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La théorie de l'attachement

La théorie de l'attachement


La théorie de l'attachement, développée par John Bowlby et enrichie par Mary Ainsworth, met en lumière la manière dont les relations précoces entre un enfant et ses figures d'attachement influencent son développement affectif et social. Voici une synthèse détaillée des concepts clés et des recherches associées :


2.6.1. Les travaux ayant inspiré Bowlby

John Bowlby s’est inspiré de plusieurs travaux dans les domaines de la psychologie animale et de l’observation comportementale. Parmi ceux-ci, on trouve les travaux de Konrad Lorenz sur l'empreinte chez les oies cendrées, ceux de Harry Harlow sur les singes et leur besoin de contact physique, ainsi que les recherches de René Spitz sur les effets des carences affectives chez les nourrissons. Ces observations ont contribué à la conception de la théorie de l'attachement, qui propose que les liens affectifs précoces sont fondamentaux pour le développement psychologique.


- Konrad Lorenz a observé l’empreinte des oies, montrant que les animaux nouent des attaches précoces avec leurs figures d’attachement.

- Harry Harlow a démontré, à travers ses études sur les singes rhésus, que le contact physique est crucial pour le développement affectif et social des jeunes.

- René Spitz a étudié les bébés vivant dans des institutions sans relations humaines solides et a mis en évidence des signes de dépression chez les nourrissons en manque de soins affectifs.


Ces travaux ont fortement influencé Bowlby dans l’élaboration de sa théorie de l’attachement, où il postule que la figure d'attachement, généralement la mère, joue un rôle crucial en tant que "base de sécurité" pour l’enfant.


2.6.2. L’observation de l’attachement : les recherches de Mary Ainsworth


Mary Ainsworth, collaboratrice de Bowlby, a mené des recherches pionnières pour observer et analyser les comportements d’attachement. Elle a réalisé une étude en Ouganda, où elle a observé 28 dyades mères-bébés. L’objectif était de comprendre comment l’attachement se forme et quels comportements sont caractéristiques de ce lien affectif.


L’étude en Ouganda

Ainsworth a observé que certains enfants, bien qu'ils paraissent attachés à leur mère, ne réagissaient pas toujours de manière excessive lorsqu’elle s’éloignait. Cela l’a amenée à proposer que l’attachement ne se limite pas à la détresse au départ de la mère, mais qu’il inclut la confiance de l’enfant dans le fait que la mère reviendra. Cela a amené Ainsworth à définir plusieurs comportements d'attachement

- Le "pleur différentiel" (l'enfant pleure lorsqu’il est pris par une autre personne mais se calme lorsqu’il est pris par sa mère).

- Des comportements spécifiques comme le "scrambling", un comportement de recherche tactile vers la mère.


Ces observations ont conduit Ainsworth à identifier des critères pour évaluer l'attachement, notamment la "sensibilité" maternelle et la manière dont la mère répond aux signaux de l’enfant.


La Situation étrange

Pour mieux comprendre les comportements d'attachement, Ainsworth a créé un protocole expérimental, la Situation étrange, qui consiste à observer un enfant placé dans une situation stressante où sa mère s’absente et un étranger entre dans la pièce. L'objectif est de voir comment l’enfant réagit à l'absence de sa mère et à l’arrivée d’une figure étrangère.


Cette situation a permis à Ainsworth de définir **trois grands types d'attachement** :

1. Attachement sécure : L’enfant est détendu lorsque sa mère est présente, cherche à la rejoindre en cas de détresse, et se sent en sécurité pour explorer.

2. Attachement évitant : L’enfant semble indifférent à l'absence de la mère, et continue ses activités sans la chercher, ce qui suggère une absence de stratégie pour solliciter la mère.

3. Attachement ambivalent ou résistant : L’enfant devient très en détresse au départ de la mère et est difficile à apaiser lorsqu’elle revient, exprimant ainsi de la frustration.


Ces styles sont associés à différents types de comportements d'exploration et de recherche de sécurité.


