Fragment d’une cure d’hystérie [1905]
Tableau synthétique en psychosomatique intégrative (STORA 2020)


Prise de note
Le processus en jeu déjà décrit par Freud en 1894 est la conversion hystérique qui implique une position ; il sépare l’hystérie des états dégénératifs en avançant l’hypothèse d’une étiologie psychogène.
Quand Dora débute sa cure, la règle fondamentales qui consiste à dire ce qui vient à l’esprit, le but de la cure est de rendre l’inconscient conscient en analysant les résistances qui s’oppose au levé du refoulement.
Freud explique qu’au départ, le travail partait des symptômes, il se fixait comme objectif de les résoudre dans l’ordre. Cette méthode a dans le futur était jugée inapproprié.
Freud explique laisser désormais le patient déterminer le thème de travail de la séance. Le thérapeute n’a plus la guidance au rdv, il se met en retrait afin de procéder « à partir de la surface que l’inconscient porte chaque fois à son inconscient ».
Freud évoque via le terme de fragment, il évoque un inconvénient majeur dans cette cure qui est la fragmentation du discours.
Pour Freud l’hystérie n’est pas une pathologie biologique mais bien psycho-sexuelle, avec ce cas Freud complète ses études sur la structure de l’hystérie mais également sur la modélisation sur la psyché et le fantasme. Le processus en jeu déjà décrit par Freud en 1894 est la conversion hystérique qui implique une transposition d’un contenu psychique dans des symptômes somatiques. Cette démarche est dite révolutionnaire puisqu'il sépare l’hystérie des états dégénératifs, en avançant l’hypothèse d’une éthologie pathogène.
Le cas de Dora est son 1er récit complet de cure. Freud ne prenait pas de notes en séance, il relevait tout après la séance et la cure n’a duré que 11 semaines. (Très court pour de l'analytique).
Freud a écrit ce cas en 15 jours, pour des raisons de confidentialité et pour anticiper les critiques Freud va dans son récit formuler des réponses aux critiques et va retarder la publication du cas en 1905 (c’est 5 ans après sa rencontre avec Dora qu’il publie le cas). Pour lui, le fait que le temps soit passé vient rendre une certaine éthique à cette diffusion.
Diffuser la vie des gens c’est compliqué éthiquement (Freud lui a-t-il fait signer un consentement ? )
Avec la publication de Dora Freud prolonge les hypothèses princeps(=initiales) qu’il avait déjà fait concernant la pathogenèse (dev pathologique) des symptômes hystériques.
Le cas de Dora doit donc s’entendre dans la continuité de ces théories et comme une preuve pour valider sa théorie.
Problème : trop de suggestion donnée peut vachement altérer les Résultat
Les origines du dispositif :
Pages 52-53:
A retenir :
Pour les patients présentant des atteintes somatiques. Il dit que du fait de l'interruption rapide, de nombreux mystères n’ont pu être élucidés. Freud s'excuse, il ne peut livrer qu’un fragment d’analyse, révélateur de la personnalité hystérique, c’est lacunaire, imprécis, énigmatique, contrairement au discours complet et organisé par les patients représentant des atteintes somatiques.
Ce n’est que plus tard qu’il va comprendre pourquoi la cure s'est améliorée, c’est la mise à jour du concept de transfert.
L'originalité du dispositif ici est l’histoire des rêves : matériel mis fortement en évidence dans ce cas (mis en avant pour accéder à l’inconscient).
6 points de critique :
- Publication du cas sur le plan éthique, Freud s’attache avec instance à précéder (anticiper) les critiques qui vont lui être opposés, il sait que la publication du cas est sensible. L’intimité des parents de Dora qui sont mis à nu, anonymisés et différés dans le temps rend légitime la publication (la famille avait aussi déménagé).
- Différence à la technique et aux difficultés que présente le compte rendu du cas. Il fait référence à la prise de notes pour lui impossible en séance (car “ça éveillerait la méfiance) : il dit 2 choses qui ont facilité le compte rendu
- La courte durée du traitement
- L’utilisation des rêves retranscrit juste après la séance (retranscription = haut degré d’exactitude)
- Freud évoque qu’un seul cas ne peut servir sur la vaste question de l’hystérie. “On ne peut pas en toute justice exiger d’un cas plus que ce qu’il peut nous offrir”
- Approche directe de la sexualité (biologique) avec la patient : il justifie en se revendiquant les mêmes droits que le gynécologue, il évoque que la manière la plus appropriée à la question de la sexualité avec les patients est de les aborder de la manière la plus directe et la plus sèche.
- Freud recueille les éléments anamnestiques (renvoie à la mémorisation du patient dans le lien avec le thérapeute)qui est différent d’une chronologie, Freud a recherché des éléments anamnestiques chez le père et d’autres personnes de l’entourage. Parfois on peut mobiliser le regard d’autrui mais pas trop non plus. Analyse à partir de vie psychique autre que celle de Dora.
- Fort probable que l’arrêt brutale de la cure soit du :
- A la technique très active
- Un travail sur des éléments qui concerne son intimité biologique et sexuelle
Freud approche Dora comme une adulte alors que l’adolescence n’avait pas encore mis à jour (vie psychique adolescente dans le corps femme)
2 problématiques principales :
- Question du rêve : Freud réaffirme que l’étude des rêves est une condition sine qua non impérative de la compréhension des processus psychiques des hystérie et des névroses.
- Le transfert : question du transfert en termes d’obstacle à la cure, le cas Dora lui permet de formaliser deux types de transfert
- De simples rééditions sans altération du passé :
- Des transfert plusieurs complexes : édition révisée qui subissent une atténuation de leur contenu et peuvent devenir conscient dans la mesure où ils s’appuient sur une particularité dans la personne du médecin. Freud s'intéresse sur la force de résistance du transfert dans la cure quand il peut être un agent curatif.
La fin de vie de Dora
Le transfert peut être à la fois aidant à la cure ou moteur de fin de la cure. On note chez Dora plusieurs causalités de fin de la relation (Freud a été trop directe et en s’exprimant sur des caractères sexuels Dora n’a pas voulu continuer la cure)
En 1922 Dora se présente chez Deutsch, il semblerait que la fin brutale de la cure n’a pas été bénéfique à Dora.
Deutsch raconte dans un article en 1957 les entretiens qu’il a eu avec cette femme. Dora a eu deux fois la publication de ces entretiens.
Dora est décédée à 63 ans aux USA, elle souffrait de douleurs abdominales qui ont été comme des symptômes d’hystérie et qui en réalité avaient trouvé un ancrage somatique (diagnostiquer bien trop tard et la tua).