Le libertinage trouve ses racines au XVIe siècle, mais c'est surtout au XVIIe et XVIIIe siècles qu'il se développe pleinement en France. Les libertins prônent la liberté de pensée face aux dogmes religieux. Ces idées prennent leur essor dans un contexte d'opposition aux règles strictes imposées par l'Église et le pouvoir monarchique. Les intellectuels, tels que Montaigne ou Rabelais, en s'inspirant de l'humanisme de la Renaissance, commencent à se libérer des carcans religieux et se tournent vers une approche plus critique et hédoniste de l'existence.
Dans la littérature, le libertinage se manifeste par l'exploration de thèmes liés à la sensualité, la transgression des normes morales et sociales, et la critique de la religion. Des œuvres emblématiques telles que celles de La Fontaine, de Molière, avec 'Dom Juan', et de Sade illustrent ces thèmes. Les auteurs libertins utilisent souvent l'ironie et la satire pour critiquer la société de leur temps, remettant en cause l'autorité religieuse et le conservatisme ambiant.
Le libertinage a également suscité de nombreuses critiques, notamment de la part des autorités religieuses et politiques qui voyaient en lui une menace pour l'ordre établi. Certaines œuvres libertines ont été censurées, et leurs auteurs persécutés. Par ailleurs, le libertinage a parfois été perçu comme encourageant des comportements immoraux et superficiels, se concentrant davantage sur la quête du plaisir personnel sans souci des conséquences sociales ou éthiques.