Les contentions en psychiatrie font référence à la pratique de restreindre ou de limiter la liberté de mouvement d'un patient dans un cadre médical. Cette mesure peut être utilisée dans certaines situations pour protéger le patient ou son entourage en cas de danger imminent. Cependant, l'utilisation de contentions doit être encadrée et respecter les droits et la dignité des personnes concernées.

Une contention en psychiatrie est une mesure de contrainte physique ou mécanique qui vise à limiter ou à empêcher les mouvements d'un patient. Elle peut prendre différentes formes, telles que l'utilisation de sangles, de camisoles de force ou l'immobilisation des membres.

Les contentions en psychiatrie sont utilisées dans des situations exceptionnelles et doivent être justifiées par une évaluation clinique rigoureuse. Elles peuvent être mises en place pour prévenir d'une violence imminente du patient ou en réponse à une violence immédiate, non maîtrisable, avec un risque grave pour l'intégrité du patient ou celle d'autrui. Cependant, il est important de souligner que les contentions ne doivent être utilisées qu'en dernier recours, lorsque toutes les autres mesures de gestion des comportements agressifs ou perturbateurs ont échoué et cela pour une durée limitée et strictement nécessaire, après une évaluation du patient.

La mise en place de contentions en psychiatrie a des modalités

• La contention mécanique est réservée aux patients nécessitant des soins psychiatriques sans consentement.
• La décision de recourir à la contention doit être prise par un psychiatre et confirmée après un examen médical dans l'heure suivant la mise en place.
• Un entretien et un examen médical sont effectués lors de la contention pour évaluer l'état du patient, expliquer la mesure, discuter des facteurs déclenchants, et mettre en place des soins.
• Une fiche de prescription doit être complétée, incluant des détails sur la justification de la mesure, les tentatives préalables, les contre-indications, et les modalités de traitement et de surveillance.
• La contention mécanique initiale est limitée à six heures, renouvelable si nécessaire toutes les six heures ou toutes les 24 heures en concertation avec l'équipe soignante.
• Les contentions de plus de 24 heures doivent être exceptionnelles, et le patient doit bénéficier d'au moins deux visites médicales par jour.
• La contention mécanique ne doit pas devenir une intervention systématique et les causes sous-jacentes des comportements à risque doivent être examinées.
• Les mesures de contention mécanique doivent être proscrites sauf en cas de nécessité, et elles doivent se dérouler dans un espace dédié avec des équipements spécifiques, en position allongée.

L'infirmier joue un rôle essentiel dans l'évaluation et la surveillance du patient.

Il doit :

• Demander des évaluations plus fréquentes du patient en cas de changement notable de comportement.
• Effectuer les surveillances dans le rythme déterminé par le médecin en fonction des besoins thérapeutiques et des risques du patient.
• Effectuer une surveillance de l'état psychique du patient toutes les heures, pouvant aller jusqu'à une surveillance continue.
• Mesurer les paramètres physiologiques du patient selon la prescription médicale.
• Prise en compte du contexte d'isolement, vérification des points d'attache, de l'état cutané du patient et prévention des maladie thromboemboliques du à l'alitement.
• Une attention particulière est accordée aux patients les plus à risques sur le plan somatique ou psychique, tels que les patients agités, intoxiqués, avec des antécédents médicaux spécifiques, les personnes âgées, les femmes enceintes, et les victimes de sévices passés.

Tout incident est consigné dans le dossier du patient ainsi que chaque examen de surveillance.

Les contentions sont encadrées, la loi du 26/01/16 stipule q'un registre administratif doit être tenu dans chaque établissement de santé mentale pour assurer des soins psychiatriques sans consentement et le décret du 23/03/22 réglemente la procédure devant le juge des libertés et de la détention concernant l'isolement et la contention dans les soins psychiatriques sans consentement.