Lachès définit le courage comme une certaine fermeté de notre âme, c'est-à-dire une résistance intérieure permettant de faire face à des situations difficiles. Le courage serait donc présent dans l'âme, c'est donc une qualité intérieure. Mais cette définition ne convient pas non plus à Socrate puisque, selon lui, la fermeté d'âme n'est pas forcément quelque chose de positif qui pourrait être associé au courage. En effet, cette fermeté d'âme peut être malfaisante, utilisée pour de mauvaises intentions. Socrate va alors faire part de deux exemples illustrant un homme agissant avec une fermeté d'âme mais dont les actions ne relèvent pas du courage. L'un d'entre eux est l'exemple d'un médecin ne donnant pas à manger à son fils. Pour faire preuve de courage, il faut une certaine incertitude, aller à la guerre en sachant que la victoire est assurée n'est pas de l'ordre du courage, c'est une planification rationnelle de ce qu'il va se produire. À la fin du dialogue, Lachès confond le courage avec la témérité. Une personne courageuse doit accepter qu'il y a un certain risque mais elle n'est pas non plus inconsciente face à ce risque.
Lachès, livre de Platon
A retenir :
Lachès a un point de vue subjectif. Il ne voit que la façon de se battre des Athéniens, il est fermé aux autres peuples, aux autres façons de se battre. Il est donc ethnocentriste. Socrate va alors lui demander de définir le courage non pas que pour les Athéniens ou pour lui-même mais de manière plus large et universelle, valable pour tous. On possède une vérité quand on a un point de vue objectif. C'est donc cette concordance entre ce que l'on pense et ce qu'il y a dehors (les choses). On possède tous un point de vue subjectif mais il faut réussir à se décentrer, c'est-à-dire à être moins subjectif.