Définitions clés
Définition
Contexte historique et politique de la Ve République
Indépendance nationale sous de Gaulle
Modernisation économique et sociale
La période Pompidou (1969-1974)
A retenir :
III- La Ve République de 1962 à 1974 : indépendance nationale et modernisation
→ Comment la Ve République cherche-t-elle à réformer le pays pour assurer la grandeur et l’indépendance de la France ?
A/ La France gaullienne dans le monde ou l’affirmation de l’indépendance nationale par la modernité
1) L’indépendance nationale
« Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France. […] la France n’est véritablement elle-même qu’au premier rang […]. La France ne peut être la France sans la grandeur. » Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, t1, 1954.
En 1962, la France n’est plus une puissance coloniale après l’accès à l’indépendance de 14 colonies d’Afrique noire en 1960 et celle de l’Algérie en 1962 mais désireux de mener une politique de grandeur et d’indépendance nationale, de Gaulle dote la France de l’arme atomique (1960), maintenant la France comme puissance mondiale grâce à la dissuasion nucléaire. → Doc.2 p.198, « La politique de « grandeur » vue d’Allemagne » + Doc.4 p.199, « De Gaulle inaugure le premier sous-marin nucléaire français » entré en service en 1971.
Dans cette même logique d’affirmation de la souveraineté de la France, de Gaulle s’oppose à la domination des deux Grands et entreprend sur le plan international de grandes tournées diplomatiques en Amérique latine (1964),reconnaît la Chine communiste avant les Etats-Unis (1964), condamne l’intervention américaine au Vietnam (1966) et dernier coup d’éclat, retire la France du commandement intégré de l’OTAN (1966) tout en restant au sein de l’Alliance atlantique et du bloc occidental.
Opposé à une Europe supranationale*, de Gaulle défend une « Europe des patries », en rupture avec la politique fédéraliste menée par les pères fondateurs de l’Europe, Schuman et Monnet. Sa politique européenne consiste à limiter les pouvoirs des institutions européennes qui remettraient en cause la souveraineté française au profit d’une coopération entre Etats européens notamment autour du couple franco-allemand (traité de l’Elysée de 1963).
En 1965 pour protester contre des projets d’Europe supranationale, la France suspend sa participation aux organisations de Bruxelles durant 6 mois (politique de « la chaise vide »). Reprochant au Royaume-Uni ses liens étroits avec les Etats-Unis et craignant qu’il ne dispute à la France sa prépondérance en Europe, de Gaulle refuse à deux reprises (1963 et 1967), l’entrée des Britanniques dans la CEE.
2) La modernisation de la France
Dans le même temps la modernisation du pays est engagée dans un contexte de prospérité économique, celui des « Trente Glorieuses » (avec un taux de croissance annuel moyen du PIB de 5,8 % entre 1959 et 1970).
Le niveau moyen de vie progresse : 24% des ouvriers ont une voiture à la fin des années 1950 contre 75% au début des années 1970, les premiers hypermarchés apparaissent permettant de consommer plus, le premier (un Carrefour) ouvre en 1963 à Sainte-Gneviève-des-Bois (Esssonne).
De Gaulle défend l’action d’un Etat entrepreneur qui accorde des aides publiques aux grands groupes industriels : Rhône-Poulenc dans la Chimie, Renault dans l’automobile, Chantiers navals de l’Atlantique d’où sort le gigantesque paquebot France en 1962.
L’État lance d’ambitieux programmes : dans le domaine spatial avec lancement du premier satellite Astérix en 1965 par la fusée Diamant-A (depuis la base saharienne d’Hammaguir), informatique, avec le « Plan calcul » en 1966 pour créer une industrie dans ce secteur capable de concurrencer les États-Unis. Des coopérations internationales voient aussi le jour, dans l’aéronautique avec l’Allemagne (projet Airbus en 1967) mais surtout avec les britanniques (1962) pour la réalisation de l’avion de transport supersonique Concorde (premier vol en 1969).
