Le Front Populaire est né dans un contexte de grande instabilité politique et économique en France. La montée des fascismes en Europe, combinée à la crise économique mondiale des années 1930, a exacerbé les tensions sociales et politiques en France. La situation était marquée par des grèves, des manifestations de travailleurs et une forte montée de l'extrême droite.

La formation du Front Populaire est le résultat d'une alliance entre les partis de gauche : la SFIO (Section Française de l'Internationale Ouvrière), le Parti Radical et le Parti Communiste Français. Cette coalition s'est formée dans le but de contrer la montée du fascisme et d'améliorer les conditions de vie des travailleurs. Cette union s'est cristallisée autour de valeurs communes telles que l'antifascisme, la justice sociale et la défense de la démocratie.

Le Front Populaire est surtout connu pour ses réformes sociales innovantes et ambitieuses. Parmi les plus significatives, on trouve la mise en place des congés payés, qui ont accordé deux semaines de repos rémunérées par an à l'ensemble des travailleurs français. De plus, la semaine de travail a été réduite à 40 heures, permettant ainsi une meilleure répartition du travail et du temps libre.

Les Accords de Matignon, conclus le 7 juin 1936, ont été une autre réalisation majeure du Front Populaire. Ces accords ont reconnu le droit syndical, augmenté les salaires de 7 à 15 %, et instauré une série de droits sociaux visant à améliorer les conditions de vie et de travail des ouvriers.

Malgré ces avancées, le Front Populaire a dû faire face à de nombreuses difficultés. Les tensions au sein même de la coalition, les pressions économiques et la montée des extrêmes ont fragilisé son action. La guerre civile espagnole et la politique étrangère complexe des années 1930 ont également occupé une place importante dans l'agenda du gouvernement. Finalement, le Front Populaire a été contraint à la démission en 1938 en raison de son incapacité à répondre à ces défis multiples.