoquer le salarié à un entretien préalable et lui notifier le licenciement par écrit.
- Le salarié a droit à des indemnités de licenciement (sauf en cas de faute grave ou lourde) et à une période de préavis.
- Le licenciement donne droit aux allocations de chômage.
3. La Rupture Conventionnelle
La rupture conventionnelle est un accord entre le salarié et l’employeur pour mettre fin au contrat de travail à l’amiable.
Principales caractéristiques :
- Elle doit être acceptée par les deux parties et faire l’objet d’un document signé.
- L’employeur et le salarié conviennent ensemble des modalités (indemnité spécifique de rupture, date de fin de contrat, etc.).
- Elle est soumise à une homologation par la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS).
- Le salarié peut bénéficier des allocations chômage après la rupture.
4. La Retraite
La retraite marque la fin du contrat de travail en raison de l’âge ou de la volonté du salarié de cesser son activité professionnelle.
Deux types de départ en retraite :
- Départ à l’initiative du salarié : lorsqu’il atteint l’âge minimum pour faire valoir ses droits à la retraite.
- Mise à la retraite par l’employeur : possible à partir d’un certain âge, si le salarié est en droit de bénéficier d’une retraite à taux plein.
Indemnités :
- Une indemnité de départ à la retraite est prévue, dont le montant dépend de l’ancienneté et de la convention collective applicable.
5. La Prise d’Acte de Rupture
La prise d’acte de rupture est une rupture du contrat décidée par le salarié en raison de manquements graves de l’employeur (harcèlement, non-paiement de salaires, etc.).
Principales caractéristiques :
- Le salarié informe l’employeur de sa décision et cesse son activité immédiatement.
- Le salarié saisit ensuite le conseil des prud’hommes, qui juge si la prise d’acte est justifiée.
- Si la prise d’acte est validée, elle est considérée comme un licenciement sans cause réelle et sérieuse (permettant ainsi au salarié de toucher des indemnités).
- En revanche, si elle est jugée injustifiée, elle sera assimilée à une démission, et le salarié ne percevra pas d’indemnités.
6. La Résiliation Judiciaire
La résiliation judiciaire est une procédure par laquelle le salarié demande au conseil des prud’hommes de prononcer la rupture de son contrat en raison de fautes de l’employeur.
Caractéristiques :
- Le salarié reste en poste durant la procédure et doit démontrer les manquements graves de l’employeur.
- Si le juge estime que les manquements sont graves, la rupture est prononcée aux torts de l’employeur et ouvre droit aux indemnités comme en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse.
- Si la demande de résiliation est rejetée, le salarié conserve son emploi.