L’évaluation de l'attachement chez l'enfant

Ainsworth et ses collègues ont également mis au point une méthode d'évaluation détaillée de la **sensibilité maternelle** à travers une grille de codage, dans laquelle des comportements maternels sont notés, tels que la **coopération** avec l'enfant et **l’acceptation de ses besoins**. Ces méthodes ont permis d'établir un lien entre le style d’attachement et les comportements maternels.


La validité écologique et l’observation expérimentale

Ainsworth a combiné les observations naturalistes avec des procédures plus expérimentales. L’observation naturaliste est précieuse car elle permet de suivre des comportements spontanés dans des contextes réels, mais il y a toujours une incertitude quant à l'apparition des comportements d'attachement spécifiques. En revanche, les **expériences contrôlées**, comme la Situation étrange, permettent de déclencher des comportements ciblés dans un environnement plus structuré.


2.6.3. L’évaluation des modèles internes opérants


Les modèles internes opérants représentent la manière dont un enfant intériorise les expériences vécues avec ses figures d'attachement et les utilise pour interagir avec le monde. Ces modèles peuvent être évalués à travers des outils comme les **histoires d'attachement** (ASCT), qui demandent à l’enfant de compléter des histoires mettant en scène des situations d'attachement, révélant ainsi ses perceptions des relations affectives.


Chez l’adolescent et l’adulte, l'attachement est souvent évalué via des entretiens semi-directifs, tels que l'Adult Attachment Interview (AAI), où les individus parlent de leur enfance et de leurs relations avec leurs parents. Le AAI évalue les incohérences dans leur discours concernant les relations d'attachement, ce qui permet de classer les individus en fonction de leurs stratégies d'attachement : sécure, évitant, ou préoccupé.


Conclusion

La théorie de l'attachement a profondément influencé notre compréhension des relations affectives et de leur rôle dans le développement. Les recherches de Bowlby et Ainsworth, à travers des observations naturalistes et expérimentales, ont permis de définir des styles d'attachement et des outils pour évaluer l'attachement à différentes étapes de la vie. Ces théories continuent d'être développées et appliquées dans des contextes cliniques, sociaux et éducatifs pour mieux comprendre et soutenir les relations humaines.


La théorie de l'attachement

La théorie de l'attachement


La théorie de l'attachement, développée par John Bowlby et enrichie par Mary Ainsworth, met en lumière la manière dont les relations précoces entre un enfant et ses figures d'attachement influencent son développement affectif et social. Voici une synthèse détaillée des concepts clés et des recherches associées :


2.6.1. Les travaux ayant inspiré Bowlby

John Bowlby s’est inspiré de plusieurs travaux dans les domaines de la psychologie animale et de l’observation comportementale. Parmi ceux-ci, on trouve les travaux de Konrad Lorenz sur l'empreinte chez les oies cendrées, ceux de Harry Harlow sur les singes et leur besoin de contact physique, ainsi que les recherches de René Spitz sur les effets des carences affectives chez les nourrissons. Ces observations ont contribué à la conception de la théorie de l'attachement, qui propose que les liens affectifs précoces sont fondamentaux pour le développement psychologique.


- Konrad Lorenz a observé l’empreinte des oies, montrant que les animaux nouent des attaches précoces avec leurs figures d’attachement.

- Harry Harlow a démontré, à travers ses études sur les singes rhésus, que le contact physique est crucial pour le développement affectif et social des jeunes.

- René Spitz a étudié les bébés vivant dans des institutions sans relations humaines solides et a mis en évidence des signes de dépression chez les nourrissons en manque de soins affectifs.


Ces travaux ont fortement influencé Bowlby dans l’élaboration de sa théorie de l’attachement, où il postule que la figure d'attachement, généralement la mère, joue un rôle crucial en tant que "base de sécurité" pour l’enfant.


2.6.2. L’observation de l’attachement : les recherches de Mary Ainsworth


Mary Ainsworth, collaboratrice de Bowlby, a mené des recherches pionnières pour observer et analyser les comportements d’attachement. Elle a réalisé une étude en Ouganda, où elle a observé 28 dyades mères-bébés. L’objectif était de comprendre comment l’attachement se forme et quels comportements sont caractéristiques de ce lien affectif.


