En psychiatrie, les soins relèvent soit du privé exerçant en libéral ou au sein de cliniques, soit du public.
La psychiatrie publique est organisée en territoires, divisés en secteurs.
Le secteur dans lequel le patient est pec est, en principe, celui de son domicile. Les secteurs, créées pour répondre aux besoins de soins de proximité, couvrent une zone d'environ 80 000 habitants et rassemblent l'ensemble des structures de soins. Chaque dpt est ainsi découpé en secteurs de psychiatrie.
Le centre médico-psychologique (CMP)
Il accueille en consultation toutes les personnes souffrant de troubles psychiques, qu'ils soient légers ou sévères. Ces patients sont adressés par le médecin tt ou consultent de leur propre initiative.
Le CMP est le premier pont de référence et d'implantation de l'équipe de secteur.
C'est à partir de ce lieu que s'organisent toutes les actions ambulatoires, en coordination avec les services d'hospitalisation.
L'hospitalisation
Elle peut être complète, de jour, de nuit, à domicile.
- L'hospitalisation à temps complet se déroule dans les centres hospitaliers spécialisés (CHS), appelés aussi établissements publics de santé mentale (EPSM). Ils disposent de services et d'équipements diversifiés de prévention, de diagnostic, de soins, de réadaptation et de réinsertion sociales. Ce mode de pec est privilégié lorsque l'état de santé du patient nécessite une surveillance et des soins continus 24h/24.
- L'hospitalisation de jour assure des soins individualisés et intensifs pendant la journée, parfois à temps partiel, pour les enfants et adultes.
- L'hospitalisation de nuit propose des activités thérapeutiques en fin de journée et assure une surveillance médicale pendant la nuit pour les patients qui ont acquis ou conservé une certaine autonomie pendant la journée.
- L'hospitalisation à domicile consiste à prodiguer des soins réguliers, voire quotidiens directement au domicile du patient. Ce mode de pec repose sur un projet d'équipe et nécessite une coordination entre les différents acteurs de la santé.
Les centres de crise
Centres d'accueil permanents, souvent avec quelques lits seulement, ils offrent des pec intensives et de courte durée pour répondre aux situations d'urgence ou de détresse aiguës.
Les centres de postcure
Ils garantissent la continuité des soins et des activités de soutien, essentiels à la réadaptation du patient en vue de sa réinsertion sociale et de son retour à l'autonomie.
Les centres d'accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP)
Ces centres ont pour objectif de préserver ou encourager l'autonomie du patient en mettant en place des actions de soutien et des séances de thérapie de groupe.
Le travail du CATTP est orienté vers les relations du patient avec autrui et la reconstruction de son autonomie, au travers des usuels et de divers modes d'expression.
La pec est moins fréquente et plus ponctuelle que dans un hôpital de jour. Elle est adaptée à la situation personnelle du patient, en tenant compte de ses difficultés quotidiennes.
Les appartements communautaires et thérapeutiques
Unités de soins à visée de réinsertion sociale, ces appartements sont mis à disposition de patients aux passés psychiatriques souvent lourds, pour des durées limitées. Ils nécessitent une présence importante, voire continue, de personnels soignants.
L'objectif de ce dispositif est de permettre que la vie des patients se rapproche le plus possible d'une vie normale.
Les ateliers thérapeutiques
Ces ateliers accueillent des patients adultes et fonctionnent sous contrôle médical avec des IDE, des ergothérapeutes et des professionnels techniciens.
Dans ces ateliers, le patient va non seulement se réhabituer à l'exercice d'une activité professionnelle ou sociale mais également découvrir des activités pratiques, artisanales ou artistiques susceptibles de l'intéresser.
L'accueil familial thérapeutique (AFT)
Il s'agit d'une alternative originale à l'hospitalisation à temps complet. Il consiste à confier une personne souffrant de troubles mentaux à une famille d'accueil agréée, salariée d'un établissement de santé mentale.
L'AFT concerne les personnes incapables de gérer seules leur vie quotidienne.
Le placement est évalué en fonction de la situation du patient et de la pertinence d'un retour à l'autonomie.
Les centres médico-psycho-pédagogique (CMPP)
Non sectorisés, ils assurent la prévention, le dépistage, le diagnostic et le ttt des troubles neuropsychiques et du comportement des enfants et des adolescents.
Ils travaillent en liaison avec les centres de protection maternelle et infantile, les écoles, les services sociaux, les médecins libéraux et les secteurs de psychiatrie infanto-juvénile.
Une personne peut, de son propre chef, demander une pec en psychiatrie, il s'agit alors de soins libres.
Cependant, une telle admission peut aussi avoir lieu sans son consentement. Pour être mise en oeuvre, elle nécessite deux critères cumulatifs :
- les troubles mentaux de la personne rendent impossible son consentement
- son état impose des soins immédiats, assortis d'une surveillance constante en milieu hospitalier
La demande d'admission
Elle est décidée :
- sur décision du directeur de l'établissement de santé (SDDE) consécutivement à la demande d'un tiers, en urgence ou non (SDT ou STDU), ou sans demande de tiers en cas de péril imminent (SPI)
- sur décision du représentant de l'état (SDRE)
- sur décision de justice (SDJ)
Les suites de l'admission
Quel qu'en soit le décisionnaire, une telle admission implique une période d'observation de 72 heures au plus, sous forme d'hospitalisation complète, permettant d'évaluer la capacité de la personne à consentir aux soins ainsi que son état, pour définir la forme de pec la mieux adaptée à ses besoins et engager les soins nécessaires.
Deux certificats sont établis :
- dans les 24 heures suivant l'admission
- dans les 72 heures
A l'issue de cette période d'observation et en fonction des conclusions de deux certificats, le maintien ou la levée des soins est alors décidé.
La pec se déroule :
- soit sous la forme d'une hospitalisation complète
- soit sous toute autre forme, pouvant comporter des soins ambulatoires, des soins à domicile, une hospitalisation à domicile, des séjours à temps partiel ou des séjours de courte durée ou à temps complet.
En secteur psychiatrique, certains droits peuvent être restreints pour les patients hospitalisés sans leur consentement :
- la liberté d'aller et venir : la Loi précise que cette privation de liberté ne peut se concevoir que sous certaines conditions : en dernier recours, pour prévenir un dommage immédiat, sur PM motivée, et jamais anticipée, d'un psychiatre, pour une durée limitée, sous une surveillance stricte confiée à des professionnels désignés, dans un lieu dédié, fermé et aménagé (l'isolement en chambre ordinaire étant formellement proscrit) et enfin tracée dans un registre des contentions.
- Les permissions de sortie : elles sont accordées pour un sortie de courte durée (moins de 12h) et pour une sortie de 48h et plus (sur accord du directeur après avis favorable du psychiatre pour un patient hospitalisé à la demande d'un tiers)
- Le droit de visite : l'article R. 1112-47 du CSP dispose que les visiteurs ne doivent pas troubler le repos des malades, ni gêner le fonctionnement des services.
- Le droit d'utiliser son téléphone et d'envoyer ou recevoir du courrier : pour des raisons de sécurité
- Le droit d'accéder librement à son dossier médical : à titre exceptionnel, la consultation du dossier des patients hospitalisés sous contrainte peut être subordonnée à la présence d'un médecin. Le patient dispose de recours contre les mesures de restriction à sa liberté individuelle.