Sur le plan financier, l’État parvient à une stabilité monétaire avec la mise en place du nouveau franc en 1960 et s’appuie sur la DATAR* créée en 1963 pour impulser et coordonner l’aménagement du territoire. Cela permet à l’État de jouer un rôle clé dans la réalisation de grandes infrastructures : premiers centres hospitaliers universitaires (1958), aéroport d’Orly-Sud (1961), premières stations balnéaires sur le littoral languedocien (plan Racine de 1963), premières stations de ski (Plan neige de 1964), qui permet le développement du tourisme de masse et d'importantes infrastructures comme les autoroutes ou le tunnel du Mont Blanc (1965) et enfin mise en service d’une dizaine de réacteurs nucléaires pour produire une électricité moins chère.
Le rayonnement de la France gaullienne passe également par celui de sa culture d’où la création d’un ministère des affaires culturelles en 1959, confié à André Malraux et en 1964, les médias audiovisuels étroitement contrôlés sont réunis au sein de l’Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF).
B/ Limites et contestations de la politique gaullienne
La croissance économique des Trente Glorieuses ne fait pas taire le mécontentement social et de Gaulle semble de plus en plus dépassé par une société plus jeune, tournée vers la modernité et des changements profonds que la France gaullienne ne satisfait pas.
La crise de mai 1968 révèle ainsi l’altération du lien entre de Gaulle et la nation. Tout commence le 22 mars 1968 par une occupation de la faculté de Nanterre par des étudiants qui protestent contre l’arrestation d’un étudiant opposé à la guerre du Vietnam et contre les règles rigides de l’université
Des manifestations massives ont lieu à Paris notamment dans le quartier Latin de Paris. Les rues sont bloquées par des barricades comme lors de la violente nuit des barricades du 10 mai 1966688. de révoltes étudiantes la révolte devient sociale lorsque les syndicats appellent à la grève générale le 13 mai 1968 (10 millions de grévistes qui paralysent l’économie française) cela oblige le gouvernement de Georges Pompidou à négocier avec les syndicats et les patrons ce qui aboutira à la signatures des accords de Grenelle du 27 mai 1968 avec 35 % de hausse du salaire minimum et 10 % pour les autres. La crise devient aussi politique avec le rejet du Gaullisme et de DE Gaulle notamment à gauche avec François Mitterrand qui appel à la démixtion du chef du gouvernement et du départ du général. De Gaulle décide alors la dissolution de l’assemblé nationale le 30 mai et annonce des élections législative pour la fin Juin. Elles sont remportées par les Gaullistes, De Gaulle reste en place et Pompidou reste 1er ministre. Toutefois ces événements de mai 1968 ont grandement fragilisé le pouvoir du général, si bien qu’en 1969, De Gaulle démissionnera après son échec au référendum du 27 avril 1969 sur la réforme du sénat et des région (53 % de non). Il mourra le 9 novembre 1970.
C/ La Ve République après de Gaulle : les années Pompidou (1969-1974)
1er ministre du général pendant 8 ans, Georges Pompidou lui succède en remportant les élections présidentielle en 1969 face à Mitterrand. Il mène une politique de continuité de la politique gaullienne mais ce montre plus européen notamment en acceptant l’entrée du RU de l’Irlande et du Danemark qui comptera alors 9 membres en 1973, sur le plan international, Pompidou poursuit la politique d’indépendance nationale initiée par de Gaulle. En accueillant en 1971 à Paris le dirigeant soviétique Leonid Brejnev (pour ça 1ere visite en occident). En 1973, il est également le second chef d’état occidental à se rendre en Chine en visite officiel pour rencontrer Mao. C’est enfin à Paris que sont signés les accords du 27 Janvier 1973 qui mettent fin à la guerre au Vietnam et entérine le retrais militaire des états unis. Sur le plan économique, Pompidou poursuit la politique de modernisation de la France avec notamment dans le domaine industriel le rapprochement dans l’automobile avec le rapprochement de Peugeot et Citroën, aussi dans l’aéronautique les vols commerciaux du concorde. Sur le plan social voulant tirer les enseignements de la crise de 1968, Pompidou confit à son 1er ministre Jacques Chaban Delmas la mise en place d’une politique sociale novatrice, afin de répondre aux aspiration des français : c’est le projet de nouvelle société, mais projet non-aboutit. Sur le plan culturel Pompidou grand amateur d’art contemporain tout comme ça femme Claude, lance la création à Paris du musée national le centre Georges Pompidou. Mais déjà la fin des 30 glorieuses amène la France à relever un nouveau défi, celui de la crise économique et sociale. Pompidou décédera de maladie en Avril 1974.