L’étude en Ouganda

Ainsworth a observé que certains enfants, bien qu'ils paraissent attachés à leur mère, ne réagissaient pas toujours de manière excessive lorsqu’elle s’éloignait. Cela l’a amenée à proposer que l’attachement ne se limite pas à la détresse au départ de la mère, mais qu’il inclut la confiance de l’enfant dans le fait que la mère reviendra. Cela a amené Ainsworth à définir plusieurs comportements d'attachement

- Le "pleur différentiel" (l'enfant pleure lorsqu’il est pris par une autre personne mais se calme lorsqu’il est pris par sa mère).

- Des comportements spécifiques comme le "scrambling", un comportement de recherche tactile vers la mère.


Ces observations ont conduit Ainsworth à identifier des critères pour évaluer l'attachement, notamment la "sensibilité" maternelle et la manière dont la mère répond aux signaux de l’enfant.


La Situation étrange

Pour mieux comprendre les comportements d'attachement, Ainsworth a créé un protocole expérimental, la Situation étrange, qui consiste à observer un enfant placé dans une situation stressante où sa mère s’absente et un étranger entre dans la pièce. L'objectif est de voir comment l’enfant réagit à l'absence de sa mère et à l’arrivée d’une figure étrangère.


Cette situation a permis à Ainsworth de définir **trois grands types d'attachement** :

1. Attachement sécure : L’enfant est détendu lorsque sa mère est présente, cherche à la rejoindre en cas de détresse, et se sent en sécurité pour explorer.

2. Attachement évitant : L’enfant semble indifférent à l'absence de la mère, et continue ses activités sans la chercher, ce qui suggère une absence de stratégie pour solliciter la mère.

3. Attachement ambivalent ou résistant : L’enfant devient très en détresse au départ de la mère et est difficile à apaiser lorsqu’elle revient, exprimant ainsi de la frustration.


Ces styles sont associés à différents types de comportements d'exploration et de recherche de sécurité.


L’évaluation de l'attachement chez l'enfant

Ainsworth et ses collègues ont également mis au point une méthode d'évaluation détaillée de la **sensibilité maternelle** à travers une grille de codage, dans laquelle des comportements maternels sont notés, tels que la **coopération** avec l'enfant et **l’acceptation de ses besoins**. Ces méthodes ont permis d'établir un lien entre le style d’attachement et les comportements maternels.


La validité écologique et l’observation expérimentale

Ainsworth a combiné les observations naturalistes avec des procédures plus expérimentales. L’observation naturaliste est précieuse car elle permet de suivre des comportements spontanés dans des contextes réels, mais il y a toujours une incertitude quant à l'apparition des comportements d'attachement spécifiques. En revanche, les **expériences contrôlées**, comme la Situation étrange, permettent de déclencher des comportements ciblés dans un environnement plus structuré.


2.6.3. L’évaluation des modèles internes opérants


Les modèles internes opérants représentent la manière dont un enfant intériorise les expériences vécues avec ses figures d'attachement et les utilise pour interagir avec le monde. Ces modèles peuvent être évalués à travers des outils comme les **histoires d'attachement** (ASCT), qui demandent à l’enfant de compléter des histoires mettant en scène des situations d'attachement, révélant ainsi ses perceptions des relations affectives.


Chez l’adolescent et l’adulte, l'attachement est souvent évalué via des entretiens semi-directifs, tels que l'Adult Attachment Interview (AAI), où les individus parlent de leur enfance et de leurs relations avec leurs parents. Le AAI évalue les incohérences dans leur discours concernant les relations d'attachement, ce qui permet de classer les individus en fonction de leurs stratégies d'attachement : sécure, évitant, ou préoccupé.


Conclusion

La théorie de l'attachement a profondément influencé notre compréhension des relations affectives et de leur rôle dans le développement. Les recherches de Bowlby et Ainsworth, à travers des observations naturalistes et expérimentales, ont permis de définir des styles d'attachement et des outils pour évaluer l'attachement à différentes étapes de la vie. Ces théories continuent d'être développées et appliquées dans des contextes cliniques, sociaux et éducatifs pour mieux comprendre et soutenir les relations humaines.

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